Je montais alors des expéditions insensées à partir du métro Maisons-Alfort-les-Juillottes, distant d'à peine une heure de marche à condition d'avoir de bons porteurs, pour aller voir Zardoz, Soleil vert ou Little Big Man à l'Epée de Bois ou aux 3 Luxembourg, et me ravitailler au passage en vieux numéros de Métal Hurlant chez Boulinier, le bouquiniste broker du boulevard Saint-Michel. D'où l'importance des porteurs. Puis je ralliais Créteil en pirogue, retrouvant mes grands-parents, Télérama, l'avis de l'office catholique du film dans leurs critiques de cinéma, ce qui ne choquait ni René ni Lucienne, et pourtant c'était des bouffe-curés convaincus.
Si j'avais découvert Soldat Bleu à l'affiche du Pariscope, j'aurais hallucimaginé un film un peu osé dénonçant la promiscuité sexuelle chez les Schtroumpfs. Mais je ne l'ai découvert que très récemment, grâce à Internénette, et le spectacle est bien pire que ce que je pensais. Je n'ai jamais vu un film aussi trash sur le génocide amérindien. |
Le Mystère Andromède faisait partie de ces films invisibles ailleurs que dans le circuit alternatif des salles du Quartier latin, obscures à plus d'un titre, alors qu'aujourd'hui, si je donne 3 clics par ici je te sors une copie HD, et je te déniche des sous-titres par là, c'est normal après 10 000 heures de vol je sais un peu mieux où chercher, mais le vertige émerveillé de ma curiosité inassouvie, il est où ?
Je ne pouvais pas tout voir, bien que je m'en sois sans doute cru capable sur le moment, et les porteurs se lassèrent de la programmation erratique du Saint-André des Arts. Andromède conserva son Mystère Impercé jusqu'au Confinement 2020, dont on saura plus tard si ça valait un bon film de genre, en tout cas c'est au printemps de cette année que je fus pris d'une boulimie de films pandémiques, histoire de me changer les idées.
Excusez-moi par avance pour la blague conclusive avec le chat, déjà postée dans mon article sur The Last Picture Show.
Je ne me lassais pas de faire des niches à ce brave Pandémiaou pendant la période de réclusion préventive dont datent les deux articles, écrits sans rigueur en ricanant un peu nerveusement au milieu du Bug sociétal, sur un forum hyper-secret où j'avais mes aises et où je ne veux plus aller croupir dans mes replis communautaristes baignant dans cet entre-soi d'une familiarité suffocante, puisqu'ils acceptent des gens comme moi dans leur club underground.
Je préfère de beaucoup m'auto-confiner dans ma caverne de bloggueur, où je ne dépends pas des humeurs de mes coreligionnaires pour oser dire ce que je pense, ou simuler quand je n'en pense rien, ce qui est très souvent le cas. Et ça me prend de moins en moins souvent. J'arrive à un âge où le démon de la culture, mais aussi celui de la contre-culture, me délèchent, pour s'en aller envoûter des candidats plus enthousiastes.
Voici un film assez atypique et pour tout dire inattendu, dans le paysage du cinéma de la SF américaine et spéculative des années 70. Andromède, ça faisait donc des années que j’atermoyais autour du pot, je le regarde, je le regarde pas, et puis finalement c'est mon chat Pandémiaou qui m'a mis la puce à l'oreille en me mordant jusqu'au sang : j'ai compris qu'il fallait aller le faire vacciner, et qu'ensuite on allait mater ça tous les deux, confinés comme des cons sur le canapé du salon, un peu à la Greg Feely dans The Filth, car après que la femme et le cheval, ces ex-meilleurs amis de l'homme par ordre décroissant, aient été décimés par le Covid, le chat arrive en bonne place dans la gamme des espèces domestiques consolantes, en plus Pandémiaou se moque bien de ma HD-light, du moment qu’il y a des couleurs qui bougent et du son qui vibre dans ses moustaches, car je l’ai trouvé dans une poubelle de l’hôpital de jour et il est sourd comme un pot.
Donc on a regardé le Mystère Andromède et on a été bien attrapés, c’est un film assez lent et aride, peu spectaculaire, de plus assez vieillot et empesé dans sa forme, distillant pour tout dire un ennui plus mortel que le virus extra-terrestre imaginé par Michael Crichton dans le roman dont il est tiré. En littérature de SF ce courant scientiste s'appelle hard science, au cinéma on se contente de dire que c'est chiant. La plus grande partie du métrage se passe en laboratoire, au plus près des chercheurs, au milieu de ces décors pas possibles de ce Douglas Trumbull dont on nous a bassinés pendant toutes les seventies, qui assurent un cachet de chloroquine vintage au film, et ces scientifiques qui s’échinent à trouver une explication à ce mystère viral en pleine ébullition sous leurs microscopes, ah là là je voudrais vous y voir, avec leurs petits problèmes humains qui interfèrent avec l'avancée de la Science, et cette cause de l'Avenir de l'Homme bien plus grande qu’eux, qui les pousse à se dépasser et à faire plein d’heures sup pas payées pour restreindre l'Empire de l'Ignorance.
Je ne pouvais pas tout voir, bien que je m'en sois sans doute cru capable sur le moment, et les porteurs se lassèrent de la programmation erratique du Saint-André des Arts. Andromède conserva son Mystère Impercé jusqu'au Confinement 2020, dont on saura plus tard si ça valait un bon film de genre, en tout cas c'est au printemps de cette année que je fus pris d'une boulimie de films pandémiques, histoire de me changer les idées.
Excusez-moi par avance pour la blague conclusive avec le chat, déjà postée dans mon article sur The Last Picture Show.
Je ne me lassais pas de faire des niches à ce brave Pandémiaou pendant la période de réclusion préventive dont datent les deux articles, écrits sans rigueur en ricanant un peu nerveusement au milieu du Bug sociétal, sur un forum hyper-secret où j'avais mes aises et où je ne veux plus aller croupir dans mes replis communautaristes baignant dans cet entre-soi d'une familiarité suffocante, puisqu'ils acceptent des gens comme moi dans leur club underground.
Je préfère de beaucoup m'auto-confiner dans ma caverne de bloggueur, où je ne dépends pas des humeurs de mes coreligionnaires pour oser dire ce que je pense, ou simuler quand je n'en pense rien, ce qui est très souvent le cas. Et ça me prend de moins en moins souvent. J'arrive à un âge où le démon de la culture, mais aussi celui de la contre-culture, me délèchent, pour s'en aller envoûter des candidats plus enthousiastes.
Voici un film assez atypique et pour tout dire inattendu, dans le paysage du cinéma de la SF américaine et spéculative des années 70. Andromède, ça faisait donc des années que j’atermoyais autour du pot, je le regarde, je le regarde pas, et puis finalement c'est mon chat Pandémiaou qui m'a mis la puce à l'oreille en me mordant jusqu'au sang : j'ai compris qu'il fallait aller le faire vacciner, et qu'ensuite on allait mater ça tous les deux, confinés comme des cons sur le canapé du salon, un peu à la Greg Feely dans The Filth, car après que la femme et le cheval, ces ex-meilleurs amis de l'homme par ordre décroissant, aient été décimés par le Covid, le chat arrive en bonne place dans la gamme des espèces domestiques consolantes, en plus Pandémiaou se moque bien de ma HD-light, du moment qu’il y a des couleurs qui bougent et du son qui vibre dans ses moustaches, car je l’ai trouvé dans une poubelle de l’hôpital de jour et il est sourd comme un pot.
Donc on a regardé le Mystère Andromède et on a été bien attrapés, c’est un film assez lent et aride, peu spectaculaire, de plus assez vieillot et empesé dans sa forme, distillant pour tout dire un ennui plus mortel que le virus extra-terrestre imaginé par Michael Crichton dans le roman dont il est tiré. En littérature de SF ce courant scientiste s'appelle hard science, au cinéma on se contente de dire que c'est chiant. La plus grande partie du métrage se passe en laboratoire, au plus près des chercheurs, au milieu de ces décors pas possibles de ce Douglas Trumbull dont on nous a bassinés pendant toutes les seventies, qui assurent un cachet de chloroquine vintage au film, et ces scientifiques qui s’échinent à trouver une explication à ce mystère viral en pleine ébullition sous leurs microscopes, ah là là je voudrais vous y voir, avec leurs petits problèmes humains qui interfèrent avec l'avancée de la Science, et cette cause de l'Avenir de l'Homme bien plus grande qu’eux, qui les pousse à se dépasser et à faire plein d’heures sup pas payées pour restreindre l'Empire de l'Ignorance.
- Je vous dis que ce bébé est verdâtre. - C'est vous qui êtes verdâtre, Gary. |
So long, Pandémiaou. Burp. Si vous entendez parler d'un chaton à adopter, faites-moi signe. |
https://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com/2012/09/le-mystere-andromede-andromeda-strain.html
Mais alors, 50 ans plus tard, le film vaut-il d'être vu ?
Faut-il tenter de percer Le Mystère Andromède ?
La Science-fiction peut-elle nous sauver des futurs inhabitables ?
Et la science ?
Et la fiction ?
Et la culture ?
Vastes questions.
Le Fahrenheit 451 de Bradbury nous a-t-il épargné Donald Trump, par exemple ?
aah celle-là, déjà, c'est un peu plus fastoche, on peut répondre.
Un chat cuit est plus proche du lapin que de la tranche de bifteck modèle US. C’est un affreux montage - et pas vu Andromède.
RépondreSupprimerAu niveau du Goût c'est quand même plus proche de l'enfant que du lapin mais tout est affaire d’assaisonnement.
SupprimerJe choisis de ne montrer de la souffrance animale que quand elle est issue d'une grossière manipulation de ma photothèque perso que l'habile lecteur peut aisément décoder. Et c'est grâce à ce déballage de vertus que la veuve de Pandémiaou a choisi de m'adopter.
RépondreSupprimerPour Andromède, je crois qu'il vaut mieux lire le livre, qui vieillit moins vite.
Dans les pays chauds et humides les livres peuvent aussi vieillir terriblement.
Supprimer...au contraire des enfants
SupprimerDans les pays froids et humides, les enfants qui disposent d'une connexion internet peuvent aussi vieillir terriblement vite.
RépondreSupprimerMême pas vrai. De toute ma vie, je n'ai jamais vu un enfant vieux et dieu sait qu'elle a été longue.
SupprimerEt pis l'important c'est de faire de chaque jour un jour heureux... c'est même marqué sur mon t-shirt:
https://lh3.googleusercontent.com/proxy/9zok1VUTr-149AzXA_80f_ID6Swf4gLnY0BQwoUKyh6FFZXGDg9MR8fZv5OVvbYbllWsWZIv-ideZkWo8_0_LQxrXItfVl_bXHGh6_aBUYzqGshq7IEVNl9kEX1TrcH66sE
Pour info, je n'ai pas l'autorisation d'accéder à ton contenu google, mais comme c'est sans doute une blague discount, ça ne m'inquiète pas trop.
SupprimerUn excellent film que j'ai vu en 1977 à Metz où il y a eu pendant quelques années un festival de science fiction. Apocalypse 2024 était aussi au programme,un très bon film post apocalyptique mais avec un chien qui parle et une fin assez cocasse. D'autres souvenirs: Silent Running, Danger planète inconnue, Solaris, Capricorn One, Electric Dreams, Zardoz ou plus zarbi la Montagne Sacrée de Jodorowski.Celui que j'aimerais revoir est "En 2000 il conviendra de bien faire l'amour" un film italien sur la disparition de l'énergie vraiment marrant.
RépondreSupprimerMakhno
Le pitch me laisse rêveur
RépondreSupprimerhttps://fr.wikipedia.org/wiki/En_2000,_il_conviendra_de_bien_faire_l'amour
mais je ne le trouve pas.
Merci d'avoir regarni ma tirelire à curiosité inassouvie.
Je n'étais pas à Metz en 77 pour voir Dick. J'ai une excuse : j'avais 14 ans et demi. Et tous les gens qui l'ont vu ne sont jamais vraiment redescendus, comme dans Le Dieu venu du Centaure.
J'ai trouvé la version originale de "En 2000 il conviendra de bien faire l'amour"
RépondreSupprimersur cette page :
http://www.cioffimichele.org/asp/film.asp
laisse-la affichée en italien, et cherche le film suivant :
Conviene Fare Bene L'amore - 1975
par contre, j'ai fait bernique pour les sous-titres.
Pour la variété Andromède , je n'ai plus qu'un vague souvenir du film
RépondreSupprimerLe livre de Crichton lui ressemblait plus à une oeuvre de jeunesse , très différent de ce qu'il a fait par la suite
Soldat bleu pour moi un très bon film en contraste avec beaucoup de westerns de l'époque
A noter au générique , la superbe chanson de Buffy St Marie
(non John , pas Buffy contre les vampires .. je te lis déjà)
"Buffy contre les vampires" c'est pas ma génération, je suis trop âgé. Une fois mon fils nous a chopés devant "True Blood", et il a dit "ah, je vois que vous regardez du porno pour vieux ?"
SupprimerConcernant Andromède, je ne pensais pas convoquer autant d'interlocuteurs avec un film aussi ancien, bien que le sujet soit d'actualité. Et je vais cesser d'évoquer l'actu, sauf à comparer le Covid au Gégène des Shadoks, ce qui me vaudra un abondant courrier des téléspectateurs de l'ORTF.
Merci pour la recherche du film "en 2000..." je connais la version italienne. Pourtant elle doit bien exister en français quelque part puisque je l'ai vue au cinéma en français. Ca resortira bien un jour. Pour philip K Dick je l'ai loupé malheureusement. Mais il y a eu du beau monde à Metz.Il y avait aussi à l'époque une librairie qui s'appelait "les années lumières", le temple de la science fiction malheureusement tuée par l'arrivée de la FNAC.
RépondreSupprimerCi dessous j'ai retrouvé une interview de Philip K Dick à Metz en 1977
https://www.eklecty-city.fr/cinema/interview-de-philip-k-dick-a-metz-en-1977/
makhno
Merci pour Dick ! Son allocution de Metz est rentré dans l'histoire, comme toutes les bulles papales.
RépondreSupprimerMerci aussi d'avoir attiré mon attention sur la SF italienne des années 60/70, ce sont les seuls à ma connaissance qui au lieu de faire des dystopies produisaient des rigolotopies.
Je pense à Campanile, mais aussi à Petri, Risi... et je trouve une liste très hétéroclite
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Film_de_science-fiction_italien
Un rapport très lointain mais France 2 a déprogrammé Calmos qui est un film très drôle mais qui parle de manière indirecte de pandémie. J’étais dégoûté, je l’avais découvert dans un avion et voulais en faire profiter ma chérie.
RépondreSupprimerJe ne l'ai toujours pas vu, mais je comprends France 2 car d'après ce que j'ai compris du film, il n'est pas vraiment dans l'esprit #MeToo. Je peux te mettre une copie sur Google drive, mais la téléchargeras-tu ? braverais-tu le Mal absolu pour complaire à ta chérie ?
RépondreSupprimerJ’attendrais que ça repasse. C’est scénarisé par Blanche Gardin alors fuck MeToo.
SupprimerBlanche Gardin est à la fois l'antidote au féminisme revanchard et le moyen de s'en passer, surtout dans "Je parle toute seule", son spectacle de 2017 que j'ai dû visionner deux fois parce que la première, j'ai cru que tout était vrai. Faudrait que je regarde Calmos, aussi. Et flûte ! à force de me faire croire que le passé c'était mieux avant, il me rattrape.
RépondreSupprimerCalmos encore un film génial découvert lors de ces festivals de sf à Metz.
RépondreSupprimerAvec un grand Jean Pierre Marielle. Makhno