mardi 27 octobre 2015

Sandman Overture - Neil Gaiman, JH Williams III (2015)


Sam Quixote a souvent la dent dure, mais il semble trouver le nouveau Sandman assez réussi.
Moi, ça m'est un peu tombé des mains, malgré les somptueuses enluminures de JH Williams III.
A la vitesse moyenne d'un fascicule tous les trois mois, on décroche vite.

http://samquixote.blogspot.fr/2015/10/the-sandman-overture-review-neil-gaiman.html#more

Pour le lire, c'est .









lundi 26 octobre 2015

Federal Bureau of Physics Vol 1 & 2 - Simon Oliver, Robbi Rodriguez (2014)


 

Une vérité que même les conspirationnistes hésitent à divulguer :

En 2012, le label Vertigo (comics pour un lectorat adulte édités par DC Comics) se réduit à une peau de chagrin et les lecteurs s'interrogent sur sa pérennité, encore plus inquiets du fait du départ de Karen Berger, sa responsable éditoriale historique.

C'est donc avec curiosité et espoir que le lecteur voit débuter FBP en 2013. Le point de départ semble assez simple et prometteur : un service gouvernemental (de fonctionnaires) intervient pour rétablir les lois normales de la physique quand celle-ci vient à défaillir. Les dérèglements décrits sont de nature visuelle, facilement compréhensible, avec un petit goût de science physique évoquant la théorie des dimensions parallèles, la problématique de la théorie du tout (théorie susceptible de décrire de manière cohérente et unifiée l'interaction nucléaire forte, l'interaction électromagnétique, l'interaction nucléaire faible et la gravitation) et mêmes des p-branes en provenance de la théorie des cordes. Les dessins sont faciles à assimiler, avec une apparence un peu spontanée, pas tout à fait finie ou peaufinée, mais un niveau de détail satisfaisant, une esthétique adulte, et des personnages aisément reconnaissables, avec une garde-robe réaliste.
La série est écrite dans son intégralité par Simon Oliver, bien connu chez Vertigo par son travail sur la série The Exterminators. Ici, l’auteur s’est visiblement passionné de physique, mais pas celle qui vous ennuyait royalement lorsque vous étiez (ou êtes, ou serez, pour nos plus jeunes lecteurs) au lycée, mais de celle qui fascine, celle qui fait peur, celle qui fait appel à l’inconnu, au bizarre. Et s’il ne faut pas avoir fait d’études supérieures dans ce domaine pour comprendre que les phénomènes qui apparaissent ça et là sont (très) dangereux, Oliver appuie quand même son discours de façon structurée et concise, en apportant un semblant d’explication scientifique à ce qui nous est dépeint. Un léger travail de vulgarisation qui est ici très bienvenu et qui rend la série accessible même aux non-initiés. Au niveau du récit, on s’attache au final beaucoup à la caractérisation des personnages principaux. Adam Hardy dans un premier temps, qui n’a pas choisi ce boulot sans raison, et dont le mystérieux passé lié à sa famille va servir petit-à-petit de fil conducteur à l’histoire. C’est aussi son statu quo qui va être amené à être bouleverser et notamment vis-à-vis des personnages qu’il fréquente. Je pense notamment à Rosa Reyes dont le passé trouble est également amené, et comme celui-ci, comme celui d’Hardy, ont un lien très étroit avec les anomalies, ça nous permet d’être encore plus encrés dans le sujet. Alors, oui, il y a aussi l’impression d’une histoire plus importante derrière tout ça, avec des allures de conspiration, mais ça reste assez discret dans l’ensemble et l’histoire se concentre réellement au plus proche de ses personnages.    

Le pendant de cet aspect c’est qu’on a pas l’impression de lire quelque chose d’absolument grandiose. Au vu du récit presque intimiste, et malgré le sujet traité, il n’y a pas de grands moments épiques (certes quelques folies visuelles, mais j’y reviens après), et on est tellement concentré sur les personnages que l’histoire, elle, avance très doucement. On est vraiment très proche d’Hardy et de son travail, avec même un certain regard critique sur la condition du FBP (qui est un bureau d’état) et de ses capacités de fonctionnement et de financement – un aspect bien ancré dans notre réalité et qui, personnellement, m’a fait sourire (jaune). Si certains aspects (les mystérieux passés, le complot qui se fait) feront qu’on a de toute façon envie d’en savoir plus, notamment par l’utilisation d’un cliffhanger plus ou moins habile en fin de volume, on aura beau trouver le tout sympathique, il n’y a pas quelque chose de véritablement transcendant, quelque chose qui vous fasse presque lâcher votre comic des mains en poussant un gros « woooaaw ». Alors ça viendra peut-être (sûrement, je l’espère) au fil de la série, en espérant de grandes révélations, et pour l’instant il faudra se contenter de ce volume à caractère plus introductif. Un autre point très important vient des dessins de Robbi Rodriguez. Qu’on se le dise tout de suite, et vous l’aurez peut-être remarqué à la couverture : le style est particulier et ne plaira pas à tout le monde. Les traits de Rodriguez sont assez fins et élancés, avec des personnages au physique qui semble souvent déformé (mais pas dans le mauvais sens du terme), et ceci permet de jouer sur les aspects purement physiques des corps et des objets/lieux. Lorsque « l’impossible » se produit, vous serez certains de ne pas le louper. Certaines pages pleines sont assez impressionnante à ce propos, avec une exagération du trait, qui passe dans un style assez cartoonesque, histoire d’accentuer encore plus le côté surréaliste de la situation. Et que dire de la colorisation de Rico Renzi !  
On a droit à des couleurs pétantes, dans le jaune, le rose, le rouge, des teintes très vives, notamment lorsqu’on est en présence d’anomalies. Compte tenu du sujet, je trouve que Rodriguez a très bien su mettre son talent d’artiste pour dépeindre les anomalies (mention spéciale à sa Tornade Quantique, vraiment bien pensée). En revanche, on reconnaîtra également que sur pas mal de planches, ça manque de décors, ça fait un peu vide. Et comme je le disais en début de paragraphe, le style ne vous plaira pas forcément. Reste en fin de volume, quelques annotations et sketchs de l’artiste, un petit bonus sympathique, à l’image de ce volume, mais qui ne vous fera pas bondir partout.   FBP : Federal Bureau of Physics, c’est avant tout la présentation d’un monde qu’on pense connaître, mais qui nous surprend à plusieurs occasions, et la présentation de deux personnages. Avec un récit introductif qui pose les bases de son monde et de ses héros, ce premier volume devrait quand même réussir à vous appâter pour en demander encore, mais il faudra clairement que les enjeux scénaristiques soient plus importants et plus grands pour que le soufflé ne retombe pas aussitôt. On notera quand même la patte graphique très marquée de la série qui aide à lui apporter toute son identité.  




Un avis nettement plus nuancé :


Mais il ne faut pas croire tout ce qu'on lit sur Internet.


Et l'avis du Warsen ?

Les volumes 1 et 2 m'ont bien plu, et c'est la seule série que j'ai trouvée sympa chez Vertigo depuis 3 ans. Les volumes 3 et 4 me paraissent plus besogneux et moins inspirés.

Niveau d'anglais : 

pain in ze ass. (quelques termes sont abscons, et le champ lexical est large)





dimanche 25 octobre 2015

Neonomicon - Alan Moore, Jacen Burrows (2010)



En avance pour Halloween !

Critique sympa et pertinente par le psychopathe.

« Neonomicon est foncièrement laid, violent, abject mais rivalise en suspense et en impact avec tous les autres mediums. » (Fluctuat)

"Moore s’amuse à rendre l’univers de Lovecraft trash et encore plus sombre qu’il ne l’est. De plus, il insiste lourdement sur l’aspect sexuel et crasseux des monstres, offrant quelques scènes quasi insoutenables. Le parti pris est profondément moderne et le tout a finalement un sens (affreux d’ailleurs) mais on frôle vraiment le mauvais goût. "
(Planète bd)

« Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn »
John Warsen

(litanie liée au culte de Cthulhu, traduite dans les ouvrages français par « Dans sa demeure de R'lyeh la morte, Cthulhu rêve et attend »)







Ca en bouche un coin à ma femme.

http://www.mediafire.com/download/yj1shy031rztadw/Nonomico_%5BFR%5D_c00.cbr.zip

samedi 24 octobre 2015

Passages à leurres divers - [JW Team] (2015)


Cette nuit, on peut écouter les compiles hétéroclites au ris... que de s'en lasser jusqu'à point d'heure. C'est pourquoi, bourrelé de remords de vous avoir récemment jeté en pâture deux concoctions de tisanes réchauffées et refroidies, je suis allé farfouiller dans ma galerie d'incunables pour en extraire le jus d'élixir en léger différé de l'alambic sortie Sud.
Bien sûr, c'est un peu foutraque : une reprise acoustique et délirante du "Ace of Spades" de Motorhead télescope Arthur H qui emboutit Rodolphe Burger qui retue (s'il en était besoin) Guy Béart qui renait à l'écoute des vingt minutes de transe sépulcrale du Talk Talk période Spirit of Eden, avant d'être atomisé par une heure vingt (la mythique heure de 80 minutes, sans nul doute) de prises alternatives de Lark's Tongues in Aspic du King Crimson de la grande époque.


"C'est de la daube, ta compile " 
nous a déclaré un passant choisi au hasard 
dans la nuit du 25 au 31 aout 1984,
qui tient à conserver l'anonymat.




vendredi 23 octobre 2015

Access To Arasaka - Oppidan (2009)



Ma grand-mère écoutait ça en fumant du hasch et en relisant Philip K. Dick.
Je ne peux pas lui donner tort sur ce coup-là.

http://chroniques-electroniques.over-blog.com/article-35944350.html

mercredi 21 octobre 2015

lundi 19 octobre 2015

The Confessional Tapes - Aidan Baker (2015)



Etonnant, cet Aidan Baker.
Un coup comme çi, un coup comme ça.
Nous sommes ici en présence d'un mix entre les deux tendances précédentes : musique d'alcôve feutrée assez peu dronée, chant très doux, à la limite du murmure.
Loin d'être désagréable.

Même si je reste un peu scotchée sur son antépénultième alboume, parce qu'il m'arrivait de commettre des maquettes dans le même esprit quand j'étais petit.
Avec moins de matoss et de détermination.


dimanche 18 octobre 2015

Jodorowsky

Comme dit Jodorowsky, nous avons "appris à tomber mille fois avec une obstination farouche jusqu'à apprendre à se tenir debout. Je me rappelle mon vieux père qui, en mourant heureux, me disait : « Mon fils, dans ma vie, j'ai triomphé parce que j'ai appris à rater. »"

Et un battle de critiques autour de son dernier film, clairement gagné par le second candidat :

john_warsen, (le) 27 Sep 2014 - 5:06 PM, a écrit :
"Biopic surréaliste", c'est tout à fait ça. Je n'ai pas vu les autres films de Jodorowsky, à part la moitié de La Montagne Sacrée, que j'ai trouvée bien indigeste et très datée, outrageusement fardée d'un symbolisme que je ne pouvais décoder. Ici, on est plus sobre. Tout est un peu zinzin, mais il y a des figures reconnaissables, et un arrière-plan historique juste un peu métaphorisé. J'ai l'impression que Jodo règle ses comptes, ou plutôt fait la paix, avec son papa, magnifie sa maman, et fait un peu d'auto-analyse réconciliatrice avec lui-même.Il y a aussi des Christs en rédemption partout, et des décors sympas. Bon, ça fait déjà 8 lignes pour avouer que je me suis ennuyé, sans doute que j'en attendais trop.

Kritik'd (le) 27 September 2015 - 21:00 PM a écrit :
8 lignes c'est pas mal, si t'en avais fait plus t'aurais peut-être fini par en dire du bien (t'étais sur la pente ascendante). Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce film...question de contexte d'abord:

Tout à commencé le jour où je suis allé à plusieurs séances de cinoche à trois balles, que Télérama organise annuellement pour les pauvres, les chômeurs et les orphelins. La nuit était froide et noire et à mon arrivée, des groupes de retraités avaient déjà pris d'assaut les toilettes et les caisses, ne laissant que peu de chances aux plus faibles. J'ai pourtant eu celle de voir La Danza de la Realidad à la suite de Touch of Sin, et je peux dire une chose: Danza de la Realidad est l'antidote à Touche of Sin.

Contre le néoréalisme social en mandarin, le surréalisme chaleureux du biopic chilien, ça fonctionne...sur moi. Pourquoi ? Parce que Jodorowski nous montre des choses qui ont plu à mes sens (couleurs, personnages, situations) et qui sont parvenues à m'investir dans le récit. Des thèmes comme la peur/vénération du petit garçon face à l'autorité du père, l'amour du garçon pour la mère généreuse, sont gros comme les triangles et les cercles colorés d'une toile de Miro, débordent d'une générosité qui peut finir par donner la gerbe (comme toute générosité). Mais c'est surtout visuellement que ce film m'a plu en fait, grâce aux inventions scéniques que requiert la construction d'une atmosphère surréaliste.

D'ailleurs qu'appelle-t-on surréaliste dans ce film ? Le fait que la réalité cinématographique ne soit pas la réalité objective, mesurable, scientifique, mais pas non plus celle d'une psychologie individuelle. Elle renverrait plutôt à une psychologie collective, faite de symboles qui rappellent les symboles des rêves (Les objets animés), de personnages archétypaux rappelant les personnages des contes (Le père et le roi, Exil, Amnésies, Retrouvailles) et que nous avons en tête quelque part au niveau du ça quand on pense à papa et à maman.

Bref pour filmer le film il a donc fallu filmer ces symboles de manière immédiatement reconnaissable et compréhensible: la générosité de la mère doit se voir sur la mère elle-même (ses seins), la timidité du fils également (ses longs cheveux blonds). Quand il a peur du noir, c'est en le peignant en noir que la mère le calme. Quand le père est malade, c'est en lui urinant dessus que la mère le soigne. Le symptôme caché se révèle à la caméra par l'esthétique (ou en tout cas le caractère visuel) du remède. Et ça à l'image je trouve que ça marche.

A partir de là, La Danza de la Realidad met en scène une série d'obstacles qui font intervenir l'histoire chilienne dans celle du noyau familial aux figures déjà bien délimitées. Aspect remarquable: dans le déroulement de l'histoire, le film ne décroche pas de son esthétique initiale. La vérité historique est effectivement parfois métaphorisée (le tsunami des poissons au départ est certainement la métaphore de quelque chose) mais surtout le plus souvent grossie sans souci du cliché ou de l'archétype: les communistes, les nazis et le père lui-même ressemblent à des personnages de commedia dell'arte. En tant que non spécialiste, je ne peux pas juger de la fidélité de la chose: Jodo a-t-il conservé l'histoire du Chili dans sa pantomime ? Ou non ? Tout ce que je peux dire c'est que la simplicité des situations, leur rythme et l'imprévisibilité du dénouement fonctionnent extrêmement bien à l'image.

Deux reproches: le scénario qui commence avec le fils poursuit avec le père, ce qui rend l'atmosphère surréaliste un peu forcée sur la seconde partie (ce n'est plus le point de vue de l'enfant sur son père, mais celui de l'enfant adulte imaginant le père). De plus sur cette même partie, l'enfant apparaît lors de courtes scénettes qui n'ont plus de nécessité entre elles: ce sont plutôt des sketchs où Jodo montre sa virtuosité de montreur de symboles. C'est beau mais plutôt dommage vu le projet d'ensemble.


Ma Note: 3/5