jeudi 26 août 2021

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2019

Trance Archeology (2019)

Ca part un peu dans tous les sens, car il se livre ici un combat souterrain entre plusieurs factions de la musique qui rend nigaud. "Je suis continuellement fasciné", révèle Steve dans Jours de Trance, "par la juxtaposition du rythme et de l'atmosphère, de l'espace et du lieu. C'est le contrepoint entre les métagrooves psychoactives et la nourriture diaphane et immersive des zones texturales."
La nourriture diaphane et immersive des zones texturales, je sais pas trop, mais les métagrooves psychoactives où je suis bringuebalé dans une rame de métro délabrée qui parcourt le gros intestin du Grand Cthulhu en me secouant à mort tandis que je tente de relire les Invisibles de Grant Morrison en v.o. assis sur un strapontin cassé, en ayant hâte d’être sorti du boyau puant et regrettant amèrement l’achat de ma carte orange trois zones… oui, ça j’ai bien capté. Ça me parle.
Sans doute que tout cela fusionne, s’emboite et s’auto-engendre chaotiquement dans la plus grande harmonie cosmique et le respect des Anciens, Grands et Petits, les éléments se combinant sans que j’aie à m’en soucier pour ouvrir un sens hyperréel du moment. Comme quand le Vidéodrome de Cronenberg vous apparait comme un pamphlet absolument prophétique sur les effets mortifères de la pornographie qui crève le plafond de verre du cinéma de genre. Concernant les boyaux de Cthulhu parcourus à bord de ma carte orange trois zones, y’a des moments un peu pénibles, et d’autres plus plaisants. C’est toujours la même rengaine, on aimerait prolonger les seconds et voir disparaître les premiers, mais les lois de la thermodynamique et de l’impermanence ne sauraient le permettre. Houellebecq Akbar. Sans compter qu'en l'absence d'observateur, le Réel n'est pas loin de ficher le camp. 


(3,5/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/trance-archeology

HelioSphere (2019)
avec Radiant Mind

C’est pas mal, dans le genre nappes enveloppantes. L’invité Radiant Mind se retranche derrière son anonymat pour co-signer cet agrégat flaqueux lénifiant. Mais quelle légitimité pour produire un énième nappage languide et somnifère, quand tant d’autres sont déjà sortis du four, alors que d’autres artistes s’immiscent sur le créneau en y introduisant des options narratives un peu plus intrigantes ?
Le Aidan Baker de Dualism, par exemple.
https://aidanbaker.bandcamp.com/album/dualism

(3/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/heliosphere


Bloom Ascension (2019)

Kaléidoscopique, spiralé, frétillant dans l'onde pure et glacée, planant et lourdingue à la fois, le principal avantage de cet album est sa courte durée (41 minutes). Pour dire ce qu'il a à dire, c'est bien assez.


(2/5)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire