En vacances à Oléron, j'ai lu le comic-book "Doktor Sleepless" de Warren Ellis, écrit dans la période où sa productivité ne pouvait s'expliquer que par l'abus de substances et/ou par une auto-addiction carabinée.
La série commence bien, brassant pèle-mèle tous les épouvantails de la contre-culture geek, de Lovecraft au chamanisme, plus un certain nombre d'obsessions maison, on se sent comme chez soi dans l'incroyable foutoir que doit être l'atelier où Ellis bricole ses scénarios, mais après le fascicule #8, il y a un gros coup de mou à la fois dans la narration et dans le dessin, comme si le démiurge s'était lassé de son nouveau jouet (il avait je ne sais combien de séries en cours à l'époque)... Ensuite, tout se déglingue : l'ordinateur de Ellis tombe en carafe, toutes ses sauvegardes sont vérolées, puis son ordi prend feu, et depuis 2009 on reste coincés à l'épisode 13.
Fallait sans doute pas invoquer inconsidérément le nom de Cthulhu.
Toujours est-il que dans l'épisode #3, il fait une embardée en évoquant un épisode de la vie d'Alexandra David-Neel qu'on pourrait croire sorti des belles histoires de l'oncle Paul. Je ne sais si l'anecdote est avérée, mais elle est édifiante.
Pour ma part, je transpose aisément sur tous les fantômes que j'ai créés au fil des ans, et que j'ai parfois du mal à dissoudre. Y'a encore du boulot.
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