La tentative de suicide est souvent perçue après-coup par les proches comme un appel au secours.
Ainsi, mon récent suicide - réussi - sur YouTube n’est pas passé inaperçu auprès du nombre relativement élevé d’1 ami, qui s’en inquiète ainsi :
« Salut Boco Boy,
Voila que ce matin, mon abonnement a YouTube me signale une nouvelle vidéo de John Warsen qui me signale qu’il n’y a plus de vidéo de John Warsen sur YouTube. Bon, enfin, je me comprends. Je vais donc illico marquer un nouvel onglet pour la page concernée sur Vimeo (par parenthèse, pour le boloss que je suis quel est l’avantage a part de lancer tes copains sur un nouveau jeu de piste ?) »
- Je ne sais pas ce que tu t'imagines, mais j'ai heureusement très peu de copains sur Internet, et encore moins de copines; les gens qui en ont beaucoup sont à mon avis dans le déni de leur stratégie d'évitement social, et/ou occupés à renflouer un déficit d'image spéculaire en se la pétant sur des sujets sur lesquels ils pensent jouir d'une autorité naturelle que nul n'aurait l'imprudence de leur contester, et ce sont souvent de pauvres fantômes affamés à qui on peut bien chanter sur l'air de Ramona qu'ils meurent de soif parce qu'ils s'agrippent à leur radeau au lieu de se laisser glisser dans l'océan d'eau douce et d'amour cosmique qui assure leur flottaison, mais pen perdue, comme dirait Marine.
Je me flatte par contre d'en avoir une poignée dans le Réel.
C'est une remarque de la copine à mon fils, qui m'a dit avoir visionné mes vidéos sur Youtube et les trouver marrantes, qui a déclenché cette rage d'autodestruction méthodique, heureusement qu'en 3 clics, couic !
D'abord je me demande bien qui lui a filé mon pseudo, H. se tenant soigneusement à l'écart de mon cyber-activisme.
Ensuite, j'ai quand même posté beaucoup plus de vidéos sur Vimeo, le média des bobos arty dont je ne me défends plus de me targuer de ne pas en être, j'avais entamé ma migration vers ce noble et élégant hébergeur il y a trois ans, mais j'avais oublié de la parachever en me suicidant sur YouTube, media social ô combien vulgaire et mal fréquenté, voilà qui est fait.
Disparaitre puis renaitre ailleurs en 3 clics, y'a pas à dire, nous vivons une époque moderne.
Les Monty Python proposaient une solution plus radicale, mais c'était en d'autres temps.
Et puis, j'avais fini par renoncer à participer au séminaire de suicide collectif par le travail qui se déroulait la semaine dernière au bureau, mais il fallait quand même trouver un acte symbolique assez fort pour rassurer le patronat sur mon engagement au sein de la société.
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