jeudi 1 novembre 2018

Panos Cosmatos - Mandy (2018)

Je suis mort.
Raisonnable, j'ai pensé à fermer mon blog avant.
Je peux pas poster ça.
Je l'enterre ici, à la date de sortie approximative de la VOD.
Tout ce qui nous permet d'échapper à la saison 8 de Game of Thrones est bon à prendre.
Sauf ça.

Les ombres bienveillantes de Jan Kounen, Gaspar Noé, Fabrice du Welz, Maurice Lynch, Nicolas Watzefok Refn, Apichatpong Weerasethakul, toutes les fées connues mais incornues d’un certain cinéma bis (plus un certain nombre dont j’ignore tout) se sont sans doute penchées sur le berceau de ce bébé de pellicule transgenres.
Pourtant ces grands noms du film malfaisant, ou à tout le moins malaisant, ne me viennent pas à l’esprit quand je regarde Mandy, qui ne ressemble finalement qu’à lui-même.
Je dis ça parce que je ne veux pas paraitre désagréable.
Je ne peux comparer ce film qu’avec ceux que je connais déjà.
Donc je m'abstiens.
Il présente assez de difformités à la naissance comme ça, ce pauvre petit bonhomme.
Inutile d'en rajouter par des commentaires désobligeants.
Chaque enfant qui vient au monde nous apprend que Dieu n'a pas désespéré de l'homme. (Tagore) 
Sauf que Dieu n’a pas vu Mandy, enfin j’espère pour lui, et pour nous par voie de conséquence.
Ca pourrait le mettre dans de mauvaises dispositions.
Bref. Le film de Cosmatos dérange même les amateurs dérangés de films de genre, et interroge notre interrogation, nous qui sommes tristement normausés :

- Sommes-nous en présence d’un film « méta », qui dit quelque chose d’intelligible sur la pulsion scopique, celle-là même qui nous a fait répudier la culture classique et embrasser à pleine bouche la contre-culture un soir d’orage et d’élections défavorables à l’union des gauches plurielles où un grand dégoût des valeurs républicaines s'abattit sur nous ?

- Mandy relève-t-il d’un commentaire appuyé et vaguement moralisant sur les conséquences de l’abus des drogues chez les hippies dans les années 80 ?

Un personnage du film (évoquant Idris Elba sous chimiothérapie après avoir imprudemment accepté le tournage de la 6ème saison de Luther pour de basses raisons pécuniaires) révèle que la secte de bikers est devenue instable sur le plan psychologique après l’absorption d’un LSD volontairement trafiqué pour leur nuire, ce qui n’est pas très fair-play.
Mais si tel était son propos, ne verrait-on pas des cartons de prévention dans le générique de fin, enseignant avec pédagogie les méthodes pour acheter du LSD non frelaté ?
Or, j’ai regardé scolairement ma copie piratée jusqu’au bout, et au lieu de la traditionnelle hidden scène avec running gag après le déroulant te révélant que le film, soi-disant américain, est en fait tourné par un Grec en Belgique, ça recommence, mais sans son et sans les incrustations du générique de début qui t’informaient, au cas où tu t'en sois pas rendu compte, que tu étais en train d’écouter Starless par King Crimson, des fois que t’aies oublié de qui était cette mélopée gravée dans tes chairs du temps de tes tourments adolescents, et surtout au cas où tu aies écouté entretems Deforming Lobes par Ty Segall & Freedom Band juste avant d’aller au cinéma, auquel cas c’est normal que tu souffres de surdité partielle.



- Mandy s'érige-t-il tel un tombeau rutilant pour Nicolas Cage, magnifié-empaillé pendant 2 longues heures en Roi Saignant Couinant et Revanchard ?
on sent bien qu’au départ, il y a eu un scénario, qui servit à allumer le feu de camp dans l'enthousiasme un peu désordonné du premier tour de manivelle, puis l’équipe avala trois speedballs chacun en les faisant descendre d’une gorgée de mescal et s’attaqua directement au tournage des scènes coupées, avant de les assembler en ricanant nerveusement puis de mettre le bout à bout à disposition des aficionados de Nick (putain, Nick, merde, quand même, Arizona Junior c’était un film, quoi, t’es salaud, Nick…)
Alors, un western sous acide, brutal et cosmique ?? pas pour moi; j’en ai vu, des westerns sous acide, mais là, comment dire, il manque des bouts, et du temps a passé.
On est en 2018.
C’est un peu comme si vous alliez au restaurant parce qu’un copain avec une belle gueule vient d’en ouvrir un, mais une fois assis vous vous apercevez que le menu est écrit en runes, le serveur vous hurle dessus comme dans un épisode du Monty Python Tragic Circus, et les plats choisis au hasard arrivent à votre table tantôt froids tantôt brûlés, accommodés de sauces atroces.
Vous avez beau apprécier votre ami pour sa belle gueule et le féliciter pour sa cuisine (vous sautez le moment délicat de l’addition puisqu’on est sur un tracker privé où vous payez en nature, c’est à dire soit en temps passé à faire la vaisselle métaphorique en encodant vous-mêmes des films que vous soumettrez au groupe, soit à chercher ce que vous allez consommer après), et vous jurez dans votre ford intérieure que vous ne remettrez pas les pieds ici.
Même en termes de revenge torture porn c’est indigent, les restaus coréens genre J'ai rencontré le Diable (악마를 보았다 ) proposent 10 fois mieux.
L’aspect le plus vénéneux du film est son dispositif à vocation de tutoriel d'auto-hypnose (monologues récités lentement, en gros plan et face caméra dans une pénombre écarlate dénuée de servante mais ça serait pas pire) un peu comme le Lars Von Trier de Europa. Tiens, lui je l’avais oublié dans ma crise de name dropping.
Alors, un grand film malade, un film de malades ou un film pour malades, dans l’attente que les labos sortent un vaccin ?
Je ne me prononce pas.
C’est un film qui m’étonne par son mélange de duplicité, de candeur et d'amnésie, mais dont je ne peux pas assimiler grand chose.
pour une vraie critique c’est là, moi je m'occupe surtout de ce que le film n'est pas, pour décrire ce qu'il est il me faudrait plus de pages, et je vous rappelle que mon blog est fermé.

samedi 20 octobre 2018

Odezenne - Au Baccara (2018)

Avoir acheté les précédents albums d'Odezenne me donne-t-il le droit de mettre en partage ce "Au baccara" qui vient de sortir ? Non. Et pourtant, en download pur on ne trouve que des faux fichiers avec des codes d'accès qui vous incitent à souscrire à une offre mobile juste avant de féconder votre bécane avec leurs virus, c'est scandaleux tellement c'est moral.
J'ai été alerté de sa sortie par Télérama, et je ne l'ai trouvé en écoute que sur les Inrocks. C'est la totale. Mêmes réticences que pour les précédents, il y a une poésie très originale, mais la musique est un peu frugale, et il me semble y avoir une certaine complaisance envers les expériences karmiquement néfastes.
lien vers la boutique

EDIT : finalement, même chez les inrocks on ne peut pas écouter l'album, il n'y a que chez spotify.


vendredi 12 octobre 2018

Les Charlots ‎- Charlotissimo (1971)

Suite des billets antidatés en hommage aux Charlots de mon enfance.
C'est du mp3 à 320 d'après un rip vinyle très propre, mais il manque le morceau "les pommes de terre", pour des raisons mystérieuses; j'en ai trouvé une version d'après un 45 Tours très usé, on verra si je la joins à un prochain envoi.




jeudi 11 octobre 2018

Les Charlots ‎- Caf'Conc'Charlots (1968)

Mon blog est fermé, je sais, c'est pourquoi j'antidate cet article.
Quand je vois les affreuses compiles des tubes réorchestrés des Charlots qui sortent sur amazon, je ne peux pas rester de glace.







mercredi 10 octobre 2018

Frank Zappa - Suicide Chump (1978)

Je n'aime pas trop ce slogan, qui m'évoque le pire de Rémi Gaillard :
"c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui"
Il ne faut pas opposer artificiellement comme je le faisais jadis dans l’article précédent d'avant-hier les Anciens et les Modernes, monter le bourrichon des pochettes de disques sur lesquelles on déchiffrait les paroles des chansons et descendre en flammes les clips youtube farcis de commentaires où le bon goût le dispute à l’érudition. 
Il y a aussi plein de disques sur lesquels on n’a jamais pu lire les paroles des chansons parce qu’ils ne les avaient pas mises, et grâce à internet, outil de la connaissance relativement absolue on peut aujourd’hui les trouver et commencer à les traduire pour augmenter la plasticité de son cerveau et retarder le déclin cognitif, ce qui est une façon polie d’évoquer un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit de faire reculer l’âge auquel on radotera tout seul sur son blog, et que j’ai commencé il y a une bonne dizaine d’années sur celui-ci, sans parler des autres pour lesquels il y a prescription. 
Hier par hasard j’ai découvert une chanson de Frank Zappa parlant à mots couverts d’un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit des gens qui ratent leur suicide, sujet traité sur le mode de la franche rigolade, quelque part entre Gotlib et Hara-Kiri (le journal). 

« Trouve-toi un pont et fais le grand saut 
Arrange-toi juste pour réussir du premier coup 
Car il n'y a rien de pire qu'un suicide raté » 
Frank Zappa, « Suicide Chump »

Un truc qu’on ne pourrait sans doute plus faire aujourd’hui, et que même avant-hier c’était franchement osé.


Grâce à internet, j’ai alors assez rapidement :

- découvert les 4 albums officiels sur lesquels la chanson apparait dans des formats variés
ainsi qu’un certain nombre d’albums pirates présentant des versions mutagènes qui dès lors commencèrent à exciter ma convoitise.

- compris que pour les paroles de pochette c’était sans doute cuit, ancien Zappatique Anonyme aujourd'hui rétabli je suis bien placé pour savoir que jamais Zappa n’inscrivait les paroles sur les pochettes de ses albums live.

- envisagé une autre approche plus transdisciplinaire (j’ai tapé « Suicide Chump lyrics » dans google) et du coup j'ai eu la traduction de la chanson en prime, ce que je n'aurais jamais eu sur la pochette du disque

- pris conscience avec effarement qu’il existait des Gardiens du Temple Zappaien qui disposaient de téraoctets de concerts pirates restaurés et mis à la disposition du public assez fouineur pour y accéder (je n’ai pris que le strict nécessaire, à savoir 27 Gigas)

- Eu la révélation tardive (il était déjà 23h40 avec ces conneries) d’une version live alternative et absolument géniale de la chanson mais dont les paroles semblaient diverger radicalement de la version officielle, bien que la frontière ait toujours été floue chez Zappa, en particulier il était question de sentir les chaussures d’un nain (I think I'll even smell Midget's shoes)



- Poursuivi comme un forcené mes investigations chez les Zappatiques pour dégoter une version intégrale de ces paroles alternatives jusqu'à ce que je les trouve



Promptement déniché chez les obsédés du signifiant l'explication sur l'odeur de chaussures du nain, puisqu'il s'agissait en fait d'Arthur "Midget" Sloatman (one of Gail's brothers) et que Adrian Belew l'a mentioned in his blog entry about joining Zappa's band. 

- Comparé l'approche classique de Zappa et l'approche moderne de Thiéfaine du suicide :  
[Erratum Corrigare] chez Zappa, il ne s’agit pas de brocarder l’aspirant à l’Annihilation, dans l'intro parlée de la version de Suicide Chump interprétée au Palladium de NYC le 1978 10 31 téléchargée sur le site des Zappatiques et consommée sur place tellement j’avais acquis ce soir-là de plasticité cérébrale, il ne parle que des gens qui prétendent vouloir commettre un suicide, et qui n’arrivent à rien faire correctement, et pourquoi est-ce que toujours ils fuckent it up, pourquoi ne peuvent-ils get it over with, et why vous appellent-ils à 4 in the morning pour vous dire combien ils ont tout raté… il se rit de l’égo pleurnichard qui proclame vouloir en finir, mais se soucie de ne pas abîmer son visage pour qu’on puisse l’identifier, et lui prodigue ce simple conseil : si c’est ça que tu veux, vas-y, fais-le.
C’est le conseil qu’on m’a donné un jour où j’en avais besoin, et ça m’a bien calmé.
L’attitude de Thiéfaine est plus ambiguë : l’Univers est ontologiquement défectueux (le monde est à l’agonie et mon pétard est enrayé) mes désirs sont condamnés à rester insatisfaits, c’est donc l’impasse existentielle totale. "Je n'ai plus rien à perdre, mais j'en veux pour ma fin".
Raison de plus pour ne pas aller le voir à son "Préretraite Tour 2018" malgré les bons moments que j'ai pu passer avec lui dans ma jeunesse.
Aah, Hubert-Félix, que n'es-tu resté poète surréaliste, et que ne me suis-je méfié des ordinateurs en renonçant à la boisson.

[Edit] 
j'ai collecté les 4 versions de la chanson dans un fichier zip :
https://www.mediafire.com/file/1773m877dnuckfo/Suicide_Chump_.zip/file
largement de quoi être dégoûté à vie.

lundi 8 octobre 2018

Spiritualized‎ - I Think I'm In Love (1997)

Ce soir j'ai cassé des huitres sur le rebord du trottoir, pas avec un démonte-pneu comme Thiéfaine mais avec une masse, c'est plus pratique, et c'était pour que mes poules fassent des oeufs plus fermes et plus beaux, elles arpentent le terrain d'un pas satisfait mais compassé, contentes que la pelouse repousse avec la joie imbécile du paysan devant l'ondée récente mais cachant leur joie pour ne pas se faire engueuler parce qu'elles y creusent des trous d'obus dignes de Verdun en 1916.
Et aujourd'hui je n'ai pas regardé les postières par le trou de l'écouteur, j'étais content de moi. Allez, encore un peu de psychédélisme, puisqu'après tout, si j'avais le choix, moi aussi j'irais bien établir un campement en 1967 et réchauffer des marshmallows dans ma cuiller en écoutant le Jefferson Airplane.
Heureusement que choisir, c'est renoncer.
Des fois c'est même renoncer à choisir, mais souvent c'est parce qu'on a mis trop de marshmallows dans sa cuiller.
Jadis, je ne comprenais pas comment on pouvait prétendre apprécier tel ou tel artiste qui chante en étranger sans comprendre les paroles. C'est pourquoi mon niveau d'anglais a longtemps eu du mal à s'élever au-delà du vocabulaire des Sex Pistols puis du Pink Floyd, dont les explicites lyricques étaient miséricordieusement gravées sur les pochettes des vinyles, en cette époque bénie des pionniers de la culture de masse. Aujourd'hui je connais encore quelques jeunes qui lisent Youtube couramment et qui me disent qu'ils font pareil, mais je ne les crois qu'à moitié.
Ils disent ça pour me faire plaisir.
C'est pourquoi quand je réalise un clip de Dédé et Mireille je fais bien attention à mettre les paroles dessous, pour que les jeunes n'aient pas envie de prendre de la drogue en l'écoutant.
Je sens bien qu'avec Spiritualized‎, il faudrait faire le même travail. Même si Jason Pierce prétendait à une époque "prendre de la drogue pour faire de la musique à écouter en prenant de la drogue", je crois qu'il faut réévaluer cet auteur à l'aune du fait que que même france inter me bassine avec son dernier album, ce qui signifie soit qu'il va mourir soit que son dernier disque est affreusement mainstream.
Et s'il se met à faire des chansons populaires, les affreux jojos de la Lésion étrangère s'acharneront à en faire quelque chose de crypté et d'élitiste.
Le seul disque de Spiritualized que j'aie écouté avec acharnement et une furieuse envie de prendre de la drogue, c'est "Ladies and Gentlemen We Are Floating in Space" qui m'a l'air aussi fondamental dans son genre et aussi révélateur de son époque que le Infected de The The 10 ans plus tôt.
Oooh punaise, toutes les drogues de sainte aise qu'on prenait en 1997, le MDR, le PCPP, le PMU, la poussière d'angle, les endives breizhées, y'en a qui sont jamais redescendus, pires que Vaughn Bodé.

I Think I'm In Love est extrait de l'album précité.
C'est tout à fait la version CD single remixée par les Chemical Brothers, qui étaient à la pharmacopée ce que les frères Sisters sont au western. En 97 je venais de quitter Paris et me retrouvais au fin fond de la cambrousse, j'étais aussi rave qu'un céleri, et si les outrances du breakbite ne m'étaient pas familières je savais encore reconnaitre un bon disque quand j'en croisais un (le "Dig your own hole" des Chemical) même si j'y voyais un lointaine filiation d'avec les hallucinés d'antan.
Musicalement, nous sommes proches du pandémonium multiorgasmique, et à d'autre moments on flotte simplement dans l'espace comme c'était prévu dans le programme.



http://www.mediafire.com/file/5gmcc14nqjl01wi/I_Think_I%27m_in_Love.zip/file


et comme promis, les paroles, qui parlent de drogue, de complaisance et de lucidité.

I Think I'm in Love
Spiritualized

Sun so bright that I'm nearly blind
Cool cause I'm wired and I'm out of my mind
Warms the dope running down my spine
But I don't care about you and I've got nothing to do
Free as the warmth in the air that I breathe
Even freer than DMT
Feel the warmth of the sun in me
But I don't care about you and I've got nothing to do
Love in the middle of the afternoon
Just me, my spike in my arm and my spoon
Feel the warmth of the sun in the room
But I don't care about you
And I've got nothing
I think I'm in love
Probably just hungry
I think I'm your friend
Probably just lonely
I think you got me in a spin now
Probably just turning
I think I'm a fool for you babe
Probably just learning
I think I can rock and roll
Probably just twisting
I think I wanna tell the world
Probably ain't listening
Come on
I think I can fly
Probably just falling
I think I'm the life and soul
Probably just snorting
I think I can hit the mark
Probably just aiming
I think my name is on your lips
Probably complaining
I think I have caught it bad
Probably contagious
I think I'm a winner baby
Probably Las Vegas
Come on
I think I'm alive
Probably just breathing
I think you stole my heart now baby
Probably just thieving
I think I'm on fire
Probably just smoking
I think that you're my dream girl
Probably just dreaming
I think I'm the best babe
Probably like all the rest
I think that I could be your man
Probably just think you can
Come on
I think I'm in love



des trucs qu'il faudra que je lise plus tard sur l'artiste quand j'aurai le temps de réévaluer son oeuvre au lieu de lutter contre le réchauffement climatique :
https://pitchfork.com/reviews/albums/spiritualized-and-nothing-hurt/
https://kexp.org/read/2018/8/23/kind-madness-jason-pierce-spiritualized-new-album-and-nothing-hurt/



dimanche 7 octobre 2018

100 albums de Thiéfaine

J'ai décliné l'offre impromptue qui m'a été faire d'aller voir Thiéfaine fêter ses 40 ans de carrière la semaine prochaine. Assister à la ola de hordes de sexagénaires en furie reprenant "Vive la mort" à la coda d'Alligators 427, c'est au-dessus de mes forces. Par contre, j'ai découvert un réservoir conséquent de pirateries dont il aurait été victime au cours des ans.  C'est pas infondé, comme rumeur. Ce qui est le plus rigolo, c'est les maquettes et les live du tout début, quand ni la voix ni les textes, et encore moins la musique, ne laissaient augurer d'un quelconque succès. Quand Thiéfaine était un Aznavour débutant du French No Future. Et puis hier, en réécoutant les versions originales des chansons psychédéliques travesties en complaintes molles dans la bande-son de Légion, je me suis dit qu'Hubert-Félix avait été un digne rejeton de ce psychédélisme sixties, en tout cas au début, avant que le Lautréamont sous acide se transforme en  Hubert Selby de la débine.

Sans compter la dette karmique accumulée en incitant les jeunes à boire du Pschiiitt orange et à fumer des cigarettes mal roulées.

samedi 6 octobre 2018

Noah Hawley & Jeff Russo - It’s Always Blue : Songs from Legion (2018)


Après avoir survécu à la saison 2 de Légion, encore plus cryptée que la 1, à tel point que je me demande si ce n'est pas plutôt elle qui m'a regardé en se demandant pourquoi je faisais si grise mine, comme dans la blague sur l'abîme que Nietzsche avait piquée à Lovecraft, j'ai trouvé du combustible pour raviver ma légionnellose hors-saison : une collection de chansons psychédéliques (Jefferson Airplane, Cream, Talking Heads, The Dead Aznavours on Acid) orchestrées de façon déprimante, tiédasse et généralement ramollie par le créateur et le musicien attitrés de la série.

- le preview de l'album
https://jeffrusso.bandcamp.com
où on peut aussi l'acheter avec des bitecognes si on en a acheté avant avec du vrai argent.

- les endroits plus discrets où on peut se le procurer discrètement sous pli discret :
https://www.musikfestival.info/download/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue-songs-from-legion-2018/
ou
https://newalbumreleases.xyz/noah-hawley-its-always-blue-songs-from-legion-2018-download/
ou
https://musicriders.blogspot.com/2018/08/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue.html

Je pense que je vais finir par prendre un abonnement qobuz : l'offre illégale est bien trop importante (quoi qu'assez confuse depuis la disparition de WhatCD) pour parvenir à faire quelque chose d'intelligent chez soi le soir après le turbin (quand y'en a) à part downloader comme un âne en croyant défier Babylone.
Un autre problème se pose : quand les illustrateurs sonores des séries télévisées contemporaines auront recyclé l'intégralité de la production discographique des années 50 à 70, il faudra que l'équivalent américain du CNRS envoie dans le passé des groupes de maintenant pour y forger de nouveaux tubes afin que les illustrateurs sonores des séries télévisées y trouvent du nouveau grain à moudre. Avec Trump qui sabre tous les budgets scientifiques, c'est pas gagné.