dimanche 29 mai 2016

Véronique Vincent / Aksak Kaboul : Je pleure tout le temps (Covers & Reworks) (2016)

L'eusses-tu cru ?
Véronique Vincent était la chanteuse française du groupe bruxellois The Honeymoon Killers (alias Les tueurs de la lune de miel), et de Aksak Maboul (dans la mouture 1980-1981 du groupe).
Après s'être détournée de la scène musicale pendant de nombreuses années (durant lesquelles elle se consacre notamment à la peinture), Véronique Vincent revient avec Ex-Futur Album, qui paraît en octobre 2014 sous le nom de Véronique Vincent & Aksak Maboul. Il s'agit d'un album d'avant-pop (originellement prévu pour être le 3e opus d'Aksak Maboul) qu'elle avait composé et enregistré entre 1980 et 1983 avec Marc Hollander (fondateur de Crammed Discs).

Flavien Berger est un chanteur français né le 2 juillet 1987 à Paris. Artiste hybride mêlant électro et psychédélisme, Flavien Berger découvre la composition musicale sur sa Playstation 2 avec Music 2000. Né d'une famille de cinéaste, Flavien Berger s'est dirigé vers le design sonore dans une école de création industrielle. Il développera ses premières expérimentations avec d'autres étudiants en art, qui deviendront par la suite le collectif Sin et ira s'installer à Bruxelles. Ensemble, ils produisent des installations, des projets vidéo dont Flavien compose les bandes originales.

John Warsen a une connection Internet particulièrement pourrie en ce moment, ce qui lui interdit de dénicher de nouveaux talents autrement qu'à la radio. Ainsi, il découvre Flavien Berger alors qu'il ne cherchait même pas de remède à la mélancolie.

Tous trois sont des enfants chéris de la destinée.

samedi 28 mai 2016

Enfant chéri de la destinée

« Un court instant, Elaine reste silencieuse. Puis, d’une voix calme, elle dit :
— On a une bonne vie, mon chéri. C’est vrai.
Bob se regarde les pieds.
— Mon père, quand j’étais gosse, il passait toujours le même disque, j’sais pas où il avait foutre pu trouver ça, il avait juste acheté l’électrophone pour que m’man, moi et Eddie on s’en serve, mais il en avait un à lui, de disque, un quarante-cinq tours de Frank Sinatra, un truc qui s’appelait Enfant chéri de la destinée, une chanson complètement idiote. Mais il adorait ça ; il se tapait deux, trois bières et il se passait ce disque sans arrêt, jusqu’à ce que lui vienne cette espèce de regard rêveur, assis là dans son fauteuil à écouter cette chanson et à faire semblant d’être autre chose que ce qu’il était. Moi et Eddie, on le voyait faire ça et on s’marrait, tu vois ? On se fichait de lui, parce qu’on savait qu’on n’était pas pareils, qu’on ferait jamais rien d’aussi idiot que notre vieux, à travailler toute la journée dans une connerie d’usine pour rentrer le soir, boire une ou deux bières et se passer un disque à la con de Frank Sinatra, qu’on était les enfants chéris de la destinée. C’est vrai, quoi, bon dieu ! Je me disais : “Non, mais quel trou du cul !” J’étais qu’un gosse, j’allais à l’école à l’époque, moi et Eddie, mais vu qu’on était des joueurs de hockey tellement super qu’on causait de nous dans les journaux, on croyait que c’étaient nous les chéris de la destinée.  
 Seulement voilà, maintenant il y a quinze ans qu’ont passé, et moi me v’là. Exactement comme mon vieux. Seulement au lieu de rentrer à la maison, de m’asseoir dans mon fauteuil et de me passer Enfant chéri de la destinée, je regarde Hart and Hart ou un truc comme ça à la télé. Et si mes gosses avaient quelques années de plus, elles se foutraient de moi. “Regardez-moi ce trou du cul”, qu’elles diraient, Ruthie et Emma ; elles seraient supercheerleaders au lycée, et tout : “Regardez-moi c’trou du cul, il se prend pour Robert Wagner ou je ne sais qui, qu’elles diraient, il s’aperçoit même pas qu’il est à moitié cuit, qu’il est plein de suie qu’il a ramassée dans les chaudières des autres, qu’il a même pas des chiottes à lui et qu’il en aura jamais. »

Russell Banks, « Continents à la dérive. »

Je n'ai pas écouté de musique pendant 3 mois. 
Je ne suis pas pressé de me reprendre l'effet "Enfant chéri de la destinée" dans la gueule.

vendredi 27 mai 2016

Steve Roach Dreaming Now...Then (1999)


Longtemps avant que Steve Roach ne se radicalise sur Internet sous l'influence de la CGT des cailloux de l'Arizona qui jouait son va-tout, c''était un honnête artisan de l'ambiante musique. Il animait des banquets et des bar-mitsvas dans la réserve indienne du coin avec son accordéon nucléaire, et était le dernier à rouler sous la table. Des fois, il tapait le boeuf avec Robert Rich ou d'autres jazzmen apaches de passage, et fallait voir comment ça swinguait, dans l'étrange ivresse des lenteurs.
Leurs jam-sessions donnaient parfois lieu à des enregistrements live encore plus ramollis que les versions studios des mêmes morceaux, que des aficionados de la méditation de pleine conscience s'échangeaient sous le manteau en peau de bison.
J'ai écrémé cette compilation rétrospective du temps béni des pionniers pour en conserver les pièces qui ne me faisaient pas trop sombrer dans une stupeur médicamenteuse. 
Je recommande particulièrement "Temple of the Frog" et "Artifacts".

https://www.discogs.com/fr/Steve-Roach-Dreaming-Now-Then-A-Retrospective-1982-1997/release/24232

http://www.mediafire.com/download/ceigxq6xa3dmr8y/SR_DN...T.zip

lundi 23 mai 2016

[Repost] O Brother, Where Art Thou? [Deluxe Edition] (2011)

20/02/2014

A ceux qui n'ont jamais vu ce film, je leur dis qu'il est bien.
C'est rare, les films des frères Couenne qui n'abusent pas d'une intolérable cruauté envers leurs personnages.
A ceux qui n'ont jamais acheté l'album de la bande originale de ce film qu'il est bien, je leur dis qu'elle est bien aussi.
C'est rare de voir réunies autant de bonnes chansons issues du folklore country.
Mais personne ne m'a prévenu de la sortie de ce double CD, qui rajoute 10 titres à la légende, dont aucun n'est indispensable, mais qui sont dans le même mood.
Hier soir encore, le sujet est revenu par hasard dans la conversation, ma chérie était persuadée que la version studio de "In The Jailhouse Now" qu'elle avait entendu l'après-midi même sur FIP était interprétée par Leon Redbone, que nous avons beaucoup écouté plus jeunes, et j'ai dû rallumer Internet pour lui démontrer (je m'étais fait avoir avant elle) que c'était bien les Soggy Bottom Boys qui l'avaient enregistrée, et même que c'est Tim Blake Nelson le chanteur, celui qui joue Delmar O'Donnell dans le film.
Vous voyez le genre de conversation d'initiés, quoi, et pourtant ma femme elle n'est pas geek, ça suffit d'un à la maison. (les enfants sont hors compétition)
Du coup, j'ai identifié la version originale, enregistrée par Jimmie Rodgers-Vocals/Guitar on July 12, 1930 in Hollywood, CA.
Ca vous fait une belle jambe, hein ?
Moi aussi.




23/5/2016

J'ai réécouté l'album, religieusement, après la messe d'enterrement de J.G.
O Brother, Where Art Thou ?

 http://www.mediafire.com/download/zweq6d4tvnwotj0/OB_WAT.zip



Some glad morning when this life is o'er,
I'll fly away;
To a home on God's celestial shore,
I'll fly away (I'll fly away).

[Chorus]
I'll fly away, Oh Glory
I'll fly away; (in the morning)
When I die, Hallelujah, by and by,
I'll fly away (I'll fly away).

When the shadows of this life have gone,
I'll fly away;
Like a bird from prison bars has flown,
I'll fly away (I'll fly away)

[Chorus]
I'll fly away, Oh Glory
I'll fly away; (in the morning)
When I die, Hallelujah, by and by,
I'll fly away (I'll fly away).

Just a few more weary days and then,
I'll fly away;
To a land where joy shall never end,
I'll fly away (I'll fly away)

dimanche 22 mai 2016

A l'enterrement de J.G.


Pratique de l'oraison funèbre.

Il y a chez moi une pensée magique non opérative mais bien ancrée, qui croit que s’affubler du masque de la Mort protège de la Mort.
(La pensée magique, c'est celle qui nous fait penser que les pratiques ont une vertu par elle-mêmes, même si nous n'en sentons pas l'effet, disait Daniel.) 
L'antidote à cette croyance erronée, c'est l'attitude de J.G. face à sa mort.
En 3 jours, il a traversé les phases du deuil (Déni, Colère, Marchandage, Dépression, Acceptation) et il était prêt à partir. Pourtant, s’il y a bien quelqu’un qui aimait la vie et qui en jouissait par tous les trous, c’était lui. Jamais vu un épicurien déconneur de ce calibre, et bien que je ne l’aie pas fréquenté en dehors du boulot, je ne pense pas que son recours au second, voire troisième degré permanent masquait une affliction mélancolique secrète. Je regrette de n’en avoir pas mené large lors de ma visite la veille de son décès qu’il avait programmé, m’a-t-il dit, pour éviter de devenir un zombie de 23 kgs du fait de son cancer foudroyant et incurable. Et j’ai oublié de lui faire la blague :
« tu sais pourquoi en Alsace y’a marqué PF sur les convois de Pompes Funèbres ?
- Pon Foyache ! »
Il s'était défait de tous les attachements en un temps record.
La question qu'il a posée malgré lui à ceux qui lui ont rendu visite dans ses derniers moments, ce n'est pas tant "Et moi, serai-je à la hauteur ?" que "Et moi, est-ce que je suis en vie ?"


samedi 21 mai 2016

Dave Rawlings Machine - A Friend of a Friend (2009)

Je n'ai découvert Dave Rawlings Machine ni dans les Inrocks, ni dans Télérama, mais dans la bande-son de Inside Llewyn Davis, film plutôt ennuyeux des frères Couenne, mais certaines chansons reproduisaient le miracle de la bande-son de O'Brother, film plutôt réussi des frères Couenne.
Ce n'est qu'après toutes ces péripéties de comparaisons douteuses que je suis tombé sur l'article de Télérama. Je l'jure.































Ironically, the most telling line on Dave Rawlings' first album as a frontman comes from one of the few tracks he didn't write. On his version of the Bright Eyes song Method Acting, imagine a more direct explanation of A Friend of a Friend's genesis. Singer/guitarist/songwriter/producer Rawlings has worked with Bright Eyes and Old Crow Medicine Show in the past, and members of both bands return the favor by appearing here, but of course he's best-known for being Gillian Welch's musical foil throughout her career. After a decade-and-a-half spent as the shadowy figure in the background, chiming in with those reedy harmonies and concise guitar licks on demand, Rawlings is long overdue for this solo debut. While he has hidden light under a proverbial bushel, he hasn't been concealing any unexpected predilections -- the overall approach here is pretty much in line with that of the albums he's made with Welch, which makes sense, considering that he was the producer on half of those. The biggest difference is a slightly more expanded sonic palette, a result of Rawlings bringing his aforementioned buddies on board, in addition to Tom Petty's ivory-tickler Benmont Tench and of course, longtime singing partner Welch. But even though a string section pops up on a couple of tunes, A Friend of a Friend is essentially a low-key, acoustic-based Americana outing that feels more like a 21st century version of the early-‘70s Laurel Canyon cowboy aesthetic than anything else. The old, new, borrowed and blue song selection is balanced to present a quintessential picture of where Rawlings is coming from; he tackles Ryan Adams and Old Crow tunes he co-wrote, covers cohorts Bright Eyes as well as inspirations Neil Young and Jesse Fuller, and rounds things out with a batch of new Rawlings/Welch compositions. And while he doesn't exactly adopt an in-your-face approach to the leading-man role, preferring to become part of the powerful collective he's assembled, Rawlings proves himself fully capable of taking the reins and leading this horse wherever he wants it to go.

Les frères Couenne (allégorie)




vendredi 20 mai 2016

Murmure du monde (Compilation ECM 1999)

Murmure du monde (sampler Ecm)
par Francois Branchon le 01/02/1999

Le label ECM fête ses trente ans. Depuis le jazz des débuts, il s'est enrichi de musiques classiques et contemporaines (les "New series"), d'expériences transversales (les mélanges de Jan Garbarek par exemple). Fort de sept cent références, il est devenu une institution, comptant ses inconditionnels adeptes d'enregistrements parfaits comme ses détracteurs, fustigeant le son trop propre, l'atmosphère déshumanisée des productions, l'esthétisme hermétique des visuels. On n'a pas ici de position de principe à ce sujet : on en a détesté certains comme aimé d'autres. Ce disque catalogue permet de se faire une belle idée, puisque s'y retrouvent les excellents manieurs de rythmes Anouar Brahem, Zakir Hussain, Egberto Gismonti et Codona (le groupe du défunt Colin Walcott avec Don Cherry et Nana Vasconcelos), les plus atmosphériques Stephan Micus, Jan Garbarek et Nils Petter Molvaer (le Miles de "Bitches brew" en version électro-samplée norvégienne), le violoncelle caressant de David Darling, le classique Dino Saluzzi et aussi le plus rebutant Tomasz Stanko. Précisons que ce disque, réalisé en collaboration avec les Editions Autrement n'est disponible qu'en librairie, offert pour l'achat de deux de leurs ouvrages.

De la musique hors des sentiers des oreilles battues, des contingences, des nécessités formelles et des vicissitudes du marché, et pour tout dire intemporelle.

http://www.mediafire.com/download/bv77e1uh0c2l4c9/MdM.zip

jeudi 19 mai 2016

Robert Fripp, David Singleton, Andrew Keeling - The Wine of Silence (2012)

 Pour J.G, où que tu sois rendu, comme on dit à Nantes.
Ce disque est très "Requiescat in paquets", et me fait venir par moments les larmes aux yeux que ta mort n'a pas pu m'arracher.

The unique contents of this release are hard to divine from the cover, which lists three contributors: British progressive rock guitarist Robert Fripp, his longtime producer David Singleton, and composer Andrew Keeling. Together they accomplish something that has been done in parts before, but never in toto. The genesis of the work begins with Fripp's Frippertronics, improvisations that made extensive use of tape loops to build larger structures. These evolved into what Fripp called Soundscapes, which used digital electronics to replace and expand upon the tape component. This album is based onFripp's Soundscapes, which have been subject to two further steps. First, Singleton, with Keeling's help, scored them for orchestra. This kind of thing -- scoring classical-influenced rock improvisations for orchestral instruments -- has been done by the New York ensemble Bang on a Can and other groups, although not precisely with the effect Fripp and company accomplish here. The second step is more novel: the orchestral (and in two cases choral-orchestral) pieces are then subjected once again to electronic manipulations, many of which seem to divide the forces spatially. What's the overall effect? The group of pieces as a whole is quasi-sacred, and all the overlapping textures build and recede quietly in a manner a bit reminiscent of the music of Arvo Pärt. If you like the Eastern European minimalists, you'll probably like this recording; if not, you may find it a bit ponderous, with too many undifferentiated events happening at once. But even those at the negative reaction extremes will find a good deal of interest in the possibilities this unique concept opens up.

http://www.allmusic.com/album/the-wine-of-silence-mw0002342449





http://www.mediafire.com/download/bskb4oal4wk4zmb/RF_TWOS.zip




mercredi 18 mai 2016

J.G. est mort

J'ai bien fait d'aller le voir hier.
C'est les meilleurs qui partent les premiers.
C'est pas à E.G. que ça arriverait.

mardi 17 mai 2016

J.G. est vivant

Je me dis que je peux aller voir J.G. demain après-midi, s’il est toujours là. J’appelle V. pour savoir dans quel pavillon il est. Elle me dit qu’ils vont le débrancher ce soir (il est sous oxygène), que demain il sera trop tard. Alors ça me prend comme une envie de chier, j’y vais pendant ma pause déjeuner. Pas de tramway, du fait de la manif contre la loi travail. Tant pis. Pedibus cum jambis. Des tas de gens sillonnent la ville dans une atmosphère bon enfant, hormis les grappes de CRS massés aux points stratégiques, lourdement casqués et armés. Une fois sorti du centre-ville, les tramways assurent le traffic vers la périphérie. Quand j’arrive dans la chambre de J.G., il est en train de manger une assiette de boeuf-carottes de bon appétit, en pyjama d’hôpital, ces sortes de longues blouses en papier bleuté qui s’arrêtent au genou. Il n’a pas l’air du tout d’être en train de mourir. D’ailleurs, c’est bête, d’avoir écrit « J.G. est en train de mourir » : on peut parfois agoniser, mais « être en train de mourir », ça n’existe pas. La mort est un bref passage, l’inverse de la naissance, pas de la vie. La vie n’a pas de contraire. J’ai dû lire ça chez les bouddhistes. Les collègues qui sont arrivés avant moi pour rendre visite au mourant (sic) me disent qu’il leur a dit que tant de monde venait le voir qu’il avait repoussé sa mort au lendemain. Ils s’en vont en sanglotant. Je comprends que c’est éprouvant de converser avec quelqu’un dont on sait qu’il sera mort demain. Nous voilà seuls. Je fais quelques blagues, je lui demande où ça en est cette petite black qu’il devait me présenter à Noël 2013, il me répond que c’est assez mal engagé. Il est serein, il a mis sa maison en ordre, et préfère qu’on le débranche plutôt que de descendre à 23 kgs, vu qu’il a un cancer génomique (?) incurable. Il me remercie d’être venu le voir, malgré notre peu d’intimité, on a passé de bons moments ensemble au boulot quand moi-même j’étais un « rigolo » (quelqu’un qui se complait dans un rôle de personnage facétieux ou grotesque, trait de caractère que nous partagions et qu’il n’a jamais abandonné). Je lui dis d’aller vers la lumière, il me répond « je sais, Inch Allah ». Je me sens mal, je m’asseois sur la chaise, puis par terre, m’excusant de peut-être tourner de l’oeil, la charge émotionnelle d’assister au dernier repas du condamné est trop forte. Je regarde ses pieds nus, stupidité par mon malaise. Il me tend son brumisateur, je m’hydrate, mais je dégouline de sueurs froides, et ça continue à tourner. La conversation s’épuise rapidement, je l’embrasse et lui dis au revoir, et à un de ces jours, et je sors de sa chambre, les jambes flageolantes. Je me fais serrer dans l’ascenceur par des infirmières qui me trouvent un peu décomposé, me forcent à m’asseoir dans le hall, me font boire une petite bouteille d’eau et manger un sachet de sucre. Je me dis que mon fils, qui n’habite pas très loin, va me payer un café. Je l’appelle, il rentre juste de la manif, on n’a pas bouffé, je l’invite à déjeuner au burger d’à-côté, c’est son anniversaire, il est content. Il me dit de ne pas être triste, que la vie continue. C’est aussi ce que m’a dit J.G. Je regrette de ne pas lui avoir demandé s’il avait aimé et été aimé, mais ça ne me regarde pas.