jeudi 8 juillet 2021

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2012

Groove Immersion (2012)

La suite tant redoutée de la série Immersion (déjà 5 piscines parues, toutes pleines à ras-bord) : des pièces immersives et oppressantes qui évoluent insensiblement d’une langueur monotone et maladive vers un ennui mortel avec mélancolie aquatique post-opératoire. Chacune des plongées durant plus de 70 minutes, c’est largement au-delà du minimum syndical de la noyade. A la soupe protoplasmique habituelle Groove Immersion adjoint une boite à rythmes qui crache un pattern imperturbable aussi structurant qu’une crème de jour si vous avez 80 ans et +, et quelques criquettements d’insectes numériques du plus morne effet. 
D’après la notice, « Groove Immersion s'inspire des éléments rythmiques que Roach mêlait à "Immersion: 5" et les étend avec des battements en boucle infinie en tapant sur un morceau de code hypnotique qui va directement au cerveau. Roach place les battements sur des boucles familières, en spirale descendante de sons, de clics et de grognements de synthés analogiques, et l'appariement crée un espace de félicité sombre et méditative. Les battements persistent pendant les deux premières des quatre sections, l'équivalent de près d'une demi-heure pour libérer de l'espace mental, puis Roach les laisse tomber pour laisser l'auditeur suivre le courant de ses réflexions obscures pendant la majeure partie de la troisième piste. Les rythmes reprennent pour la section de clôture et ramènent l'auditeur au début dans un style parfaitement digne d'une boucle. "Groove Immersion" a de fortes connotations tribales, les mêmes formes ombragées et atmosphères du monde inférieur qui traversent des espaces comme "Fever Dream" et "Nightbloom". Ce qui le sépare, c'est la médecine puissante et persistante du beat. C'est un disque qui devient plus profond au fur et à mesure qu'il boucle. »
Ils ont oublié de préciser que quelques accords toltèques sont plaqués à la guitare sommaire dans l’arrière-salle, mais y’a vraiment pas de quoi, en signe de joie, se passer les paupières à la crème de chester avec une tringle à rideau de fer. (Pierre Dac)
Attention : ne fais pas écouter ce disque à un contemplatif. « Si un contemplatif se jette à l'eau, il n'essaiera pas de nager, il essaiera d'abord de comprendre l'eau. Et il se noiera. » (Henri Michaux). Et après, finie la garantie.


(1/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/groove-immersion

Soul Tones (2012)

Le retour du pur éther atonal, de la nappe stratosphérique de haute altitude, si fine qu’on voit le fond du cosmos à travers.
Certains y verront poindre une aurore sur un jardin de palmes. D’autres dénonceront l’imposture, démasqueront les boucles, les emprunts, les redites. On n’a pas déjà eu cette conversation à propos de A Deeper Silence, Afterlight, et quelques autres ? on aurait dû.


(1/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/soul-tones



Tales From the Ultra Tribe (2012)

Après la réussite spectaculaire de The Serpent's Lair, album d’ethno-transe endiablé, j'attendais plus de nos deux compères que ce tribal-ambient soporifique. On dirait qu'ils ont mis un polochon à leur place et qu'ils sont partis faire autre chose.
O combien sombres et glaciales sont les nappes de Steve ! O combien mornes les tambours de Byron.


(1/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/tales-from-the-ultra-tribe

Stormwarning (Live) (2012)

Dans la veine retour de la vengeance des séquenceurs des fils à pénible, un disque prétendument live et déjà affreusement ringard au moment de sa première sortie studio (1989) ce qui ne nous rajeunit pas.


(0/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/stormwarning-2








Low Volume Music (2012)
avec Dirk Serries

Devant l’absurdité d’un monde dans lequel il y a beaucoup trop de notes sur les disques, et beaucoup trop de disques de Steve Roach dans les bacs, Steve décide de frapper un grand coup en sortant un nouveau disque avec beaucoup moins de notes que s’il y en avait plus, et c’est ce qu’on appellera sa période minimaliste, que les exégètes pourront ensuite rapprocher de celle de Brian Eno et de Harold Budd : trois notes au piano jouées très mollo, une dose de réverb, une nappe de synthé à grands carreaux mais pas trop voyants par en dessous pour soutenir le bastringue, un copain de trente ans pour enlever les miettes après le pique-nique, et roule ma poule. Dirk Serries prétend être le vrai nom de Vidna Obmana, en fait on comprend à demi-mot que c’est le pseudonyme à l’envers du célèbre Dick Reverse, qui joue du cornet à piston en sourdine sur beaucoup de galettes d’ambient des année
s 2000 après avoir déchiré avec les Chats Sauvages dans les années 60. Curieusement, le résultat n’est pas si déplaisant que ça, au vu des précédentes collaborations des 2 cowboys spatiaux.

(3/5)


Back to Life (2012) (2 CD)

Plutôt confortable, dans la veine ambiente atmosphérique multi-couches à vocation sidérale, avec aurores boréales par un petit matin glacial. Une fois de plus perché dans les hautes couches de l’atmosphère. Spacieux et spatial.


(3/5)

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