jeudi 5 avril 2018

King Crimson - Sailors' Tales 3 : Islands (2017)

La dernière fois que j'ai essayé de publier un remix du Islands de King Crimson, ça s'est assez mal passé.
Le Ministère du Blasphème et du Download m'a fait retirer les fichiers vite fait.
Alors que parait une édition - monstrueuse à plus d'un titre - en 27 CD couvrant la période 70_72 et les pires souvenirs des crimsonophiles les plus avertis (albums In the Wake of Poseidon et Lizard, sortes de bâtards bancals sortis entre In the Court et Islands), voici l'occasion d'éviter le cadeau de Noël qui fâche en plein mois d'avril.
Si j'étais psychanalyste j'ironiserais sur ces pauvres collectionneurs qui passent leur vie à courir après l'album maudit qui leur manque, et le jour où ils le trouvent leur vie et foutue, sauf les collectionneurs de King Crimson puisque leur maison de disques actuelle ne cesse d'inonder depuis des années un marché qui va rétrécissant avec la disparition progressive des fans les plus acharnés, des versions "40eme anniversaire", "fonds de tiroirs sans fond" et autres "tous les concerts de 72 dont vous ignoriez l'existence et vous ne vous en portiez pas plus mal". C'est pas leur vie qui est foutue c'est leur porte-monnaie.
Je n'ai pas écouté les 27 CD, j'ai mes limites, mais le CD 3, qui comprend l'album original remixé par Fripp et Wilson, agrémenté de quelques prises alternatives, est pas mal.
On va voir combien de temps il reste en ligne.

http://www.mediafire.com/file/1ic5dqkay5f7b9h/KC_ST%283%29.zip

L'article le plus pléthorique du thuriféraire de KC le plus incurable est ici :

https://www.allaboutjazz.com/sailors-tales-1970-1972-king-crimson-panegyric-recordings-review-by-john-kelman.php

Les bandes qui devaient servir à la masterisation des 27 CD étaient au nitrate, 
et la moitié ont pris feu à l'ouverture des boites.
Heureusement, sinon y'aurait eu 54 CD.

mardi 3 avril 2018

Max Richter – Hostiles (2018)

Il m'est arrivé un truc incroyable. Je suis allé au cinéma. Ce cinéma que j'adorais mais que j'ai abandonné depuis une dizaine d'années au profit des séries télé dont je m'abreuve parce que je ne me résous pas à me couper le tuyau numérique (oui, j'ai des problèmes de robinet).
Je suis allé voir "Hostiles", parce que j'avais lu que c'était un bon western, qu'ils sont rares, que le réalisateur avait fait "Crazy heart" avant, et que Max Richter signait la musique, et que je ne suis jamais déçu des films et séries dont il réalise la bande son. J'y suis allé avec ma femme, pour lui complaire, parce que c'est vrai qu'on ne sort plus, et que c'est nul. C'est pas quand on sera à l'EHPAD qu'on ira au cinéma voir des westerns contemporains, genre cinématographique qu'on croyait disparu à jamais.
J'ai bien aimé la première moitié du film, et après j'ai trouvé que ça se noyait un peu dans le pathos et la rédemption théorique et démonstrative, sans trop de matière humaine dedans, et ce n'est qu'en sortant de la salle que ma femme m'a fait comprendre que je n'avais rien compris, que c'était un film sur l'autorité et sur l'apprentissage de la liberté de choix, et elle avait tout à fait raison, je m'étais progressivement perdu dans les plaines de mon mental à analyser les différences entre image numérique et argentique, à comparer le mode narratif entre un film de 2h15 et une série de 40 fois 52 minutes, perdu dans mon esprit sans accéder à l'émotion, et je me suis senti bête, mais c'est pas grave c'est bon signe et après on est allés au restaurant, et je ne vous raconte pas l'histoire parce que je détesterais qu'on me la raconte avant que j'aille au cinéma.
Après-coup je me dis qu'il y a même un petit côté Lonesome Dove sur l'âpreté du monde rural à la fin du XIXème siècle, pour ceux qui connaissent.
Et la musique de Max Richter ?
Elle est .

samedi 31 mars 2018

Salafistes - François Margolin, Lemine Ould M. Salem (2015)

Voici un documentaire glaçant : c’est une tribune libre offerte aux théoriciens de la branche djihadiste du salafisme, entrecoupée d’extraits de vidéos de propagande comportant de nombreux châtiments corporels et exécutions.
Les interviews sont réalisées à des moments d’optimisme historique pour le mouvement : Tombouctou en 2012, Raqqa en 2015 etc…
La vraie performance du film, c’est d’avoir pu approcher les théologiens au point de susciter leur confiance et de les laisser s’épancher en toute intimité sur les erreurs de l’Occident, la duplicité des Juifs, l’infériorité des femmes…
La seule contextualisation est offerte à la fin du film par un berger touareg, qui a vaguement la tête de Keith Richards, et qui raconte comment il a envoyé chier la bande de prédicateurs venus lui reprocher sa consommation de tabac (c'est lui qu'on voit sur l'affiche).
Rien de vraiment nouveau sous le soleil : dans son obstination à prôner un retour aux pratiques soi-disant en vigueur dans la communauté musulmane à l'époque du prophète Mahomet et de ses premiers disciples et à vouloir accomplir la rééducation morale de la communauté musulmane à coups de fouets et d’amputation, le salafisme n’a rien à envier à l’Inquisition espagnole, ni dans ses fins ni dans ses moyens : conçue à l'origine pour maintenir l'orthodoxie dans les royaumes catholiques, l'inquisition a progressivement élargi le champ de ses justiciables (musulmans, protestants, sectes), réprimé les actes qui s'écartaient d'une stricte orthodoxie (blasphème, fornication, bigamie, pédérastie…) et combattu la persistance de pratiques judaïsantes.
Le problème c’est que l’inquisition fut définitivement abolie le 15 juillet 1834, alors que le salafisme est vivant et en bonne santé.
Il faudrait un Bergson pour expliquer cette manie qu'ont certains êtres humains de camoufler leur frustration, leur soif de pouvoir et de barbarie sous les oripeaux de la parole de Dieu.
Ou la sérénité d'un Keith Richards malien, qui nous fait comprendre en 1'30'' qu'on a affaire à une bande de branleurs sanguinaires qui ne sont qu'un épiphénomène dont on aurait tort de se préoccuper, parce qu'ils ne font que passer, et qui les traite avec autant de désinvolture que s'ils étaient un groupuscule de Disapointed Melenchonists® ou des Témoins de Jéhovah un peu lourdingues.

vendredi 30 mars 2018

Mac Quayle - Mr. Robot, Vol. 4 (Original Television Series Soundtrack) (2017)


Névrotique, déprimante, obsessionnelle, synthétique, plaintive, insistante, lancinante, glaciale et mortifère, voici le troisième opus de la bande originale composée par Mac Quayle et insinuée dans tous les orifices de la saison 2 de Mr Robot, cette série névrotique, déprimante, neurasthénique, obsessionnelle, synthétique, dépressive, lancinante, froide et sans aucune note d'espoir, sinon qu'elle cesse un jour de retourner le couteau dans la cyber-plaie.

Désarçonnant misteure Robote.
Je croyais innocemment que la saison 1 était un brûlot visionnaire contre le capitalisme financier, la saison 2 une mise en garde contre l’abus de substances médicamenteuses chez le geek schizophrène rond-de-cuir rongé par la culpabilité d’avoir voulu se faire justice soi-même, et je me demandais bien sur quoi reposerait la saison 3.
En fait elle part dans tous les sens, ce qui lui évite de choisir.
Les épisodes 1 à 4 sont aussi excitants que du porno habillé, et font référence à des évènements de la saison 1 que j’ai oubliés depuis 2 ans, du fait des nombreuses attaques cérébrales subies par le visionnage enthousiaste de la série.
Le #5 se la joue techniquement Birdman sans que j’entrave les enjeux, à partir du #6 on sombre dans le conspirationnisme très peu éclairé, et puis Elliott renonce à la drogue par la grâce d’une rencontre avec un enfant, ah ça on peut dire que c’est expérimental, comme série. La frontière du ridicule est franchie plusieurs fois dans les deux sens, juste pour le fun.
Mon dernier espoir de voir Darlène nue s’évanouit dans une scène torride filmée sous des spots Ikea basse intensité (0,5 w).
A la fin de la saison 3 je ne sais plus du tout ce que je suis en train de regarder, et encore moins si ça me plait (à part l’esthétique dépressive toujours en vigueur et les petits accès de cruauté mentale et physique envers des personnages livrés en prêt-à-sacrifier).
Je crois que je viens d’assister à un remix peu convaincant des saisons 1 et 2, qui a perdu son pouvoir vénéneux.
Une explication plausible et non-conspi veut que le scénariste soit sujet aux mêmes troubles de la personnalité que le héros : il écrit quelques pages sagement inspirées de la lecture du Monde Diplo, le journal de référence de tous ceux qui veulent comprendre le monde - mais aussi le changer à grands coups de série télé, mais alors même qu’il est en train d’écrire un retournement de situation aux petits oignons, il est saturé de scratchs vidéos soulignés d’une bande-son menaçante et distordue, et laisse la place à un Disappointed Mélenchonist® hirsute, hagard et affligé d’une casquette dépareillée, qui torche en quelques pages un attentat à 4000 morts, la destruction du système de navigation aérien américain, l’empoisonnement de toutes les réserves d’eau potable (cochez la case de votre choix) et plus si affinités, et zigouille aléatoirement quelques personnages avant de céder à nouveau la place à son alter égo, totalement ignorant de ce que l’autre de lui a bien pu écrire, et ça se sent dans le script.
Le rapport bullshit / psychotropes s’inverse en faveur du bullshit.
Ca peut durer un certain temps.
Je le sais parce que Tyler Durden Warsen le sait.

http://www.mediafire.com/file/3c0c0m66g6k1fln/Mr.R.V4%20%28OST%29.zip

mercredi 28 mars 2018

Mac Quayle - Mr. Robot, Vol. 3 (Original Television Series Soundtrack) (2017)


Comme les lanceurs d'alertes à la François Béranger n'avaient pas été entendus en leur temps, on a eu droit à Mr. Robot.
Comme Béranger, tout ce qu’il dénonçe est en train d’arriver, en pire.
Même si chez lui c'est un peu fumeux et tarabiscoté.
Pour ceux qui ne suivent pas la série, le résumé détaillé des épisodes sur Wikipedia, qu'on jurerait rédigés par une I.A. de classe moins deux qu'on a forcé à ingurgiter les trois saisons d'un coup alors qu'elle aurait voulu voir Silicon Valley, rend l'épopée encore plus incompréhensible qu'elle ne l'est déjà.
Comme le fait remarquer une lectrice avisée du Monde des Séries (qui possède elle-même un blog fichtrement intéressant) :
"Je ne sais pas si les scénaristes savent exactement où ils vont, ou s’ils sont aussi barrés que l’esprit d’Elliot, ou si c’est le monde dans lequel nous vivons qui est complètement fou, toujours est-il que le spectateur expérimente lui-même à chaque épisode l’angoisse extraordinaire d’Elliot, et partage sa confusion terrible. La fin de la seconde saison est à l’image des épisodes passés depuis le début : on ne sait pas si le moteur de la narration est la schizophrénie d’Elliot, ou si c’est le récit d’une destruction (ou d’une tentative de destruction) de l’hyper capitalisme financier et du fascisme latent des sociétés du contrôle généralisé. Les deux sans doute. L’importance que prend l’organisation The Dark Army est tout à fait terrifiante (je ne peux pas m’empêcher de penser au livre de Pynchon, Fonds Perdus (Bleeding Edge) avec ses plongées dans les arcanes ambivalentes du dark web, repaire de geek géniaux et de mafiosi déments). Phillip Price, le PDG d’E(vil) Corp, figure l’hégémonie des multinationales sur le politique, n’est pas moins terrifiant. Bref, le monde de Mr Robot est un cauchemar – comme je dis souvent quand j’évoque un patient paranoïaque : « le problème, c’est qu’il se pourrait bien qu’il ait raison. »


http://www.mediafire.com/file/cfnwot0uq77wt0a/Mr.R.V3%20%28OST%29.zip

lundi 26 mars 2018

François Béranger - 19 chansons de Félix (2003)

Béranger chante Félix Leclerc.
C'est à la fois son ultime enregistrement et le dernier disque de lui qu'il me restait à partager.
François Béranger  fut un des derniers chanteurs urgentistes.
Tout ce qu’il dénonçait est en train d’arriver, en pire.
Sauf les chansons de Félix Leclerc.



dimanche 11 mars 2018

François Béranger - Dure Mère (1989)

La votre je sais pas si elle est dure, mais la mienne elle est morte il y a déjà quelques années, et je vais à l'enterrement de son frère demain.
J'essaye de reprendre "Salut les Amoureux" de joe dassin passque tonton raymond il adorait joe dassin et j'aurais pu chanter ça à son enterrement mais ça me fait trop pleurer et j’ai cassé ma guitare en bois passque j'ai arrêté de fumer alors c'est beaucoup de raffut pour pas grand chose et je vais remonter au salon.



http://www.mediafire.com/file/6wzi5gcbl13awym/1989_-_Dure_Me%CC%80re.zip

dimanche 25 février 2018

François Béranger - Article sans suite (1980)

Un thuriféraire dit de cet album :

Béranger n'a plus rien à dire, et il le dit ! Il laisse tomber la culotte et nous fait des chansons bidon. "Y'a plus d'encre dans mon stylo Y'a plus d'idées sous mon chapeau…" 
Alors, laissons dormir ce disque exécrable à consommer jamais et classons cet article sans suite…

Pas mieux.
J'écouterai ça quand je serai à la retraite.
Ou pas.