mercredi 26 mars 2025

Stephen Markley - Le Déluge (2024)

« J’ai une mauvaise nouvelle pour vous : la croissance, c’est terminé. Sortir des populations de la pauvreté et conserver le niveau de consommation de l’Occident, il ne faut plus y penser. C’est pour ça que je ne voulais pas venir à cette foire aux conneries. Je vous le dis franchement, si on n’avance pas, c’est à cause de vous, de vous tous ici, parce que la situation n’évoluera pas tant que les individus les plus riches continueront à consommer autant de ressources que certains pays – ce qui, d’après ce que j’en vois, est le postulat de base de cette petite sauterie. Regardez la liste des invités, comptez ceux qui travaillent dans l’extraction d’hydrocarbures. Sans vouloir être vexant, ce sont les mêmes qui financent ce Forum et la Sustainable Future Coalition, et c’est une vaste blague, comme vous tous. Demain, il y a une table ronde qui s’intitule “L’avenir de l’extraction”, et c’est aussi une blague parce que l’extraction ne peut pas avoir d’avenir, en tout cas si nous voulons survivre à ce qui nous attend. Tous les ans, Davos fait venir une célébrité ou une adolescente pour vous engueuler, sauf que dans l’esprit de tout le monde ici, l’environnement pèse moins lourd que le marché. Par ailleurs, si nous voulons adapter nos infrastructures au vieillissement des populations chinoise et occidentale, nous allons devoir modifier en profondeur la répartition de nos ressources financières. C’est le seul moyen d’y arriver et, oui, ça aura un prix, celui de la croissance. Il faut être complètement hors sol pour croire le contraire. Donc, vous pouvez continuer à organiser des tables rondes avec des politiciennes woke de couleur et les quotas ethniques de l’establishment du CO2, vous pouvez continuer à vous raconter que tout va bien se passer, mais moi je vous assure que ce n’est pas le cas. Et je prie pour que cette vidéo existe encore dans vingt ans parce que, tous les quatre, vous aurez l’air très, très cons. »

Extrait de "Le Déluge", de Stephen Markley

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extraits de mails : 
De: JW <JW@orange.fr>
Objet: arnaque aux epubs
Date: 9 mars 2025 à 11:28:55 UTC+1

À: livresnumeriques@fnac.com

Bonjour
j’ai acheté aujourd’hui un livre numérique sur le site de la Fnac. Mon numéro de commande est le ##95T3### Impossible de récupérer le fichier en suivant la procédure indiquée. Impossible aussi de le lire à travers l’application « Kortext » qui s’ouvre spontanément sur MacOS après le téléchargement du lien « URLLink.acsm »
capture d'écran du site de la FNAC
Contrairement à ce qui est indiqué sur le site, je ne pourrai consulter le livre que via l'application Kobo (?), et uniquement depuis certains smartphones et tablettes. Impossible donc d'y avoir accès via l’application « iBooks », sur mon Ipad Apple qui n’accepte que les livres au format ePub.
Nommer le format de ces livres "ePub" alors qu'ils ne peuvent être lus que par l'application Kobo, et uniquement depuis certains supports, c'est chercher délibérément à tromper l'acheteur qui va naturellement penser au format ePub, format courant et ouvert. Au final, j'ai bien payé, mais je ne profiterai pas du livre acheté. On ne m'y reprendra plus.
Je vous signale aussi aux associations de consommateurs pour annonce mensongère.
Cordialement

De: "livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : arnaque aux epubs
Bonjour Monsieur #,

Vous ne parvenez pas à télécharger votre livre numérique "Le Déluge", rassurez-vous, nous allons voir cela ensemble.
Après vérification, je constate que votre livre est bien disponible au téléchargement dans votre bibliothèque numérique "k@w#.fr".
Depuis votre iPad, la lecture de votre livre, s'effectue via l’application Kobo by Fnac téléchargeable depuis votre Apple Store.
Une fois l'application installée, connectez-vous avec votre compte fnac.com k@w#.fr et la synchronisation de votre bibliothèque se lancera automatiquement.
Une fois la synchronisation effectuée, accédez à la rubrique “Mes livres” de l’application pour commencer la lecture.
Si vous souhaitez télécharger "manuellement" votre livre à partir d'un ordinateur, depuis le site fnac.com, voici la marche à suivre :
Remarque : Adobe Digital Editions doit être préalablement installé et associé avec votre id adobe.
Identifiez-vous dans votre compte fnac.com via « Me connecter » en haut de page
Une fois dans votre compte, allez dans la rubrique « Mes livres numériques » depuis "Mes commandes"
Cliquez sur le bouton bleu « Télécharger l'ebook » sous le livre que vous souhaitez télécharger
Enregistrez le fichier et ouvrez-le avec Adobe Digital Editions.
La lecture du livre peut commencer.
Comme indiqué sur la fiche article, votre livre est au format "epub" et contient une protection numérique "Adobe DRM". Il est donc nécessaire d'utiliser une application compatible avec ce format, ce qui n'est pas le cas de l'application Apple "Livres" ou "iBooks".
Notez que Kortext n'est pas une application supportée par l'assistance de la Fnac. Aucun support concernant cette solution ne pourra donc vous être apporté.
Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.
Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

Le 11 mars 2025 à 09:00
Bonsoir, et merci pour votre réponse.
Je peux effectivement télécharger l’appli Kobo sur mon ordi, et lire le livre dessus.
Mais je ne peux pas le faire sur ma tablette, un Ipad de 2012 qui refuse toute mise à jour depuis l'Apple Store.
C’est pourquoi je m’attendais à un livre au format epub, comme spécifié sur le site, pour pouvoir lire le livre sur ma tablette.
Honte à vous pour cette publicité mensongère.
Pas vous en tant que personne, bien sûr.
Vous en tant qu’entité commerciale.
Cette arnaque aux faux epubs de la Fnac est d’ailleurs référencée sur le site de "Que choisir", j’ai été ballot, j’aurais dû regarder avant.
J’étais en confiance.
C’est bien fini.
On trouve tous les livres qu’on veut de façon illégale, et c’est bien triste que ça soit plus compliqué de les acheter !

John

De: "livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 15:53:57 UTC+1

Bonjour Monsieur #,
Je regrette que le service Livres numériques ne réponde pas à toutes vos attentes.
Si votre iPad est trop ancien pour installer l'application "Kobo by Fnac", vous pouvez utiliser la lecture en ligne de votre livre numérique via votre navigateur internet, pour cela :
Aller sur le site de Kobo (https://www.kobo.com/fr/fr)
Cliquez sur " Compte existant? Connexion "
Cliquez sur le choix " Se connecter avec FNAC " et renseignez l'adresse mail et le mot de passe de votre compte Fnac "k#@w#.fr"
Cliquez sur " Mon compte " et sur " Mes livres "
En dessous de la couverture du livre, cliquez sur les 3 petits points, puis " Lire maintenant "
J’ai bien pris note de votre mécontentement concernant la protection DRM. Sachez que ce système est mis en place à la demande des éditeurs et des auteurs afin de protéger leurs droits respectifs.
Toute action visant à modifier ou supprimer cette protection numérique des droits est assimilée à du piratage.Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.
Cordialement,
Vincent
Service client livres numériques

Objet: RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 17:29:53 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>
Bravo pour votre répartie, mais franchement, pour moi lire en ligne ça serait le mal absolu, comme le streaming, du point de vue de la sobriété énergétique ça serait absolument l'inverse de mes principes, encore pire que d'emprunter un ouvrage dématérialisé dans une librairie clandestine
je note que vous ne me répondez pas sur l'aspect publicité mensongère, à savoir l'acquisition d'un livre format ePub, qui n'est pas ce que j'ai obtenu
j'admets que c'est un peu des problèmes de riche tout ça mais je suis fâché et la Fnac ne me verra plus. Si vous aviez annoncé clairement la couleur sur le site lors de ma démarche d'achat on en serait pas là.

Dicté avec la bouche depuis l'application Mail Orange 

J’ai demandé à l’A.I. de me produire deux images de « Greta Thunberg faisant la grimace
et un doigt d’honneur au service livres numériques de la FNAC » mais 
1/ elle n’est pas très ressemblante 
2/ elle s’autocensure sur les gestes grossiers. 
Alors qu’il y a quelques temps on pouvait obtenir sans soucis un Hitler hippie comme qui rigole. 
De: "livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 18:40:55 UTC+1
Monsieur #,

Je regrette que le service Livres numériques ne réponde pas à toutes vos attentes.Comme indiqué sur la fiche article, il s'agit d'une ePub ayant une protection numérique Adobe DRM (type de DRM).
Il est nécessaire que la lecture se fasse sur une application ou logiciel qui permet d'ouvrir ce type de fichier.

Je reste à votre disposition

Cordialement,
Mialisoa
Service client livres numériques

Objet: RE: Re : RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 11 mars 2025 à 19:42:01 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>

Désolé mais ce n'est absolument pas spécifié sur la page internet de la Fnac qui référence l'article il y a juste la mention ePub à télécharger

je la remets, des fois que y'en aient
qui n'aient pas compris

Dicté avec la bouche depuis l'application Mail Orange


De: 
"livresnumeriques@suivi.fnac.com" <livresnumeriques@suivi.fnac.com>
Objet: Re : RE: Re : RE: Re : Re: arnaque aux epubs
Date: 12 mars 2025 à 15:33:57 UTC+1

Bonjour Monsieur #,

Vous retrouverez ces informations, depuis la fiche article de votre livre, rubrique "Caractéristiques" puis "Type de DRM".

Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

A bientôt sur fnac.com

Le 12 mars 2025 à 16:58
merci pour votre réponse.
je cherche.
où ça ?
dans cette capture d’écran ?



c’est très ambigu :
l’icone sous Ebook(ePub) désigne clairement un Ebook à télécharger au format ePub.
Ce qui n’est pas le cas du tout, au final. .
Quand à l’indication « type de DRM : Adobe DRM » , j’avoue que ne l’ai pas vue au moment de l’achat.
Et de toutes façons, l’aurais-je vue, comme j’ignorais naïvement ce qu’était un DRM…


Non, sur ce coup-là, je quitte la FNAC, que j’ai fréquenté 45 ans, c’est quand même pas mal…




Le 12 mars 2025 à 17:11, livresnumeriques@suivi.fnac.com a écrit :

Bonjour Monsieur #,

Merci pour ce retour.
Je comprends vos interrogations.
Je me suis permis de reprendre votre capture d'écran en soulignant de jaune la mention concernée.
Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

A bientôt sur fnac.com


Le 12 mars 2025 à 17:40

vous voulez dire que vous faites remonter mes observations à l’intérieur de l’entreprise ?
pas de souci.
à moins que vous vouliez me faire remarquer quelque chose en le surlignant en jaune, mais vos réponses me parviennent sans images, donc si c’est le cas, le mieux c’est de me joindre vos captures d’écran.
désolé de ne pas toujours signer mes mails, je suis occupé
Cordialement

Le 12 mars 2025 à 18:53

Ah non, c'est pas çui-là.
C'est un autre.

Bonjour Monsieur #,

Navré si vous n'avez pas pu recevoir la pièce jointe attachée à mon précédent message.
J'ai à nouveau ajouté cette image à mon message actuel. Celle-ci présente simplement la capture d'écran que vous m'avez fait parvenir, avec de visible sur la partie basse de l'image la mention "Type de DRM : Adobe DRM" depuis la rubrique "Caractéristiques" de la fiche article de votre livre.
Si vous souhaitez faire part de vos remarques concernant la conception des fiches articles, vous pouvez contacter notre service consommateur par courrier à l'adresse suivante :

FNAC Service Consommateur
Le Flavia
9, rue des Bateaux Lavoirs
94768 Ivry sur Seine

Je reste à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,


Début du message réexpédié :

De: John # <JW@orange.fr>
Objet: Rép. : arnaque aux epubs
Date: 12 mars 2025 à 19:22:49 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>

Cher Vincent, 
je vous ai indiqué lors de mon mail de 16h58 que j’avais bien compris où se situait la référence au dispositif anti-piratage sur la page du site. 
Mais j’ajoutais à ma copie d’écran la remarque suivante : 

c’est très ambigu : 
l’icone sous Ebook(ePub) désigne clairement un Ebook à télécharger au format ePub.
Ce qui n’est pas le cas du tout, au final. .
Quand à l’indication « type de DRM : Adobe DRM » , j’avoue que ne l’ai pas vue au moment de l’achat.
Et de toutes façons, l’aurais-je vue, comme j’ignorais naïvement ce qu’était un DRM…
Non, sur ce coup-là, je quitte la FNAC, que j’ai fréquenté 45 ans, c’est quand même pas mal…

comme au lieu d’en convenir, vous me renvoyez la copie d’écran surligné en jaune comme si vous pensiez que je n’avais pas compris, j’en déduis que vous êtes une I.A. conversationnelle.
C’est triste. J’espère qu’ils vous ont mis au courant. Sinon, vous pourrez passer à mon cabinet, je vous ferai une ordonnance.
Nous perdons ensemble un temps qui m’est précieux : je dois aller enterrer après-demain un cousin aviateur qui vient de se suicider parce qu’il avait peur de perdre sa licence de pilote.

Résumons notre interaction :
- j’ai admis n’avoir pas vu qu’il était précisé "Type de DRM : Adobe DRM" depuis la rubrique "Caractéristiques" de la fiche de l’article.
- je reste scandalisé par l’aspect mensonger de la présence de la mention " Ebook à télécharger au format ePub." matérialisée par l’icone ad hoc, toujours sur la fiche de l’article, qui relève de la publicité mensongère. (smiley de la grosse veine qui va péter sur le front)
- de plus, en me faisant converser depuis 2 jours avec un putain de robot, la FNAC me démontre clairement qu’elle se moque de moi, et se fiche comme d’une gigne de mes remarques de consommateur déçu.
C’est pourquoi je vous dis adieu.

Sans rancune,

JW

Date: 13 mars 2025 à 14:37:52 UTC+1

Bonjour Monsieur #,

Merci pour les précisions sur vos différentes remarques, je comprends votre point de vue.

Je tiens cependant à vous rassurer, vous ne conversez pas avec une IA, mais bien avec des êtres humains.

Croyez-bien que mon objectif n'est pas de vous faire perdre votre temps, mais bien de vous accompagner. En parallèle, je vous présente mes sincères condoléances pour cet événement.

Je reste malgré cela à votre disposition, en cas de besoin, répondez simplement à ce courriel.

Cordialement,

Vincent
Service client livres numériques

Objet: Rép. : arnaque aux epubs
Date: 13 mars 2025 à 17:04:58 UTC+1
À: "livresnumeriques@fnac.com" <livresnumeriques@fnac.com>
il est temps d’arrêter ce petit jeu : si vous êtes un humain parodiant le manque d’empathie d’une I.A., c’est assez réussi, mais bien flippant. Votre style conversationnel trop lisse me fait pencher pour l’hypothèse inverse, et ça pourrait valoir le coup d’écrire une nouvelle de science-fiction à partir de ces préliminaires, mais le temps me manque, de même que pour me répandre en indignations et menaces d’attenter à votre vie de silicium qui conduirait à un signalement de votre part auprès des forces de l’ordre, après quoi je serais en prison et encore plus fâché après la Fnac que je ne le suis déjà.
Alors que comme je vous l’ai dit, il faut que j’aille enterrer mon cousin, et mon costume de deuil n’est pas encore rentré du pressing.
  adios donc !

Cordialement

JW


Comme je viens de le faire, toi aussi tu peux apprendre à dépister les I.A. conversationnelles quand elles se foutent de ta gueule.
Sans parler de l'indécente arnaque toujours présente sur le site de la FNAC : quand vous passez à la caisse, le célèbre programme Remises et réductions
https://www.reddit.com/r/france/comments/wxekhs/on_en_parle_de_cette_arnaque/
c'est la totale !
Baise ton prochain !
Enfin, tu fais ce que tu veux, mais si tu veux lire un bon bouquin de science-fiction climatique, effrayant de réalisme, tu peux y aller, "Le Déluge" c'est du lourd !

mercredi 19 mars 2025

John Brunner - La Tétralogie noire (2025)

D'après mon libraire, c'est aujourd'hui que ressort La Tétralogie noire de John Brunner, regroupant quatre romans parus dans les années 70, quand la Science-Fiction était une littérature prospective décrivant de manière un peu mortifère et hallucinée les hideux avenirs qui nous guettaient, tapis dans l'ombre, pour peu que nous ne fassions pas les choix douloureux mais nécessaires de changer de modèle de société, et de réduire la capacité de nuisance du capitalisme, qui semblait déjà bien parti pour détruire la planète. Cinquante ans après, comme on n'a rien branlé à part nous-mêmes, Brunner fait un prophète mort très présentable, et plus personne ne lit de la Science-Fiction puisque nous vivons désormais dans le monde qu'elle décrivait hier comme pouvant advenir demain. Aujourd'hui, c'est le demain d'hier, mais comme c'est aussi le hier de demain, calcule l'indice de gravité de ce qui nous attend vendredi prochain si tu persistes à préférer la littérature d'évasion.

une couverture toute moche
et donc délicieusement vintage
d'une ancienne édition.
Mais à l'époque, 
on trouvait ça moderne !
Sous prétexte de préserver les arbres alors qu'il est déjà trop tard et d'alléger votre empreinte carbone parce que les industriels sont parvenus à culpabiliser les consommateurs et à détourner leur attention des vrais responsables de notre prochaine extinction en tant qu'espèce, n'achetez pas l'édition numérique de votre La Tétralogie noire auprès d'un vendeur à la sauvette, comme sur le site de la Fnac, par exemple, c'est des voleurs qui vous feront croire qu'ils vous fournissent un fichier ePub, alors qu'ils ne peuvent être lus que par leur liseuse Kobo, et uniquement depuis certains smartphones et tablettes. Mieux vaut encore faire un emprunt à long terme sur une médiathèque numérique genre z-library. Ne l'achetez pas non plus chez Amazon, bien qu'Amazon fasse subir à la Fnac ce que la Fnac infligea jadis aux libraires et aux disquaires, on pourrait être tenté de cliquer d'un index vengeur, mais à un moment donné il faut sortir du cycle des violences et de la vendetta décérébrée, si on veut léguer autre chose que des cendres radioactives aux enfants de nos petits-enfants (en admettant le postulat qu'il survive d'ici quelques décennies autre chose sur le globe que des cafards et des vendeurs en télémarketing, ce qui revient au même). 

la première fois que j'ai lu
"Tous à zanzibar",
il avait cette tête-là.
Allez plutôt chez un vrai libraire, qui vend des livres en pelure de bois d'arbre. S'il n'en reste plus autour de vous, donnez un sens à votre vie, sacrifiez-là en devenant libraire, comme ça en plus vous pourrez lire La Tétralogie noire de John Brunner au travail.
Avoir sous la main et en un seul volume Tous à Zanzibar, L’Orbite déchiquetée, Le Troupeau aveugle, et Sur l’onde de choc c'est la garantie de disposer d'un panorama varié d'apocalypses sociétales, démographiques, culturelles, technologiques et environnementales, et de n'être jamais pris au dépourvu quand l'une d'entre elles se présentera à la grille du parc pour vous présenter ses voeux. Y'en a bon pour tous les goûts, banania. 
...punaise, ça c'est du billet de boomer décliniste, ou je ne m'y connais pas !

https://mnemos.com/livre/la-tetralogie-noire/ 



Les couvertures de Caza n'ont rien perdu de leur charme, 
sauf que maintenant on habite dedans.

mercredi 12 mars 2025

Jak Belghit - 8 (2025)

Bonsoir à touffes et à troutes, comme on dit quand on essaye de parler en écriture inclusive pour ne laisser aucune personne non-genrée sur le bas-côté de l'autoroute de l'information, mais qu'on n'est pas vraiment d'accord avec toutes ces contorsions de la langue française, meuf.e.s
J'ai beau passer mes nuits à découvrir la richesse de l'offre en Ripley sur Arte sur ma nouvelle télé connectée, à condition d'avoir pensé à télécharger l'appli Arte.tv sur mon 55 pouces Samsung The Frame à verre dépoli, et même que ça apporte un vrai confort visuel quand les lampes du salon sont restées allumées depuis trop longtemps, je n'y vois toujours pas passer Jak Belghit. 
Jak est pourtant un artiste accompli, qui a depuis trop longtemps gagné ma reconnaissance éternelle, c'est mon héros à guitare préféré, mon Rodolphe Burger portable avec jardin privatif, lui qui tutoie dans la pratique de son art mes anciennes idoles aux pieds d'argile et à la prostate fragile comme Frank Zappa, Robert Fripp, Jimi Hendrix et Mattéo Gaudin, car
Est-ce qu'il a la tête à être une nouveauté ?
Est-ce qu'on va le juger au faciès,
tel un pharisien libéré ?
Et comment pourrions-nous le savoir
avant d'écouter le disque ?
 tout gratteur vit aux dépens de celui qui l'écoute, à tel point que je me sens contraint d'écrire ce petit message pour signaler la parution avant-hier de son dernier album instrumental "8", en forme d'anneau de Moebius penché dans l'autre sens.

Le bandeau "nouveauté" ne lui siéra qu'un temps, car il joue de la guitare éternelle, il en a toujours joué, et il en jouera toujours, comme nous le suggère le titre de son album en forme de symbole de l'infini malicieusement penché de traviole dans le mauvais sens. 
Un peu comme l'Infinite Guitar de Michael Brook, mais en mieux. Si vous pouvez faire un petit bout de chemin de vie avec sa musique dans les oreilles, je pense que tout ira bien pour vous, et en plus si vous achetez le disque vous n'aurez pas les 25% de droits de douane à payer en suce, comme actuellement pour toutes les musiques en provenance des Etats-Unis, puisqu'il a été enregistré et produit en France.


Mais onsanfou grave, il y a des gens, le sang leur coule dans les veines, lui c'est la musique, son aliment, sa boisson et son os qui gène, et l'essayer c'est l'adopter, comme disait déjà ce slogan idiot dont on en trouve la trace dès la fin du XIXe siècle. 
Alors pourquoi pas vous ?

l'ancien bandeau "nouveautés" de mon blog,
jadis hébergé en dur à Villeneuve-la-vieille. 

25% de droits de douanes sur le dernier chef d'oeuvre du cinéma
à prétention "monumentale" juste un peu foiré, c'est abusé !

- Tu l'as acheté, toi, Marie-Louise, le dernier Belghit ?
- Ououh point encore, macarelle de peuchère de pitchoune !
J'attends qu'y baisse au Blaque Friday !


[EDIT]



jeudi 19 décembre 2024

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2024

Avertissement : en cessant de poster sur ce blog fin 2024, d'un commun accord avec moi-même, j'ai oublié de finir de rédiger le bulletin de santé annuel de l'amicale des Adorateurs Anonymes de Steve Roach, qui ne désespèrent pas de le voir encore parfois sortir un bon disque de musique ambiente, mystique et chamanique, bien que les meilleurs soient sans doute derrière nous, entre 1990 et 2010.
Se reporter à la somme antérieurement publiée en trois volumes sur le sujet :


ainsi que les articles marqués à la culotte du acheutague # Steve Roach sur ma tombe.
Voici donc l'ultime bulletin annuel (snif, je me manque déjà) que j'antidate un peu pour rester dans les clous, et après ça, que Benalla me vienne en aide, je close le shop et pars sur les routes avec mon bâton et mon bol tibétain. Quand à vous, il faudra vous informer directement des sorties du monsieur sur son bandcamp

The Desert Winds Of Change  (2024)

Dans les notes de pochette, on peut lire cette confession de Steve :
“(..) c’était l’une de ces nuits où je pouvais sentir le mouvement fluide prendre le contrôle en pleine puissance. L’autre élément majeur ici est Klaus Schulze. J’ai ressenti son esprit toute la semaine précédant cette nuit. Je me suis accordé sur tout ce que sa musique m’apportait dans la phase initiale de découverte de moi-même et de mon émergence dans la création de musique électronique-synthétique. Ceux qui connaissent sa musique des débuts ressentiront sans aucun doute l’inspiration. Il est impossible de savoir où je serais aujourd’hui si je n’avais pas écouté Timewind au milieu des années 70. Pour cette raison, cette pièce est dédiée à la mémoire et à l’héritage de Klaus Schulze.” 🎶🌟
Comme le dit Bing, qui me l'a gentiment traduit avec Copilot, ces deux bâtards cybernétiques d'I.A. dévoreurs de ressources et friands d'âmes humaines, 
"Ces mots sont empreints d’une profonde réflexion sur la musique et l’inspiration. Klaus Schulze est un musicien allemand bien connu pour son travail dans le domaine de la musique électronique et de l’ambient. L’album Timewind, sorti en 1975, est l’un de ses chefs-d’œuvre les plus emblématiques. Il s’agit d’un album instrumental qui a marqué l’utilisation du séquenceur par Schulze. En l’écoutant, vous pouvez ressentir le flux du temps, comme si le vent lui-même vous emportait dans une expérience musicale transcendante.
Klaus Schulze - Timewind. Il contient deux longues pistes, “Bayreuth Return” et “Wahnfried 1883”, qui vous plongeront dans un voyage sonore unique. Profitez-en ! 🎶"
Enregistré le 01/08/23 avec un public en direct pour Salon d'ambiance à la salle Century Tucson, Arizona.
Il s’agit essentiellement d’un enregistrement live en studio.
Aucun overdub ou modification d'aucune sorte n'a eu lieu dans post-production.
La vidéo de cette performance peut être visionnée ici : youtu.be/B8CYh0nK-F0
C'est effectivement schulzien en diable. Himmelkreuzsakrament ! Mais le doute me saisit : est-ce que ce disque ne ressemblerait pas comme à une goutte d'eau à plusieurs autres disques de Steve de la même veine ?


Waves of Now (2024)
par Steve Roach & Robert Rich

J'ai du mal à apprécier cette reformation du duo de comiques troupiers qui nous a donné de si beaux disques il y a 35 ans, les désormais célèbres et reconnus dans le monde entier pour leur vertus lénifiantes Strata & Soma, quand je les découvris à la médiathèque François Villon, béni soit son saint nom, 81, boulevard de la Villette, Paris 10e, là ils nous font je sais pas quoi mais plutôt gloubi-boulga,  je les sens nébuleux, les garçons. Ou alors c'est moi qui n'y suis plus, à force d'avoir trop écouté leur musique.

1,5/5

https://steveroach.bandcamp.com/album/waves-of-now

 Reflections In Repose (2024)

Des nappes, encore des nappes. Par Vagues Successives. S'atténuant mollement au pied de mes acouphènes, sur l'estran qui sépare l'ouï du non-ouï (dans l'ile Saint-l'ouï, mais pas que.) Le disque prédit-il pourotan l'heure de la prochaine marée haute à Perros-Guirec ? Que nenni. On dirait un employé des pompes funèbres (vaguement déguisé en Stephen King sur la pochette) qui fait ses gammes sur l'harmonium du salon funéraire. On est dans la veine somnifère, voire la sédation profonde, qui consiste à endormir profondément une personne atteinte d'une maladie grave et incurable pour soulager ou prévenir une souffrance réfractaire.


Parallels (2024)
par theAdelaidean / Steve Roach

Serait-on en présence d'un sursaut de volonté de reboot de Steve, cherchant à se refaire une virginité en s'associant à un petit jeune, sans écouter les on-dit des voisins qui commencent à jazzer comme dans une vieille bande décimée sur la vie d'Einstein de Goossens ? Il semble que theAdelaidean ne soit pas un prête-nom 
https://projektrecords.bandcamp.com/album/hyperaurea ni un homme de paille (avec qui il serait alors déconseillé de fumer au lit.) Au début l'intérêt est suscité par le coulis de nappes glaciaires éthérées et réchauffées au chauffe-eau qu'on devine hétéro et solaire, mais au bout d'un moment, on pique du nez. On a trop entendu ce genre de disques ténus, à la fois bavards et laconiques dans leurs envolées de silences retenus. Y'a l'attrait de la nouveauté mais on se souvient que la nouveauté est un artifice récurrent et finalement  très usé chez Steve depuis 40 ans, et puis le piano débarque, avec ses petits accords plaqués comme le Brian Eno de Thursday Afternoon, et on se dit que mouais, bof. Difficile de réinventer le couteau à beurre quand on l'a retourné si souvent dans la plaie de l'ambient méditative.

2/5

One Day of Forever (2024)
par Steve Roach

C'est assez planant. Des nappes de sérénité lumineuses, en cascades, avec réverbérations. Idéal pour interpréter au funérarium le célèbre texte « La mort n'est rien : je suis seulement passé, dans la pièce à côté. (..) Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin. » injustement attribuée à Péguy.
On a quand même l'impression d'avoir déjà entendu ça quelque part; on a aussi la sensation d'avoir déjà lu le fait qu'on avait déjà entendu ça quelque part; rien qu'au début de cet article, pourtant rédigé il y a plusieurs mois. Heureusement qu'on se relit. L'album se révèle au fil des écoutes prodigieusement ennuyant, enfonçant les portes de la déception, déjà toutes écaillées par endroits. Alors soyons clairs : j'ai découvert récemment la bande dessinée Krazy Kat, dont l'auteur a imaginé pendant 40 ans les aventures d'un chat non-genré amoureux d'une souris non-genrée, souris qui passe son temps à lui envoyer des briques à la tête par derrière dès qu'il a le dos tourné, malgré la surveillance constante d'un chien-brigadier qui la met en prison dès qu'il la prend sur le fait. Personne ne reprocherait à Herriman de taper toujours sur le même clou. Peut-être faut-il avoir la même bienveillance envers Steve Roach. Mais bon, des fois, on se dit avec Clémenceau que la tolérance, y'a des maisons pour ça.

1/5

https://steveroach.bandcamp.com/album/one-day-of-forever

Crossing the Bridge - Live in Boulder (2024)

Steve est gentiment invité par le groupe de métal cosmique Blood Incantation à traverser le pont des limitations de genre, et à libérer leurs passions sonores ensemble sur la même scène, pour animer la première partie de leur concert consacré à la sortie de leur album "Absolute Elsewhere" ; après tout, c'est l'occasion de présenter sa musique live à un nouveau public, et qui sait, de vendre un ou deux CD.
Pour être au top, il se bourre de kétamine, apprend à éructer avec son sphincter anal, et cisèle un set harsch rock de derrière les fayots. Ses morceaux les plus éruptifs sont rehaussés de hurlements de chamans sodomisés avec leur propre didgeridoo, on entend des animaux se faire peler le jonc à l'épluche-légume, tandis que des montagnes de disques d'ambient invendus s'effondrent sous leur propre poids dans un boucan d'enfer, avant de s'envoyer toutes seules au pilon, désormais convaincues de leur inutilité.
Bon, en fait, j'ai menti, et Steve en parle mieux que moi : "the set was built from the elements of my 2024 US tour that presents the full range of my music over 2 hours. Mystical deep ambient - atmospheric to multilayered sequencer woven trance merging to tribal and acoustic infused Dreamtime realms. In this setting I took this 2 hour trajectory I have been performing in large Cathedrals and Churches and compressed this into a 60 min hyperblending of constant shapeshifting."
L'histoire ne dit pas si les amateurs de métal cosmique ont fondu les plombs, ou si les fans de Steve ont viré métal liquide, comme dans Terminator 2. En tout cas, pour des thuriféraires de mon acabit, rien de nouveau sous le soleil de la psychopathologie de l'addiction à Steve.

2,5/5

jeudi 12 décembre 2024

John Hammond - Wicked Grin (2001)

Au départ, les Noirs ont inventé le Blues pour se consoler d'être réduits en esclavage et déportés à l'autre bout du monde. Je ne sais pas si ça a vraiment marché. Je pensais dans mon ingénuité enfantine que c'était pour se consoler d'être noirs. Puis les Blancs leur ont piqué le Blues, avec enthousiasme mais sans vergogne, parce que c'est des enfoirés qui manquent pas d'air. Ou alors c'était pour se consoler d'être blancs. Mais le blues blanc manquait de légitimité. Puis Tom Waits est arrivé, qui cherchait à se démarquer de tous les chanteurs noirs et blancs des années 70, alors qu'il écoutait surtout ceux des années 50, et son organe attira l'attention : granuleux comme le Louis Armstrong du Good Book. Mais la tonitruance de son interprétation masquait les qualités de son écriture.

John Hammond est un bluesman blanc, son album de reprises de Tom Waits est produit par Tom Waits, et à l'oreille, ses chansons sonnent complètement noires, et ne me consolent de rien du tout.
C’est Kathleen Brennan, la femme de Tom, qui a le mot juste concernant son mari, rapporté dans le livre de Barney Hoskins, elle dit qu’il ne sait écrire que deux types de chansons, les pleureuses, et les faucheuses.
Maintenant je comprends pourquoi l’artiste me plait tant !
Il existe des amuseurs publics, lui fait partie des attristeurs, et à ce titre il n'est pas remboursé par la Sécu.




jeudi 28 novembre 2024

Tom Waits - At the terminal - Burbank Airport '99

En lisant la biographie non autorisée que lui a consacré Barney Hoskins, on mesure combien Tom Waits a fabriqué son personnage de toutes pièces. Et après ? c'est son droit artistique le plus strict. 
"Je ne trouve pas la question de l'honnêteté pertinente dans le contexte du show-business. Les gens se foutent pas mal de la vérité. Ils veulent juste qu'on leur raconte une histoire qu'ils ne connaissent pas." (p.13)

Va-t-on lui reprocher ce qu'on pardonnait jadis à Lavilliers ? ce sont des bonimenteurs, qui n'ont pas vécu le quart de ce qu'ils racontent. Après, il faut bien vivre... les prostituées occupées à se faire molester pour $29,00 sur l'album Blue Valentine n'ont pas le temps d'en faire de chansons, Tom était là, il raconte ce qu'il a vu, et c'est cadeau...
Une
 fois avalée cette amère vérité, j'avoue que j'ai beaucoup écouté Tom Waits dans ma période d'alcoolisation rampante, parce que sa voix me semblait une publicité vivante pour le produit, et m'encourageait à poursuivre l'expérience. 

Il fournissait une mystique pour imbibés à nulle autre pareille. Surtout quand il a commencé, à partir de l'album Swordfishtrombones, à remplacer ses arrangements pour cordes sirupeuses par des fanfares déglinguées composées d'anciens membres de l'Armée du Salut retombés dans la bibineDe ce que je captais de son imaginarium, ce n'était qu'un défilé de clochards malchanceux, de marins accablés fuyant précipitamment des meublés poisseux pour s'embarquer au petit matin pour Singapour, un florilège indécent de cœurs brisés inrecollables à la Superglu et de tombes en déréliction dans des cimetières déserts. 
En me jouant ses disques comme on se sert un bourbon, je pouvais boire jusqu'à plus soif des seaux de larmes qui n'étaient pas les miennes, même si l'auto-apitoiement tapi dans l'ombre sur ses mollets poilus en profitait pour m'en mettre un bon coup par derrière. Ayant posé mon verre en 1992, j'ai rapidement cessé de l'écouter : Tom Waits à jeun, c'était comme la bière sans alcool, le cassoulet light et le sexe sans amour, je ne voyais pas l'intérêt. 

Un discret hommage à Tom Waits dans une BD réalisée bourré sous acide pseudo
Et puis l'autre jour, à peine 32 ans plus tard, je ressors Frank Wild Years, pour voir, mais la pochette est vide. Un indélicat ne l'aura pas bien rangé. C'est fâcheux, mais quand on a des enfants, c'est un risque à prendre. Les joies ineffables de la parentalité compensent ses menus désagréments. En principe. Et c'est comme ça que tout a recommencé, comme une rechute toxico à la con, qu'on voit venir dans un vertige glacé sans pouvoir l'éviter : d'abord j'ai voulu retélécharger l'album auprès d'une médiathèque de prêt à long terme, cinq minutes après, j'ai piqué du nez dans discogs où m'attendait une quantité stupéfiante de disques non officiels de l'artiste, puis je me suis retrouvé (sans savoir comment j'étais arrivé là) à discuter le coup avec ChatGPT (le seul ami qu'il me reste au cyber-bistrot) parce que 45 ans plus tôt, j'avais demandé à mon prof d'anglais de me traduire Blue Valentines et qu'il m'avait avoué n'y rien comprendre... la cybercuite fut carabinée.  

La blague à la con qui marche toujours en début d'alcoolisation.
Y'en a une autre dans la même chanson (Heart Attack and Vine)
qu'il ne pourrait plus faire aujourd'hui : 
"Well I bet she's still a virgin but it's only twenty-five 'til nine"
 
Concernant la face cachée de l'iceberg des disques pirates de Tom l'arsouille de pacotille à la fake posture, les premiers concerts clandestins que je découvre lors de ma rechute ne sont pas terribles : autant, dans son travail de studio, Tom joue de sa voix et module sur une riche palette expressive qui va du chuchotis au braillement, autant sur scène il force comme un constipé, on dirait Tom Waits parodiant Michel Simon imitant un cancer de la gorge lors d'une soirée de gala d'oto-rhino-laryngologistes en chaleur. 

Pourquoi celui-ci est-il si bon alors que les autres
de la même période sont si mauvais ?
Le public surréagit à chaque effet de scène, qu'on ne capte pas puisqu'on n'a pas l'image. Parmi les enregistrements crapoteux dénichés chez des trackers borgnes, j'ai d'abord écouté Under The Bridge, franchement scandaleux : Tom éructe, crachote, surjoue, foule ses classiques aux pieds, et les instrumentaux sont à la ramasse par rapport aux versions studio. Si c'est pour attraper le tétanos avec un accordéon rouillé et un violon qui joue faux exprès, merci bien, on a déjà amplement ce qu'il faut dans les disques autorisés par le ministère du Blasphème et du Download.
Ensuite je teste Like It’s 1999un autre pirate également de médiocre facture, enfin les musiciens c'est un peu mieux mais Tom s'autoparodie, puis je trouve ci-dessous de quoi regretter mes paroles. 
Il est très réussi, et pourtant il a été enregistré la même année. C'est improbable, mais tout est pardonné. Sauf l'incitation à la boisson, mais sans Tom, je serais tombé dedans quand même. Que veux-tu, Marie-Louise, c'était mon destin.
(lien supprimé vers newalbumreleases)
Si vous ne parveniez pas à atteindre la page en question, ou les serveurs rapidgator et turbobit linkés sur icelle, il faudrait suspecter une manœuvre de votre fournisseur d'accès internet pour vous priver de la liberté de partager des fichiers illégaux.
Il vous suffirait alors d'ajouter deux serveurs DNS en IPv4 ainsi qu'en IPv6 :

IP v4: 9.9.9.9
IP v6: 2620:fe::9

[EDIT] 
Je ne peux pas pointer vers la page de newalbumreleases qui héberge le fichier. La Nouvelle Dictature Numérique me l'interdit (c'est normal, sinon ça serait pas la dictature).
Votre article intitulé "Tom Waits - At the terminal - Burbank Airport '99 " a été supprimé
Pourquoi l'article de votre blog a-t-il été supprimé ?
UNWANTED_SOFTWARE
Je retente en l'uploadant moi-même.
Houellebecq Akbar.



jeudi 21 novembre 2024

Submerged vs. Bill Laswell - After Such Knowledge, What Forgiveness ? (2016)

https://ohmresistance.bandcamp.com/album/after-such-knowledge-what-forgiveness

J'adore le titre de l'album. Et je ne vois pas comment fêter plus dignement l'avènement de Trump 2.0 qu'avec Bill Laswell dans les oreilles et Joan Cornella sous les yeux, ce prince ibérique du bon goût et de la bonne humeur.


https://www.instagram.com/sirjoancornella/

"After Such Knowledge, What Forgiveness ?" n'est pas le disque le plus confortable pour aborder Bill Laswell, bassiste et producteur protéiforme dont on dirait qu'il a collaboré sur plus de projets intersectionnels que Trump n'a prononcé de mensonges dans toute son existence, même en incluant son prochain mandat, au cours duquel il va sans doute atteindre de nouveaux sommets. Le disque est harsch,  à base de drum&bass, de dub blafard déchiqueté de rafales de beats électroniques, industriels et anxiogènes, livides et sépulcraux, la bande-son idéale pour lire la dernière newsletter de Mediapart sur les extrêmes droites ou pour faire un jogging à Gaza avec un baladeur mp3 sur les oreilles.
Si l'on veut s'initier doucement au Laswell, peut-être vaut-il mieux commencer avec son groupe de dub "Method of Defiance", ou ses remixes de Miles Davis de la période mauve. Il y a tout un tas de disques épatants de Bill Laswell par ici :

https://subrosalabel.bandcamp.com/music?filter_band=3262708719

en particulier celui-ci

https://billlaswell2.bandcamp.com/album/hashisheen-the-end-of-law

et celui-là

https://billlaswell2.bandcamp.com/album/city-of-light

qui réunissent plein de guest talentueux. Et il y a un autre gisement ici

https://billlaswell.bandcamp.com/

sur lequel j'ai compté 224 références. C'est beaucoup, même dans notre monde d'overdosés permanents. C'est bien simple, je ne sais plus où les mettre. Bill est réputé pour son amour des musiques arabes, et a chaperonné beaucoup de projets à tonalité orientale, comme Maghrebika. Il y a aussi du blues, de l'ambient, et du drone metal très pénible, selon arrivage. De loin en loin, je vais jeter une oreille à ce qu'il fait, j'ai l'impression qu'à son âge Bill compile, et se demande maintenant où il a trouvé le temps d'enregistrer tout ce matériau, dont je ressors parfois tuméfié, toujours étonné. Et que dire de son acolyte Submerged ? ben ça :

https://en.wikipedia.org/wiki/Submerged_(DJ)

la vérité sur Bill Laswell :

https://en.wikipedia.org/wiki/Bill_Laswell

pour succomber sous le nombre : 

https://en.wikipedia.org/wiki/Bill_Laswell_discography

sinon, j'ai testé la nouvelle version de ChatGPT 



J'aime bien la réponse 1, archi-erronée, mais vraisemblable.
C'est la réponse 2 (colonne de droite) qui est correcte.
Mais le gros chat nous suggère d'entrer dans la vérité qui nous arrange.
Belle mentalité.

lundi 4 novembre 2024

Qu'avons-nous raté aux Utopiales 2024 ?

Pour changer de la SF j'ai lu de la physique quantique.
Les physiciens sont les moralistes de l’espace-temps.
Ils nous disent où est-ce qu’on a le droit, et quand,
et où est-ce qu'on ne l’a pas (tout le temps).
A part insister sur le fait que les deux piliers
sur lesquels repose notre physique contemporaine
 – relativiste et quantique -
impliquent des visions du monde incompatibles,
il ne s’avance pas trop, le mec.
Je vais relire de la SF.

Il y a dix ans, dévalant la pente fatale du déclinisme à bord d'une planche de surf en acier zingué, je prédisais la mort de la SF.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/08/la-mort-de-la-sf.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/11/la-mort-de-la-sf-iii.html

En fait je ne faisais que paraphraser un article de Télérama que j'avais lu la veille aux cabinets. La SF de quand j'étais p'tit, celle des années 70 avait prédit un avenir plombé qui commençait à éclore, par petits bouts, rendant la littérature d'anticipation et  les cauchemars de l'imaginaire obsolètes; et tous les lecteurs avaient fui vers la fantasy, la bit-lit et les blogs de rendement monétaire. Aujourd'hui que George RR Martin a avoué avoir pompé Game of Thrones sur Les Rois maudits de Maurice Druon, l'engouement pour les tolkieneries recule, et la SF va mieux; de jeunes auteurs m'ont redonné foi en le genre, comme Rich Larson, Adrian Tchaikovsky, Michel Barnier, Ray Nayler. Mais c'est le futur qui semble désormais foutu dans la RRR (Réalité Réelle Ratée). Du coup, comme il n'aura jamais lieu, qu'à la place on aura sans doute droit à survivre misérablement dans une version carabinée du Goût de l'Immortalité de Catherine Dufour, la SF redevient de la science-fiction ! La littérature des trucs qui n'adviendront jamais ! On ne peut pas tout avoir. Alors je suis allé aux Utopiales, avec la place gagnée sur l'extranet de mon entreprise, comme dans un épisode de Black Mirror. J'y suis allé pour brûler en place de grève tous les nouveaux best-sellers de catastrophe climatique (Le ministère du futur, Le déluge) ou pandémique dont nous n'avons vraiment pas besoin vu que nous vivons déjà dedans, mais mes allumettes étaient mouillées par le crachin nantais, alors j'aurais juste bien aimé me faire dédicacer le nouveau livre de Ray Nayler mais sa table ronde au Lieu Unique était blindée de chez blindée, et on est plusieurs dizaines de fans à s'être faits refouler. J'ai acheté le livre et je suis rentré chez moi en bus. Les idées de l'auteur contenues dans l'ouvrage sont plus importantes que d'avoir son autographe dessus.

Sur ce stand on pouvait vivre en immersion 3D dans une projection virtuelle de la Réalité Réelle Ratée, 
mais ça faisait trop peur, je ne me suis pas arrêté.

C'est dommage, j'ai aussi manqué Olivier Ertzscheid, le maitre de conférences en sciences de l'information qui picote et décape sans décapoter.

https://affordance.framasoft.org/2024/10/retour-dutopiales-hyperaffects/

Le problème, aussi, pour les vieux geeks comme moi, c'est que le programme des Utopiales fait 124 pages écrites tout piti, et le temps de s'être correctement informé sur l'ensemble des conférences, des auteurs et des expos, le festival est déjà fini. A de rares exception près, le cinéma de SF persiste à avoir 20 ans de retard sur la littérature de SF, c'est une opinion que j'ai du lire dans Métal Hurlant vers 1978 et qui ne s'est jamais démentie depuis, donc je ne m'intéresse pas à la programmation du festival, pourtant conséquente, j'ai aussi trouvé les expos de cette année indigentes, et je ne recherche que les auteurs et les conférences. Heureusement, certaines tables rondes fleurissent déjà en streaming (le streaming c'est le mal, comme je l'ai compris en regardant Frankenstream, ce monstre qui nous dévore, en streaming sur Arte) comme celle-ci qui portait sur le fait avéré que l'IA va nous ratatiner sur tous les plans, y compris celui de la connerie, où nous sommes quand mêmes réputés costauds.

Qu'il soit utopial ou paranoïde, l'avenir n'est plus ce qu'il était. Comme le disait jadis Gérard Klein sur le forum du cafard cosmique : "J'ai le cafard, et il est cosmique". J’ai aussi retrouvé quelques conférences des éditions précédentes des Utopiales, en attendant de voir émerger celle avec Ray Nayler (ou pas).

2022 :

https://www.actusf.com/detail-d-un-article/utopiales-2022-toutes-les-conf%C3%A9rences

2023 :

https://podcast.ausha.co/les-podcasts-des-utopiales

encore plus fort : je viens de retrouver 2018 dans un de mes vieux articles !

https://www.actusf.com/detail-d-un-article/conferences-utopiales-2018


Rendez-nous les futurs craignos des années 70
à la place du présent tout pourri de maintenant !



dimanche 3 novembre 2024