Le dark ambient est-il de gauche ?
je n'en sais rien, mais ça m'arrangerait bien :
dans le temps, j'ose pas dire avant-guerre mais le coeur y est, quand personne ne fumait encore de Cioran-19, ce puissant psychotrope aux effets affreusement dépresseurs échappé d'un labo militaire d'Afghanistan situé à portée de biniou de la frontière chinoise, ce qui maximise les risques d'espionnage industriel, quand j'achetais par correspondance un disque à Steve Roach, là-bas en Arizona, il n'oubliait jamais d'y apposer une gentille dédicace :
"Sacrwés Frwançais, vous me faites bien mawrwer ! vous perwdez votwe temps à cherwcher "où est Steve", y'a que toi, John, qui sait que je n'ai pas quitté le bled !"
Il joignait souvent à son envoi un petit caillou, parce que ça le débarrassait (j'ai visité l'Arizona, c'est vrai que c'est assez caillouteux) et puis ça fait toujours plaisir d'accueillir un migrant minéral, ça ne bouffe pas beaucoup un caillou, et ça ne va pas égorger des profs d'histoire-géo sans rime ni raison une fois que ça a atteint la majorité électorale.
Mais aujourd'hui que les démocrates d'l'Arizona s’attendent au pire concernant les résultats de la Présidentielle américaine du 3 novembre dans ce bastion conservateur où l’extrême droite circule avec des drapeaux confédérés, quand Steve sort son 1945ème concept album, je ne reçois plus le moindre gravillon.
Et je dreame qu'il se les garde, ses cailloux, pour préparer l'Intifada, si Trump repasse.
Sinon, je ne sais pas pourquoi les albums live de Steve Roach me semblent plus aboutis - et pour tout dire m'émeuvent plus - que ses créations sonores en studio.
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