mardi 4 avril 2017

Frank Zappa - Chicago '78 (2016)

Frank Zappa a terriblement mal vieilli depuis qu'il est mort, ou alors c'est moi.
Alors que je redécouvre sa Discographie à Travers les Ages, et surtout les 18 versions de The Torture Never Stops publiées de son vivant, je me dis que ce qui a le moins bien traversé le temps dans son oeuvre c'est le côté Gotlib gauchiste, dont je n'ai jamais été un grand fan, principalement parce que 90% des références socioculturelles m'échappaient.
Mais sans doute que la société américaine ne faisait rien qu'à prêter le flanc à ces hénaurmes parodies, orchestrées comme des comédies musicales, avec une affreuse virtuosité jazz-rock seventies.
Et qu'elle a engendré Zappa pour atteindre sa propre rédemption, mais que quelque part en chemin ça a foiré grave comme dans un roman de Dick, personne ne l'a écouté sinon les Zappaïens déjà acquis à la Cause, et ils ont eu Trump en châtiment de leurs excès.
Essayez de convaincre un Zappaïen d'écouter autre chose que Zappa.
Essayez de faire écouter Zappa à quelqu'un qui n'est pas Zappaïen.
Bon courage.
En intro parlée sur l'un des morceaux joués lors de cette prestation à Chicago en 1978, on entend Zappa dire "I want to make this show as different as possible from the last one", et ça résume tout son travail. C'est quelqu'un qui avait sa période rose, elle durait un quart d'heure, puis soudain sa période verte, puis bleue, et au bout de la semaine il avait un album. Avec des trouvailles incroyables dedans. 
Si j'avais été sa femme, ça m'aurait énervé, parce que j'ai cru remarquer que les femmes apprécient une certaine constance dans ce qu'on affirme en tant que leur mec. Ca les défrise pas trop que souvent femme varie, bien fol qui sale s'y fie, mais qu'on se risque à varier dans nos valeurs auto-proclamées, et bonjour les sushis à la grimace.
Zappa n'a cessé de chercher, de bricoler, de muter, jusqu'à la fin, en studio et sur scène, comme une publicité vivante pour l'impermanence des phénomènes dont nous bassinent les bouddhistes.
Ca servirait à rien de faire une biographie pipeautée, la vraie est encore plus incroyable.

Vu à la FNAC.
Emprunté sur le NET.
Ecouté au BUREAU.

http://uploaded.net/file/ig518jov

Chicago '78 est le Official Release #108 de son abondante discographie.
Tu m’étonnes qu’il y ait de quoi se noyer.
Surtout si on n’a jamais appris à nager.
Mais il ne faudrait pas laisser Zappa aux thuriféraires de son oeuvre, c’est tous des frangins du fils à pénible.

lundi 3 avril 2017

Nino Ferrer - Ma vie pour rien (1965)



Palme d'or de la chanson dépressive, toutes périodes confondues.
Nominée au festival de la Ritournelle Nihiliste au festival du Burn-out de Villeneuve-la Vieille, et coiffée au poteau par l'intégrale de Gérard Manchié.
C'est trop la chance à pas d'bol.
Mes parents m'ont offert le disque de Nino quand j'avais 5 ans, je ne m'en suis toujours pas remis.
Aux dernières nouvelles, lui non plus.


En 1965, Nino Ferrer invente le 45 Tours à guillotine.
Le principe est simple : tu mets ta queue dans le trou central,
et tu refermes violemment le mange-disques.
Des heures de rire aux urgences en perspective.


samedi 1 avril 2017

Standard Fare - Philadelphia (2010)

Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #6



"Etre jeune, pour toujours et à jamais."
Telles sont les promesses soniques de ces outsiders du premier tour.
Evidemment, au second ils se désisteront en faveur de Macron, celui qui n'a besoin de rien promettre pour être vieux, pour toujours et à jamais.
Fuck le 1er avril.

vendredi 31 mars 2017

Sharon Van Etten - Love More (2010)


Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #5



Des tas de gens savent des tas de choses sur Sharon Van Etten.
Moi-même, d'un simple clic, je pourrais vous bluffer par mon érudition.
Ou m'interroger sur les paroles, plus qu'équivoques :

"Chained to the wall of our room
Yeah you chained me like a dog in our room
I thought that's how it was
I thought that we were fine
Then the day was night
You were high you were high when I was doomed
And dying for with no light with no light"

On s'en fout.
Remets le disque.

mercredi 29 mars 2017

Matthew Collings et Dag Rosenqvist - Hello Darkness (2017)

Faut se lever tôt pour trouver une image de Matthew Collings sur Internet, parce qu'on le confond souvent avec Matthew Collings.
Mais ce serait mal connaitre Matthew Collings que de réduire son travail (textural, melodic and often sonically overwhelming) à celui de Matthew Collings, le critique d'art.
Qui s'essaye parfois à la peinture.
Il parait que si on écoute les disques de Matthew Collings en s'absorbant dans la contemplation des peintures de Matthew Collings, on peut avoir des visions de Thögal, mais je pense que c'est abusé.



Je découvre en même temps que vous le dernier Matthew Collings, et c'est en direct et en couleurs, messieurs dames.
Son processus créatif est bien explicationné sur la page bandcamp de l'album.
De Matthew Collings j'avais apprécié Guilt Soundtrack, mais j'ignore si j'aurais apprécié le film.
Là, c'est pareil, si c'était la musique d'un film, j'hésiterais avant de le voir.
Mais comme je me le fais dans ma tête, ça va.
L'enfer, c'est les films des autres.
Ca fait juste stresser mon nouveau chat alangui sur le bureau, qui n'aime pas les sons saturés, et qui se casse en courant.
So long, Migou.

mardi 28 mars 2017

Hurray For The Riff Raff - Jealous Guy (2013)



Faut qu'j'arrête la drogue.
Ou le lithium.
Ou le tabac, le porno, la tisane, ou le blog.
Ou tout ça à la fois, et que j'aille vivre dans une grotte wififree et que je médite trois minutes par jour jusqu'à ce que mes esprits me reviennent.
La première fois que j'ai entendu cette reprise de Jealous Guy par Hurray For The Riff Raff, j'ai cru me souvenir que c'était de Bowie.
Puis j'ai cru que c'était un vieux Bryan Ferry.
Ma mémoire aurait-elle été à moitié effacée par des aliens transgenres issus d'un vieux grimoire de Phil Dick ?
Enculés de bâtards d'extraterrestres.
Je vais voter FN dès le premier tour, tiens.
Entre la mémorisation névrotique de centaines de titres issus de milliers d'albums et le "ah oué c'est pas mal ton truc", il y a un juste milieu.
Comme de se rappeler que John Lennon a écrit de bonnes chansons.
Qu'on ne peut plus écrire aujourd'hui, puisque c'est déjà fait.
A chaque fois que quelqu'un écrit une bonne chanson, elle sort à jamais du multivers des possibles pour finir sur l'étal des évènements advenus et des bouchers, qui en feront d'ignobles covers, et un jour ou l'autre on la retrouve au rayon surgelés du Super U, qui la passe en sourdine pour te rappeler que même si t'as la carte du magasin, t'es resté un rebelle.
Bref.
Ce n'est qu'en préparant l'avant-première mondiale de cet album de reprises vieux de 4 ans sur mon blog que le corbeau honteuzéconfu jura mais un pétard qu'on ne l'y prendrait plus.
Mais bon, qu'est-ce qu'on s'en fout de ne plus se rappeler que Jealous Guy c'est une reprise de John Lennon, à partir du moment où l'émotion musicale nous fait pénétrer dans un instant vrai ? 
Un de ces moments de perception directe non contaminé par le mental ?




C'est peut-être à cause du violon qu'Alynda Segarra (Hurray For The Riff Raff) me fait penser au personnage ô combien émouvant d'Annie dans la série Tremé de David Simon.
Ou parce qu'elle vit à La Nouvelle Orléans.
Certainement pas parce que ses producteurs l'ont habillé en prostituée de luxe (un luxe tout relatif, mais pour qui a pataugé pendant des mois dans la boue déversée par Katrina, des trottoirs à peu près propres et des vêtements blancs peuvent sembler d'une sophistication incroyable) pour promouvoir son dernier album.
Moi-même, comment ferais-je pour paraitre ridicule sans directeur artistique ?




Si j'avais une vie équilibrée, je passerais des journées entières dans la contemplation de la nature. Je sens bien que c'est une pratique nécessaire (et non suffisante) pour parvenir à la maturation de l'âme humaine.
Mais je ne prends pas ce temps. 
Ecouter de la musique est un piètre succédané de la contemplation, mais c'est toujours mieux que rien.

samedi 25 mars 2017

Léo Ferré - Merde à Vauban (1960)

J’avais commencé à écrire dans ma tête un billet bien décalqué avec des vannes au 14ème degré, issues de ma correspondance privée et des conneries que je raconte sur un forum de cinéphiles invertis hyper-secret. On se serait bien marrés. 
Surtout moi.
Y’avait Roger Gicquel évoquant l’envoûtante musique de la mélancolie (« ce désespoir qui n’a pas les moyens », selon sa femme qui l'appelait dans l'intimité « Rhôô, j’ai gicqlé »), le dernier Murakami, des observations d’une grande finesse psychologique sur la façon dont mon père m’a fait découvrir la chanson de Léo Ferré, Claude Nougaro, des vieux messieurs en pyjama qui ne rajeuniront plus, sans oublier que souvent, ma prison n'a qu'un seul barreau, et que je tourne autour. Et comme me le rappelait mon fils quand il avait 7 ans, "mais papa, si ta prison elle a qu'un seul barreau, tu peux t'évader !"

Du coup, l’envie d’écrire s’est évanouie. 
Reste la chanson.

Merde à Vauban.




mardi 21 mars 2017

[Exhumation] Billy Sherwood - Return To The Dark Side Of The Moon (2006)

J'étais persuadé d'avoir déjà posté et reposté cette somptueuse quoiqu'un peu pompière cover de Pink Floyd aux environs d'autour les abords de la parution de cet article.
Apparemment non, mais l'article susdit, je l'ai posté au moins deux fois, une fois.
(Je glisse ça en guise de salut amical et masqué à mon petit neveu Grégory Warsen de Mollenbeck, dont le nom a été sérieusement anonymisé des fois que des cyber-terroristes islamistes se baladeraient sur mon blog en quête de nouvelles cibles faciles pour faire valider leur stage de pulsion de mort).

Et l'album, me direz-vous ?
Ben, que du beau linge, et c'est pas trop la cata question musique.
En tout cas, c'est vachement moins grave que la canicule extrême qui a frappé l’Afrique australe, l’Afrique du Nord et l’Asie l’été dernier, avec par exemple 54 °C en juillet à Mitribat (Koweit).
Beaucoup moins grave aussi que le durcissement des règles publicitaires de Google en réponse à la polémique sur YouTube.
On se demande un peu ce que Malcolm McDowell vient branler là, il a dû penser que c'était la tournée "Age tendre et tête de bois" du rock prog des seventies, et il s'est introduit nuitamment dans le camion de singes qui partaient en tournée mondiale.


*Assurez-vous que le téléchargement de ces fichiers ne contrevienne pas à la législation en vigueur.

 [Edit]
Putains de moines copistes, y’avait un détail avec les McDowell qui me chiffonnait, c’est pas ma femme qui m’aurait mis la puce à l’oreille ni l’alarme à l’oeil, bien sûr que je l’ai déjà posté cet album, avec les mêmes commentaires mais pas tout à fait pareils.

samedi 18 mars 2017

Peter J. Tomasi, Ian Bertram - House of Penance (2017)

Sarah Winchester est folle à lier. Depuis la mort de son mari et de sa fille, cette riche héritière de l’empire Winchester passe son temps et sa fortune à faire construire une villa gigantesque et délirante en Californie.
"Délirante" dans le mauvais sens du terme : portes ouvrant sur le vide, escaliers ne menant nulle part. 
Sarah est hantée par les fantômes des victimes des carabines à répétition Winchester, qu’elle pense tenir à distance en poursuivant la construction de sa villa à jamais inachevée.
Un mystérieux étranger arrive... et il pourrait bien rendre les démons de Sarah trop réels.

Au départ, il y a une histoire vraie : 
Sarah L. Winchester, née en 1839 et morte en 1922, fut bien l'épouse de William Wirt Winchester. 
Elle hérita de ses biens et de 50 % des parts de la Winchester Repeating Arms Company quand celui-ci meurt de la tuberculose en 1881. 
Convaincue que des esprits allaient la tuer si la construction de sa maison en Californie était terminée, Sarah Winchester utilisa sa fortune pour poursuivre la construction de la maison 24 heures sur 24 pendant 38 ans.

Je ne l'ai su qu'après, et ça ne m'a pas gêné.
A partir de ce destin tragique et fou comme seuls les Etats-Unis peuvent en produire, les auteurs nous plongent dans une recréation hallucinée, tordue et cauchemardesque de l'histoire de cette femme rongée par la folie. Le scénario s'effiloche sérieusement, gravement contaminé par des embardées oniriques réservées aux amateurs de tripes à la mode de Caen et de boissons énergisantes à base de cassoulet et d'ayahuesca.
Graphiquement, ça me fait beaucoup penser au Joann Sfar de la période Donjon Crépuscule, au Manara première période, à du Moebius underground.
Et j'imagine bien Tim Burton ou Jan Kounen en faire un film avec Eva Porée Green.
Vous pouvez l'emprunter à la médiathèque ici et ne jamais le rendre, ou l'acheter sur Mamazone
Ca sortira peut-être un jour en français, j'en sais foutre rien, et alors des milliers de bloggueurs sortiront de l'ombre pour rédiger de petits articles inspirés du mien, en me reversant des droits d'auteur faramineux.
Ou pas.








mercredi 15 mars 2017

Wye Oak - Civilian (2011)

Chansons pas connues qui mériteraient de l'être #4

Y'a la version studio (ma préférée)



Y'a la version concert à la maison (ma préférée)



Y'a la version concert à la radio (ma préférée)