jeudi 3 février 2022

Sylvain GirO & le chant de la griffe - La rue des lilas (2019)

L'avant-guerre, c'est maintenant : en prélude discret au conflit Russie/Ukraine, que je ne souhaite pas voir éclore mais qui s'annonce un peu incontournable dans les gazettes, John Warsen te propose ce soir deux expériences subjectives de la guerre conventionnelle, expériences antagonistes mais souvent complémentaires, à une époque où l'on pourrait se contenter de se combattre mollement via les drones Amazon de Jeff Bezos : 

- "Quand un soldat "le point de vue du soldat, donc, écrit par Francis Lemarque en 1951 ou 52, le wiki a la mémoire qui flanche concernant la date exacte, mais restitue finement le contexte, parce que des chansons antimilitaristes interprétées par Yves Montand en pleine guerre d'Indochine, ça le fait moyen. 

la photo du disque a été prise par un reporter de guerre,
juste avant qu'il se fasse sauter la rondelle.

Pas n'importe quel soldat : le militaire par défaut. Le conscrit, quoi. Celui qui ne considère pas que "l'ennemi est bête : il croit que l'ennemi, c'est nous" (Desproges) mais qui pense que la guerre est l'ennemie de la vie. Comme le Mattéo de Gibrat, quoi.
Quand un soldat est le précuseur du Déserteur de Boris Vian sorti en 1954, enfin quand je dis "sorti"' c'est une façon de parler puisque les deux chansons seront interdites de diffusion à la radio jusqu'en 1955.
Francis Lemarque recevra tardivement le grand prix de la Chanson française de l'Académie Charles-Cros des mains de Jack Lang en 1981, et sera encore plus tardivement nommé chevalier de la Légion d'honneur, ce qui a certainement réduit d'autant son espérance de vie. 



"La rue des lilas" évoque le point de vue du civil, qui sort lui aussi rarement grandi du conflit, écrit et interprété par Sylvain GirO (2019) qui chante les horreurs de la guerre comme s'il y était.


3 commentaires:

  1. Horreur de la guerre, je me rappelle le livre/film de Dalton TRUMBO "Johnny s'en va-t-en guerre" qui m'avait marqué à l'époque

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  2. Le "film de guerre", genre cinématographique aussi désuet que le western, dénonce inlassablement les atrocités que l'humain y fait subir à l'humain, son frère, et à l'humaine (sa soeur).
    Il n'y a pas tellement de films de guerre qui exaltent les vertus patriotiques, et le fait que l'ennemi est bè-ête, hormis "les bérets verts" de John W(h)aine et certaines bédés de Daniel Goossens.
    Néanmoins, les guerres perdurent, imperturbables.
    Accréditant l'idée que le cinéma ne sert pas à grand-chose.
    Heureusement qu'on est trop vieux pour aller à la prochaine.
    Il y a d'autres façons de fiche notre destin en l'air :
    Jared Diamond m'apprend dans "l'effondrement" que les processus par lesquels les sociétés anciennes ont causé leur propre perte en endommageant leur environnement sont au nombre de huit, dont l’importance relative varie selon les cas : la déforestation et la restructuration de l’habitat ; les problèmes liés au sol (érosion, salinisation, perte de fertilité) ; la gestion de l’eau ; la chasse excessive ; la pêche excessive ; les conséquences de l’introduction d’espèces allogènes parmi les espèces autochtones ; la croissance démographique et l’augmentation de l’impact humain par habitant.
    Et que (...) les problèmes environnementaux que nous devons affronter aujourd’hui sont identiques, mais quatre nouveaux s’y ajoutent : les changements climatiques causés par l’homme ; l’émission de produits chimiques toxiques dans l’environnement ; les pénuries d’énergie et l’utilisation humaine maximale de la capacité photosynthétique de la terre.
    Donc, avec un peu de bol, on n'aura même pas besoin de s'achever à coups de cailloux.

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  3. En résumé, la suspension du service national et la professionnalisation des armées a fait beaucoup de mal à l'antimilitarisme, ainsi qu'aux disques de Maxime Le Forestier.
    Le mot "antimilitarisme" semble devenu obsolète.
    Sauf en Russie, comme d'hab :
    "Tout droits réservés pour tous pays, y compris l'U.R.S.S. et les pays scandinaves."

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