vendredi 26 novembre 2021

Acier Couinant , c'était mieux avant

Dans le premier numéro de la nouvelle mouture du riboute d'Acier Couinant, Denis Villeneuve proclame fièrement dès la page 3 : "Je suis un enfant de Acier Couinant".
Allons bon. C'était bien la peine de faire tout ce tintouin pour produire une bouse mainstream comme Dune. En plus, quand on a Charlotte Rampling au casting, on lui met pas un filet à provisions sur la tête, ça manque un peu de classe.

Après le naufrage de Dune, Charlotte Rempile pour la couve du nouveau Métal, 
mais elle a habilement négocié des lunettes de punk à la place du filet à provisions.
Et puis d'abord, moi aussi je suis un enfant de Acier Couinant, moi aussi j'ai fait des films de SF boudés par la critique mais acclamés du public (250 millions d'entrées selon alluciné, 3 selon Google Keufs Ads), et je fais chier personne avec. 
Pourtant, ma trilogie de SF post-apo a marqué les esprits, en tout cas le mien, sans doute du fait qu'elle est composée de 4 films :
sans parler de mon auto-interview exclusivement accordée à moi-même à l'époque de la non-sortie des films en question, qui a fait grand bruit dans le Landerneau des blogs hyper-secrets

Sur son blog de ouf, le dessinateur Li-An lance ce cri déchirant auquel je m'associe :
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Comme je l'ai dit chez lui sous une fausse identité aussi usurpée que la ressortie de Métal Hurlant sous son vrai nom alors qu'il est mort et bien mort, cette nouvelle version du magazine de notre adolescence enfouie était obsolète avant même la parution du numéro 1, puisque le pire de la SF des années 70 (Dick, Andrevon, Brunner, Zemmour, Véran) est déjà en train de se réaliser sous nos yeux. 

Le vrai Métal Hurlant, c'était autre chose
(ça sent la couverture de Beb Deum)
De plus, ce nouvel avatar autoproclamé de la machine à rêver manque cruellement de nanas à gros seins, d'astronefs scintillants et d'extra-terrestres aussi fourbes que les Chinois, les enfants illégitimes de Corben, Druillet et Moebius étant bien en dessous de leurs géniteurs, et la cohorte de délateurs #Metoo interdisant désormais à cette génération d'artistes émasculés de dessiner le moindre nichon  en dehors des revues spécialisées qui ne pensent qu'à ça.
Et puis, le moule est cassé ; l’époque est à autre chose. Rien que d’y penser, je deviendrais moi-même décliniste, alors que ma collection d'Acier Couinant se décompose silencieusement dans une armoire du garage.

C’est la partie BD qui ne fait pas le poids, mais qui ne demande qu'à s'étoffer. Mon astuce du jour : il faut rappeler Jean-Pierre Dionnet, Phil Manoeuvre et surtout Joe Staline au comité de rédaction ! 
Où es-tu Acier, Acier Couinant ?
Tu n'es certes pas très présent dans ta pâle réplique, ce fac-similé d'un fuck simulé, mais c'est pas grave, car aujourd'hui tu es partout : dans les statistiques de la pandémie, dans la série Black Mirror, dans les comics de chez Image, dans les photos introuvables de Richard Kadrey que je n'ai d'ailleurs pas retrouvées... et puis quand on n'est pas en acier, faut pas couiner sur le passé, sinon on rouille, car la nostalgie est une fuite et le seul plombier compétent s'appelait Harry Buttle Tuttle et il a été avalé tout cru par des vieux journaux dans le Brazil de Terry Gilliam, un film encore plus Acier Couinant® que le vrai.
Comme quoi le futur d'Acier Couinant, c'est déjà du passé.

[EDIT]

Le pire de Moebius revisité
aux petits oignons (including mushrooms)
Sauf pour quelques héritiers sauvages de la pensée métallique comme 
- Aleš Kot quand il est en forme
- les aliens enfumés ayant accouché du Midnight Gospel
ou encore l'ultime fascicule du Decorum de Jonathan Hickman et Mike Huddleston, sorti hier en v.o, et qui aurait eu sa place ici, en digne héritier d'Acier Couinant, malheureusement nous n'avons plus le temps d'en causer.

10 commentaires:

  1. La couverture fait la maille (comme on dit à Dijon). On dirait, en plissant les yeux ou en retirant ses lunettes puisque tout fan de Métal est vieux désormais, une couv de Chantal Montellier avec un peu de Gillon dedans pour le fun.

    C’est vrai qu’un des grands plaisirs de Métal, c’étaient les gros seins (de Den à Denis Sire), les asiates fourbes second degré et autres horreurs de l’Ancien Monde. Tu retires ça et il ne reste plus que deux pattes cassées au canard.

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    1. Faisons donc notre deuil des gros seins, après tout ça se trouve ailleurs, et feuilletons prudemment le prochain numéro chez notre libraire complice. Merci de m'avoir fait sortir de ma réserve, sans quitter ma zone de confort.

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  2. Incroyable, tu me donnes envie d’acheter un comics (qui me décevra comme tout bon comics qui se respecte) avec ce Decorum.

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  3. Question déception, te voici bien présomptueux, d'un seul coup. Métal ne t'a pas assez déçu comme ça ?
    Decorum est magnifique, et l'histoire barre superbement en couille.
    Avant de te ruiner dans l'édition v.f Urban Comics chère et moche, veux tu que je t'apprenne à l'emprunter en v.o. sur https://getcomics.info/ ?
    Car en vérité, quand un homme a faim de comics, mieux vaut lui apprendre à tchourer que de lui briser le coeur en lui rappelant la gloire de Métal.

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    1. Le barrage en couilles du scénar est un peu le lot des histoires d’une ambition folle niveau graphisme. Tu viens de briser mon innocence.

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  4. https://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/Fr/BriserLInnocent

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  5. Cette page traduite par un moteur fou a failli me faire collapser.

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  6. Désormais, sur mon blog, tu vis dangereusement. Je suis commandité en sous-main par le PCC. John Wick, à côté de moi, c'est Oui-Oui.

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