Je me faisais tellement suer à la maison que j'ai commencé à écrire des articles sur Joost Swarte. Mais au bout d'un moment, je me faisais tellement suer à écrire des articles sur Joost Swarte que j'ai essayé de lire tout Christopher Priest. Mais il y en a vraiment beaucoup.
Et la mécanique est toujours un peu la même : dans une langue faussement limpide, un récit relaté par plusieurs potes à Goniste (lui-même tellement bête qu'on l'appelle le neunoeud de l'intrigue) diverge tellement de lui-même ainsi que les huns des z'autres, qu'ils finissent tous par se décaler vers le rouge, comme dans les nouvelles de Peter Watts, (en astronomie, le décalage vers le rouge (ou redshift) est une augmentation de la longueur d'onde de la lumière causée par le mouvement de la source lumineuse qui s'éloigne de l'observateur, par effet Doppler ou du fait de l'expansion de l'univers en cosmologie. Dans les romans de Christopher Priest, ça tient plus de la logique des rêves et veillées, où l'onirisme finit toujours par l'emporter) et alors qui croire, in fine, parmi les narrateurs successifs, alors on finit sans finir, les bras ballants mais un peu en croix, comme un Robbe-Grillet de bazar. On m'avait vanté Le Glamour et l'Adjacent, j'au aussi relu le Prestige, là c'est bon, j'ai ma dose. Je vais attendre un peu pour l'Eté de l'infini, le recueil de nouvelles testamentaire.
J'ai rallumé la cheminée dans mon nouveau bureau tellement le moche mars et le joli mai ont permuté. Ce faisant, j'ai oublié le chat, à l'étage. Mais comme il passe son temps à se suicider du balcon, surtout quand je l’enferme sur la terrasse et que c’est la seule issue pour lui pour me rejoindre, je vois une masse blanche passer verticalement par la fenètre, je sais tout de suite ce que c'est.
Il déteste la solitude.
Y'a que deux mêtres vingt de chute pour retomber dans le massif de peyotl acheté à la Redoute.
Il a vite pris le coup.
Ca picote un peu à l'atterrissage, mais après on comprend tout quand on relit Henri Michaux. Et Christopher Priest, qu'il faut de toute façon lire deux fois pour comprendre où on s'est fait rouler. Et Peter Watts. Qui est exigeant, mais dans un autre style. Il part du principe que votre culture scientifique est énorme, et acquise, et tout l'environnement technologique de ses romans et nouvelles est suggéré par allusions et acronymes, contraignant le lecteur à refocaliser en permanence sur le contenu.
Donc après quelques Priests, je me suis dit c'est bon je peux retenter Watts.
La couverture de Eriophora me faisait de l'oeil.
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Le bleu qu'il y a derrière le "RA" de "ERIOPHORA". Je peux pas être plus clair. |
Surtout l'effet de lumière sur le bleu - entre cobalt et céruléen - sur ce qu'on suppose être la représentation d'un "Portail" (bien sûr construit à l’aide de machines de Von Neuman) utilisant des trous de vers pour permettre aux humains qui les trouveront un jour de voyager beaucoup plus rapidement. Dès que les extra-terrestres auront reçu leurs deux injections et pourront présenter un passeport vaccinal en rêgle.
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Connaissez-vous vos bleus ? |
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Ils ont parfois d'autres noms. Comme dans les romans de Christopher Priest. |
Le savais-tu ?
En fonction du domaine d’activité, le décor, les beaux-arts, la mode, la physique-chimie etc., les différentes nuances de bleus peuvent changer de nom. Le terme “bleu pétrole” est par exemple issu du monde de la mode.
Pour une même couleur, il existe aussi plusieurs appellations, qui proviennent de plusieurs horizons : du matériau d’origine, de son histoire, du nom de l’inventeur, du fabricant de couleurs, de l’usage qu’on en fait etc.
Une même couleur peut comporter plusieurs nuances possédant chacune une appellation spécifique… Cette nuance peut être appelée par le nom de la teinte ou celui de la nuance.
Ce Portail peint en bleu m'impressionne.
Emotionnellement.
D'autant plus que j'ai complètement raté la peinture du mien, l'autre jour, en gris taupe.
Les oiseaux du jardin en sont encore bien malades, bien que quelques-uns commencent à revenir, surtout pour vomir sur ma voiture, garée devant.
Ou la conchier, tapis dans les chênes qui la surplombent.
Au point que je néglige de m'informer sur l'image globale (je lis une édition électronique du livre avec juste le devant de la couverture scotché sur l'écran tactile).
Je me renseigne.
Bon, c'est mieux. Ce n'est pas un accident de la circulation entre un météore et un vaisseau spatial, avec les spationautes en train d'appeler la MACIF pour faire le constat.
Avec la mention Acrylic, 120x80 cm.
Ca doit avoir une certaine gueule, en taille réelle, dans le genre Chris Foss contemporain.
Avec les spationautes de la MACIF qui ont disparu de la couverture du livre ! Hahaa ! Encore un complot facile démasqué. Il est vrai qu'ils ne sont pas tellement dans le livre non plus, à la limite sur la surface externe du météore ça passait, mais sinon ils relèvent plus d'une vue d'artiste.
Mais au moins, la couverture est attractive, pour amener l'innocent amateur de space opera (souvent réactionnaire et amateur de vieux disques de Henri Salvador) vers la lecture de ce mindfuck de l'espace.
Manchu est un français qui rend bien service et fait pour tout dire honneur à un auteur canadien de foutaises galactiques échevelées.
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C'était grave. Ca le reste. |
C'est pas comme quand on avait imprudemment prêté Métal Hurlant (le classieux magazine de BD de SF) aux Américains, et qu'ils nous avaient pondu Métal Hurlant, LE FILM : c'est comme si on leur avait proposé une recette de cuisine gastronomique, et qu'ils nous avaient renvoyé un hamburger à la merde. J'ai eu un peu la même impression en voyant la première saison de Love, Death & Robots, en 2019 : la "American touch" de Métal Hurlant, LE FILM
, remise au dégoût du jour, malgré des traitements graphiques spectaculaires, mais aussi parfois très réussis. De la saison 2, je n'ai vu pour l'instant que le dernier et huitième segment, "le Géant Noyé", d'après... J.G. Ballard !!! Belle mise en images. Si ils vont chercher des vieilles histoires de SF, peut-être que tout n'est pas foutu, n'en déplaise aux déclinistes ! En attendant, j'ai pris l'intégrale des nouvelles de Ballard, ça manque à ma culture.