On peut bien jazzer sur la vacuité spirituelle et télévisuelle de la saison 3 de White Lotus, qui donne 1/ une méchante envie de la dé-voir, 2/ qui fait regretter de ne jamais l'avoir regardée, au point de 3/ souhaiter s'en faire ablationner le souvenir comme dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, 4/ de revoir plutôt La Plage de Danny Boyle, 5/ de se faire une fracture ouverte de la bite après avoir pris du viagra à Bangkok parce qu'on est trop vieux pour ce genre de conneries, enfin on peut bien imaginer tous les tourments jusqu'à la fin de l'éternité pour se repentir de cette saison 3, mais la bande-son du feuilleton est foutrement épatante. Elle est essentiellement constituée de pépites de la variété thaïlandaise, des années 50 à 80.
C'est aussi magique que les podcasts de musique du monde de tazikentongs, bien qu'il y manque les commentaires érudits de Jean de la Technique, un nobliau rennais déclassé qui illumine à peu de frais les soirées musicales de son tiéquar. Sur Spotify, un amateur tout aussi éclairé a collecté ces trésors musicaux de la saison ratée de la série jusque-là réussie sur le désenchantement occidental, et les a rassemblés en une liste de lecture publique, alors ne boudons pas notre déplaisir.
Soundtracker UK, même si pour faire ça tu as utilisé une I.A., béni soit ton saint nom. Par contre, maudit sois-tu pour avoir suscité en moi une extrême convoitise, j'aimerais bien récupérer tout ça en dur, sous forme de fichiers mp3, je ne suis pas de cette génération qui se satisfait des flux de stream virtuel naviguant dans l'éther, je sais très bien qu'un jour prochain internet va s'effondrer, et je reste attaché aux fichiers résidant sur disque.
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Tous ces artistes sont des génies. Et pourtant Télérama n'en parle pas. |
C'est un peu compliqué, de pirater Spotify. Je ne m'étais jamais penché sur le problème, mais y'a des étapes intuitives, et des phases de découragement à respecter.
Et puis j'avais oublié, mais je redécouvre que c'est très chronophage. Il faut le temps d'encaisser que même en dérobant le compte Spotify Premioume® de sa femme, on croit télécharger la playlist, mais elle est encodée dans un format propriétaire à Spotify, et macache bono pour l'écouter autrement que dans le lecteur hors ligne de Spotify. Le lendemain, on teste un soi-disant aspirateur de Spotify comme NoteBurner Spotify Music Converter, qui prétend repomper la playlist et la recracher en mp3, mais il n'aspire rien du tout, et prétend que la connexion est mauvaise (faut peut-être changer le sac de l'aspiro ? )
Le surlendemain on se dit qu'on pourrait enregistrer le flux audio en direct avec ce bon vieux Quicktime Player, puis découper les fichiers dans Final Cut Pro X. Mais on ne peut pas copier/coller les références des titres dans Spotify, tout est fait en vectoriel ou je sais pas quoi, et même si on développe les crédits de chaque chanson, c'est pareil, pas de copie possible. Va-t-on déchiffrer à l'oeil puis recopier à la main dans un tableur les noms des morceaux et des artistes, retrouvant l'émulation prosélyte des moines copistes du Moyen Age ? Pour ceux qui sont écrits en thailandais, c'est mal engagé.
Il doit y avoir un autre moyen.
A l'aube du troisième jour, on tente Vcows, on teste Uniconverter16-mac, on installe SpotiFlyer-macos-x64. Mais rien ne marche.
Le dépit est l'enfance de l'illumination, mais pendant ce temps, notre humeur se dégrade. Au bout de ces 3 jours, ruminant nos échecs dans l'impasse numérique en dégageant une odeur corporelle peu engageante par ces chaleurs, on découvre au bout de la nuit des encodeurs en ligne comme SpotifyMate. Il n'installe pas de virus, ne demande pas d'abonnement si on prend les morceaux un par un, et respecte les crédits et les illustrations. Merci à lui. Par contre, je ne remercie pas le démon du téléchargement illégal, qui m'a repris comme en quarante et qui veut me persuader qu'il me fallaitt à tout prix posséder ces putains de fichiers qui font chier à être tant protégés.
Au moins, pendant ce temps je ne suis pas la proie des Yahoo Boys, les cyber-pirates nigérians de l'amour, flibustiers de l'arnaque en ligne que l’extrême numérisation de nos modes de vie ne fait que renforcer.
Faut dire que sans prostate, je suis moins sensible à leurs boniments. Et comment qualifier le mouvement de dénumérisation qui le plus souvent infuse mon nouveau mode de vie ? Une analoguisation ?
Et que serait ma vie de papigeek sans la découverte tardive de Audio Normalizer qui corrige gracieusement les niveaux entre les différents fichiers mp3 ? mmh ?