vendredi 17 avril 2020

Loren Nerell & Mark Seelig - Cave Dwellers (2018)

Pour proposer un antidote auditif ou un vaccin tardif, voire la pilule du lendemain, agissant dès les premiers cygnes cliniques contre les vibrations de l'antimonde s'échappant à grand peine du Trou Noir Gravitationnel de Thomas et son groupe électrogène (Thomas ne vous l'a pas dit, mais il est l'incarnation de l'Équation de l'anti-vie, qui lui permet de déformer la réalité, l'espace et le temps à un niveau cosmique, que même Mister Miracle il a du mal à s'en dépatouiller), le dernier Loren Nerell & Mark Seelig est le complément alimentaire idéal pour Esgourdes Irradiées, relaxant et nutritif, il agit un peu comme le savon Calmolive, dont Desproges disait après l'avoir testé que c'était le savon des stars qui adoucit aussi les prunes.

En effet, Cave Dwellers contient des extraits rythmiques  de petits tambours chamaniques à main et des zigouigouis fractals mélodiques de gammes diatoniques majeures à la flûte de guitare en bois, d'ailleurs dans son univers musical les gammes mineures ont été proscrites pour incitation à la sédition mélancolique, et les anges n'y ont pas de zigounettes, qui seraient aussi choquantes que les belles images du blog impose ton anonymat (dont le projet est d'envergure, puisqu'il s'agit d'une compilation de la connerie sur Terre) qui ont été rendues difficiles d'accès sur tumblr, du fait d'une hypocrisie spécifiquement américaine, mais qu'on peut encore consulter sur twitter à condition d'y créer un compte, qu'on pourra parcourir d'un index amusé en écoutant le dernier Loren Nerell & Mark Seelig (j'attends l'indicatif de fin pour raccrocher sinon il faudra mettre une pub pour le comblage)

et voici le lien vers l'album dans lequel je viens d'investir la moitié de ma prime de confinement, grâce auquel vous aussi pourrez goûter aux charmes d'un temps newageux en fin de soirée :

https://lorennerellmarkseelig.bandcamp.com/album/cave-dwellers

précédemment parus dans la même collection de soignants de l'ombre du corps musical malade :
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/05/loren-nerell-mark-seelig-tree-of-life.html
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2017/04/steve-roach-mark-seelig-nightbloom-2010.html

jeudi 16 avril 2020

Gébé - Cracher dans l'eau, ça ne fait plus de ronds (1977)

Les soldes de ce produit de première nécessité qu'est le livre continuent pendant la fermeture des librairies, la preuve j'ai laissé l'étiquette.
La période qui nous est allouée pour ne plus nous planquer derrière nos identités professionnelles, sociales, familiales, possibles et fictionnelles est prolongée jusqu'au 11 mai. 
Sans présumer de la suite. 
Gébé aurait trouvé des trucs géniaux à dire sur l'ouvroir de vie potentielle que ça représente, lui qui fut un peu le seul à surfer sur la frange du poétique et du politique.
Je déterre "Cracher dans l'eau", je le rempote dans mon oeil (en suivant le tutoriel paru dans le dernier Rustica) et tout de suite il revit et s'épanouit dans mon cerveau.
Merci Professeur Choron.






mardi 14 avril 2020

Thomas et son groupe électrogène - Le Cancer (2014)

Au lieu d'essayer d'écrire des parodies à la con de Jean-Dick Capdegarn "Quand t'es dans ton apparte (depuis trop longtemps)", je ferais mieux d'écouter la radio, en particulier l'herbe tendre spécial "tant qu'on a la santé"
https://www.canalsud.net/spip.php?page=article&id_article=1460
(didascalie : sur l'air de la chanson ci-dessous)
Si j'avais maté la radio,
j'aurais découvert bien plus tôt
cette chanson d'un gars du coin
qui balaie bien dans les recoins :
https://thomasetsongroupeelectrogene.bandcamp.com/track/le-cancer
au lieu de ça, je suis resté devant mon écran
à faire mon intéressant
je préfèrerais les voir en concert
ou bien encore partir à la mer
plutôt que d'être confiné tout le temps
mais fallait y penser avant
je reconnais que c'est navrant
Les gens disent que les poètes finissent tous trafiquants d’masques
On est cinquante millions d'poètes, c'est ça qui m'fait m'sentir flasque !

lundi 13 avril 2020

Malaise dans l'édition BD traditionnelle

Concernant la recherche des coupables de la pandémie de Covid-19, il faut tout d'abord se demander à qui profite le crime. Je crois qu'en premier lieu on peut légitimement suspecter les éditeurs de BD en ligne de tirer les marrons du feu en coulant la baraque des derniers éditeurs "classiques" encore attachés au support papier, flinguant au passage les derniers libraires "In Real Life".
Et même si ça nous laisse un goût amer dans l'arrière-gorge, force est de constater que sur le plan stratégique, Jeff Bezos n'est pas né de la dernière pluie dans cette histoire, et que c'est assez finement joué, malgré quelques à-côtés peu reluisants.
La BD traditionnelle traverse donc une nouvelle crise, peut-être la pire de son histoire depuis le krach de 1929 où je me souviens qu'il fallait se rendre à la librairie avec une brouette de Deutschmarks pour acheter le dernier Buck Danny Astérix contre les Goths.
Le grand gagnant, c'est bien sûr Amazon, même si je trouve leur politique commerciale un peu agressive : en commandant en ligne deux pizza aux anchois au pépère au nid l'autre soir, j'ai eu la surprise de les voir livrés par Neil Gaiman en personne, qui m'a aussi remis en cadeau de bienvenue l'intégrale de Sandman sur smartphone, signée de sa main. Si c'est pas de l'abus de position dominante sur le dos de la crise sanitaire, je sais pas ce que c'est.


Sandman : il a fait l'ouverture, et il est bien parti pour faire la fermeture, aussi.
Pendant ce temps, dehors, la Nature reprend ses droits
et grignote notre ancien biotope avec des chips,
en l'accompagnant d'un petit rosé bien frais.

dimanche 12 avril 2020

Lovecraft Facts (13) : L'affaire Charles Dexter Bouygues

Pour mon homélie pascale braillée comme un sourd dans la cathédrale déserte, j'ai découvert un brouillon de manuscrit maudit sur un blog spiritualiste. Ca nous changera un peu des blagues sanitaires (la blaguodépendance, encore une des graves conséquences du confinement dont on ne parle pas, me glisse une amie imaginaire).
Pour la traçabilité, je vous mets pas l'adresse (mais elle est dans la liste des blogs de mon 2eme bureau) parce que je fouille ses poubelles d'hier sans autorisation, j'en ai les doigts qui tremblent comme dans un vieux Lovecraft.

(..) Je pense qu'il va y avoir des millions de morts, j'ai mis un lien où la mortalité est révisée à 20%. Je dis à mes proches qu'il n'y aura jamais de déconfinement, et que s'il y en a un ça sera pire. Ou plutôt qu'ils vont nous échanger un déconfinement contre un vaccin avec une puce contrôlable par la 5G. Qu'ils ont en fait fabriqué un virus assez mortel pour imposer une vaccination générale et donc un contrôle total de la population par une arme qui ne nécessite pas d'avoir une armée nombreuse.

C'est pas mal, mais ça recouvre en partie le pitch de la série anglaise "Utopia" qui a été COMME PAR HASARD stoppée net au bout de 2 saisons.

samedi 11 avril 2020

Robert Mitchum : Collapso is like so (2020)

Le Ricatech PR85, seigneur invaincu
de la haute fidélité depuis plus de 50 ans.

Sur ma tombe, les préparatifs de la phase suivante de la pandémie vont bon train : on ravaude ses masques mortuaires au gros fil de pèche, on réaménage à la hâte l'abri anti-atomique Rustica® en crypte funéraire, et il faut penser aussi à emporter le radio-cassettes avec la compil qui va bien, des fois que le Doomsday soit reporté d'un jour ou deux.
Mon Ricatech PR85 ne m'a jamais lâché, mais il est aussi gourmand que moi question piles au lithium, par contre j'ai du mal à trouver des cassettes au ferrochrome, tout fout l'camp !
Au dernier moment, j'ai cherché un peu fébrilement à savoir si Yves Montand avait enregistré une cover de la complainte du Covid : "Dieu pardonne, moi pas", mais même en bootleg j'ai rien trouvé sur discogs.  Tantpistanmieux.
J'ai enchainé sans respirer 33 titres qui, à des degrés variés et pour des raisons plus ou moins évidentes, dont tout le monde se tamponnera avec soulagement, m'évoquent cette nouvelle ère dans laquelle nous sommes rentrés il y a bientôt un mois, et dont nous ne sortirons pas à Pâques, et pour la Trinité, la Trinité se tâte, mironton mirontaine, nous attendons l'allocution télévisée du boss de fin de partie.
Dans cette attente, de quoi cette somme acoustique est-elle le nom ? Anthologie de la chanson de crise sanitaire, pouvant servir à refonder une Effondrologie enfin délivrée de l'hydre de la finance internationale ? Compile palliative à passer à donf dans les Ehpads pour couvrir les protestations des résidents confinés ? Nouvelle pantalonnade pouêt-pouêt pour remercier les pompiers qui nous retirent des décombres calcinés de ces appartements mal ventilés dans lesquels nous avons voulu tester cette nouvelle génération de barbecues d'appartements qu'on a vu fleurir dans les grandes surfaces avec le retour des beaux jours ?  
Sans doute un peu de tout cela, laissons donc les archéologues de l'an 3000 faire leur boulot quand ça sera l'heure, contentons-nous des joies simples que nous offre l'instant présent de ce week-end pascal, à l'image du révérend Mitchum qui, lors d'une homélie restée célèbre dans les années 50 près de l'atoll de Bikini, recommandait de se cloitrer avec une belle-soeur, une caisse de skioui, une cartouche de chesterfield et la compile à Warsen.



https://www.mediafire.com/file/lxbuuy0697tupda/collapso_is_like_so...zip/file

mardi 7 avril 2020

Guy Béart, Grand Prix de l'Imaginaire 2020

Tout le monde connait déjà archi-par coeur les chansons de science-fiction de l'ami Guy, sauf ceux qui ne les connaissent pas, comme par exemple "Les Collines D'acier", inquiétante dystopie que n'aurait pas renié Bernard "Je Suis Une Légende" Lavilliers du temps de "Pouvoirs", son brûlot libertaire, ou encore "Etoiles, Garde-A-Vous !" fable de space-opera spin-off de Robert Heinlein sur les dérives autoritaires de Christophe Castaner pendant la pandémie des Gilets Jaunes, dont Marcel Dadi refusa de publier la tablature sous prétexte qu'elle lui rappelait trop celle du Nécronomicon de Graeme Allwright, "le Voyageur De Rayons", balade déchirante inspirée par le difficile parcours de soins d'un patient prépubère injustement délogé de sa chambre au service d'oncologie de l'hôpital Henri Mondor de Créteil pour laisser la place à un vieux sous respirateur. "Le grand chambardement", "les Temps Etranges", je n'insiste pas. J'ose espérer que tout le monde a capté.

Encore une pochette de Moebius d'avant-guerre, délicieusement kitsch. 

Ce que l'on sait moins du Maitre de Garches, véritable méta-baron de la drogue auditive de synthèse, c'est que son incursion la plus échevelée dans l'anticipation, c'est "Le matin je m'éveille en chantant", ritournelle jubilée (Jubilation = Joie Sans Cause) devenue longtemps après sa disparition un hymne ô combien salvateur pour temps de confinement. Même quand je m'étais enfermé 6 semaines avec Hugues Aufray pour mettre en boite son concert au Casino de Paris, je n'avais pas été autant impacté par l'allégresse que prodigue cette oeuvre profondément visionnaire, que nous entonnerons encore en écho sur nos balcons l'année dernière à Marienbad, malgré les plaintes persistantes du syndic.
Pour les connaisseurs, je diffuse en première intention la version karaoké, ludique en diable (je travaille actuellement aux sous-titres en américain pour soutenir nos amis survivalistes d'outre-Atlantique qui ont déjà rejoint leurs abris de jardin pour s'y cloitrer avec John Goodman et y revoir en boucle 10 Cloverfield Lane puisque le lundi c'est ravioli se dit Monday c'est Doomsday en v.o.)



Le matin, je m'éveille en chantant
Et le soir, je me couche en dansant {x2}
Entre temps, je fais la sieste
Voilà tout ce qui me reste
Ou je me fais du café
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, je me lave en chantant
Et le soir, je me baigne en dansant {x2}
Entre temps, je me promène
Une activité moyenne
Me conduit à m' reposer
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, on s'embrasse en chantant
Et le soir, on s'enlace en dansant {x2}
Entre temps, on se caresse
Y'a vraiment rien qui nous presse
On va même se recoucher
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, je m'éveille en chantant
Et le soir, je me couche en dansant {x2}
Jamais je ne m'intéresse
A la bombe vengeresse
Qui un jour f 'ra tout sauter
On ne nous soigne jamais assez
Le matin, je m'éveille en chantant


Vous conviendrez avec moi que ces paroles sont prophétiques. On ne s'en lasse pas. Je tiens à votre disposition le clip original de l'INA, mais j'ai dû me résoudre à le confiner dans une boite métallique, l'acétate ayant tendance à se consumer avec enthousiasme au contact de l'oxygène.
Envoyez-nous vos meilleures versions karaoké filmées au smartphone, je ferai une compile pour aider Boris Johnson à se rétablir plus vite en se rappelant pourquoi il a voulu brexiter.

A Garches, dans son vaisseau de pierre, Guy compose ce qui deviendra 
le plus grand succès de la chanson de SF française, en faisant semblant de rien.
Seules ses pantoufles en plastique fluo trahissent à la fois son génie visionnaire, et son origine extra-terrestre.
D'ailleurs, comme par hasard, à l'époque Guy a aussi été approché par Jean Carpenter, le demi-frère maudit de Maritie et Gilbert, pour jouer dans le remake du Village des Damnés, car dans les années 60 il était de bon ton pour un chanteur ayant le vent en poulpe de cachetonner dans quelques nanars de SF ou de fantastique, ça permettait d'écouler un maximum de produits dérivés comme des peluches urticantes et des figurines de plastique qu'on pouvait inclure dans des rituels vaudou, cf le succès de Marie Laforêt dans Marie-Chantal contre le Docteur Kha, mais Guy n'a pas dépassé le stade du casting, et a dû se consoler en avalant deux cachets intermittents à la fête de l'Huma.
Pas assez bleus, les yeux.


Pour réussir son casting, Guy essaye d'imiter le regard du Docteur Kaa dans Mowgli,
mais il se trompe d'une lettre, et ça ne prend pas.


Dans la même collection :
http://jesuisunetombe.blogspot.com/2015/11/guy-beart-je-suis-vivant-et-vous-etes.html

J'ignore pourquoi, quand j'essaye d'écrire sur Guy Béart, ça part en tonneaux avant même le premier virage. Y m'a rien fait, ce type, à part illuminer mon enfance avec ses cercueils à roulettes et ses tombeaux à moteur, qui me faisaient déjà rêver.
Guy, si tu m'entends, je te demande pardon, et si tu reviens, j'annule tout.


Et comme en France tout finit par des chansons,
à la Fête de l'Huma, Marie Laforêt sut trouver 
les mots bleus les yeux verts merguez pour consoler Guy.

samedi 4 avril 2020

Om : Pilgrimage (2007)

faudra dire au graphiste que c'est un peu de traviole.
Om était un banal groupe de doom metal, aussi ennuyeux et interchangeable que tous ces groupes de doom metal interchangeables, ennuyeux et peu nourrissants dont le plan de carrière consiste à endommager les canaux auditifs d'un maximum de lecteurs de Télérama, parmi ceux dont le facteur n'est pas parti en congé maladie avec l'exemplaire de la semaine dernière.
Mais ça, c'était avant. Avant qu'ils fassent main basse sur le matériel pédagogique massivement mis à la brocante sur le bon coin par les ex-membres déçus de l’église évangélique de la Porte ouverte, après que tout le monde se soit violemment enrhumé dans les courants d'air.
Dans une période où nos certitudes spirituelles branlent dans le manche, et où la science ne se hasarde pas encore à promettre des réponses, mais pas pour tout de suite, nos lutins métalleux refroqués à la friperie religieuse ne pouvaient que rafler la mise, sans oublier toute la petite monnaie tombée des poches des soutanes des prêtres en quittant furtivement les chambres des novices après cet étrange voyage au bout de la l'Anouilh qu'ils faisaient ensemble, chaque petit matin que Dieu fait, enfin, faisait, avant-guerre. Je ne ferai pas d'allusion graveleuse sur les microbes échangés au passage, ça serait déplacé. Il y a un temps pour le blasphème, et un temps pour le repentir.

Si le chauffeur du car Macron n'a pas bien rempli sa dérogation pour partir à la mer,
bonjour les embrouilles Porte d'Aubervilliers ce week-end.
Mais le binge-listening, cette marche forcée du productivisme audiophile qui étouffe l'objet de sa passion à force de l'étreindre dans des canapés trop mous, et qui nous a conduits au bord du gouffre acouphénique, se doit de faire un pas ultime vers l'abime, quoi qu'il lui en coûte. S'il n'est pas trop profond, qu'on s'est juste un peu déchirés la panoplie de trekking en se coinçant au passage d'anfractuosités mal négociées, au pire on s'achètera des genouillères en solde chez Decathlon, dès qu'ils auront rouvert. Elles s'annoncent bien, les soldes de printemps, cette année.  Si elles ont lieu. Il est peut-être plus prudent de miser sur celles de début juillet, au moment du grand non-départ en vacances.

Le binge-déblatéring, lui, prend ses marques, pour ne pas empiéter sur la chasse gardée des chroniqueurs de BFM TV chargés de commenter la courageuse décision de Canal + de ne pas payer la prochaine facture de la Ligue de football professionnel, suite à leurs résultats très médiocres de cette dernière quinzaine, mais chacun son domaine de compétences pour éviter de nuire par une impertinence à fleurets mouchetés aux gens qui sont VRAIMENT plus que gênés par la contagion géante de la particule élémentaire touti rikiki mais maousse costaud.
Il y a dix jours, j'avais contribué au plan de refinancement de la dette italienne en claquant mes allocs chômage en musique en ligne auprès d'un rital un peu bruyant installé en Angleterre, afin d'aider à sauver l'Italie de la banqueroute avant que les fours à pizza ne soient tous nationalisés et précipitamment transformés en ateliers d'imprimerie de papier monnaie à base de PQ recyclé, mais comme j'avais trouvé moins cher auprès de sa maison de disques que chez Bandcamp, il m'est resté assez de sous pour acquérir pour quelques piécettes cyber-sonnantes et trébuchantes de quoi me convertir en chansons à la foi chrétienne si l'idée m'en prenait. Si ma foi dans les anticorps n'est pas suivie d'actes par mon système immunitaire, au moment de l'inévitable confrontation.
J'ai donc acheté "Pilgrimage" de Om auprès du fournisseur officiel. 
https://omsl.bandcamp.com/releases
Dans le temps on appelait ça s'offrir des indulgences. J'aurais pu craquer pour une autre de leurs encycliques, parce que j'ai braqué par ailleurs toute leur discographie au Super U juste avant la rupture de stock, mais ils n'ont pas été chroniqués dans Pitchfork, et je ne voudrais pas me faire avoir par mon appétit spirituel un peu trop aiguisé ces derniers jours pour être honnête. Je crains déjà l'indigestion du jour d'après, s'il arrive, et d'avoir eu les oreilles plus grandes que l'âme.

Ma preuve d'achat.
Je vends du rêve, je sais.
Hypnotique, masturbatoire, et gravement repompé sans vergogne aucune sur le psychédéliquement fumeux "Set The Controls for the Heart of The Sun" de Pink Floyd, le Pilgrimage de Om est appelé à rester dans les annales de la musique de transe narcoleptique remboursée par la Sécu et prochainement diffusée en sourdine dans toutes les bonnes salles d'attentes de médecine générale.
Ca me permet de donner ici, très modestement et à mon petit niveau, un coup de pouce à l'industrie musicale américaine, qui en a bien besoin car elle entre dans une zone de perturbations exponentielles, tant que Mike Pompeo persiste à à qualifier la maladie échappée d'un laboratoire de Stephen King de « Wuhan virus », ce qui repousse d'autant une éventuelle collaboration entre les Etats-Unis et la Chine, qui ont désormais transformé la pandémie en un champ de bataille dans leur combat pour conserver une influence mondiale. 
Une préoccupation somme toute légitime, mais qui passe sans doute largement au-dessus de la tête de la bestiole.
Et en termes de mélopée sépulcrale pour accompagner Trump dans son bunker de la dernière rafale, quand il imitera Bruno Ganz grimé en Hitler dans "La Chute", c'est la bande-son idéale, mon neveu.

Attention : certaines sectes évangéliques peu scrupuleuses répandent des publicités mensongères pour leur petite entreprise de contagion, sous forme de publicités-surprise qui s'ouvrent de manière tout à fait intempestive sur des sites genre Pornohub Premioume® et y présentent leur mouvement sous un jour Trumpeur.  Méfiez-vous, ils ne cherchent qu'à vous intuber.
Je reconnais que sur le plan de la musique sacrée, les production ultérieures de Om, "God is Good", ou "Advaitic Songs" s'illustreront à nouveau par de magnifiques pochettes et creuseront un peu plus profond le sillon du stoner oriental chrétien. Pour réchauffer son âme en allumant le feu qui couve dedans avec des Morceaux de la Vraie Croix, on pourra leur préférer notre pile de vieux Dead Can Dance. Dimanche prochain, le sermon portera sur la résurgence du psych nippon. N'oubliez pas vos moufles.

jeudi 2 avril 2020

Frère Emmanuel - Communication de crise (2020)

Le facteur qui était parti en RTT avec mon Télérama
m'a ramené le dernier Pilote pour se faire pardonner.
A la rédaction, ils accusent le coup,
mais savent rester sobres.
C'est pas comme moi.
Mes chers compatriotes, 
je ne m'y connais pas très bien en BD, mais j'ai cru comprendre que nous venions de perdre René Uderzo, le génial créateur de Spirou. 
Je voudrais m'associer à la douleur de la famille, surtout s'il n'est pas mort du Vous-savez-quoi-19, c'est une belle preuve d'originalité par les temps qui courent. 
Je ne m’y connais pas très bien en pandémie non plus, mais je vous assure que le gouvernement travaille. Bien sûr, l’aveu sincère de notre ignorance collective devant la crise sanitaire en cours réchaufferait le coeur de certains d’entre vous; depuis le scandale des 80 millions de doses de vaccin commandés par madame Bachelot lors du dernier épisode H1N1, c'était sans doute une belle connerie d'avoir voulu rogner sur la prévention, et de soumettre quelque chose d’aussi sérieux que la Santé Publique aux mécanismes darwiniens du capitalisme financier; on s'est bien plantés, c'est vrai, voilà, c'est dit, au nom du gouvernement je vous en demande humblement pardon, et je vous prie de croire qu'on cherche très activement à réparer cette erreur et à sauver ce qui peut l'être.

Qui veut monter avec moi les Ponia Not Dead ?
Même implicite, je n'ignore pas que ce mea culpa, mes chers compatriotes, serait apprécié par la Nation. Du fait de l’absence de ce récit refondateur, la version occulte "On nous cache des trucs" est peut-être plus facile à entendre, et je sais que vous n'y êtes pas insensibles.
Mais vous savez ce que c'est, on a sa petite fierté quand on est au sommet de l'Etat, surtout quand on y est arrivé tout seul, et puis je ne voudrais pas déclencher une panique générale parmi les couches de la population déjà fragilisées par notre politique sociale.
Au contraire je tiens aujourd'hui à vous rassurer, pour l'instant les réserves de nourriture sont encore conséquentes, malgré votre pillage des supermarchés, à preuve cette image issue de nos stocks de viande, dont je vous jure qu'elle n'a pas été retouchée par Photoshop.


Et je vous donne rendez-vous dès le printemps pour un bon barbecue, j'adore parler la bouche pleine au téléphone.

Je vends du rêve, je sais.
PornoHub Premium m'a proposé un pont d'or
pour me racheter cette image.
Ils peuvent se branler.

Au secours. J'ai été mordu par un Ramon Pipin, et ça s'est infecté.
Je vais devoir précipiter l'entrée en phase 4, en déclenchant le confinement sans Internet.
Où est cette putain de prise RJ 45 ?



mercredi 1 avril 2020

Mario Jacques - Moi, je passe mes vacances en France (1969)

La chanson de l'émission-phare de l'ORTF enregistrée en 69, année érotique, sera à nouveau sur toutes les lèvres et dans tous les coudes pour l’été 2020. 
Au moins. 
Et outsider-surprise les années suivantes. J'en mettrais mon masque à trouer si j'avais été livré.
Ca sent l'Eurovision.
Je travaille actuellement sur une version Extended Remix «Moi je passe mes vacances à la rédac' parce qu’avec vos conneries de pangolin j’ai pas mes 507 heures», mais ça rime quand même moins bien.

Cette blague du 1er avril vous est offerte par mon fidèle stagiaire.
Faites semblant de rire, ça lui fera plaisir.
Et c'est une tradition, qui vient d’être rendue obligatoire par décret ministériel, sauf à présenter aux gendarmes l'attestation dérogatoire ad hoc (comme le poisson) quand ils vous repèrent en train de faire la tête de veau vinaigrette inexplicablement en rupture de stock au rayon surgelés.