Les blogs de chanteurs morts : plus jamais ça ! |
Jean diffuse en léger différé de sa yourte, au Kazakhstan. L'émetteur radio est alimenté grâce à un groupe électrogène au charbon de bois. |
dans les années 80, on n'avait pas besoin de pass sanitaire pour partir en Turquie en moto. Mais y'avait pas internet, et on s'y faisait chier un max. (Collection privée de désert) |
Le problème de tous ces podcasts musicaux, qui infestent désormais le Web et relèguent les blogs de chanteurs morts au rang de ringardises innommables, c'est le flow des animateurs, qui essayent d'expliquer des trucs entre les morceaux, qui imaginent des transitions, qui s'évertuent à fournir l'arrière-plan culturel qui permet de resituer la musique dans son contexte. Un peu comme les vieux geeks sur les blogs de vieux geeks. On s'en lasse. L'arrière-plan culturel, on s'en cogne, on perçoit la musique directement par les chakras. Faites péter les skeuds, et fermez vos gueules, putain. La vie est si courte. Mais si on part à tronçonner leurs podcasts dans un éditeur audio, pour se débarrasser du bla-bla en ne conservant que la partie musicale, on se retrouve comme par enchantement (mais plutôt maléfique, donc ça s'appelle plutôt un sortilège) dans la peau du vieux geek qu'on essayait justement de s'extraire en ouvrant une fenêtre sonore sur le monde. Et les inimitables incantations des auteurs des podcasts finissent par nous manquer, car les échos de leurs voix détimbrées d'érudits mélomanes résonnent encore sur les plages qu'ils nous ont ouvertes, mais leur babil entré dans l’invisible n'a plus rien d'intelligible.