mardi 23 janvier 2018

Matt Fraction, Gabriel Bà - Casanova : Luxuria (2006)

- T'as pas entendu comme un bruit ?
- Hein ?
- début décembre 2017 - 
A y est. J'ai enfin regardé Valérian et Laureline, alors que je l'avais téléchargé avant tout le monde, avec un enthousiasme frénétique autant que décérébré. Et c'est une fois de plus l'occasion d'accepter que le meilleur moment dans l'amour, c'est quand ça downloade.
Je l'ai regardé du coin de l'oeil, un peu comateux, un dimanche après-midi parce que c'était mon premier jour de congé depuis 3 semaines et qu'en ce moment je dors 4 heures par nuit, rapport à la phase hypomaniaque de mes légères tendances bipolaires, tout ça. Entre mes micro-siestes sur mon pouf en micro-billes, j'ai trouvé l'esthétique assez laide, les couleurs de la planète Mül un peu forcées, et pour tout dire aussi vulgaires qu'un vieux sketch de Font et Val. Ca ne me gène pas tellement que le film n'ait qu'un très lointain rapport avec l'univers développé par Christin et Mézières depuis la fin des années 60, je ne suis pas un gardien du Temple, je n'ai jamais été un grand fan de la série, les geeks de Valérian-la-BD c'est pas des gens comme moi.
Je lisais Spirou et parfois Tintin, rarement Pilote.
L'esprit de Valérian-la-BD, est-ce que Besson s'en est emparé, même au prix d'en trahir la lettre, pour en faire quelque chose de neuf et transmettre cette culture qui lui a tant plu quand il était kid, au point de s'endetter sur 9 générations en produisant et réalisant son gloubi-boulga de film ?
Je comprends que les Américains aient boudé Valérian-le-film, il y a des crimes de lèse-Star Wars un peu partout, tout le temps. De la dérision, de l'ilarité et toutes ces sortes de choses, là où on s'y attend le moins, et surtout là où les Américains se sont forgés une nouvelle mythologie, et là-bas les mythos ne font rire personne.
On ne laissera pas le petit gros Frenchie déconner avec Star Wars, on n'ira pas voir son film, déjà qu'on a le Sénateur Palpatine à la Maison Blanche, alors ça va bien maintenant, hein, on va pas se laisser emmerder. 
Mais Valérian-le-film, ça me fait surtout penser à ce que dit Alan Moore dans l'interview qu'il a donnée sur France Inter à l'occasion de la sortie de Jérusalem, et que je transcris en tremblant d'émotion devant tant d'intelligence conceptuelle, comme un scribe atteint de myxomatose.
 " Plus personne ne sait ce qu’est véritablement la culture, l’art, la vulgarité, ce qui suggère que toutes ces choses ont été mélangées dans une sorte de terreau extrêmement fertile, un médium à partir duquel nous commençons à faire croitre de nouvelles formes culturelles dont nous aurons besoin pour ce siècle qui est là.
- Je vous ai souvent entendu dire que le 21ème siècle n’’était pas parvenu à inventer sa propre culture, Alan Moore, qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

 - Après s’être précipités à travers les années 50 avec ces voitures aux ailerons de requin et  à travers les années 60 et 70 avec tous ces merveilleux films de science-fiction et nos aspirations à tout ce que le genre humain allait devenir à l’avenir, quand nous sommes parvenus aux années 90, nous avons commencé a voir cet avenir se manifester autour de nous. 
Ce n’était pas du tout l’avenir auquel on s’attendait, que l’on espérait. 
Il n’y avait pas de costumes avec des petites fusées dans le dos, à la place il y avait ce nouveau médium envahissant qui transformait la société d’une façon qu’on ne pouvait pas imaginer précédemment. 
Je pense que ce qui s’est passé c’est que la culture s’est gelée sur place. Elle a commencé à marquer le pas. Elle avait peur, la culture, elle était effrayée devant le siècle qui s’ouvrait devant elle, alors elle a décidé, simplement, de ré-imaginer, de refaire partir la culture du siècle au sein duquel elle était à l’aise. 
Ce qui signifie que maintenant on a devant nos cinémas des adultes qui font la queue pour aller voir des personnages et des récits qui ont été inventés pour divertir des garçons de 12 ans d’il y a 50 ans.(...)"
Et voilà.
Pile poil.
Prends ça dans ta gueule, Luc Besson.
La messe est dite.
Affaire suivante.

- mi- janvier 2018 - 
J'ai mis plusieurs années à lire le premier tome de Casanova au service de l’E.M.P.I.R.E. en entier.
J'ai commencé par le mater en v.o, mais j'y comprenais pas grand chose, ça se passait pas du tout à Venise, mais dans des univers parallèles, y'avait des jolies filles, des super-méchants à la James Bond, des embrouilles quantiques, des consignes mal interprétées, une jubilation a déchirer l'espace-temps et la trame de la figuration narrative qu'on ne retrouve que dans les meilleurs ouvrages de Stephane Jourdain et Grant Morrison, mais c'était un peu confus.
Quand la v.f est sortie chez Urban Comics, plusieurs années après, j'ai foncé l'acheter.
C'était pire.
Et puis tout s'est bizarrement décanté à la sortie de Valériane-Le-Film, où j'ai relativement bien dormi sur mon pouf en microbilles devant ma télé HD 1080p, merci.
J'ai compris qu'il fallait me laisser porter par le flow, plutôt que d'être tatillon sur la continuité et/ou les enjeux scénaristiques, qui carbonisent cinquante ans de pop culture au micro-ondes* sans que le goût ou l'effet soient aussi désagréables qu'on pouvait l'imaginer d'après la recette.
En plus, j'ai trouvé dans un univers parallèle  une version bichrome du plus bel effet, qui souligne la vivacité et l'élégance du trait de Gabriel Bà.

Après

Avant.
Trop de couleur distrait le spectateur
(Jacques Tati)

Et dans l'édition française, dont je me suis fait offrir les tomes 2 et 3 à Noël sous des prétextes fallacieux, que ça tombait le jour de mon anniversaire d'ex-enculé alcoolique aujourd'hui à jeun dans le désert depuis si longtemps, il y a des pages passionnantes sur la création graphique de la série et le passage de la bichromie à la quadri, je ne vous dis que ça, non je ne les scannerai pas pour vous faire voir, l'article est déjà assez long et boursouflé comme ça.

A tout prendre, niveau d.é.g.l.i.n.g.u.e. scénaristique,
Casanova au service de l’E.M.P.I.R.E. se situerait presque au niveau d'emmerdes galactiques rencontrées par Douglas Ferblanc et Vaseline, agents spatio-spéciaux imaginés par Pétillon alors que Luc Besson dessinait encore des Subways dans les marges de ses cahiers.

Bref,  à tous les points de vue, on l'aura compris, je ne vais pas vous faire un dessin, je n'irai pas par quatre chemins, Valérian et Laureline peuvent bien aller se rhabiller.
Surtout Valérian.





Qu'est-ce que je fais ?
Je déballe ou je remballe ?
Choix cornélien.
- de retour dans le continuum de maintenant, soit approximativement trois-quarts janvier 2018 -

En plus, quand j'achète des BD américaines en v.o. sur Amazon, j'ai toujours souvent une bonne surprise en déballant le colis : une stagiaire révoltée par les conditions de travail régnant chez ce géant de la distribution échappant à tout contrôle des Etats malgré Super-Macron, et qui a profité de ma commande pour s'enfuir clandestinement à la faveur d'une pause café des robots qui confectionnent les paquets. Donc en plus, je libère un emploi, et je préserve l'environnement en portant le carton à un point d'apport volontaire où il sera recyclé pour accueillir d'autres stagiaires, qui iront rejoindre après avoir parcouru le grand Cycle de la Vie en Entreprise toutes celles que j'ai enterrées dans le petit bois derrière chez moi après en avoir aspiré tout le suc, et le sel aussi, tant qu'à y être.

* pour carboniser au micro-ondes, il faut mais il suffit de disposer de la fonction "grill", dite aussi "panacrunch" sur certains modèles.

lundi 22 janvier 2018

Patrick Font - Le candidat des cons (1978)




« … Moi aussi, je me lance à mon tour, dans la grande bataille électorale des législatives de 1978, et bien que je sois parfaitement inconnu sur la grande scène politique, j'ai trouvé un truc terrible pour obtenir un max de suffrages, puisqu'en effet, je me présente en qualité de candidat des cons. 
Pourquoi ? Parce que vous êtes nombreux !… »

40 ans après les législatives de 1978, ce sketch de politique-fiction n'a pas pris une ride.
Par contre, Font a pris 8 ans, dont 6 fermes, et nous on a pris cher. Enfin, vous je sais pas, mais moi, je ne suis plus que l'ombre de ma tombe.
En cherchant un peu de documentation pour livrer un rédactionnel décent en complément de l'article, je tombe sur une émission de radio du regretté Jean-Louis Foulquier dans laquelle Font et Val sont invités en 88, et nos deux gauchistes de choc se lancent dans des improvisations périlleuses - sans doute écrites avant - qui tiennent plus de la Coloscopie que de la Radioscopie, et d'ailleurs Jacques Chancelle quand Font fait une embardée au cours d'un sketch consacré à se gausser gentiment de l'idéologie "Soyez des Gagnants" :
- Dépassez-vous vous-mêmes !
- Depuis ma naissance j'essaye de me dépasser moi-même, mais la voie est si étroite que je m'encule !"
Que dire de plus ?
Rien, ça vaudra mieux.
Le disque original est en vente à la permanence.


dimanche 21 janvier 2018

The Thing With Five Eyes - Noirabesque (2018)

Alors voilà.
Pour lire du Stephen King dans le noir (ou à défaut du Alan Moore, mais c'est pas la même exigence littérale) en se touchant le Rémi, je n'ai rien trouvé de mieux que 'Noirabesque' (Svart Lava 003), le dernier The Thing With Five Eyes.
D'ailleurs, on me signale en régie que The Thing With Five Eyes est le phénix de Jason Kohnen issu de ses précédents projets «darkjazz» démontés : le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble et le Mount Fuji Doomjazz Corporation.
Vous voici préviendus.
Faudra pas venir me pleurnicher dans les basques après parce que ça fait trop peur.




samedi 20 janvier 2018

Les Inrockuptibles spécial BD d'auteur américaine (2018)

Les Inrockuptibles, magazine de conformisme culturel de l'ultra-gauche qui se refuse tout de go à lire Télérama, publient un numéro spécial "BD d'auteur américaine".
N'y figurent aucun de mes auteurs de prédilection :
Brian K. Vaughan, Warren Ellis, Alan Moore (bon d'accord il est angliche, mais bosse souvent avec des dessinateurs yankee), Matt Fraction, Eric Stephenson, Joe Casey, Geof Darrow, Ales Kot et Marcel Gotlib y sont honteusement passés sous silence.
J'ai bien fait de le voler plutôt que de l'acheter.
Leur numéro "Bye-Bye Johnny" (que j'ai acheté, car j'ai le nez creux tellement il est gros) était mieux branlé.

Je vais leur écrire, tiens.
Ils vont m'entendre.

jeudi 18 janvier 2018

Compilation - Avis de grand frère (2018)

J'voudrais pas la ramener avec ça, mais je pense qu'au niveau météo, on a mangé notre pain blanc. On n'en est pas encore au niveau de la Californie, noyée sous des coulées de boues après des incendies dévastateurs, mais on sait que les Californiens sont des fornicateurs gauchistes qui méritent bien le châtiment qui leur tombe sur la figure en direct des Cieux Courroucés, et pourtant Trump les avait bien prévenus, les télévangélistes aussi, mais que voulez-vous, ces gens-là n'ont d'oreilles que pour le Grateful Dead et autres hippies complètement ringardisés par l'effet de serre.
Donc c'est un avis de grand frais en cours pour toutes les zones, de Gladden à Hudshire en passant par Fisher Bank et Dogger Bank, l'étrange mélopée de tous les machins au Nord de l'Irlande qu'on entendait sur la météo marine grandes ondes quand on était en mer petits, et qu'on naviguait en Manche, courte ou longue, mais ça nous a pas rendu plus humbles. Quand on entendait ça, avis de grand frais en cours, on n'en menait pas large, car ce n'était pas annonciateur de beau temps, et nous avions appris par coeur l'échelle Beaufort, sur laquelle le grand frais se situait entre force 6 et 8, promesse de secouage pouvant aller jusqu’au raoul.
Notre Père, qui n'est pas aux Cieux puisqu'il vient encore de me pourrir le dernier réveillon, nous faisait la Sainte Lecture de l'échelle Beaufort du marin approximatif, qui était parue dans la revue Bateaux, et nous trouvions cela fort drôle.


Heureusement voici l'avis de grand frère, qui va tout résoudre.







[Edit] 
30/05/2023

Mise à jour du lien 
vers la compilation barométrique



Et voilà, j’ai encore oublié l’essentiel. 
Je trouve une astuce vaseuse pour titrer ma compile, je la poste, et sans plus attendre, je prends deux ris sous cape dans la grand-voile, et je tente de regagner la côte avant la tempêteau mépris des sémaphores, je rigole dans ma barbe imberbe, et j’oublie d’aborder la vraie question.
« L’avis de grand-frère » ne se justifie que si j’évoque La tempête Eleanor qui a balayé la France les 2 et 3 janvier, dont le bilan a été porté à 7 morts. 
Bienvenue sur ma tombe, les gars.
J'espère qu'à votre enterrement, quelqu'un va avoir la bonne idée de réciter ce petit texte :

« La mort n'est rien : je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, n'employez pas un ton différent.
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées, simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin. » 

un Warsenien Anonyme démonte ici l’imposture qui consiste à l’attribuer à Péguy.
On s’en branle, comme il est dit quelque part dans la compile.
Enfin, une source fiable nous dit que c’est de Canon Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d'un extrait de "The King of Terrors", sermon sur la mort (1910).
Quelquefois attribué à Charles Péguy, d'après un texte de Saint Augustin.
On s’en branle une seconde fois, avec un début de lassitude.
Mais le texte est pas mal, dans de telles circonstances, 
Je te le dis en tant qu’utilisateur occasionnel
(le moins souvent possible, quand même)
Revenons à nos tempêtes.

Le grand-frère présumé, à mon avis de grand frêre de ma soeur, c’est la tempête David qui balaie actuellement le nord de l’Europe.
Alors pourquoi j'ai pas baptisé ma compile "Avis de David", tout simplement ? Hé bien parce que nous pourrions dire que c'eut été débile et abscons. 
Pas de ça chez moi.
Et nous voici donc une fois de plus face à nos responsabilités éditoriales : 




les ouragans et les tempêtes portent tous des prénoms, d’homme ou de femme. 
Et pourquoi donc les ouragans et les cyclones ont-ils des noms féminins ? 
est-ce que ça serait pas un peu sexiste, et weinsteinien ?
Et la bonne question ne serait-elle pas “pourquoi les femmes ont-elles des noms de cyclone ” ?
Voici comment les deux principaux organismes qui baptisent les ouragans au niveau mondial les choisissent.

http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/09/07/irma-harvey-jose-comment-sont-nommes-les-ouragans_5182473_4355770.html?

Et pourquoi les cyclones du genre féminin sont les plus meurtriers ?

http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2014/06/02/pourquoi-les-cyclones-du-genre-feminin-sont-les-plus-meurtriers_4430561_3244.html

Comme ça, on ne pourra plus jamais prétendre que je raconte n’importe quoi.
Non mais sans blague.


mercredi 17 janvier 2018

Le dernier San Pellegrino (3)

Aaah crottalors, j'ai toupaumé les fichiers pour publier la suite de mon article sur le dernier San Pellegrino.

Je les avais laissés à l'arrière de ma 203, vous savez, jamais 203, comme cette troisième tentative pour boucler l'affaire San Pellegrino, et enfin passer à autre chose.

Même revenir aux joies simples de passer des disques volés à la Fnac quand les caissières ont le dos tourné.
Mystérieusement, mes fichiers sont réapparus chez la concurrence, sans doute pour faire gonfler les stats de fréquentation de son autre blog.

Mais l'un dans l'autre, c'est pas le Pérou, dans le Landerneau de ma cyber-auto-addiction.




On dirait que les bots ont déserté massivement ma tombe.
Je pensais qu'ils étaient peut-être partis chez 
(illustration)


mais je vois que ça fait 7 ans qu'il a lâché l'affaire.



Quand à mon hyper-secret, son succès reste confidentiel.

Jamais 203 : heureusement qu'il me reste mon tumbler pour blurrer des photos floues, plateforme sur laquelle je n'ai pas encore pu localiser le bouton statistiques, et pourtant il est là, quelque part.
Veuillez nous excuser pour la gène occasionnée.
Je ne promets pas de ne pas recommencer.

dimanche 14 janvier 2018

Hans Zimmer & Benjamin Wallfisch - Blade Runner 2049 Soundtrack (2017)

Il n' y avait que Hans Zimmer, ce gros bourrin teuton de la bande originale de blockbuster hollywoodien, pour pouvoir commettre une telle épopée sonore, propre à faire mouiller leur culotte à tous les vendeurs de home cinema du rayon électro-manager et armes de destruction massive de chez Darty.
Il revendique clairement le lourd héritage de Vangelis "Pépètes en Acier", tout en poussant l'histoire un cran plus loin, à condition que votre ampli soit gradué jusqu'à 11, comme dans Spinal Tap.
Et le film, me direz-vous ?
Il réconcilie les dickiens avec le cinéma.
Et avec Harrison Ford.
Ni moins, ni moins.



https://soundcloud.com/ahmad_mohammad/blade-runner-2049-soundtrack-hans-zimmer-benjamin-wallfisch

[Edit] 
Journal de visionnage visionnaire du capitaine Warsen, à bord de l’Enterprise, on the Road to Nowhere.

Il parait que le Director’s Cut de BR 2049 est en préparation, et qu’il dure 8 heures.
Villeneuve a réintroduit dans la continuité narrative toutes les chutes des plans dans lesquels Ryan Gosling attend, près de la photocopieuse à clones (une sorte d’imprimante 3D du futur) que sorte sa nouvelle bien-aimée, flambant neuve et prête à satisfaire tous ses désirs les plus secrets sans aucun court-circuit au moment crucial.
J’aime bien Ryan Gosling, parce que dans tous les flims que je regarde dans lesquels il officie, il joue un personnage en déréliction, dans un monde en déréliction. 
Du coup, dès que je le vois j’ai une déréliction aussi, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Hier soir, j’étais fin prêt, j’avais réussi à en regarder un bon quart d’heure dans la journée sans m’endormir, au prix d’une petite sieste préventive, et puis les filles ont soudain pris possession de la télé pour regarder Michael Douglas dans Liberace et être subjuguées par ce vieux pédé, et j’ai été obligé de me rabattre sur mon ordi et d’écrire un nouvel article hypertélique.

——————
A y est.
K. a vu le film (tout le monde sait que dans l'intimité, on m'appelle K. Enfin, moi je m'appelle K. Quand je m'appelle. Mais ça sonne souvent oKupé).
Une fois l’exaltation du visionnaire visionnage en 1080p HD retombée, ce film est quand même à mon sens bourré de défauts raidibitoires :
- les filles virtuelles ou réelles y sont super-jolies, donc déjà il me réconcilie avec les filles, ce qui n'était pas une mince affaire. 
- ensuite, il me réconcilie avec Ridley Scott, qui a produit le film sans éprouver le besoin de le saloper de ses immondices habituels, qu'on ne peut tous mettre sur le dos des maladies du 4ème âge.
- de plus, il me réconcilie avec Denis Villeneuve, avec lequel je n'étais pas fâché, mais quand même.
Ca aurait pu être l'occasion.
- ce film prouve enfin, 36 ans après sa mort, qu'on peut quand même faire du bon cinéma avec Dick et sa soeur morte en bas âge, ce dont K. se réjouit, et c'est pas trop tôt, ça fait quand même 36 ans que j'attendais de jouir, le doigt sur la télécommande avec mon pantalon baissé, au risque de m'enrhumer dans les courants d'air.
- et ultimement, ce film me réconcilie avec Harrison Ford, et ça, ça me débecte profondément.
Allez, je vous laisse, je vais aller fêter ça aux cyberputes.
Joie et bonheur pour 2018 !
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Pendant ce temps, dans le virtuel, un ami me fait une boutade à propos du terme de déréliction, employé un peu a l’aveugle quelques posts plus haut et quelques jours plus tôt à propos de Ryan Gosling, parce que finalement, je dois te l’avouer, j’ai une approche très tactile du langage quand je suis dans l'élation.
Donc mon ami, que certains d’entre vous ne méconnaissent pas comme Louis-Julien Poignard, président du Groupe de Réalité Réelle Ratée, me maudit d’avoir dû compulser Petit Robert pour y confirmer le sens du mot déréliction : “joie profonde provoquée par un sentiment de solidarité avec une communauté soudée et résolument engagée dans une démarche optimiste de construction de l’avenir”.
Il se moque : chez moi la déréliction c’est plutôt un Sentiment d'abandon et de solitude morale, voire au plan théologique une épreuve de la vie mystique dans laquelle le fidèle a le sentiment d'avoir perdu la grâce, d'être dédaigné pour l'éternité.
Mais alors c’est pas mon Poignard pour rien, cet ami, parce que finalement je réalise que ce diable d’homme-en-quête-de-son-humanité de Ryan Gosling, soit dit sans spoiler divulgâchage, dans Blade Runner 2049 € TTC, il joue sur les deux tableaux, car il parvient à incarner les deux significations un peu hasardeuses que nous attribuons à cette foutue déréliction de mes deux, enfin trois avec mon kyste, mais j'irai me le faire enlever quand j'aurai rencontré la bouddhiste noire à gros seins de mes rêves sur Adultfriend finder, tous les deux donc, mais à nous deux on en a cinq, avec nos efforts réunis de disapointed mélenchonists qui la ramènent pas trop avec la réalité ratée, ahanant de concert autour du treuil d’ancre pour remonter 25 kgs de fonte sémantique coincés sous un rocher d'inconscient qui nous vaudra sans doute un bon lumbago dans les rues de Ciutadella, significations que nous empruntons à différentes marques de poudre à laver le cerveau d’internet, parce que s’il fallait chercher le sens des mots par nous mêmes, ça serait aussi hasardeux que d’enfermer des singes avec des machines à écrire en faisant confiance aux statisticiens qui ont prédit qu’en 500 000 ans ils avaient une chance non négligeable de réécrire tout Shakespeare, mais quand même, Ryan Gosling il est trop fort, parce qu’en plus on ne peut aimer Blade Runner 2049 € TTC que si on avait conchié le Blade Runner 1, ce qui était mon cas, et le regarder comme un préquel un peu foireux et chichiteux.
Et franchement mon ami je pense que sa définition il l’a piquée à un Macron pré-électoral, ce qui veut dire que il se moque encore de mon peu d’instruction et j’ai bien de la peine à ne pas en prendre ombrage, ou alors plus logiquement c’est parce que il abhorre me voir laisser trainer ma ligne à l’arrière du bateau dans l'espoir d'attraper des maquereaux car il les préfère vivants dans l'océan, mais il serait bien content peut-être maintenant si je remontais un Macron des grands fonds et que je le laisse l’étriper et le finir à coups de marteau et de faucille, mais c’est un peu tard, c’est devant l’urne qu’il faillait la jouer Marine, si le voilà comme je le suspecte tout pénétré du désagréable sentiment d’être gros-jean comme devant par derrière, il ne peut que s’en prendre à Poignard, y’a déjà assez d’embrouilles comme ça en loucedé au sein du GRRR, mais c’est vrai qu’en ce moment la réalité elle est moins ratée que d’habitude, c’est un peu déstabilisant mais c’est quand on va s’habituer qu’il faudra redescendre, je vois bien le coup venir, et j’attends son tapuscrit pour en faire un résumé succinct, mais c’est pas gagné, en attendant ça me reposera les yeux des poudres à laver d’Internet.

samedi 13 janvier 2018

Pif, l’envers du gadget (2017)

Mon père était tellement de gauche
qu'on habitait rue Jean Jaurès
Qu'il m'obligeait à lire Pif Gadget

https://www.arte.tv/fr/videos/051898-000-A/pif-l-envers-du-gadget/

je n'intègre pas la vidéo, elle se lance en autoplay, la bougresse.
disponible jusqu'au 20/01
cet article s'auto-détruira ensuite, pensez donc à éteindre votre ordinateur avant.

jeudi 11 janvier 2018

L'amour Est Un Os - La Souterraine (2017)

Message de service :
j'ai reçu ça ce matin il y plus de trois semaines, et je plussoie :

Bonjour là-haut,
Tout d'abord, parce qu'il faut veiller à s'alimenter autrement, nous vous conseillons la vision de ce film de Luc Moullet, "Imphy, capitale de la France", extrait de l'émission "L'oeil du cyclone" sur le Canal + de 1995. Passées les 2 premières minutes, ce document se révèle tout à fait utile - au point de nous donner l'envie de nous lancer dans une pétition pour que la Souterraine (Creuse) soit la nouvelle capitale de la France. Bref, voilà 26 minutes de bonne téloche.
$$$$$

Vous voilà toujours dans la possibilité de participer à notre campagne de donation directe, notre source de financement ultra-majoritaire à ce jour. Ceci est fondamental. Vous recevrez, à un moment, par tirage au sort, des choses issues de la Souterraine.
Toutes les informations sont ici : https://www.tipeee.com/la-souterraine
Vos commentaires, vos critiques et vos encouragements sont les bienvenus également : souterrainiste@gmail.com

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Une autre raison de nous supporter ces jours-ci, c'est la sortie de OUF. En décembre 2014, nous avons sorti en un coffret 4 CD la première anthologie souterraine compilant les 4 premiers volumes publiés. Elle est aujourd'hui épuisée.
Aujourd'hui sort "OUF, l'anthologie souterraine, 2015-2017", 22 chansons de variétés underground. Elle est disponible en CD et en double-vinyle et toujours en numérique à prix libre : http://souterraine.biz/album/ouf-lanthologie-souterraine-2015-2017
PS : si vous êtes usagers des plateformes de streaming traditionnelles, OUF est ici, et voici où nous sommes sur APPLE MUSICDEEZERSPOTIFY et YOUTUBE

Le comité d'écoute

- commentaire à chaud, H20, même, du Comité de Déréliction :
Parmi ces quatre albums, que je n'ai pas encore tous lécoutés, parce que vous n'êtes pas sans ignorer que j'ai les deux mains prises dans le 220V en ce moment, ma préférence instinctive, depuis que j'ai lâché l'ombre pour la proie, va sans nul doute à celui de reprises d'Arlt.
Mais je peux me tromper, c'est déjà arrivé et ça arrivera encore.

.... et la vidéo de Luc Moullet, Béni soit son Saint Nom, pour manger avec :

mardi 9 janvier 2018

Vincent Baguian - Les biches regardent avec dédain (1996)

Dans un souci légitime de transdisciplinarité qui soit aussi heuristiquement féconde qu'Edgar Morin taillant une bavette avec Jacques Attali, et aussi pour faire gonfler les stats de mon autre blog, j'ai déplacé l'article ici.
Veuillez nous excuser pour la gène occasionnée.
Je ne promets pas de ne pas recommencer.