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dimanche 15 mai 2022

Various Artists - The Expanse - The Collector’s Edition (2019)

une saison en forme de la n'épluchure
de la pomme de terre,
mais qui manque de frite.
- billet d'humeur garanti sans divulgâchage - 

La saison 6 de The Expanse est un naufrage, une tragédie sérielle, et c'est un soulagement de te confier le fardeau de ce calvaire, cher journal psychonautique. Cette ultime saison révèle ainsi son vrai visage de Janus artificiel (Janus, le dieu romain des commencements et des fins,  barbu doté de deux têtes : Holden et son air de thon mazouté, et Big Jim, pardon, Amos, l'autiste stéroïdé asexuel sauf quand il est chaud, et bien sympa quand même, allez), tiraillée qu'était The Expanse entre des trouvailles sympas dans le sous-genre difficile de l'opéra spatial à factions, sous-genre plutôt démocrate que républicain, et les contraintes d'un produit industriel au service de vos soirées télé, tourné surtout dans des boites à fond vert, et engendrant de ce fait une certaine nausée claustrophobique, comme en témoigne le célèbre making-off The Expanse S04E00 avec Kevin Smith qui fait l'andouille sur les plateaux sans dérider les électros chargés de le surveiller pendant que d'autres repeignent le cyclo.




Car comme il est dit en vérité sur le site d'écran large :

Il n'y a plus ici qu'une énumération de péripéties - inhabituellement fades, qui plus est. L'histoire a déserté, et les personnages ont été vidés de leur substance. L'âme de la série est écrasée sous le poids d'un cahier des charges narratif devenu tyrannique. Pas le temps pour les émotions, l'exploration de l'univers, ou de tisser la toile de fond. Non, il faut conclure, et vite, trop vite. (...) Comment expliquer autrement ce choix absolument suicidaire de conclure en six épisodes seulement et donc d'assumer, par là même, de laisser complètement en jachère de nombreux arcs narratifs ? C'est plus de moitié moins de temps que les légendaires saisons 2 et 3 - que nous consacrons d'ailleurs officiellement et donc définitivement comme les meilleures de la série - et les dommages sont aussi inévitables que colossaux. La protomolécule, l'avancée du rêve de Mars, les aliens... tout ce qui n'est pas de l'ordre de la politique de l'espace sera laissé à la discrétion du spectateur et de son imaginaire. La série n'en fait tout simplement pas son affaire, se débarrasse de tout ce qui ne l'aide pas à se débarrasser du cadavre et se tirer au Mexique.

https://www.ecranlarge.com/saisons/critique/1413103-the-expanse-saison-6-critique-achevee-par-amazon

C'est sans doute écrit vite, car il y a deux fois "débarrasse" dans la dernière phrase; mais c'est vrai que le spectateur lucide et conscient ne peut que constater le -Ach ! Zabotache ! des brodugteurs d'Amazon; et quand l'Expansion se contracte, menaçant de toucher les abysses de la fiction spatiale de guerre, les vrais fans souffrent dans leur chair; le space opera est-il un genre maudit, condamné à la médiocrité par les gougnafiers qui tiennent les cordons de la bourse, sauf quand on s'appelle Adrian Tchaikovsky et qu'on sort « Sur la route d’Aldébaran » dans l’excellente collection "Une heure-lumière" ? ou Grant Morrison et qu'on sort "Nameless? mais on n'est évidemment pas soumis aux mêmes contraintes gravitationnelles , hein ?

Comme un grand bruit de casse-noisettes,
mais version horreur cosmique
(lunettes 3D non incluses)
The Expanse n'étant pas protégée des catastrophes industrielles par des amulettes magiques, sombre donc dans le moins-disant narratif, l'émotion cucul-la-praloche et le vidéogame bas de gamme, tendance jeu de tir à la première personne (FPS) plutôt que massivement multijoueurs (MMORPG, ce qui dans la bouche d'un Ceinturien est une insulte argotique assez grave), alors qu'elle s'était tenue à peu près en équilibre sur le fil du rasoir pendant les 5 saisons précédentes, avec des choses bonnes, et d'autres moins bonnes, mais là, c'est la Bérézina, pardon le Dniepr. 
La subtilité a été bannie, au profit de la grosse artillerie. C'était bien la peine d'exétruquer en fin de saison 5 un personnage clé du clergé séculier de la série de façon aussi minable, sous prétexte que l'acteur qui l'incarnait était accusé de harcèlement par je ne sais quelle greluche extraterrestre, pour ouvrir ensuite une telle boucherie-charcuterie des espoirs déçus d'une sortie de crise sérielle par le haut. Les vrais enjeux sont piétinés, au profit des à-côtés, du petit folklore antiterroriste et émotionnel sur lequel on s'est déjà appesantis plus que nécessaire, c'est bon, on le sait, que Marco Inaros se prend pour le Fabrice Drouel des opprimés, on va pas faire Nantes-Bételgeuse là-dessus. Le seul avantage de cette saison 6, c'est qu'elle ne compte que 6 épisodes, comme ça on est plus vite couchés. 
édition Gros conlector's en vynile expansé, avec des photos suggestives de Roberta Draper 
dans le livret tiré à part et à compte d'auteur sur du vélin de protomolécule (330 g/m2)

D'ailleurs, quand on voit la pochette du disque des musiques entendues dans la série (version Collectionneur, s'il vous plait) qui est tout ce qu'il nous reste pour nous consoler, on se dit "ah oui tiens, Julie Mao et la protomolécule, ça c'é'tait l'bon temps, crévindiou de Belta fuckin' lowda." C'est maigre : il y a la belter version (je suppute le jeu de mots enchâssé dans l'expression) de Highway Star de Deep Purple, qui accompagnait la meilleure scène de la saison 3, la chanson de Hank Williams "I'm So Lonesome I Could Cry" que Alex écoute en boucle quand il est de garde pendant ses quarts de nuit sur le Rocinante, et quelques curiosités orientalisantes, en plus du tout-venant des hymnes testostéronés issus de la bande originale composée par Clinton Shorter pas trop mal réussis. 
C'est très écoutable, en fait. Par contre, pour trouver qui a enregistré quoi sur ce florilège de musiques d'astronefs, faut carrément aller sur discogs pour assouvir notre curiosité légitime mais maladive de geek enfermé au 33_ème niveau des sous-sols d'une Tour de La défense, c'est une honte. D'après les crédits, ce sont surtout des ingénieurs du çon travaillant sur la série qui se sont amusés à réaliser les versions de chansons plus ou moins connues pour répondre aux besoins spécifiques de la fiction. L'humour étant aussi raréfié dans The Ex que les molécules d'oxygène dans le vide spatial, profitons-en.

Achevons de noyer le bébé avec l'eau du bain : le meilleur de The Expanse, finalement, c'est le générique, parce qu'il reste mystérieux. En matière de séries SF, faites-moi goûter Infiniti, Outer Range ou Station Eleven, mais ne me parlez plus de The EX. On est fâchés.

https://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-expanse-the-collectors-sounndtrack/

lundi 21 février 2022

The Sopranos - Peppers And Eggs - Music From The HBO Original Series (2001)

Deuxième salve de musiques entendues dans la série les Soprano, qui ne glorifie pas du tout la mafia, au contraire de certains films de genre, Coppola, Scorcese & associés. Les soldats de cette autre armée des ombres sont dépeints comme des petits patrons de PME bas du front, incultes, déclinistes, viscéralement réactionnaires, totalement ploucs et bien à la peine quand il s'agit de recruter de nouveaux candidats pour faire carrière dans le crime organisé (la mortalité est forte car le milieu professionnel est très accidentogène, et les ambitions plus grandes que les compétences, même si ça ne se met pas dans un CV, ça se devine)

Tony Soprano est de plus affligé d'une mère acariâtre, d'une épouse intraitable, d'associés bien teubés, de pulsions insatiables; il faut le voir embobiner sa ravissante psy, le Dr Melfi, et tisser autour d'elle sa toile mortifère. Il utilise tout ce qu'elle lui suggère pour "aller mieux" et étendre d'autant son Empire du Mal en devenant plus efficient, puisque c’est ce que les psys recherchent à obtenir chez leurs patients. Le Dr Melfi c'est la jolie, élégante et très maligne psychanalyste, qui se rend compte trop tard qu'on ne fait pas impunément la psychothérapie du Diable, parce que s'il va mieux, c'est d'autant plus d'humains qui vont s'engluer dans sa toile, puis mourir de façon scabreuse, et qui iront légitimement en Enfer, une annexe du New Jersey située quelque part dans l’arrière-pays. (peut-être le Delaware.)
Du coup, la psy, c’est un peu la Gourdasse Sublime, quoi. 
Il en faut, pour démythifier les psys, tout autant que la criminalité organisée.

Comme regarder la télé, par exemple
Ce qui est impressionnant dans Les Sopranos, c’est le mensonge. Chez les mafieux, encore, on peut le comprendre, ces gens c’est de la racaille, mais le problème, c’est que tout le monde se comporte comme eux. D’une certaine manière, ça les justifie. Tony Soprano gagne son argent d’une manière pour le moins craignos, mais quand sa psy accepte cet argent, quel message fait-elle passer ? Elle pourra toujours lui dire que ce qu’il fait n’est pas correct, en prenant son argent elle l’encourage de fait à continuer. J’ai particulièrement apprécié l’épisode où Carmela (la femme de Tony) va voir un vieux psy qui lui dit qu’elle doit divorcer sous peine de se sentir mal toute sa vie, et qui lui dit qu’il ne veut pas de son argent. En effet, il ne peut pas prendre cet argent et lui dire d’un autre côté qu’elle ne doit pas le prendre. C’est le seul type qui y voit clair de toute la série. Tous les autres sont complètement dans le coltar, dans des compromissions permanentes. (Flopinette de la Croisette, 2006)
t'as qu'à croire; Et puis t'as qu'à voir.

Je me demande si la série toute entière n’est pas une métaphore désenchantée  et crépusculaire sur le capitalisme et la libre entreprise évoqués sans ambages dans leurs dimensions autophages. Comme le dit un critique du Monde : "Pour savoir ce que raconte la vie des Soprano, il faudrait savoir ce que raconte la nôtre."

https://www.discogs.com/release/2919834-Various-The-Sopranos-Peppers-Eggs-Music-From-The-HBO-Original-Series

jeudi 10 février 2022

The Sopranos - Music from the HBO Original Series (1999)

Nouvelles têtes sur mon blog de vieux.
Quoique...
J'écoute des vieux disques. Je lis des vieux livres. Je fréquente des blogs de vieux, bien que ce terme soit désormais pléonastique. Pourquoi ne pas regarder des vieilles séries, en attendant la saison 4 de the Marvelous Mrs Maisel qui démarre le 18 février ? Car à vouloir me refaire une culture corporate, j'ai imprudemment ingurgité en l'espace de deux semaines (et sous la menace de la mère de mes enfants) l'intégralité des 4 saisons disponibles de 10 pour cent, la série humoristique française sur le métier d'agent artistique, bien écrite, interprétée et rythmée. A chaque épisode, une vedette de cinéma joue son propre rôle avec une certaine autodérision. Uh-uh. Ça marche du feu de dieu, à tel point qu'un remake anglais est en cours. Il est néanmoins temps de me ressourcer sur mes vraies valeurs hard-boiled badass humanistes nihilistes woke LGBTQAI+.

Au début des années 2000, deux séries télévisées ont bâti des figures du Mal Absolu très réalistes : - Tony Soprano dans Les Soprano, un mafieux italo-américain souffrant de crises de panique qui le poussent à fréquenter une psychiatre, mais qui reste un prédateur-né pendant sa thérapie; il est doté d'un sixième sens pour sentir les lignes de faille en tout être humain puis s'engouffrer dedans pour y jouer son petit air à base de fracturation hydraulique, muni d'une simple perceuse et d'une mêche Ø 12.
- Vic Mackey, flic corrompu des mauvais quartiers de Los Angeles dans The Shield, qui bascule du côté obscur de la Force pour de bonnes raisons au départ, mais après ça se met de moins en moins bien. Ni Glenn Close ni Forest Whitaker ne parviendront à le remettre dans le droit chemin.

Tony Soprano écoutant sa thérapeute (jouée dans le contrechamp par l'immense Lorraine Bracco)
lui raconter l'anecdote suivante : le dimanche 27 août 1909, en fin d'après-midi, Freud, Jung et Ferenczi, accoudés au bastingage, voient New-York se profiler derrière la statue de la liberté.
C'est alors que Freud aurait dit ce mot légendaire qui fait partie de la saga du mouvement psychanalytique : " Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste ! " La psychanalyse est alors considérée aux États-Unis comme un cocktail plutôt nauséabond, composé pour moitié de mysticisme et pour moitié de pornographie.

Nous parlerons de tout cela plus tard. Ou alors, j'en parlerai tout seul, seul devant Dieu et mon ordinateur, as usual. Pour l'instant, je ressors mes DVD de la saison 1 des Soprano (titre de la série en français, pour une fois assez bien traduit de l'anglais The Sopranos) qui servaient à caler l'armoire. 
Je regarde les épisodes 3 et 4 en croyant que c'est les 1 et 2, parce qu'aucun signe distinctif n'orne la rondelle du CD et que de ce fait je les ai mal rangés dans les boitiers il y a vingt ans, our sins cast long shadows, mais c'est pas grave, cette Amérique crépusculaire et dépressive, déjà confite dans la nostalgie du business florissant de la pègre du temps de Frank Sinatra et de Dean Martin,  je m'y sens comme chez moi, bien que j'aie grandi à Perros-Guirec, loin du New Jersey, et c'est dire l'influence maléfique de la télévision sur l'imaginaire provincial. 
Sauf que les épisodes sont encodés en 4/3. Je découvre dans un commentaire Amazon que j'ai été la proie des margoulins. L'édition 4 DVD en 16/9 est de loin préférable à l'ancienne édition 6 DVD qui était en 4/3 recadré (malgré les promesses de la jaquette) et qui a été maintenue pendant une durée inacceptable au catalogue français. 

Chouette ! D'avoir été blousé par la mafia des éditeurs de DVD ne va pas m'encourager à acheter les Blu-Ray; d'ailleurs je n'ai pas de lecteur. Hors de question de revisiter en 4/3 une série tournée en 16/9, et je suis contraint de me rabattre avec une joie dissimulée vers le marché noir, qui propose des copies 16/9 en 1080p auprès desquels mes DVD vont ressembler à des VHS. Et j'écoute le premier volume de la bande originale, redécouvrant de bonnes chansons d'Elvis Costello ou de Bob Dylan placées dans une nouvelle perspective. 

C'est des trucs qui n'arrivent que quand on écoute des bandes originales sans savoir pourquoi : en fait, c'était pour voir s'ouvrir des fenêtres auxquelles on n'aurait pas pensé. Mais on ne le sait qu'après.
Putain, c'est beau, ce que tu dis, Warsen. Tu devrais écrire.

https://www.discogs.com/fr/master/72684-Various-The-Sopranos-Music-From-The-HBO-Original-Series


Ne serait-ce que pour la découverte de "The Beast In Me" dans le générique de fin du pilote de la saison 1, chanson de Nick Lowe écrite pour son beau-père Johnny Cash. 
Magnifique.



jeudi 6 janvier 2022

The White Lotus Unofficial Soundtrack (2021)

Après avoir déclaré publiquement que je cessais d'en regarder, j'ai prudemment attendu 2022 pour faire le malin avec toutes les chouettes séries récentes vues dans les douze derniers mois de 2021, des séries à durée et à prix mini comme The White Lotus, The North Water, Years and Years, The Good Lord Bird, mais pourquoi pas aussi celles que j'ai du mal à suivre tant elles sont barrées  (The Midnight Gospel) et celles que j'ai très rapidement laissées tomber (Succession, Foundation, Teheran) pour montrer que je reste quand même à fond en état de veille technologique, malgré mon air de ne dormir que d'un oeil, mais en fait si on regarde d'un peu plus près l'historique de mon lecteur multimédia de salon, on y trouve surtout (en plus de la trilogie John Wick et de la première saison de The Expanse pour me chauffer en attendant la prochaine et dernière) 
- les Brigades du Tigre (1974)
- les Nouvelles Aventures de Vidocq (1971) 
En effet, inconsolable de la mort de Marcel Bluwal, quand tout le monde dort, je me les repasse en boucle.
C'est très gênant. 
On n'a refait que l'affiche, parce que retoucher toute la série image par image,
merci bien,  on serait débarrassés du Covid qu'on y serait encore.
(en début d'année, bien mettre les choses au conditionnel)
Sans parler des derniers films qui m'ont plu : Le port de l'angoisse (1944) et Le grand sommeil (1946) car je ne dors plus beaucoup par moi-même depuis quelques semaines. Enfin, ça va un peu mieux quand je ne m'excite pas trop en cédant aux charmes surannés de l'auto-addiction devant ce bon vieil ordinateur à pédales. 
Ce n'est pas une insulte homophobe, c'est vraiment un ancien modèle. 
Et Dieu sait que pour pédaler, on est là.  
Mieux vaut encore me titiller le neurone devant tous ces programmes furieusement déjantés, sans compter The Sinner S04 et WandaVision que je viens de commencer et qui ressemble au fameux épisode S02E06 de Mister Robot (dans lequel Elliot se voit dans une sitcom du début des années 90, avec ses parents et Darlene, dans un road trip étrange. La situation devient de plus en plus absurde, et il comprend qu'il est dans un état dissociatif créé par Mr. Robot afin de l'empêcher de ressentir la douleur des coups portés par les hommes de main de Ray. Après deux jours dans le coma, Elliot reprend conscience et, quelque temps plus tard, il est emmené de force dans une cave alors qu'il se remet à peine de ses blessures. J'ai bien fait de ne pas regarder de sitcom au début des années 90)
Malheureusement, y’a un abruti de journaliste dans Télérama qui a tout divulgâché l’argument de WandaVision alors que je n’en avais vu que 3 épisodes.
Je me doutais que ça n’allait pas finir bien. Le problème, c'est qu'une fois lu, on ne peut dé-lire un spoil de Télérama.
Que Saint Igor et Saint Grichka le patafiolent.
M'enfin, ce sont quand même des problèmes de riche. 
Ce que j'ai vu de mieux en 2021, ça reste The White Lotus : 
Un hôtel de luxe à Hawaï, parfait condensé des hypocrisies sociales et des injustices qui régissent le monde (...) en six épisodes inconfortables et hilarants, une impitoyable critique d’une certaine Amérique, de ses privilèges et de la façon dont elle écrase les minorités qui l’entourent. Un jeu de massacre pourtant étrangement attachant, porté par une distribution impeccable, dont Connie Britton, parfaite en femme d’affaires workaholic. (...) Près de dix ans après l’inoubliable Enlightened, série créée avec Laura Dern, Mike White confirme tout le bien que l’on pensait de lui : il est l’un des auteurs les plus brillants du moment.

Comme sur ce blog, l'équipe du White Lotus vous accueille toute l'année dans la bonne humeur,
dût-elle en perdre le boire et le manger. Et les clés de votre chambre. Et son self-control.

L'interprétation est magnifique, c'est vraiAutant je n'ai pas été emballé par "Enlightened", la précédente série de l'auteur découverte à l'occasion de cet article de Télérama (garanti sans spoil) sur laquelle je me suis d'abord jeté, en plus elle est assez dure à trouver, sans parler du fait que j'ai bien galéré pour trouver des sous-titres décents et les resynchroniser, autant là, c'est la révélation sans fard et l'acclamation à gorge déployée dans le hall de mon salon devant le téléviseur Trinitron 37 cm. 
Chaque acteur porte son personnage au delà de l'incandescence menant à la combustion spontanée, et le directeur de la photo qui fait baigner ces péripéties hôtelières dans un crépuscule couleur test d'urine compromettant pour sportif en chambre, c'est magnifique.
Et en plus, ça semble assez probable, quand on regarde les locations saisonnières.

https://www.tripadvisor.fr/Hotels-g29217-zff12-Island_of_Hawaii_Hawaii-Hotels.html

Et pourquoi donc alors The White Lotus Unofficial Soundtrack

La musique composée pour la série, envahissant de ses renoncules fuligineux les péripéties hawaïennes jusqu'à quasiment en asphyxier ses récipients d'air, sauf un qui s'en sort mieux qu'il n'y était entré, mais on vous dira pas qui parce que y'a pas marqué Télérama, est l'oeuvre de Cristobal Tapia de Veer, connu dans le quartier pour avoir contresigné la musique de Utopia, la série anglaise inquiéto-pandémique de sinistre mémoire puisqu'il s'avère de plus en plus que finalement, tout était vrai.
Cristobal (j'ai un tonton qui m'appelait comme ça, à cause de la chanson de Pierre Perretdont je regarderais presque n'importe quoi s'il l'avait musicalement illustré, bien que je me sois déjà fait avoir une fois ou deux.



Le générique de début est vénéneux, voire neurotoxique. 
Ne le regardez ni ne l'écoutez, sinon vous allez vous retrouver dans une librairie à acheter le dernier Houellebecq, et il sera bien tard pour faire machine arrière.
En dehors de l'oeuvre de tonton Cristobal, on entend tout au long de la minisérie des musiquettes pseudo-hawaïennes, qu'on peut identifier sur le site tunefind que des malades mentaux ont créé pour que d'autres malades viennent s'y abreuver, collecter le fruit de leurs rapines, et le proposer à l'édification de la populace esbaubie, comme dans les contes fripons de Cabanes, tout en respectant l'ordre de leur diffusion dans l'arc narratif de la série.
 



Les morceaux empruntés à Nā Mele Hawaiʻi : A Rediscovery of Hawaiian Vocal Music par The Rose Ensemble, une chorale du Minnesota spécialisée dans la musique ancienne, m'a fait verser de chaudes larmes, de par la profonde beauté de leurs chants, je tenais à le signaler, parce que c'est pas tous les jours, et que ça m'a contraint à acquérir leur album à 9,99€ en urgence sur Qobuz, après 6 mois de réflexion financière (en 2021, j'ai obtenu un CDI, mais à mi-temps, alors c'est bien le mi-temps mais ça vaut un demi-salaire.)
D'autant plus quand je m'ai aperçu que leur version de Aloha 'Oe (un traditionnel du coin qu'ils reprennent en y ajoutant une pointe d'Ave Maria) ressemble phonétiquement trait pour trait à l'intro du Hawaiian War Chant de Spike Jones, qui l'inclut sans le dire.
Et je le prouve :

Ha'aheo ka ua ina pali
Ke nihi aela ka nahele
E hahai ana i ka liko
Pua ahihi lehua o uka

...le Hawaïen, cette langue singulièrement dépourvue de consonnes fricatives, sans lesquelles il semble malaisé de proférer une quelconque insulte, cette langue qu'on parle sans aucun accent après l'ablation des gencives. Et comment entonnerait-on un chant de guerre sans gencives ? Je vais finir ma purée avant de répondre.

mercredi 29 décembre 2021

[Repost] Dans les coulisses de Matrix 4 (2020)

Hier, l'idée de faire un billet sur la mort tragique de Grichka Bogdanoff du Covid-19 me déprimait complètement. Heureusement, je peux reposter en hommage à ce brave nonvax un billet écrit lors du tournage de Matrix 4, également non vacciné, et c'est pour ça que Spiderman-le-reboute-du-reboute-du-reboute est en train de l'envoyer aux urgences, question remplissage des salles de cinéma qui comme celles du pénitencier vont bientôt se refermer, parce que Peter Parker, vu qu'il a été piqué par une araignée radioactive, c'est pas un petit virus de gripette qui pue qui pète dans sa trompette comme le Covid_19 qui va l'indisposer. Non mais sans blague.
Donc, extraits de la nécro dans Le Monde d'hier (qui vu de ma fenêtre s'appelle aujourd'hui vu que ce billet ne paraitra que demain) : 

Grichka Bogdanoff, l’un des frères du duo emblématique qu’il forme avec Igor, notamment connu pour avoir animé l’émission de science-fiction « Temps X », diffusée de 1979 à 1987, est mort mardi 28 décembre à Paris, à l’âge de 72 ans, a annoncé son agent. « Entouré de l’amour de sa famille et des siens, Grichka Bogdanoff s’est éteint paisiblement pour rejoindre ses étoiles », a écrit sa famille dans un communiqué transmis par son agent. Selon nos informations, Grichka Bogdanoff avait été hospitalisé le 15 décembre dans le service de réanimation de l’hôpital Georges-Pompidou, après avoir contracté le Covid-19. Le même jour, son frère Igor avait été également reçu au sein du même service de cet établissement, pour des raisons identiques. Selon une source proche des deux frères, ils n’étaient pas vaccinés contre le Covid-19. Docteurs en physique et en mathématique, écrivains, animateurs de télévision, descendants de l’aristocratie autrichienne, figures de la vulgarisation scientifique pour le grand public et objets de controverses pour les chercheurs… en plus de quarante ans de vie publique, Igor et Grichka Bogdanoff (qui ont remplacé l’orthographe de leur nom en « Bogdanov », en signature de leurs ouvrages dès les années 1990) ont accumulé autant de succès populaires que de railleries sur le mélange des genres qu’ils entretiennent, entre théories sur la relativité générale et passion pour la science-fiction. (...) 
En juin 2018, ils avaient été mis en examen pour « escroquerie sur personne vulnérable », soupçonnés par la justice d’avoir profité de la vulnérabilité et des largesses financières d’un millionnaire de 54 ans, qui s’est suicidé le 31 août 2018. Outre les frères Bogdanoff, quatre autres personnes devaient être renvoyées dans ce dossier devant le tribunal correctionnel de Paris, les 20 et 21 janvier 2022. Les avocats des frères Bogdanoff, Mes Eric Morain et Edouard Lamaze, avaient prévenu la justice, avant Noël, de la situation médicale de leur client et envisageaient de demander le report du procès. Mardi, les avocats de Grichka Bogdanoff indiquent, dans un communiqué, que ce procès « ne constituait nullement une actualité pour lui et pour son frère jumeau tant ils s’estimaient étrangers aux faits reprochés et scandalisés par des accusations infondées ». « Cette procédure s’éteint donc en l’état à son égard, ajoutent-ils, et il restera définitivement présumé innocent. »

La relecture de leur biographie les situe dans le camp des charlatans transhumanistes cronenbergiens, genre peu pratiqué en France, un mélange explosif qui peut aussi tourner au pétard mouillé (leurs publications "scientifiques", leurs tentatives de come-backs médiatiques, leurs frasques existentielles... un mélange de sublime et de pathétique, le tout saupoudré de SF à trois balles)
J'en conclus pour finir de mitrailler l'ambulance d'Igor qui suit le corbillard de Grichka vers sa dernière demeure, que ce qu'il faudrait, c'est décider les Soeurs Wachowski à incarner les frères Bogdanoff dans le biopic que leur consacrerait les frères Coen. Ça, ç'est un film qui aurait de la gueule. 


jeu. 18 juin 2020
Si le tournage de Matrix 4 est à l'arrêt depuis la mi-mars, c'est bien sûr sous couvert de la pandémie de Covid-19, qui a le dos large, et à qui les technocrates découvrent chaque jour de nouveaux usages instrumentalisés pour masquer leur incompétence crasse.
Cette pandémie qui veut soit-disant accaparer toute la quotité d'attention disponible, comme une grosse pute qui serait aussi un vieux père acariâtre capable, dans la même journée, de passer de la promesse susurrée de gagner des gros soussous si on est gentils avec toi, au chantage le plus sordide de voir notre héritage nous passer sous le nez au profit de l'association pour la préservation des chats de Viviane L. si on ne se plie pas à sa volonté, alors qu'on a quand même passé l'âge, et alors aussi que tu ne peux supporter ni son fidèle Pandémiaou ni Viviane elle-même, que tu ne fréquentais qu'en souvenir de maman, et que le Président a encore rappelé dimanche alors qu'on était à peine rentrés de la chasse aux méduses qu'il fallait accélérer le déconfinement, que comme Manu Larcenet en son temps il est à la la recherche de l’effet «Blast», et qu'il veut aussi lutter contre les discriminations, mais refuse de «déboulonner» les statues, dont le passé n'a pourtant pas d'amis quand il vient les lécher, comme nous en avait prévenus Hubert-Félix du temps du Cosmogol 1999, un poil après qu'Higelin ait alerté les bébés de dangers encore plus graves, mais le monde d'avant n'était pas prêt.

preuves irréfutables des complots en cours, courtesy of Complots faciles ®
Mais en fait, en surfant sur le blog d'Alain Soral on découvre que ce qui paralyse vraiment la production de Matrix 4, ce n'est pas la gripette pékinoise, mais un procès pour escroquerie contre les soeurs Wachowski, qui ne s'appelaient pas du tout comme ça avant-guerre.
L'article m'a tenu en haleine de bout en bout, car il va bien plus loin que je ne saurais le faire, même en forçant un peu comme là, mais c'est juste pour vous montrer.

Encore un peu de cirage noir pour le fond de teint, et ca sera bon pour le Congo, les filles. 
N'oubliez pas le timbre fiscal.
En effet, comme on le découvre médusé sur ces clichés d'identité judiciaire, les soeurs Wachowski, elles ne s'en vantent pas dans le monde d'après, mais avant d'être outrageusement remaquillées à la truelle comme des chauffeuses de camion volés, elles s'appelaient les frères Bogdanoff, et la première version du premier Matrix s'appelait Temps X, ce qui était presque pareil, surtout vers la fin, comme le montre l'équation établie par Stephen Hawking sur le blog de Soral : Temps / X = Matt' r (X)qui en plus annonce le Reboot.
Elles n'avaient alors nul besoin de spolier des millionnaires dépressifs pour régler leurs déboires financiers et se la péter sur TF1, vu que leur beauté païenne et leur ambivalence gmail gémelle, ainsi que leur tendance à vulgariser les grands thèmes de la SF, dans le sens "Rendre vulgaire, grossier; faire perdre toute distinction, toute élégance." ou encore "On ne vulgarise pas le beau; on le dégrade", ou encore c'est bon ça va on a compris, réjouissait les téléspectateurs de tout niveau intellectuel, alors que maintenant il faut des youtubeurs assermentés pour rassasier des armadas de publics fragmentés et confits dans le repli communautariste.
Un projet de crowdfunding a donc été lancé sur internet, pour payer les frais d'avocats des soeurs Bogdanoff et relancer la production de Matrix 4, dont le budget ne cesse d'enfler depuis que Vincent Cassel a exigé un doublement de son cachet d'intermittent. Il devait à l'origine reprendre le rôle du Mérovingien (Lambert Wilson est tellement âgé qu'il se prend désormais pour un Carolingien et tape dans les boites avec Laurence Fishburne, persuadé de jouer la saison 4 d'Hannibal à l'Ehpad chaque fois qu'un aide-soignant qui ressemble vaguement à Madds Mikkelsen leur sert des dés de jambon) mais plus ça va, moins il le sent.

Pour se refaire, les soeurs Wachowski ont aussi envisagé de jouer dans le biopic consacré à ZZ Top,
mais ayant mal lu le script, elles se seraient laissé pousser les prothèses plutôt que la barbe.

Moralité : quand on est millionaire, vaut mieux pas être dépressif. Et si on l'est quand même, il vaut mieux prendre ses médicaments, si on veut pas se retrouver piégé en compagnie des frères Bogdanoff dans un remake du Casanova de Fellini par John Carpenter, parce que Carrie-Anne Moss a prévenu qu'elle ne jouerait pas la fille automate précédemment incarnée par Monica Bellucci dans la trilogie Tatrix. 

mardi 29 décembre 2020

True Detective Season 1 Soundtrack (2014)

"Touche l'obscurité et elle te touchera en retour"
Et Nietzsche, y se touche ses droits d'auteur ?
Quand on a apprécié un film, des fois on a envie de le revoir, et pourquoi pas, c'est légitime, quitte a être déçu après-coup, si ses traits se sont un peu empâtés, ou qu'il radote comme un vieil ami dont on aurait oublié la VHS sur l'étagère et qui se serait démagnétisé avec le temps(1), mais on lui pardonne, comme on pardonne aux vieux amis de n'être pas devenus les génies méconnus qu'ils portaient pourtant en germe, hier encore, sur les bancs de la communale.
Si la même fantaisie nous prend concernant les séries télé qui ont bercé notre âge mûr, l'entreprise sera plus laborieuse, mais la déception plus longue en bouche. Or, 2020 n'a-t-il pas déjà battu tous nos espoirs en matière de déception, nous qui sommes pourtant membres fondateurs du  gRRR, le désormais mythique groupe de Réalité Réelle Ratée ? Ne sommes-nous pas en droit d'exiger le remboursement de toutes les cartes de voeux reçues en début d'année, qui nous voient finir celle-ci en fâcheuse posture dans différents domaines de notre vie, sans présumer de la teneur de celles qui vont s'accumuler dans nous poubelles d'ici à peine huit jours ?  et quelles déconvenues supplémentaires pourrions-nous craindre encore ?
C'est pourquoi j'ai revu récemment la saison 1 de True Detective (2014), j'ai eu très beau temps, et ça vieillit bien. Mieux que moi, en tout cas, même si c'est pas un critère. 
C'est normal, c'est du southern noir. 
Alors que moi je suis du norouest blanc. 
Blanchâtre, même, puisque je ne peux même plus aller au soleil sans risquer d'attraper des mélanomes supplémentaires.

Ne jamais sortir sans chapeau sous le chaud soleil de Louisiane.
Sinon ça fait ça. Même si on ne se beurre cajun.
Et pourtant, True Detective, ça ne tient que par la performance des incarnants. Matthew McConaughey, en particulier, défie les lois de la gravité, au propre comme au figuré, quand il déclame ses monologues effondrophiles, comme le relève un ami, quelque part dans cette remarquable chronique écrite sous terre nouar :

« Je crois que la conscience humaine est une tragique erreur de l’évolution. Nous sommes devenus trop conscients de nous-mêmes. […] Nous sommes piégés dans l’illusion d’avoir notre propre personnalité. Cet accroissement des sens, de l’expérience et des sentiments nous convainc que chacun d’entre nous est quelqu’un. Alors qu’en fait, tout le monde n’est personne. »
 
"C’est assez amusant de voir combien le cinéma ou la télévision ne permettent pas de transmettre un message fin. J’ai eu beau voir la série, ce dialogue m’est passé complètement à travers. Par contre à la lecture, immédiatement l’énoncé philosophique saute aux yeux. C’est que dans un film, le personnage passe d’abord : tout ce qu’il peut raconter n’a pas d’autre sens que de permettre de le décrire, ou plutôt de le circonscrire, de le discriminer du reste du contexte. Là, ça signifie 1) d’un point de vue rationnel, que le gars est désespéré et pense trop ; 2) d’un point de vue sensible, qu’il a peut-être vécu des trucs inhabituels à l’origine de sa vision anormalement relative - ce qui laisse grand ouvert le portail fantastique. Mais le contenu, finalement le spectateur TV s’en fout.
- Attention, ton propos pourrait servir à justifier qu'on lui serve des trucs pas bons, au téléspectateur, qu’on le fasse manger liquide, puisqu'il ne peut pas garder grand chose. Le personnage qui s'exprime comme s'il avait été mordu par un Sloterdijk est surchargé sur le plan littéraire, mais ça lui assure une connivence instantanée des vieux geeks nietzschéens ayant trop inhalé de Cioran-19 dans leur jeunesse. Les monologues de Rust Cohle sont désopilants une fois couchés sur papier, mais faut voir combien Matthew McConaughey les incarne comme si c’était du Shakespeare. C’est uniquement pour ça que j’ai voulu revoir la série, d’ailleurs la résolution de l'enquête n’a rien de particulièrement original, il y a des trous de ver dans l’intrigue, des simagrées spatio-temporelles, une empathie improbable entre les deux inspecteurs, mais si tu es sensible à leur amitié, tu pardonnes tout le reste. Ou alors je suis en train de virer LGBTQIA+, mais mon historique internet apporte un démenti cinglant à cette thèse. (note du traducteur : ce dialogue remonte à quelques semaines, mon historique internet va bien mieux depuis, féérie de Noël oblige)
- A propos de ce contenu, au premier regard j’ai cru à du nolanisme (cette théorie des Grands Hérésiarques Nolan qui soutient que ni la conscience ni la vie ne sont). Mais au second coup d’œil, je me rends compte que ça ne va pas péter si loin, c’est juste une sorte de bouddhisme darwinien, où les termes tragique, erreur, piégé jouent leur drama queen et contredisent ce qui est avancé.
- Avancé à plus d’un titre : Rust, qui se prend pour de la viande en sursis qui pense, est périmé depuis la mort de sa fille, la destruction conséquente de son couple, et c’est par une filouterie scénaristique qu’il tient encore debout, il n’a plus de vital en lui depuis longtemps. Magie de la fiction, au mépris de la neuro-physiologie."

Si on n'a pas le temps de revoir la série, on peut se contenter du générique, malicieux diaporama avec key mask (comme on disait dans le temps des régies de trucage vidéo : deux images sont fusionnées par le biais de la forme d'une troisième, qui sert uniquement de découpe externe) qui concentre les obsessions développées dans le scénario, conçu au départ comme un roman, finalement décliné en mini-série, pour la plus grande joie des petits et des grands amateurs de conspirations policières aussi fumeuses qu'alambiquées. 

https://antibody.tv/works/true-detective/

Et la musique ? hé bien, il ne faudrait pas confondre la compilation anthologique qui ponctue la dramaturgie de la série
http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/true-detective-soundtrack-unofficial/
avec la musique originale composée par T-Bone Burnett

d'une réjouissante noirceur
voire même carrément d'une lugubrité contaminante pour les soirs de réveillon covidés
et qui n'a rien a envier aux lovecrafteries soniques les plus éhontées

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(1)Si BASF-France assure qu’un enregistrement stocké dans de bonnes conditions pourrait se conserver deux cents ans et subir 1500 passages sans s’en trouver affecté, le pronostic du responsable technique des archives de la Vidéothèque de Paris, est beaucoup plus réservé : « Je doute que l’on puisse retrouver, après cinquante ou soixante ans, la qualité d’origine. On le constate d’ailleurs sur des bandes 2 pouces de quinze à vingt ans d’âge que l’on récupère pour en faire des copies, où l’image tend à disparaître. On a du mal à les relire. Si le document a une valeur historique, on tente un « nettoyage » de la bande, c’est-à-dire de prendre les parties les plus intéressantes, de garder également les sons, et éventuellement de choisir une bonne image et de la figer pendant quelques secondes, en laissant courir le son de manière à conserver le synchronisme. Tous s’accordent cependant à reconnaître que la durée de vie d’un enregistrement dépend étroitement des conditions d’utilisation et de stockage des cassettes. Il convient donc de respecter quelques règles, si simples qu’on ne cesse de les oublier, et dont l’intérêt ne peut se mesurer qu’à long terme.
Toute la difficulté de l’enregistrement de signaux vidéo provient de leur fréquence élevée. En dépit de l’utilisation de têtes rotatives, les longueurs d’onde inscrites sur la bande restent courtes, et les particules de polarité magnétique différente ont tendance à se démagnétiser mutuellement en raison de leur proximité. Fort heureusement, la relecture d’anciennes bandes-étalon, archivées dans de bonnes conditions, montre que les conséquences de ce phénomène restent assez limitées.
Plus graves sont, en revanche, les effets des champs magnétiques parasites qui peuvent accidentellement altérer la magnétisation des particules de la bande et provoquer une diminution du rapport signal/bruit ou des pertes d’informations.
Un enregistrement peut-être endommagé par la proximité même momentanée d’un haut-parleur, mais également par le rayonnement électro-magnétique des transformateurs présents dans les appareils électroniques. Il faut donc éviter de poser une cassette sur une enceinte acoustique ou sur le coffret d’un magnétoscope.
Notons que la cassette vidéo 8 mm se trouve largement avantagée sur ce point puisque son enduit magnétique, composé de fines particules de fer pur, est moins sensible aux champs magnétiques parasites que celui des cassettes au dioxyde de chrome ou à l’oxyde de fer.

Plagiat manifeste de l'effet phare "key mask" du générique.
Que fait la police ? elle tousse dans son coude.

dimanche 6 décembre 2020

Dinah Washington - This Bitter Earth (1961)

Pour améliorer un peu la moyenne de tous les petits Warseniens en décrochage scolaire qui redoublent leur classe de maternelle funéraire & tombale (enseignement en distanciel) pour la onzième année consécutive, voici un devoir de vacances en télétravail, à rendre après les vacances de Noël

1/ écoute cette chanson.



2/ pleure à chaudes larmes. 
Si tu n'y parviens pas à la première écoute, lis les paroles.

3/ mouche ton nez. 
On n'est pas bien, là ? 
Bien au chaud dans nos alvéoles, 
avec l'amère (bitter) Dinah Washington ?

4/ écoute ce qu'en a fait Max Richter dans la bande-son de Shutter Island. 


5/ Hein ? quoi ? on ne reconnait plus rien, et en plus c'est pas Max Richter qui a fait le coup ? 
attends, je relis mes notes... ventrebleu, mes chères têtes blog_ondes, vous avez émile fois raison. "On the Nature of Daylight" a été composé et enregistré par Max Richter pour la bande-son du film Disconnect  de Henry Alex Rubin (2012), une chronique sur les moeurs modernes, dans un environnement où la technologie prend tellement d'ampleur dans la vie des individus qu'elle les éloigne les uns des autres et accroît le sentiment de solitude de chacun. 
Je vois pas du tout de quoi ça peut parler. 
D'autant plus que le petit bonhomme de Télérama ne sait pas quoi m'en donner à penser, 
puisqu'il ne l'a pas vu non plus. 

Illustration trouvée
sur le blog de Chris Walker.
Il se fait pas chier 
avec les droits d'auteur
des proverbes japonais, le mec. 
Et ce n'est qu'en 2010, soit deux ans avant, ce qui n'est pas si improbable que ça si le mec avait vu Tenet et appris à se déplacer à l'envers dans le temps, que Chris Walker mélangea (sans trop s'embarrasser ni de remords, ni de regrets, et encore moins de principes d'éthique à la con vu qu'il avait anticipé en allant se balader préalablement dans le futur qu'en 2020 tous les artistes allaient crever la dalle avec le Covid_19 et seraient occupés à bien autre chose qu'à lui chercher des poux dans la tête et des morpions dans le slip pour de sombres histoires d'ayants-droits), que Chris mélangea sans vergogne, disais-je, Dinah Washington et Max Richter,  pour créer non pas Dinax Richton mais un bien chouette morceau de la bande-son de Shutter Island, comme c'est un peu mieux expliqué ici :



Dinah Washington  :
Parfois, elle s'emmêlait les doigts grave,
mais qu'est-ce qu'elle chantait bien !
6/ explique sans faire appel à tes connaissances en complotisme comment une chanteuse de jazz née en 1924 et morte en 1963 d'une overdose de somnifères et d'alcool au sommet de sa gloire aurait pu être sauvée par Didier Raoult s'il avait réparé à temps les bougies de sa mobylette quantique.
Défense de tricher sur Wikipédia ou sur (Tépa) Trénette, le film de Christopher NoLife.

7/ question subsidiaire pour les surdoués qui ont déjà fini : apprends à bien distinguer les remords et les regrets, tant qu'il en est encore temps, car s'il n'est jamais trop tard, des fois quand même il est bien tard, comme disait Dinah Washington en reprenant du sécobarbital.

lundi 23 novembre 2020

Haïdouti Orkestar & Ibrahim Maalouf - La Vache (2016)

Hier matin, bravant ma flemme aurorale et les pandores auroraux, je suis allé trottiner une heure dans les chemins creux, pour renforcer mon immunité contre le Covid, bien au-delà du kilomètre autorisé par la Kommandantur. 
A mon âge, on transgresse ce qu'on peut, et une succession de contretemps m'avait tenu éloigné du jogging plusieurs semaines de rang. J'allais ramollissant, et il fallait agir. Tandis que dans le Monde, qui me tenait lieu d'humanité dimanche, certains graciaient leur bourreau, d'autres disgraciaient leurs bourrelets, mais je pourrais aussi commencer par réduire sur le chocolat à l'heure où les grands fauves élevés par Télérama vont voir s'il reste une tablette de blanc à l'orange dans le placard quand vient leur série du soir. Dans le champ de Fernand, dont un angle est en pente, les vaches s'étaient massés à l'extrémité septentrionale du plan incliné, qui recevait directement les rayons du soleil matinal, alors que le reste de la parcelle blanchissait de givre, dans l'ombre du pont d'Aigrefeuille. C'est beau, une vache qui bronze dans la brume ! Elle m'a maté comme si j'étais un prisonnier sans dérogation, l'impudente.
Et sinon, je ne sais pas encore ce que vaut le film, mais la musique de le film, elle est absolument démente. Elle matérialise à mes esgourdes incrédules tout ce que j'espérais trouver un jour dans un disque de musique balkanique sans oser le demander à Patrick Balkany et son grand orchestre de pipeaux magiques.




lundi 9 novembre 2020

Paper Moon Original Soundtrack (1973)

Paper Moon est un film joyeusement immoral, et délicieusement nostalgique. Même s'il évoque une période historique qu'on n'a pas pu connaitre, à moins d'être très âgé, et dont on ne peut, donc, normalement pas, éprouver le manque, en principe, bien qu'à la relecture, cette phrase présente elle aussi un problème sous-jacent peut-être lié à l'âge. Mais c'est pas moi, ce sont les critiques professionnels qui ont mis ce mot de "nostalgie" dans leur bouche, à propos de ce film. Il faut leur pardonner, car bien souvent ils sont inféodés aux syndicats, qui dirigent l'économie en sous-main : mafia des marchands de journaux, nébuleuse des producteurs libanais du genre Golan-Globus. Et si l'on tient à tout prix à se rendre malheureux avec des trucs qui n'existent pas, ou plus, et dont on puisse ensuite  regretter le manque, c'est au moins la période où l'on pouvait tourner de ces films joyeusement immoraux, comme Paper Moon, sans que les ligues de vertu nous tombent dessus à bras racourcix. 
Paper Moon, dont les protagonistes ont ensuite été bien punis de leur effronterie et de leur impiété par le Seigneur, car que sont-ils devenus ? 
- Peter Bogdanovitch n'a plus jamais rien fait de vraiment scrutable avant de réaliser le documentaire sur Buster Keaton en 2018. Et pourtant il était fils d'un Serbe orthodoxe. Des fois ça peut aider. Là, non.
- Ryan O'Neal a vu sa carrière s'effilocher grave après Barry Lindon, et il a fait une leucémie en 2001. Il est en rémission depuis, car il a courageusement accompagné une de ses ex-compagnes jusqu'aux portes de la mort alors qu'elle avait un cancer de l'anus, ce que je ne savais même pas que ça pouvait exister, sauf pour Donald Trump. 
Mais en bons chrétiens, on lui souhaite quand même un prompt rétablissement.

- Tatum O'Neal, j'ose même pas vous en parler, je passe mon tour.

Le film qui donne la nostalgie du tournage du film. Ils ont dû bien se marrer.

Heureusement, la musique de Paper Moon est joyeusement nostalgique, et délicieusement immorale. Et elle aurait beaucoup plu à Leon Redbone. A croire que c'est lui qui l'a composée.


P.S : j'ai menti : Golan et Globus n'étaient pas libanais, mais israéliens.

lundi 26 octobre 2020

Lovecraft Facts (15) : The Third Day (2020)

C'est tout bonnement hallucinant : à partir de photogrammes extraits de l'épisode 3 de la mini-série The Third Day créée par Dennis Kelly (le showrunner d'Utopia), j'ai reconstitué une bande dessinée de figuration narrative de Richard Corben dans sa période Lovecraft.


The Third Day, la série télé, présente toutefois un avantage notoire par rapport à la bande dessinée originale : les images bougent, et de plus l'étalonnage par zones, star invisible mais incontestée des logiciels de post-production, permet de composer des scènes chromatiquement plus chiadées et surtout beaucoup moins moches que celles que Corben bricolait à l'aérographe au fond de son garage à vélos dans le Connecticut, et en plus il n'avait même pas Photoshop, alors j'aimerais bien vous y voir.


Par rapport à Corben, 
on peut aussi déplorer une certaine pénurie de nénés,
mais je n'en suis qu'à l'épisode 3, et ç
a peut encore s'arranger.


The Third Day, la série, présente nonobstant les mêmes inconvénients que The Third Day, la BD imaginaire de Corben : si vous êtes un peu électrosensible à une colorimétrie gonflée aux stéroïdes qui fait saigner des pupilles, contentez-vous d'écouter chaque épisode en fermant les yeux, et la hideur n'en sera que plus innommable, et la lune plus gibbeuse.
Par contre, si vous avez épuisé au cours des années 70 les charmes vénéneux des histoires mettant à l'honneur des cultes lacustres pratiqués depuis l'Antiquité par des paysans dégénérés du Sussex, je ne peux pas vous proposer grand-chose. J'avoue que là où Utopia sublimait le thriller conspirationniste en l'élevant au rang de la fable pandémique et eugéniste, occasionnant un dérangement durable des fonctions intellectuelles, ici on reste strictement dans les limites du genre horrifique et parano. 
Dennis Kelly, qui mit jadis l'atrocité au service d'une vision du monde que la Réalité a depuis validée sans broncher, ou qui ne tardera plus à la faire advenir dès que le vaccin du Covid-19 sera disponible, avec ses ingrédients secrets et ses adjuvants mystères, du moins si l'on en croit les complotistes les moins échevelés et les plus à poils ras, Dennis Kelly prostitue aujourd'hui l'atrocité dans un divertissement où elle cachetonne, et se borne à labourer le sillon de l'épouvante avec une profondeur de champ ultra-courte, rassasiant le Bourgeois Bohème, mais laissant l'Economiste Atterré et l'Epidémiologiste Inquiet sur leur faim, avec le paquet de chips à peine entamé entre eux sur le canapé du salon, car la série n'ouvre pas vraiment l'appétit.
Moins insoutenable que le "Calvaire" de Fabrice du Welz dont il serait un lointain et illégitime rejeton abâtardi, profane et light, The Third Day séduira les amateurs de sectes païennes antiques, ainsi que les thuriféraires de Jude Law, Jude Law tuméfié, Jude Law outragé, Jude Law brisé, Jude Law martyrisé mais Jude Law bientôt libéré ! car il ne me reste que 3 épisodes à voir (bâillement)

Entre l’été et l’hiver, soit les deux volets de la saison 1, [donc entre les épisodes 3 et 4, s'il faut renoncer à l'implicite], un épisode long de douze heures, sans doute intitulé Automne, ou alors Catalogue, a été diffusé en direct sur Facebook, le 7 octobre – sa captation est toujours en ligne.
"Je n’ai pas eu le temps, la force, la conscience professionnelle nécessaires pour faire plus que constater l’existence de cette expérience menée par une troupe de théâtre."
(un journaliste du Monde dont l'Histoire n'a pas retenu le nom)

...sans oublier le coin du mélomane ! Bien que la série reste pour l'instant sur les rails défoncés des conventions des genres auxquels elle emprunte, à savoir le film d’horreur et la chronique conjugale, la musique de Cristobal Tapia de Veer conserve son pouvoir d'évocation intact, puisque vous pouvez très bien résoudre un Mystère Cinématique en mettant le magnétoscope en pause pour regarder une image figée de la Sainte Vierge sous ecsta ou une représentation furtive et illicite de la Barbe du Prophète, mais si vous tentez d'écouter un son arrêté, bon courage. A vitesse normale, la musique de Cristobal ça le fait grave. Mais là, je quitte ma légendaire objectivité journalistique, car je suis fan de Cristobal depuis que j'ai entendu son travail ô combien stupéfiant sur Utopia. Et j'ai un peu le même prénom que lui, et au fond je m'aime bien, même s'il est un peu tard pour l'admettre. En tout cas la musique de The Third Day, on peut l'écouter avec plaisir une fois la série mise en pause, même avec l'ordi sous une bâche et la bâche sous les gravats, en refaisant de l'enduit dans le salon, comme je prétends être en  train de le faire actuellement alors que ça fait trois heures qu'il sèche dans le pot, par Bélénos !