mercredi 8 janvier 2020

Killing Joke - what's THIS for...! [ 1981/2005 Expanded Remaster]

Je me réveille ce matin avec les infos auxquelles je ne comprends que dalle mais qui ressemblent à un mauvais roman de feu Maurice G. Dantec. 
Il y manque juste un groupuscule de bio-terroristes ukrainiens ayant vaporisé par pure vilenie du glyphosate sur les champs de pavot afghan pour assécher la manne de narco-dinars à destination des camps d'entrainement pour djihadistes turkmènes. 
A part ça, on s'y croirait. 
Pas de doute, il va faire un temps à réécouter le bien nommé Killing Joke. 
Je ne peux pas prétendre à postériori, serait-ce pour enjoliver mon peu glorieux passé, que ce disque m'ait fait grimper aux rideaux quand je l'achetai, il y a de cela de nombreuses lunes, dans une triperie d'occasion derrière la Préfecture de Montpellier. 
Il était déjà saturé de rage froide et de guitares tranchantes, résonnait de batteries sêches et de cris déments, et m'intimidait lors de mes rares tentatives d'apprivoisement.
M'enfin, du coup j'y retrouve une puissance de feu préservée par la rareté de l'écoute et non guimauvée par la nostalgie, depuis l'époque oxydée au sein de laquelle ce fracas-ci s'entendit là, certains riffs sont restés très menaçants, comme "Under Tension", "Follow the leaders" ou encore "This is Madness." 
Et c'est pas du ska, plutôt la réponse chantée des Iraniens aux blagues de nouvel an de Donald Trump car les imprécations imbibées de réverb de Jaz Coleman ont des relents très sympas d'appel à la prière tout en évoquant le cri d'émeutier black blog.
Eux, y z'étaient vraiment pas là pour rigoler.
Après, peu importe que le groupe se soit ramolli (ou pas) au contact de la new wave, ou que sa longévité ait fait mentir les options prises sur le chaos et l'auto-destruction, figures imposées du nihilisme sonore qu'il semble prôner. J'ignore tout de sa carrière, et veux persister à n'en rien savoir, quitte à me rouler dans la fange de l'ignorance avec une volupté décuplée par la complaisance. C'était sans doute les prémisses du rock industriel, voire du gothique, mais je ne suis pas Michka Assayas, ni même sa tante par alliance, et je m'en branle jusqu'à ce que ça saigne. 
Quand je me suis penché sur l'égout à ciel ouvert de la médiathèque russe de prêt à très long terme, dans une posture où l'avidité le disputait à la curiosité malsaine, prêt à leecher comme un porc halal le torrent de la discographie intégrale du groupe, je me suis souvenu au dernier moment, juste avant de cliquer, de mon désir de contribuer à créer un Internet durable et qui profite à tous et pas seulement à la mafia soviétique, (désir proclamé lors de mes voeux 2020 au Super U du coin, c'est con vous auriez dû venir) et je me suis contenté de prendre cet album.


Parmi tous ces groupes anglais à nom composé qui nous déboulèrent dessus au début des années 80 et qui annonçaient les années de plomb, Joy Division, New Order, Throbbing Gristle, choisissez celui qui vous faisait le plus peur.
Sans conteste, pour moi c'était ce disque de Killing Joke.
Qui explorait un marais crépusculaire dans lequel j'avais pas pied. 
Pas avant de me prendre le Deadly Weapons de Minimal Compact sur le coin de la cafetière.
Réjouissons-nous qu'Internet puisse aujourd'hui m'offrir une version expansée de ce disque avec des versions dub de ses pièces les plus sanglantes, sur lesquelles je peux chanter des lyrics de mon cru en dansant avec des chevreaux égorgés au milieu du salon.
Résumons-nous : un beat cold wave, des guitares cimeterre, un chant d'extrémiste, une baas funèbre qui fouaille jusqu'à l'os : pas de doute, je Triq Ramadan.
A mon âge, c'est inespéré.

https://www.mediafire.com/file/iy82hjn7m2x653j/KJ-whatS-for.zip/file

des gens qui l'ont connu, des gens qui l'ont aimé :
(et qui évoquent son "indicible puissance", ce qui permet de le ranger dans la case Lovecraft, toujours d'actualité)
http://www.xsilence.net/disque-4885.htm
http://fp.nightfall.fr/index_2095_killing-joke-what-s-this-for-.html
https://www.gutsofdarkness.com/god/objet.php?objet=14409

6 commentaires:

  1. J’ai eu en K7 Brighter Than A Thousand Suns et j’ai tout oublié de ce qu’il y avait dessus. Sinon l’album éponyme continue à passer sur mon lecteur de FLAÇ quand j’ai envie d’étrangler un inquisiteur pontifiant. Mais en dehors de ces deux LP…

    RépondreSupprimer
  2. depuis que j'ai remis la main dessus et le nez dedans, j'ai un peu écouté en amont et en aval de celui-ci de 1981 mais pour l'instant, rien ne m'a encore accroché l'oreille. Si je les avais écoutés à l'époque est-ce que ça sonnerait pareil, ou seraient-ils pris dans l'ambre émotionnel ? encore un problème de riche que je ne résoudrai pas ce soir.

    RépondreSupprimer
  3. Kapersky m'avertit que Killing Joke est dangereux... Certainement une erreur. J'ai hâte de réécouter l'album. l'épreuve du temps, rien de tel.

    RépondreSupprimer
  4. Kaspersky a raison : Killing Joke est dangereux. Mais pas en tant que fichier informatique. Il est dangereux pour ton âme (si tu as la chance d'en avoir une, parce que tu peux aussi simuler). Kaspersky n'a pas d'âme, il est un peu jaloux. Alors il flippe.

    RépondreSupprimer
  5. https://www.mixcloud.com/DjHelliminator/killing-joke-ha-ha-ha-ha-1979-1992-time/ Rigole

    RépondreSupprimer
  6. Merci, c'est sympa comme voyage organisé autour des monuments du groupe.
    Je ferais bien un billet sur Pandemonium, que j'ai écouté récemment, mais seul un morceau m'emballe vraiment, "Millenium", comme un croisement entre Dépêche mode et Motorhead... de manière générale, je restreins ma boulimie pour mieux écouter les nouveautés et les propositions qui se pressent en foule à la grille du parc, mais plus ça va, plus le nombre de disques que je n'ai pas écoutés augmente.

    RépondreSupprimer