jeudi 17 février 2022

McDonald And Giles - McDonald And Giles (1970)

Un album prophétique à plus d'un titre
(Le disque en comptait cinq, et ils l'étaient tous)
Ian McDonald, musicien multi-instrumentiste de King Crimson version 1.0 a fusionné avec le Grand Tout la semaine dernière. 
Il fut un contributeur important de l'architecture sonore et de l'ambiance si particulière de l'album In the Court of the Crimson King, véritable acte de naissance du rock progressif que j'aurais tendance à confondre avec son faire-part de décès, tant son existence fut brêve mais intense. Si Dieu le veut, j'entendrai la flûte de Ian McDonald (sur "I talk to the wind") et son mellotron funèbre (sur "Epitaph") en entrant dans les bardös.



Prophétique, on vous dit.
Quel est le mot que vous comprenez pas
dans "prophétique" ?
Libération et Le Monde se sont fendus de nécrologies érudites et instructives, mais n'ont pas joint le disque souvenir pour 3,99€ prix maximum, parce qu'on n'est pas chez Pif Gadget, ni aux Editions Atlas.
McDonald et les frères Giles avaient quitté King Crimson juste après l'enregistrement du premier album du groupe (et juste avant de se faire virer par le stalinien Robert Fripp) pour râler ferrailleur ce "McDonald And Giles" qui sonne carrément comme un disque inédit de King Crimson 1.0 - hormis pour l'inspiration de Peter Sinfield, le parolier d'origine, responsable des « bûchers funéraires de politiciens » et autres « innocents violés au napalm » dans 21st Century Schizoïd Man, qui n'était pas de la partie. 

Seul Warsen semble s'être inquiété de savoir si l'on trouvait encore ce disque en ligne. N'ayant pas découvert de version mp3 accessible aisément sur des blogs musicaux, j'en remets une copie ici.


un fragment pas du tout passéiste de la pochette du disque
C'était ça ou finaliser ma compile en cours pour envahir l'Ukraine, qui n'est pas tout à fait prête. "Quand j'écoute King Crimsogne / J'envahirais bien la Pologne / Quand c'est du John_Warzen / J'éclaterais bien l'Ukraine" (Vladimir P., chanteur et lead-guitar du groupe de rockprog russe "The Moscow Butchers", bientôt de passage dans votre ville si vous habitez à l'Ouest de Kiev)

Elle est fraiche ma nécro :

https://www.liberation.fr/culture/musique/ian-mcdonald-le-sax-de-king-crimson-et-de-21st-century-schizoid-man-est-mort-20220211_TCCJ6DQHVVG6LKDCJY3W6LNCTI/

https://www.rythmes-croises.org/ian-mcdonald-un-birdman-sest-envole-dans-le-vent/

de bien chouettes chroniques sur le disque incriminé (disponibles partout sauf en Crimée)
- en français

https://classicrock80.wordpress.com/2022/02/13/mcdonald-and-giles-mcdonald-and-giles-1970/

 - english spoken

https://presentingmyrecordcollection.blogspot.com/2020/04/mcdonald-and-giles-mcdonald-and-giles.html

http://jivetimerecords.com/2018/08/mcdonald-and-giles-mcdonald-and-giles-island-1970/

https://basilios.wordpress.com/2006/05/01/mcdonald-and-giles-mcdonald-and-giles-1970/

https://jazzrocksoul.com/artists/mcdonald-and-giles/

- l'album sur youtube pour goûter si ça sent bon et de quoi ça parle

https://www.youtube.com/watch?v=LMff9CM7yPU

hors collection et sur devis :
- Pourquoi y-a-t-il quelque chose au lieu de rien ?

https://www.youtube.com/watch?v=zORUUqJd81M

21 façons de rester en paix

https://thework.fr/21-manieres-de-rester-en-paix-selon-byron-katie/

non mais sans blague.

jeudi 10 février 2022

The Sopranos - Music from the HBO Original Series (1999)

Nouvelles têtes sur mon blog de vieux.
Quoique...
J'écoute des vieux disques. Je lis des vieux livres. Je fréquente des blogs de vieux, bien que ce terme soit désormais pléonastique. Pourquoi ne pas regarder des vieilles séries, en attendant la saison 4 de the Marvelous Mrs Maisel qui démarre le 18 février ? Car à vouloir me refaire une culture corporate, j'ai imprudemment ingurgité en l'espace de deux semaines (et sous la menace de la mère de mes enfants) l'intégralité des 4 saisons disponibles de 10 pour cent, la série humoristique française sur le métier d'agent artistique, bien écrite, interprétée et rythmée. A chaque épisode, une vedette de cinéma joue son propre rôle avec une certaine autodérision. Uh-uh. Ça marche du feu de dieu, à tel point qu'un remake anglais est en cours. Il est néanmoins temps de me ressourcer sur mes vraies valeurs hard-boiled badass humanistes nihilistes woke LGBTQAI+.

Au début des années 2000, deux séries télévisées ont bâti des figures du Mal Absolu très réalistes : - Tony Soprano dans Les Soprano, un mafieux italo-américain souffrant de crises de panique qui le poussent à fréquenter une psychiatre, mais qui reste un prédateur-né pendant sa thérapie; il est doté d'un sixième sens pour sentir les lignes de faille en tout être humain puis s'engouffrer dedans pour y jouer son petit air à base de fracturation hydraulique, muni d'une simple perceuse et d'une mêche Ø 12.
- Vic Mackey, flic corrompu des mauvais quartiers de Los Angeles dans The Shield, qui bascule du côté obscur de la Force pour de bonnes raisons au départ, mais après ça se met de moins en moins bien. Ni Glenn Close ni Forest Whitaker ne parviendront à le remettre dans le droit chemin.

Tony Soprano écoutant sa thérapeute (jouée dans le contrechamp par l'immense Lorraine Bracco)
lui raconter l'anecdote suivante : le dimanche 27 août 1909, en fin d'après-midi, Freud, Jung et Ferenczi, accoudés au bastingage, voient New-York se profiler derrière la statue de la liberté.
C'est alors que Freud aurait dit ce mot légendaire qui fait partie de la saga du mouvement psychanalytique : " Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste ! " La psychanalyse est alors considérée aux États-Unis comme un cocktail plutôt nauséabond, composé pour moitié de mysticisme et pour moitié de pornographie.

Nous parlerons de tout cela plus tard. Ou alors, j'en parlerai tout seul, seul devant Dieu et mon ordinateur, as usual. Pour l'instant, je ressors mes DVD de la saison 1 des Soprano (titre de la série en français, pour une fois assez bien traduit de l'anglais The Sopranos) qui servaient à caler l'armoire. 
Je regarde les épisodes 3 et 4 en croyant que c'est les 1 et 2, parce qu'aucun signe distinctif n'orne la rondelle du CD et que de ce fait je les ai mal rangés dans les boitiers il y a vingt ans, our sins cast long shadows, mais c'est pas grave, cette Amérique crépusculaire et dépressive, déjà confite dans la nostalgie du business florissant de la pègre du temps de Frank Sinatra et de Dean Martin,  je m'y sens comme chez moi, bien que j'aie grandi à Perros-Guirec, loin du New Jersey, et c'est dire l'influence maléfique de la télévision sur l'imaginaire provincial. 
Sauf que les épisodes sont encodés en 4/3. Je découvre dans un commentaire Amazon que j'ai été la proie des margoulins. L'édition 4 DVD en 16/9 est de loin préférable à l'ancienne édition 6 DVD qui était en 4/3 recadré (malgré les promesses de la jaquette) et qui a été maintenue pendant une durée inacceptable au catalogue français. 

Chouette ! D'avoir été blousé par la mafia des éditeurs de DVD ne va pas m'encourager à acheter les Blu-Ray; d'ailleurs je n'ai pas de lecteur. Hors de question de revisiter en 4/3 une série tournée en 16/9, et je suis contraint de me rabattre avec une joie dissimulée vers le marché noir, qui propose des copies 16/9 en 1080p auprès desquels mes DVD vont ressembler à des VHS. Et j'écoute le premier volume de la bande originale, redécouvrant de bonnes chansons d'Elvis Costello ou de Bob Dylan placées dans une nouvelle perspective. 

C'est des trucs qui n'arrivent que quand on écoute des bandes originales sans savoir pourquoi : en fait, c'était pour voir s'ouvrir des fenêtres auxquelles on n'aurait pas pensé. Mais on ne le sait qu'après.
Putain, c'est beau, ce que tu dis, Warsen. Tu devrais écrire.

https://www.discogs.com/fr/master/72684-Various-The-Sopranos-Music-From-The-HBO-Original-Series


Ne serait-ce que pour la découverte de "The Beast In Me" dans le générique de fin du pilote de la saison 1, chanson de Nick Lowe écrite pour son beau-père Johnny Cash. 
Magnifique.



jeudi 3 février 2022

Sylvain GirO & le chant de la griffe - La rue des lilas (2019)

L'avant-guerre, c'est maintenant : en prélude discret au conflit Russie/Ukraine, que je ne souhaite pas voir éclore mais qui s'annonce un peu incontournable dans les gazettes, John Warsen te propose ce soir deux expériences subjectives de la guerre conventionnelle, expériences antagonistes mais souvent complémentaires, à une époque où l'on pourrait se contenter de se combattre mollement via les drones Amazon de Jeff Bezos : 

- "Quand un soldat "le point de vue du soldat, donc, écrit par Francis Lemarque en 1951 ou 52, le wiki a la mémoire qui flanche concernant la date exacte, mais restitue finement le contexte, parce que des chansons antimilitaristes interprétées par Yves Montand en pleine guerre d'Indochine, ça le fait moyen. 

la photo du disque a été prise par un reporter de guerre,
juste avant qu'il se fasse sauter la rondelle.

Pas n'importe quel soldat : le militaire par défaut. Le conscrit, quoi. Celui qui ne considère pas que "l'ennemi est bête : il croit que l'ennemi, c'est nous" (Desproges) mais qui pense que la guerre est l'ennemie de la vie. Comme le Mattéo de Gibrat, quoi.
Quand un soldat est le précuseur du Déserteur de Boris Vian sorti en 1954, enfin quand je dis "sorti"' c'est une façon de parler puisque les deux chansons seront interdites de diffusion à la radio jusqu'en 1955.
Francis Lemarque recevra tardivement le grand prix de la Chanson française de l'Académie Charles-Cros des mains de Jack Lang en 1981, et sera encore plus tardivement nommé chevalier de la Légion d'honneur, ce qui a certainement réduit d'autant son espérance de vie. 



"La rue des lilas" évoque le point de vue du civil, qui sort lui aussi rarement grandi du conflit, écrit et interprété par Sylvain GirO (2019) qui chante les horreurs de la guerre comme s'il y était.


jeudi 27 janvier 2022

Midnight Oil - Species Deceases EP (1985)

Le gentil kangourou il était tout crabouillé sur la route,
il finira tout nempaillé dans le salon.
1985 : Midnight Oil est un groupe australien vigoureux et tonitruant, mené par un Géant Vert (et faux frère de Monsieur Propre) qui milite pour une gestion responsable de la planète et les droits des aborigènes tout en faisant un barouf du diable, longtemps avant que tout soit fichu, sauf pour Zemmour et Houellebecq, les hyènes déclinistes. 
Dans la foulée des deux albums qui les font connaitre en France,10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 et Red Sails in the SunsetMidnight Oil sort un EP 4 titres sur la sixième extinction ("Décès d'espèces", prédestiné à finir sur mon blog tombal), que j'ai complètement pas vu à l'époque, et qui s'avère trente-sept ans plus tard aussi bruyant et braillard que leurs productions de l'époque. 

Ce film est déconseillé
par l'Office du Tourisme australien
2018
l'Australie part en fumée, et des millions de koalas rejoignent soudain leur maman au paradis des mamans koalas grillés, qui jouxte celui des enculés alcooliques qui tiraient les kangourous à la carabine dans le bush juste pour rigoler dans le film Wake in Fright, ô combien halluciné et violent, comme beaucoup de films australiens. Quel impact auront eu les lanceurs d'alertes musicaux de Midnight Oil sur le réchauffement climatique, depuis quarante ans qu'ils bourrinent le sillon du rock protestataire, et malgré le  méga-tube Beds are Burning sur l'album Diesel and Dust, l'année d'après "Décès d'espèces" Rien. Nada. Que dalle. Et que peut aujourd'hui le rock pour retarder l'apocalypse ? au mieux fermer sa gueule, au pire jouer sur des guitares en bois pour réduire son bilan carbone, comme le démontrent Blain et Jancovici. 

2022 : Warsen va faire du ski grâce au Comité d'Entreprise de l'ORTF, et fait alors exploser son bilan carbone sans remords, car grâce à la pandémie et au fait qu'on soit hors vacances scolaires, il est quasiment seul sur les pistes bleues, et il y prend un pied pas possible, malgré la frugalité des contacts humains. La semaine prochaine il retournera au centre de cancérologie, mais pour l'instant il s'en fout, car il sait que c'est pas tous les jours demain. Heureusement que la station est déserte, car comme à chaque fois qu'il fait du ski il a 10 ans et 10 kgs de plus que la fois d'avant, il pourrait sans y prendre garde s'emplafonner de plein fouette un skieur issu de la diversité, et ça serait difficile de retrouver assez de fragments de l'infortuné pour pratiquer une inhumation décente. Mais le seul black qu'il croise sur les pistes, c'est l'employé municipal préposé à lui tendre la perche au démarrage du tire-fesses.

C'est si calme dans les Pyrénées qu'on pourrait y entendre
Steve Roach entonner une "ode au Silence" sur un Prophet 5 unplugged.
De la pauvre cabane en rondins jouxtant le départ du téléski dans laquelle le lointain neveu de l'oncle Tom se réchauffe à coups de rhum arrangé entre deux skieurs, s'échappent à gros bouillons les flonflons de Beds are Burning, qui déclenche alors l'anamnèse chez Warsen, dont les synapses sont hyper-aiguisées, à force de sniffer toute cette blanche sur les pistes noires. Il se dit qu'à son retour en plaine, il lui faudra écrire un article sur l'urgence climatique vue par Midnight Oil trente-sept ans plus tôt, parce que c'était quand même des visionnaires.

Warsen est un peu jaloux d'un copain qui vit à la montagne et qui pratique la photo animalière,
m'inondant régulièrement d'instantanés d'espèces en déclin sans nuire à personne.

 Le seul animal sauvage que j’aie réussi à photographier, c’est la balise de piste bleue
« lou lapadé » surgissant du brouillard juste avant de me la prendre dans le plexus.

Entre-temps, Peter Garrett avait lâché sa guitare pour mettre ses actes en accord avec ses pensées, en embrassant une carrière politique dans les rangs des écologistes. 
Toi qui ne prends jamais position, raconte combien c'est difficile de ne pas se compromettre. Le wikipédia français est trop mal écrit, mais on devine que son odyssée parlementaire ressemble plus à un film à sketches qu'à l'irrésistible ascension d'Emmanuel Omicron; d'ailleurs, le chanteur du groupe australien ressemble de plus en plus à un Michael Chiklis sous chimio. Michael Chiklis, tu l'as vu dans Don't look up, un film amusant sur la bêtise humaine qui nous emmène gaiement dans le mur, et tu ne l'as pas reconnu. Et encore, tu ne t'es pas vu sur tes selfies sur le télésiège. 
Question subsidiaire : démontre pourquoi les chansons ça sert à rien, sans utiliser le mot "francis_lalanne".

des Bonus en cascade :

- la chronique de Species Deceases EP (1985) ici :

http://clashdohertyrock.canalblog.com/archives/2018/06/18/36394826.html

- le disque, en préécoute sur Youtube

https://youtu.be/F0hcBddhn8k

- le même EP en mp3, miraculeusement repompé sur un serveur russe, comme si tu y étais :

https://www.mediafire.com/file/ogd0ntr22rdcd7u/1985_SD_(EP).zip/file

- après étude de votre dossier, il semble que la légende continue, et qu'un nouvel album sorte prochainement, si l'Australie ne finit pas de brûler d'ici là :

https://www.midnightoil.com/midnight-oil-releases-new-song-from-their-forthcoming-album-resist/

jeudi 13 janvier 2022

The The - Sweet Bird Of Truth (2021)

The The ? Vous voulez dire LE 
The The ? Le groupe de Matt Johnson, qui avait enregistré deux albums formidables dans les années 80 ? Ils se sont reformés ? Ils refont des trucs ?
Je ne me lasse pas de relire leur saga. 
Ni de réécouter Infected, une fois par décade. La sortie de ce double live de 2018 au Royal Albert Hall a été annoncée trois ans plus tard, pendant le meeting de Evid Gilzmmour à Villepinte, et on a frôlé l'émeute. Pire qu'aux Transmusicales de Rennes.
Et qui de mieux que  Matt Johnson pour reprendre les vieux succès de  Matt Johnson avec une voix caverneuse qu'on dirait enregistrée dans des conditions acoustiques douteuses ?

1/ Observe bien la vidéo de 2018 de la chanson de The The "Sweet Bird Of Truth" 



2/ 
Compare-là avec la vidéo issue de l'album en 1986



3/ Pleure un bon coup sur le temps qui passe et qui, aux plus belles choses, se plait à faire un affront, et saura faner vos roses comme il a ridé mon front.

3 bis/ Va t'acheter un cactus à mescaline chez zamnesia, tu l'as bien mérité, et passe plusieurs années à le regarder pousser en lui faisant écouter du Steve Roach, et pendant tout ce temps tu ne seras pas au cyber-bistrot. N'oublie pas de bien étudier le tuto pour pas te louper, et de pousser le thermostat de ta maison jusqu'à 35°, même si ta femme gueule parce qu'il fait trop chaud et qu'elle a lu le dernier bouquin de Jancovici avec Christophe Blain.

4/ Relis l'article pondu par Warsen, qui se prétend ton serviteur mais qui n'est que celui du démon de l'ordinateur, un jour où il se croyait en forme. Si ça se trouve, toutes les vidéos sont encore encapsulées dedans, et y'a plus qu'à se baisser pour les ramasser.

jeudi 6 janvier 2022

The White Lotus Unofficial Soundtrack (2021)

Après avoir déclaré publiquement que je cessais d'en regarder, j'ai prudemment attendu 2022 pour faire le malin avec toutes les chouettes séries récentes vues dans les douze derniers mois de 2021, des séries à durée et à prix mini comme The White Lotus, The North Water, Years and Years, The Good Lord Bird, mais pourquoi pas aussi celles que j'ai du mal à suivre tant elles sont barrées  (The Midnight Gospel) et celles que j'ai très rapidement laissées tomber (Succession, Foundation, Teheran) pour montrer que je reste quand même à fond en état de veille technologique, malgré mon air de ne dormir que d'un oeil, mais en fait si on regarde d'un peu plus près l'historique de mon lecteur multimédia de salon, on y trouve surtout (en plus de la trilogie John Wick et de la première saison de The Expanse pour me chauffer en attendant la prochaine et dernière) 
- les Brigades du Tigre (1974)
- les Nouvelles Aventures de Vidocq (1971) 
En effet, inconsolable de la mort de Marcel Bluwal, quand tout le monde dort, je me les repasse en boucle.
C'est très gênant. 
On n'a refait que l'affiche, parce que retoucher toute la série image par image,
merci bien,  on serait débarrassés du Covid qu'on y serait encore.
(en début d'année, bien mettre les choses au conditionnel)
Sans parler des derniers films qui m'ont plu : Le port de l'angoisse (1944) et Le grand sommeil (1946) car je ne dors plus beaucoup par moi-même depuis quelques semaines. Enfin, ça va un peu mieux quand je ne m'excite pas trop en cédant aux charmes surannés de l'auto-addiction devant ce bon vieil ordinateur à pédales. 
Ce n'est pas une insulte homophobe, c'est vraiment un ancien modèle. 
Et Dieu sait que pour pédaler, on est là.  
Mieux vaut encore me titiller le neurone devant tous ces programmes furieusement déjantés, sans compter The Sinner S04 et WandaVision que je viens de commencer et qui ressemble au fameux épisode S02E06 de Mister Robot (dans lequel Elliot se voit dans une sitcom du début des années 90, avec ses parents et Darlene, dans un road trip étrange. La situation devient de plus en plus absurde, et il comprend qu'il est dans un état dissociatif créé par Mr. Robot afin de l'empêcher de ressentir la douleur des coups portés par les hommes de main de Ray. Après deux jours dans le coma, Elliot reprend conscience et, quelque temps plus tard, il est emmené de force dans une cave alors qu'il se remet à peine de ses blessures. J'ai bien fait de ne pas regarder de sitcom au début des années 90)
Malheureusement, y’a un abruti de journaliste dans Télérama qui a tout divulgâché l’argument de WandaVision alors que je n’en avais vu que 3 épisodes.
Je me doutais que ça n’allait pas finir bien. Le problème, c'est qu'une fois lu, on ne peut dé-lire un spoil de Télérama.
Que Saint Igor et Saint Grichka le patafiolent.
M'enfin, ce sont quand même des problèmes de riche. 
Ce que j'ai vu de mieux en 2021, ça reste The White Lotus : 
Un hôtel de luxe à Hawaï, parfait condensé des hypocrisies sociales et des injustices qui régissent le monde (...) en six épisodes inconfortables et hilarants, une impitoyable critique d’une certaine Amérique, de ses privilèges et de la façon dont elle écrase les minorités qui l’entourent. Un jeu de massacre pourtant étrangement attachant, porté par une distribution impeccable, dont Connie Britton, parfaite en femme d’affaires workaholic. (...) Près de dix ans après l’inoubliable Enlightened, série créée avec Laura Dern, Mike White confirme tout le bien que l’on pensait de lui : il est l’un des auteurs les plus brillants du moment.

Comme sur ce blog, l'équipe du White Lotus vous accueille toute l'année dans la bonne humeur,
dût-elle en perdre le boire et le manger. Et les clés de votre chambre. Et son self-control.

L'interprétation est magnifique, c'est vraiAutant je n'ai pas été emballé par "Enlightened", la précédente série de l'auteur découverte à l'occasion de cet article de Télérama (garanti sans spoil) sur laquelle je me suis d'abord jeté, en plus elle est assez dure à trouver, sans parler du fait que j'ai bien galéré pour trouver des sous-titres décents et les resynchroniser, autant là, c'est la révélation sans fard et l'acclamation à gorge déployée dans le hall de mon salon devant le téléviseur Trinitron 37 cm. 
Chaque acteur porte son personnage au delà de l'incandescence menant à la combustion spontanée, et le directeur de la photo qui fait baigner ces péripéties hôtelières dans un crépuscule couleur test d'urine compromettant pour sportif en chambre, c'est magnifique.
Et en plus, ça semble assez probable, quand on regarde les locations saisonnières.

https://www.tripadvisor.fr/Hotels-g29217-zff12-Island_of_Hawaii_Hawaii-Hotels.html

Et pourquoi donc alors The White Lotus Unofficial Soundtrack

La musique composée pour la série, envahissant de ses renoncules fuligineux les péripéties hawaïennes jusqu'à quasiment en asphyxier ses récipients d'air, sauf un qui s'en sort mieux qu'il n'y était entré, mais on vous dira pas qui parce que y'a pas marqué Télérama, est l'oeuvre de Cristobal Tapia de Veer, connu dans le quartier pour avoir contresigné la musique de Utopia, la série anglaise inquiéto-pandémique de sinistre mémoire puisqu'il s'avère de plus en plus que finalement, tout était vrai.
Cristobal (j'ai un tonton qui m'appelait comme ça, à cause de la chanson de Pierre Perretdont je regarderais presque n'importe quoi s'il l'avait musicalement illustré, bien que je me sois déjà fait avoir une fois ou deux.



Le générique de début est vénéneux, voire neurotoxique. 
Ne le regardez ni ne l'écoutez, sinon vous allez vous retrouver dans une librairie à acheter le dernier Houellebecq, et il sera bien tard pour faire machine arrière.
En dehors de l'oeuvre de tonton Cristobal, on entend tout au long de la minisérie des musiquettes pseudo-hawaïennes, qu'on peut identifier sur le site tunefind que des malades mentaux ont créé pour que d'autres malades viennent s'y abreuver, collecter le fruit de leurs rapines, et le proposer à l'édification de la populace esbaubie, comme dans les contes fripons de Cabanes, tout en respectant l'ordre de leur diffusion dans l'arc narratif de la série.
 



Les morceaux empruntés à Nā Mele Hawaiʻi : A Rediscovery of Hawaiian Vocal Music par The Rose Ensemble, une chorale du Minnesota spécialisée dans la musique ancienne, m'a fait verser de chaudes larmes, de par la profonde beauté de leurs chants, je tenais à le signaler, parce que c'est pas tous les jours, et que ça m'a contraint à acquérir leur album à 9,99€ en urgence sur Qobuz, après 6 mois de réflexion financière (en 2021, j'ai obtenu un CDI, mais à mi-temps, alors c'est bien le mi-temps mais ça vaut un demi-salaire.)
D'autant plus quand je m'ai aperçu que leur version de Aloha 'Oe (un traditionnel du coin qu'ils reprennent en y ajoutant une pointe d'Ave Maria) ressemble phonétiquement trait pour trait à l'intro du Hawaiian War Chant de Spike Jones, qui l'inclut sans le dire.
Et je le prouve :

Ha'aheo ka ua ina pali
Ke nihi aela ka nahele
E hahai ana i ka liko
Pua ahihi lehua o uka

...le Hawaïen, cette langue singulièrement dépourvue de consonnes fricatives, sans lesquelles il semble malaisé de proférer une quelconque insulte, cette langue qu'on parle sans aucun accent après l'ablation des gencives. Et comment entonnerait-on un chant de guerre sans gencives ? Je vais finir ma purée avant de répondre.

vendredi 31 décembre 2021

Une anthologie des films de James Bond

Au départ, je me suis fait un film.
De James Bond.
Dans lequel je me suis noyé.
 Alors j'ai lâché prise, et j'ai fait un article expliquant pourquoi je ne faisais pas le film.
https://johnwarsen.blogspot.com/2021/12/balance-ton-zmm0ur.html
Dans lequel je me suis perdu.
Alors j'ai fini le film.
La mauvaise nouvelle, c’est que j’ai décidé de l'enterrer ici.



Il sera bien, au milieu de ses collègues.
La bonne nouvelle, c’est que j’arrête les vidéos pour le moment, ça me fatigue l’œil pas fermé de la nuit, tout ce télétravail bénévole quand ça prend ces proportions.
Et c’est aussi un peu la panne d’inspiration, après la surdose de trop comme on dit quand on a avalé une inflation pléonastique du vocabulaire.
Après une période « prévention de la rechute dépressive par le cancer » et une autre de « prévention du Covid par la rechute maniaque » je pense tenter autre chose, en 2022.
J’ai peur de lasser, aussi.

jeudi 30 décembre 2021

Un geste pour les migrants

En ces derniers jours de l'année, j'essaye de faire un geste pour les migrants. 
J'espère qu'il ne sera pas mal interprété. 
Si je pouvais être entendu par les pouvoirs publics, ça soulagerait ma conscience.


Comme par hasard, hier soir à la fin de ce montage qui m'avait un peu mis sur les genoux pendant ma journée de congés, j'ai été sollicité téléphoniquement par la SNSM (les Sauveteurs en Mer) qui lancent leur grande campagne nationale de dons. Je n'en peux plus, de ce harcèlement, et je leur ai raccroché au nez, comme s'ils étaient de vulgaires télécassecouilles.
Tout ce tapage médiatique ne m'empêche pas de faire un don sur www.snsm.org/, et c'est tant mieux.

mercredi 29 décembre 2021

[Repost] Dans les coulisses de Matrix 4 (2020)

Hier, l'idée de faire un billet sur la mort tragique de Grichka Bogdanoff du Covid-19 me déprimait complètement. Heureusement, je peux reposter en hommage à ce brave nonvax un billet écrit lors du tournage de Matrix 4, également non vacciné, et c'est pour ça que Spiderman-le-reboute-du-reboute-du-reboute est en train de l'envoyer aux urgences, question remplissage des salles de cinéma qui comme celles du pénitencier vont bientôt se refermer, parce que Peter Parker, vu qu'il a été piqué par une araignée radioactive, c'est pas un petit virus de gripette qui pue qui pète dans sa trompette comme le Covid_19 qui va l'indisposer. Non mais sans blague.
Donc, extraits de la nécro dans Le Monde d'hier (qui vu de ma fenêtre s'appelle aujourd'hui vu que ce billet ne paraitra que demain) : 

Grichka Bogdanoff, l’un des frères du duo emblématique qu’il forme avec Igor, notamment connu pour avoir animé l’émission de science-fiction « Temps X », diffusée de 1979 à 1987, est mort mardi 28 décembre à Paris, à l’âge de 72 ans, a annoncé son agent. « Entouré de l’amour de sa famille et des siens, Grichka Bogdanoff s’est éteint paisiblement pour rejoindre ses étoiles », a écrit sa famille dans un communiqué transmis par son agent. Selon nos informations, Grichka Bogdanoff avait été hospitalisé le 15 décembre dans le service de réanimation de l’hôpital Georges-Pompidou, après avoir contracté le Covid-19. Le même jour, son frère Igor avait été également reçu au sein du même service de cet établissement, pour des raisons identiques. Selon une source proche des deux frères, ils n’étaient pas vaccinés contre le Covid-19. Docteurs en physique et en mathématique, écrivains, animateurs de télévision, descendants de l’aristocratie autrichienne, figures de la vulgarisation scientifique pour le grand public et objets de controverses pour les chercheurs… en plus de quarante ans de vie publique, Igor et Grichka Bogdanoff (qui ont remplacé l’orthographe de leur nom en « Bogdanov », en signature de leurs ouvrages dès les années 1990) ont accumulé autant de succès populaires que de railleries sur le mélange des genres qu’ils entretiennent, entre théories sur la relativité générale et passion pour la science-fiction. (...) 
En juin 2018, ils avaient été mis en examen pour « escroquerie sur personne vulnérable », soupçonnés par la justice d’avoir profité de la vulnérabilité et des largesses financières d’un millionnaire de 54 ans, qui s’est suicidé le 31 août 2018. Outre les frères Bogdanoff, quatre autres personnes devaient être renvoyées dans ce dossier devant le tribunal correctionnel de Paris, les 20 et 21 janvier 2022. Les avocats des frères Bogdanoff, Mes Eric Morain et Edouard Lamaze, avaient prévenu la justice, avant Noël, de la situation médicale de leur client et envisageaient de demander le report du procès. Mardi, les avocats de Grichka Bogdanoff indiquent, dans un communiqué, que ce procès « ne constituait nullement une actualité pour lui et pour son frère jumeau tant ils s’estimaient étrangers aux faits reprochés et scandalisés par des accusations infondées ». « Cette procédure s’éteint donc en l’état à son égard, ajoutent-ils, et il restera définitivement présumé innocent. »

La relecture de leur biographie les situe dans le camp des charlatans transhumanistes cronenbergiens, genre peu pratiqué en France, un mélange explosif qui peut aussi tourner au pétard mouillé (leurs publications "scientifiques", leurs tentatives de come-backs médiatiques, leurs frasques existentielles... un mélange de sublime et de pathétique, le tout saupoudré de SF à trois balles)
J'en conclus pour finir de mitrailler l'ambulance d'Igor qui suit le corbillard de Grichka vers sa dernière demeure, que ce qu'il faudrait, c'est décider les Soeurs Wachowski à incarner les frères Bogdanoff dans le biopic que leur consacrerait les frères Coen. Ça, ç'est un film qui aurait de la gueule. 


jeu. 18 juin 2020
Si le tournage de Matrix 4 est à l'arrêt depuis la mi-mars, c'est bien sûr sous couvert de la pandémie de Covid-19, qui a le dos large, et à qui les technocrates découvrent chaque jour de nouveaux usages instrumentalisés pour masquer leur incompétence crasse.
Cette pandémie qui veut soit-disant accaparer toute la quotité d'attention disponible, comme une grosse pute qui serait aussi un vieux père acariâtre capable, dans la même journée, de passer de la promesse susurrée de gagner des gros soussous si on est gentils avec toi, au chantage le plus sordide de voir notre héritage nous passer sous le nez au profit de l'association pour la préservation des chats de Viviane L. si on ne se plie pas à sa volonté, alors qu'on a quand même passé l'âge, et alors aussi que tu ne peux supporter ni son fidèle Pandémiaou ni Viviane elle-même, que tu ne fréquentais qu'en souvenir de maman, et que le Président a encore rappelé dimanche alors qu'on était à peine rentrés de la chasse aux méduses qu'il fallait accélérer le déconfinement, que comme Manu Larcenet en son temps il est à la la recherche de l’effet «Blast», et qu'il veut aussi lutter contre les discriminations, mais refuse de «déboulonner» les statues, dont le passé n'a pourtant pas d'amis quand il vient les lécher, comme nous en avait prévenus Hubert-Félix du temps du Cosmogol 1999, un poil après qu'Higelin ait alerté les bébés de dangers encore plus graves, mais le monde d'avant n'était pas prêt.

preuves irréfutables des complots en cours, courtesy of Complots faciles ®
Mais en fait, en surfant sur le blog d'Alain Soral on découvre que ce qui paralyse vraiment la production de Matrix 4, ce n'est pas la gripette pékinoise, mais un procès pour escroquerie contre les soeurs Wachowski, qui ne s'appelaient pas du tout comme ça avant-guerre.
L'article m'a tenu en haleine de bout en bout, car il va bien plus loin que je ne saurais le faire, même en forçant un peu comme là, mais c'est juste pour vous montrer.

Encore un peu de cirage noir pour le fond de teint, et ca sera bon pour le Congo, les filles. 
N'oubliez pas le timbre fiscal.
En effet, comme on le découvre médusé sur ces clichés d'identité judiciaire, les soeurs Wachowski, elles ne s'en vantent pas dans le monde d'après, mais avant d'être outrageusement remaquillées à la truelle comme des chauffeuses de camion volés, elles s'appelaient les frères Bogdanoff, et la première version du premier Matrix s'appelait Temps X, ce qui était presque pareil, surtout vers la fin, comme le montre l'équation établie par Stephen Hawking sur le blog de Soral : Temps / X = Matt' r (X)qui en plus annonce le Reboot.
Elles n'avaient alors nul besoin de spolier des millionnaires dépressifs pour régler leurs déboires financiers et se la péter sur TF1, vu que leur beauté païenne et leur ambivalence gmail gémelle, ainsi que leur tendance à vulgariser les grands thèmes de la SF, dans le sens "Rendre vulgaire, grossier; faire perdre toute distinction, toute élégance." ou encore "On ne vulgarise pas le beau; on le dégrade", ou encore c'est bon ça va on a compris, réjouissait les téléspectateurs de tout niveau intellectuel, alors que maintenant il faut des youtubeurs assermentés pour rassasier des armadas de publics fragmentés et confits dans le repli communautariste.
Un projet de crowdfunding a donc été lancé sur internet, pour payer les frais d'avocats des soeurs Bogdanoff et relancer la production de Matrix 4, dont le budget ne cesse d'enfler depuis que Vincent Cassel a exigé un doublement de son cachet d'intermittent. Il devait à l'origine reprendre le rôle du Mérovingien (Lambert Wilson est tellement âgé qu'il se prend désormais pour un Carolingien et tape dans les boites avec Laurence Fishburne, persuadé de jouer la saison 4 d'Hannibal à l'Ehpad chaque fois qu'un aide-soignant qui ressemble vaguement à Madds Mikkelsen leur sert des dés de jambon) mais plus ça va, moins il le sent.

Pour se refaire, les soeurs Wachowski ont aussi envisagé de jouer dans le biopic consacré à ZZ Top,
mais ayant mal lu le script, elles se seraient laissé pousser les prothèses plutôt que la barbe.

Moralité : quand on est millionaire, vaut mieux pas être dépressif. Et si on l'est quand même, il vaut mieux prendre ses médicaments, si on veut pas se retrouver piégé en compagnie des frères Bogdanoff dans un remake du Casanova de Fellini par John Carpenter, parce que Carrie-Anne Moss a prévenu qu'elle ne jouerait pas la fille automate précédemment incarnée par Monica Bellucci dans la trilogie Tatrix. 

mardi 28 décembre 2021

le calendrier du facteur 2022

Le facteur est passé me proposer le calendrier 2022. Je crois qu'il m'a un peu arnaqué, en bidouillant avec Photoshop à partir des photos de l'actualité 2021. 
J'attends avec une certaine appréhension le calendrier des pompiers.
Sans parler de celui des boueux.