Ce qui me pousse à t’écrire, c’est que à 70 ans passés, Robin Trower vient de sortir un nouveau disque, rudement épatant.
Tu m’avais fait découvrir ce gentleman hendrixien en 83, dans ton gourbi montpelliérain de la rue des écoles Laïques, on faisait l’amour là-dessus et ton caniche trop excité par nos ébats se faisait les coussins.
C'était le bon temps.
Après t'avoir retrouvée en 2010 divorcée d'un californien qui t'avait fait trois beaux enfants, on avait échangé quelques fragments de souvenirs, disséminés façon puzzle.
Tu allais épouser un homme de 60 ans qui t’aimait.
Ma dernière lettre m'est renvoyée par Monsieur Mail Delivery System, tu as encore disparu des écrans.
Souvenez-vous, c'est théière.
Jean-Michel Jarre était quasiment le seul auteur connu de science-fiction sonore d'expression française.
30 ans après, que reste-t'il de nos z'amours ?
Les claquements de langue de Laurie Anderson, quelques guitares inspirées d'Adrian Belew, et des nappes de synthé pompières qu'on dirait échappées de la B.O. du Blade Runner de Vangelis.
Le reste ?
Un bouillon kub et de la sciure.
extrait des paroles : Voila sa raison qui rampe Dans les pensées anormales Alors que la pluie détrempe Son imperméable
Il lui faut les souliers plats Et la jupe bleue marine La barette, les gros bas Toujours le même film
Comme on dit sur le trottoir Comme on dit dans le jargon On va sacrifier ce soir Une fille au dragon
Des que les ombres s'allongent Je l'attrape par la queue Je le retiens dans mes songes Je le retiens dans mes songes mais il est visqueux...
Cher journal,
ce soir, j'ai assisté à une conférence-débat "Connaissance de l'immonde" au cinéma du quartier : Thomas Fersen nous a dressé un portrait saisissant et imagé d'un pervers pépère auquel je ne puis m'empêcher de prêter les traits du peintre albigeois Henri de Toulouse Lautrec, du fait qu'il est fait allusion dans la chanson à ses petits cigares, ses lunettes d'écaille, sa démence.
Qu'Allah me pardonne.
Comme il pardonne à Thomas d'avoir un peu perdu l'inspiration ces dernières années, mais l'époque est rude aux artistes de cabaret nés trop tard dans un monde trop vieux.
2/ La planche incriminée (en exclusivité mondiale, et qui nous change un peu du regard compassé sur la Der des Ders)
J'aimerais bien retrouver le petit dessin de Goossens sur l'exposition d'art nazi, qui met en scène un présentateur télé "à la Goossens" faisant un reportage décalé sur une série de profanation de tombes dans un cimetière juif.
Il a bien 20 ans, ce dessin, ce qui fait qu'il est quasiment dessin d'actualité.
Sans parler de cette juive qui s'engage dans les peschmelbas.