samedi 30 novembre 2019

Le Black Saturday des blogs musicaux

Daniel Goossens est un génie.
Un des facteurs qui ont contribué à me faire taire, au moins sur ce blog, c'est la découverte de Born Bad Records. En lisant un article remarquablement documenté sur Pierre Vassiliu. Dans Schnock.
L'équipe de Born Bad Records exhume des disques improbables et rédige des rédactionnels somptueux - ils ont la même classe que les Inrocks y'a 25 ans, quand c'était une revue trimestrielle à dos carré.

D'autres trouvailles, plus récentes, ont conforté mon mutisme : Poutine s'étant attaqué à la racine de l'alcoolisme en Russie, des millions de malheureux en sevrage se sont rués sur le peer-to-peer pour oublier qu'ils ne pouvaient plus boire, et ont fait de rutorrent le secret le moins bien gardé et le mieux achalandé du multivers du bittorent, excédant largement mes capacités d'avidité compulsive. C'est là que j'ai trouvé le Soundtrack de Memories of Matsuko, que même sur Israbox ils l'avaient pas. Et une quasi-intégrale des comics underground de Robert Crumb en 1832 fascicules, à tel point que je n'ose taper "Richard Corben" dans leur moteur de recherche.
Et puis quelqu'un a évoqué le nom de Piero Scaruffi sur un forum hyper-secret.
Il m'a suffi de lire quelques unes de ses chroniques musicales, sur son site à l'architecture remarquablement dépassée (mes premiers blogs pas du tout interactifs avaient à peu près la même apparence) pour me convaincre que j'étais en présence du chaînon manquant et transalpin entre Nick Tosches, Dieu le Père et Philippe Manoeuvre, quoiqu'avec moins d'effets de manche. 
Sans parler d'un nouvel ami qui conçoit une remarquable émission d'ouverture aux musiques du monde sur une obscure radio rennaise et qui m'a bien fait comprendre quand je me suis retrouvé à essayer de faire un best of de son podcast en mp3 avec Adobe Première que mon attitude dénotait d'un passéisme affligeant, et que doré navrant l'heure était aux flux et à la fluidité !
Tout cela ne peut que me renforcer dans l'expression explosive de mon silence le plus attentif.

7 commentaires:

  1. ÇA donne envie de lire Schnock. Mais ils parlent de gens encore plus vieux que moi.

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  2. Ah, je viens de voir le site de Scaruffi. Le fond est magnifiquement choisi. L’ensemble ressemble à une parodie sur Burger Quizz. Le genre de type qui doit penser que seule la beauté intérieure compte chez une femme.

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  3. Merci pour ton acidité gastrique, j'espère que ça te passera avant que ça me reprenne. Scaruffi devrait écrire pour Schnock, ça serait top-moumoute; je vais essayer de les mettre en contact.

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  4. En espérant que Schnock ne change pas sa maquette pour lui faire plaisir.

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  5. Va dans une librairie complice consulter la maquette des pages intérieures de Schnock. Tu risques fort de te retrouver en 73, coincé entre les pages d'un vieux numéro de Salut les copains. Avec Scaruffi, ça devrait le faire.

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    1. Alors que les Inrocks de l’époque, c’était un vrai plaisir de maquette.

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  6. Oui, mais si je te plussoie, on se retrouve dans un entre-soi frileusement communautariste, et on n'a plus rien à se dire d'intéressant.
    Enfin, je suppose que mon message christique "lisez, écoutez, téléchargez" est passé, c'est l'essentiel.

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