En tant que femme, je dois avouer que Rodolphe Burger a longtemps incarné mon idéal masculin.
Dans les années 90, à chaque fois que sortait un disque de Kat Onoma, je passais un quart d’heure à éponger le carrelage de ma cuisine.
Et après, ma tarte aux moules elle était toute cramouillée dans le four.
Passons.
Je lui pardonnais tout.
Qu’il était beau, mon Roro. Magnétique.
En plus, il produisait des albums ténébreux et inspirés, et incarnait une version française du Velvet Underground dont l’original n’aurait pas eu à rougir.
Et puis Kat Onoma s’est dissous, Roro a fait une carrière solo pas inintéressante, ma copine BlasphémaTorah® le croisait parfois dans ce petit bar du XIème arrondissement où il venait se ravitailler en kérozène sans qu’elle en fut pour autant émoustillée, la gourdasse, et j’ai oublié Roro, comprenant que la Beauté ne se mangeait pas en salade, jurant mais un peu tard qu’on ne m’y prendrait plus.
De loin en loin je captais des échos, des rumeurs. J’écoutais un morceau, par çi, par là.
Je fantasmais sur une hypothétique reformation du groupe, un doigt dans le culte.
Las, Guy «Bix» Bickel, leur phénoménal trompettiste, est mort en 2014.
Je tombe sur un projet récent, avec Philippe Poirier, guitariste du groupe.
Pas mal, mais enfin, c’est un peu comme quand King Crimson remixe King Crimson :
à quand des inédits, à quand la re-création ?
Hé bien apparemment, un nouvel album est en route - sortie le 24 Février 2017
Gardons l’espoir.