La chenille n'a aucune envie de devenir papillon, mais la Nature ne tient aucun compte de ses opinions, et Bing ! en un battement d'ailes, Jan Bang est devenu David Sylvian. A force de trainer dans son ombre, ça devait arriver. Sur l'album Reading The Air, la métamorphose est achevée. Si on était méchant, on pourrait même dire David Sylvian en mieux, en plus pop, mais on n'est pas comme ça. N'empêche même que sur la chanson Delia, on dirait plutôt la réincarnation de Daniel Lanois, période Acadie (1989) quand la foi chrétienne n'avait pas encore ravagé son modèle.
On ignore ce qui a ravagé David Sylvian, à part son légendaire dolorisme arty, pour qu'il se fonde dans son environnement au point de disparaitre à la vue du commun des mortels. Mais on trouve bien de nos jours une église évangélique à Lannion (22), alors va savoir. Sans vouloir présumer des paroles, que je ne capte qu'à moitié, que ce soit chez Bang ou chez Sylvian, si l’autodénigrement, voire l’auto-insatisfaction peuvent fournir du carburant à l'artiste, mon homélie du jour porte sur le fait que l’important, si on veut s’améliorer, afin d’avoir une vie apaisée, c’est de cesser de parler de soi, en bien comme en mal.
Faut s’effacer, comme je le disais récemment dans les commentaires de ce blog nonobstant consacré à mon opinion sur les oeuvres des autres. Hier encore, je rétorquais à un collègue qui me reprochait d’évoquer trop souvent en public mes maladies récentes, disant que je risquais d’être étiqueté « cancéreux » :
Je suis le premier à coller des étiquettes aux gens : « cancéreux », « noir » « femme » … j’ai l’impression de ne pas pouvoir m’en faire grief directement, j’observe que c’est le cerveau qui est câblé comme ça, parce qu’il a besoin d’aller vite dans la reconnaissance des formes, et ce depuis le Néolithique (distinguer le danger potentiel de l'allié naturel en quelques centièmes de seconde)pour désamorcer ma propension à distribuer des étiquettes (« homosexuel » , « mec de droite » , « journaliste à ICI » lol ), pas d’autre alternative que d’aller à la rencontre de l’autre. Briser la glace. Sortir de l’anonymat pour entrer dans l’intimité de la relation. Dans les limites de la décence, bien sûr. C’est une question de curiosité, plus que de bienveillance, ce concept bisounours pour managers RH.Bref, voilà pourquoi je ne me préoccupe pas trop qu'on me colle l’étiquette « malade ». Chez moi, ça a toujours été la valse des étiquettes, et c'est une des moins pires. Je m’en remettrai.L’ennuyeux, avec un tel comportement, c’est éventuellement de s’attacher à son identité de malade. Se rappeler qu’on ne l’a pas toujours été, et qu’en essence on est bien autre chose.
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Autres affaires chroniquées de Jan Bang :
sans oublier qu'après tout, quand il était jeune, David Sylvian faisait du Jan Bang
Allez en paix. Je m'y efforce aussi.


Je viens d'acheter par erreur sur Bandcamp 3 exemplaires du disque de Jan Bang au lieu d'un, sans possibilité d'annuler vu que bandcamp avait déjà mes coordonnées bancaires mémorisées.
RépondreSupprimerJe suis bien puni par là où j'ai péché, mais en plus il va me falloir trouver 2 amis à qui offrir cette musique dont je me demande encore comment un mec nommé "Bang" peut en faire d'aussi peu bruyante.
Il fait une sacrée équipe avec Sylvian. Un vrai gang - je sors. Je me demande un peu comment tu as pu acheter trois fois la même chose sur Bandcamp mais je ne vais pas faire le test.
RépondreSupprimerJe suis là pour témoigner que c'est possible, d'ailleurs l'argent a été débité sur mon compte ce matin. Mais je n'ai pas encore osé en parler à ma femme c'est pour ça que ce blog est bien pratique. Je ne commente pas ta tentative de blague, j'ai aussi essayé de la faire mais ça ne colle pas avec la musique de ce monsieur bang.
SupprimerAh ben mince, je n’étais pas identifié lors de ma précédente répartie spirituelle. Du coup, ce n’est pas moi.
RépondreSupprimerC'est dommage, si tu t'étais dénoncé je t'aurais offert le disque.
RépondreSupprimerBah, j’ai écouté et ce n’est pas trop ma tasse de thé japonais.
SupprimerC'est vrai qu'il a pris un virage un peu commercial. Je comprends que tu préfères ses œuvres plus expérimentales.
RépondreSupprimerJe ne l’ai pas vu venir, celle-là.
SupprimerMoi non plus mais l'important c'est qu'on ait passé un bon moment.
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