mercredi 13 janvier 2010

Virtuel, réel, et des nippons.

J'ai été un peu déçu par la vétusté de l'appareil idéologique déployé par Avatar ; quelle débauche technologique (à l'image + dans les lunettes 3D donc au final dans ta tête) pour dénoncer le déséquilibre spirituel des sociétés trop technologiques !
Dire que j'en suis stupéfait serait excessif. (1)
Mais au moins, dans La forêt d'émeraude, les sauvages n'étaient pas en plastoc, affublés d'une culture-patchwork qui emprunte ses images à ces peuples premiers décimés par les ancêtres du réalisateur.
Le problème étant alors d'entrer en empathie avec un ersatz de bons sauvages, au demeurant fort sympathiques, mais au goût chimique très prononcé.
J'étais là à me dire "mais enfin, ne boude pas ton plaisir", et l'instant d'après je me suis dit qu'il aurait d'abord fallu que j'en éprouve.
Et là, c'est le drame : mes critiques préférés dansent avec les poules et se dandinent sur l'air du "virtuel qui vient au secours du réel".
Autant prétendre que les milliers d'Haïtiens décédés cette nuit cherchent désespérément l'adresse de "je suis une tombe".
Heureusement, la veille j'avais vu une nipponerie très stimulante.
Moi qui n'attendais rien des japonais, et surtout pas d'être ému par leur cinéma.
Ce film provenait du Studio 4°C dont j'avais déjà vu Mind Game, qui m'avait complètement scotché.

(1) un ami m'écrivait récemment à propos d'autre chose : " Toutes ces merveilleuses inventions ont ceci de commun (au sens fort) de nous entretenir dans notre illusion : tout peut continuer à l'identique puisque les progrès de la technologie résolvent les problèmes posés par les progrès de la technologie. (...) Finalement, tout se passe comme si, au cœur de notre pensée, agissait un moteur qui est celui de notre destin, le destin d'une petite bande de grecs en jupette, sur l'agora d'une cité provinciale, qui commencent à tenir un discours d'un nouveau genre. 2500 ans plus tard, ce discours a parcouru un chemin extraordinaire. Son efficace a transformé l'homme et le monde au delà de tous les rêves de ses fondateurs. Jamais nous n'avons disposé de tels moyens pour nous nourrir, nous soigner, pour démultiplier notre force de travail à travers des énergies surpuissantes, pour nous protéger des catastrophes, pour communiquer, pour développer nos connaissances, percer les mystère de la matière, retrouver les chemins oubliés de l'histoire, nous déplacer à l'autre bout de la planète voire plus loin, faire des images, inventer des sons, nous divertir. Comment renoncer à cette prodigieuse efficacité ?"

4 commentaires:

  1. Ha ben hier aussi c'était cinéma japonais avec "L'intendant Sansho" de Kenji Mizoguchi. Un vieux pot de 1955... A voir et à revoir.

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  2. Il va falloir que tu me donnes le mail de ton ami

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  3. Pas de problème. On est allés aux Baléares ensemble l'été dernier sur son vieux voilier pourri, on a eu très beau temps.

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