jeudi 19 juin 2014

Le doigt dans l'oeil du cyclone

Un collègue combinard insiste pour me convertir à sa fréquentation assidue d'un nouvel aggrégateur de news consacrées à la pop culture, c'est konbini.
On y trouve, parmi un déluge perpétuel de vanités chronophages (une vanité est une catégorie particulière de nature morte dont la composition allégorique suggère que l'existence terrestre est vide, vaine, la vie humaine précaire et de peu d'importance, elles ont donc droit à un tarif préférentiel quand à l’occupation de strapontins d’honneur sur ce blog) le dernier clip d'OK Go, le groupe de californiens qui nous avait offert le sidérant "This too shall pass" il y a quatre ans déjà (c'est fou comme le temps nous fuit quand on le consacre à la contemplation du nepenthès mediatique).
Leur récente création m'évoque irrésistiblement un ancien opuscule de l'Oeil du Cyclone consacré aux illusions optiques, que vous trouverez ci-dessous.


L'Oeil du Cyclone fut une émission hebdomadaire de création et d'expérimentation audiovisuelle qui sévit au début des années 90 sur Canal Plus, qui n'avait rien à envier aux productions antédiluviennes et néanmoins iconoclastes des électrons libres du Service de Recherche de l'ORTF qui déliraient sous Pompidou, et dont tous les infortunés spectateurs souffrent de confusion mémorielle et autres lésions cérébrales permanentes, à tel point qu'on ne sait plus si je parle des Shadoks, de Pompidou ou de l'Oeil du Cyclone, plus de 15 ans après l'arrêt des programmes.
J'en signalai la résurgence sur cet humble bulletin d'information paroissiale il y a plus d'un an.
Je  découvre aujourd'hui avec un ravissement teinté d'effroi que plus de 90 fascicules ronéotés ont été fraîchement rajoutés au mausolée consacré à l'émission.
Nous v'là beaux.

mardi 17 juin 2014

Why should what I read be good ?

Mes petits lapins,
j'ai lu ces derniers mois plein de comics en v.o., bien que ça n'ait jamais été ma culture, moi qui fus élevé à la mamelle franco-belge, parce que la production y est foisonnante et aussi diverse que dans les séries télé, mais faut bien dire que sur un Ipad c'est quand même petit, et des fois en anglais il me faut m'y reprendre à plusieurs fois, bien que mon champ sémantique aille en s'élargissant grâce à l'utilisation simultanée de Google Traduction, béni-soit-il.


 1963 #1-6

une série écrite par Alan Moore en 1993 (ou en 1936, va savoir avec ce larron) : s'inspirant des premiers fascicules des héros Marvel rédigées par Stan Lee au début des années 1960, Moore écrivit les épisodes de la collection 1963 selon les caractéristiques de cette période : sexisme, anti-communisme outrancier... On trouve aussi dans ce comic une satire des éditoriaux auto-hagiographiques et pompeux qu'écrivait alors Stan Lee pour Marvel.
Le champ lexical de Moore est pour une fois assez étroit pour que je puisse à peu près tout capter sans sous-titres. 
Et je suis allé relire Les Fantastic Four écrits entre 1960 et 1964 par Lee et Kirby, c'est effectivement affligeant de naïveté, mais j'étais un peu naïf aussi de croire y trouver autre chose.
1963, donc, c’est cocasse, mais surtout si vous avez lu Stan Lee au début des années 60.
Et apparemment le plus hilarant de la Baltique, ce sont les fausses publicités et les rédactionnels qui ne sont pas repris dans les scans trouvés sur le web, dont j’ai pourtant assidûment cherché une version complète.
En matière de bande dessinée américaine, je suis définitivement plus roman graphique que super-héros, sauf quand ils sont à moitié maudits ou losers congénitaux comme John Constantine, psychédéliques comme chez Grant Morrison ou qu'ils sortent d'une tragédie antique comme les Watchmen d'Alan Moore.


Dial H #1-16
 attiré par le nom de l'auteur, dont j'ai beaucoup apprécié la trilogie de romans de dark fantasy qui se passe dans le monde de la Nouvelle-Crobuzon (Perdido Street Station, les Scarifiés, le Concile de Fer), je crois que je me retrouve encore sur une série qui porte un regard ironique sur l'âge d'or des comics, que je choisis d'appeler l'âge bête depuis que je suis allé lire des Fantastic Four de 1964.
Dial H, c'est un foutoir plaisant et inattendu, mais plein de références m'échappent pour y trouver mon content. Il y a les obsessions steampunk de Miéville, une pluie de super-héros ringards...
En m'accrochant, je découvre un univers assez farfelu, très anglais, avec un méchant très réussi. Au bout de 8 fascicules et d'un changement radical de dessinateur, ça devient carrément du Grant Morrison, délirant et lysergique, bien que ça finisse dans un déluge pyrotechnique assez confus. La calvitie volontaire qui lie ces deux auteurs a-t-elle joué pour rendre leurs cafouillages si proches ? En tout cas, ça expérimente, c'est indéniable.




Blast #1-4 
de Manu Larcenet :
pourquoi bouder les romans graphiques ? c'est quand même les français qui ont lancé l'impulsion mondiale, il y a quarante ans, avec le magazine (A suivre). Vive nous. Pour l'instant, j'avais évité de cotoyer le monstre de Larcenet en quatre tomes, 800 pages d'un long métrage français glauquissime sur l'errance d'une poignée de déshérités de l'âme et du reste. Juste épouvantable, heureusement que c'est de la BD, en film ça serait insupportable. J'espère que monsieur Larcenet s'est éclaté dans ce défi graphique et narratif, mais je ne le rejoins pas. "Pourvu que les bouddhistes se trompent" : est-ce le titre du dernier opus qui m'a mis en rogne ? Je ne crois pas. Au cinéma, il arrive que je sois fasciné par les récits d'un gâchis humain, curieusement pour moi en BD ça ne passe pas. Ce n'est pas que ce soit complaisant, mais je n'éprouve qu'une peine peu compassionnelle pour cette galerie de mecs abimés et ce récit de leurs déchéances.





Federal Bureau of physics #1-10 :
Simon Oliver / Robby Rodriguez
 Aaah, enfin une bonne série Vertigo, y'en a pas beaucoup en ce moment, ils ont changé de ligne éditoriale l'an dernier et ça se ressent beaucoup dans leur production, ici on est sur un postulat de départ original : les lois de la physique se barrent en sucette. Défauts de gravité, fuites temporelles... une bande de pompiers tente de rafistoler tant bien que mal les avaries subies par la trame de l'univers. Savoureux, et servi par un graphisme fluide et innovant.

















Nowhere Men #1-6
Eric Stephenson / Nate Bellegarde
Très ambitieux et assez abouti : Une bande de super-scientifiques qui deviennent aussi célèbres que les Beatles, le succès et les intérêts divergents qui pourrissent leur entente cordiale et favorisent l'avènement d'une transnationale sans états d'âme, un virus qui transforme l'équipage d'une station orbitale en mutants dont les super-pouvoirs tiennent plus du calvaire évolutionnaire que d'autre chose, beaucoup de recul dans la vision prospective, un peu de conspirationnisme éclairé... Alan Moore n'est pas loin.
Eric Stephenson est depuis longtemps directeur éditorial chez Image, il a eu ce mot admirable en cloturant son blog : "Time to do something else" et il livre un récit polyphonique très maitrisé, qui ferait un très bon film de SF renvoyant toutes les XMeneries aux oubliettes. Le dessin de Nate Bellegarde est froid, sec, précis et élégant, avec quelque chose de Geoff Darrow et de Jacen Burrows.
J'ai eu du mal à le lire, j'ai plaisir à le relire. Ca sortira en français chez Delcourt en 2015.
Il semble que depuis l'an dernier, Image Comics ait raflé à Vertigo la palme de l'innovation.





Vortex #1-9
de Stan et Vince : très bon souvenir de cette série qui s'amusait avec les codes des serials et les voyages dans le temps.
Un peu de mal à me replonger dans cet univers rétrofuturiste à la Flash Gordon, pardon Guy l'Eclair ? le rétrofuturisme, c'était mieux avant.
Je vais quand même l'emporter en vacances, on ne sait jamais.

















Fatale #1-22
Brubaker / Phillips
mêle avec un bonheur intermittent ambiances de film noir et Lovecrafteries. Ca traine un peu en longueur.
Apparemment c'est la première série du tandem qui cartonne vraiment, c'est dommage, ce qu'ils produisaient avant était de grande qualité, dans le genre noir de chez noir. 
















Saga #1-19 
Brian K. Vaughan / Fiona Staples
 je devrais le lire en français pour en apprécier tout le sel, en anglais y'a vraiment des bizarreries idiomatiques que je ne capte pas. Disons qu'ils s'amusent bien à transférer Romeo et Juliette dans un Star Wars trafiqué. Il y a du drame et de l'humour intimement mêlés, et ça se vend beaucoup mieux que Ex Machina, qui reste pour moi le chef d'oeuvre de Vaughan. Gna gna gna.

















The Bounce #1-12
 de Joe Casey et David Messina
depuis que j'ai découvert Butcher Baker, parodie hallucinée de l'univers des super-combattants du crime, je bondis sur tous les Joe Casey que je trouve. Il produit des tas de séries, mais pour l'instant ça me rentre par un oeil et ça ressort par l'autre, et celui-ci aussi, malgré mes efforts pour m'accrocher.
Joe Casey secoue toujours vigoureusement le media comics en lui inoculant des virus étrangers, il tente des hybridations, on sent qu'il est vraiment amoureux du genre, ici il y a des matrixeries, des transgenres, de la dope, mais je ne sais pas, je ne dois plus être le coeur de cible.













Sex Criminals #1-5
Matt Fraction / Zdarsky
Au-delà de la bonne idée de départ, ça se traine un peu ensuite, comme souvent chez Matt Fraction.
Mais ça reste quand même assez marrant.




















The Wake #1-8
Snyder / Murphy
Je ne suis pas fan de Snyder (je ne suis ni très Batman, ni American Vampire) mais de Murphy, oui, mais je trouve qu'il a déjà trouvé son apogée dans d'autres titres, et qu'il est en baisse. Ca se laisse lire agréablement, quand même.




















Black Science #1-6 
Rick Remender / Dean White
 je me suis ennuyé sur Fear Agent, mais là y'a au moins un graphiste chatoyant, et ce space opera tragique qui recycle tous les poncifs de la SF est un régal pour l'oeil, bien qu'un peu confus pour l'esprit (le mien en tout cas)



















Et tous les mois je m'instruis en me 10-13 ans en lisant "What I bought should be good" par l'intarissable Greg Burgas, parangon du Geek bédéphile.

lundi 16 juin 2014

Nils Petter Molvaer - Switch (2014)



Un nouvel album de Nils Petter Molvaer est sorti depuis six mois, et personne ne m'avait rien dit.
Je sais, je devrais sortir mes poubelles plus souvent.

Sinon, y'a Chet Faker, c'est pas mal aussi
http://www.fipradio.fr/album-built-on-glass

dimanche 15 juin 2014

24 heures sans rillettes



En hommage à mes camarades techniciens et journalistes actuellement incarcérés dans la zone d'hystérie connective des 24 h du Mans tandis que je reste de garde à la station régionale d'une télévision du service public, j'ai trouvé la compilation qui va bien : celle de l'Excelsior, une salle de spectacles sise à 4 km du mans, distance insuffisante pour ne plus percevoir les cris de la foule déchainée, mais c'est toujours ça de pris.
C'est dingue qu'il y ait une telle richesse sur la scène française, pourvu que ça doure.
Jamais l'art n'a paru aussi inutile, jamais il n'a été aussi indispensable.

samedi 14 juin 2014

Barbara Carlotti - Cosmic Fantaisie - EP - (2014)

J'ai entendu la chanson "Du mouvement" distrait et d'une oreille, et puis le vers "baiser par terre jusqu'à demain" m'a travaillé au corps comme une promesse non tenue.
Après, j'ai galéré pour retrouver sur quelle radio je l'avais entendu, et à partir de là comment je pouvais trouver ce que c'était, mais avec les moyens modernes de recherche mis à la disposition des amateurs, la programmation quotidienne de chaque station de radio ouverte à tous les vents, ça ne devient même plus un sport de combat, y'a même plus l'excitation de la traque.
Barbara Carlotti anime une émission le soir sur France Inter, qui a l'air assez sympa et psychédélique, semble mener sa carrière de chanteuse avec une nonchalance sereine, ça ne casse pas trois pattes à un connard, tout est bien qui finit bien.
 
http://uptobox.com/tte6y9344pun

vendredi 13 juin 2014

La souterraine

On me signale l'existence d'une nébuleuse d'artistes d'avant garde, souterrains et francophones, dont la puissance de feu n'aurait rien à envier à celle de l'Etat Islamique en Irak et au Levant, tout en faisant moins de victimes civiles et militaires.

Ils sont audibles sur une série de compilations en libre téléchargement sur www.souterraine.biz
(bon là elles sont à 1 euro mais le 20 de chaque on repasse en gratuit, c'est bandcamp qui nous les met en payant après qu'on ait dépassé notre quotas de free download, ajoute-t-on derechef)
il y a des mini-albums best of de groupes inconnus sans labels et sans rien, et puis il y a les souterraines, compilations collectives avec 10 artistes différents par volume:

et puis on me dit aussi qu'il faut écouter Aquaserge, vraiment (voilà leur mostla tape : http://souterraine.biz/album/mostla-mix-serge-tape) et leur dernier album qui vient de sortir en vinyle.

C'est vrai qu'à la première écoute, c'est frais, noisy, 70's, psychédélique en diable, et furieusement arty. 
L'Histoire jugera, comme dirait Arrête-ton-Bachar.

mercredi 11 juin 2014

Pourquoi De Gaulle refusa-t-il toujours de commémorer le débarquement du 6 juin ?

J'en apprends de belles.
En plus, mon seul échappattoire aux commémorations du 6 juin a consisté à me plonger dans un énorme roman soi-disant de science-fiction, qui conte en fait les pérégrinations de voyageurs temporels hagards et égarés, voire carrément coincés pendant le Blitz à Londres, roman relativement ennuyeux pour les amateurs de SF, bien que sans doute passionnant pour les amateurs d'Histoire, qui en général méprisent plus ou moins cordialement la SF.
Heureusement, par association d'idées je me rappelle que Neal Stephenson, dont les romans ne sont plus traduits depuis 2001, à tel point que je me demande s'il écrit encore de la SF, devait voir publiée une de ses arlésiennes, et ô joie, apparemment, oui, et le tome 1 fait 1136 pages.
Sans nul doute la lecture de l'été.

[Edit] : lassé des aléas du réseau goutte à goutte, j'ai acheté hier soir 60 m de tuyau poreux pour arroser mon potager d'un simple click, et je n'ai pu résister à la curiosité d'aller voir si l'ouvrage récemment promu au rang d'obscur objet du désir (malgré des avis défavorables découverts postérieurement) était disponible au Leclerc Culturel qui jouxte le Monsieur Bricolage de la zone commerciale de Basse-Goulaine, qui ressemble à s'y méprendre à celle de Billings, Montana, en plus humble.

Il y était, mais ce n'est que le tome 1, qui fait dont la moitié des pages annoncées. En plus la manutentionnaire du Leclerc s'était trompée, elle l'avait étiqueté "les mémoires de Chirac", et j'y gagnais 9 euros.
Hélas, le code barre erroné fut dépisté par la caissière.
Le tome 2 sortira en août.
Mauvais feeling que ça sorte chez Sonatine et sous l'étiquette cyber-thriller, mais bon, qui ne risque rien reste devant son ordi.

mardi 3 juin 2014

[Repost] Imago - Folle avoine (1976)



22 févr. 2009
le retour de la vengeance des 33 tours hantés: 
toujours aussi mal enregistré à partir d'un vinyle usé... 
mais c'est dans l'ordre des choses, on les a tant aimés ceux-là...

[Edit] (de Nantes) du 3 Juin 2014

Après la réédition de leur second album,
j'exhume son bienheureux prédécesseur.
J'ai réécouté ce premier album d'Imago, 
sorti en 1976
toute la semaine dernière,
en repeignant les portes,
ô combien nombreuses, 
de ma si vaste demeure
qu'il y reste des pièces
dans lesquelles je ne suis pas encore entré.
En 1976, j'avais cette tête là.

Une tête à écouter du Imago, quoi.
J'ai un peu bougé depuis
alors que le premier album d'Imago, que dalle.
D'où la fureur des appelés
(et la jubilation des élus)
à graver leurs prénoms 
dans les sables bitumineux du temps !
On dira c'qu'on voudra, 
on aura beau s'la tirlipoter dans tous les sens,
l'année 1976 ne changera pas tellement au cours des prochains millénaires.
Je reste assez confiant dans le passé.

[Lien réactualisé 2014]

Je ne sais plus comment j'ai fait, je crois que je les ai trouvés sur t411
et qu'ils sont de meilleure qualité que les précédentes versions.

samedi 31 mai 2014

[ Repost ] Les Quatre Barbus - la pince à linge (1955)


Petite chanson post-électorale du 25 mai 2014 : 
La Tyrolienne Haineuse 
de Pierre Dac
(interprétée par les Quatre Barbus)


Lorsque sans parti pris
On établit le bilan d'l'humanité
D'aujourd'hui
Y d'vient limpid' comme
Un clair de lune et lumineux comme
Un clerc de notaire

Qu'c'est pas d'sitôt
Qu'les hommes s'ront frères
Et qu'malheureusement au contraire
Nous vivons à présent
Sous le signe affligeant
De la haine et d'ses affluents

C'est triste et déprimant !

Y a de la haine partout
Y a d'la haine tout autour de nous
Surtout partout où
Tout s'passe par en d'ssous
De mémoire de grincheux
Jamais dans les yeux
On n'vit tant d'regards haineux

Ah y en a t-i', y en a-t-i'
De cette haine qui
Soule les esprits
Renie la fraternité
Et répudie l'altruisme aussi

Hélas ! hélas ! l'altruisme est foutu
Y a pas plus d'altruiste
Que de beurre au r'bus
Y a plus que d'la haine
Si bien que dans l'pays
Bientôt tout le monde sera haï

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Mais là où ça se complique
Où ça vire au tragique
C'est qu'la haine devient pour chacun
Une espèce de besoin
Que d'authentiques sagouins
Entretiennent de près comme de loin

Y a d'la haine de toutes les nuances
D'la haine standard ou d'circonstances
Y a d'la haine de bon ton
Pour les haineux d'salon
Et de la grosse haine de confection

Mais de toutes les façons :

Y a trop de haine oui
Y a trop de haine
Et y a trop d'haineux
Ca tourne au scabreux
Et au scandaleux
Car certains haineux en arrivent même
Entre eux
A s'traiter de tête d'haineux

C'est un cercle vicieux
Car quand un haineux
Hait un autre haineux
Celui qui hait est aussi
Par l'autre haï
De même que celui
Qui est haï haïssant
Celui dont il est haï
Chaque haï donc est
Un haï qui hait

Ce qui fait qu'en fin d'compte
On peut voir comm' ça
L'haï ici est l'haï là
L'haï ici hait l'Haï là !

L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ho
L'haï l'haï l'haï ti
L'haï l'haï l'haï ti

Et voilà c'est comme ça
Qy'on hait à tour de bras
N'importe qui, n'importe quoi
Tout le monde et son père
Ou la crème de chester
Et qu'on se trompe de colère !

Y n'reste plus qu'une seule chose à faire
C'est d'rassembler par toute la terre
Tous les hommes généreux
Qui d'un coeur valeureux
Haïssent la haine et les haineux

C'est ce qu'il y a de mieux !

Hardi donc allons-y
Roulez tambours
Et sonnez trompettes et hélicons
Sus à ceux qui suent
La haine par tous les pores
Et qui s'font un sport
D'haïr de plus en plus fort.

A bas la haine et les haineux
Ainsi qu'ceux
Qui hurlent avec eux
Assez de haine assez d'gens
Qui passent leur temps
A haïr bêtement

Haine par ci
Haine par là

Ah, y en a-t-y d'la haine

Ici bas.



(photo © Gimli, fils de Gloïn)


Visionnaire en diable !
Longtemps avant qu'ayatollahs et moujahhidines remettent la bande de pileux à la mode, Les Quatre Barbus sévissaient déjà sur l'électrophone de mon grand-père.
C'est chez lui que j'ai entendu les premières chansons de Francis Blanche.
On me dira que si j'étais né avant 1962, j'aurais la nostalgie de Maurice Chevalier et Ray Ventura.
Meuh non.
Et puis d'abord, je fais c'que j'veux, c'est mon blog à moi que j'ai.

Voici donc un article pour amateurs avertis, avec des explicits lyrics.
C'est le double album miraculeusement réédité en 97 après leur tournée aux States et au Japon.

Il est un peu épuré pour me permettre de repeindre la porte du garage en moins de 90'25", mais il a survécu à la purge Megaupload, c'est vous dire s'il revient de loin.