Bonsoir à touffes et à troutes.
Je voulais rompre mon sépulcral silence à l'occasion de mon passage en CDI à plein temps, j'aurais sorti un nouveau florilège musical à compte d'auteur que j'aurais malicieusement appelé le sacre du plein temps, on se serait bien amusés, mais les négociations salariales ont capoté au dernier moment et l'affaire est remise à plus tard, avant ma retraite je l'espère, bien que l'espoir ne soit pas un steak.
Par contre, cette nuit aux Etats-Unis une nouvelle aide à l’Ukraine (qui permet d'acheter plein de steaks) vient d'être adoptée par la Chambre des représentants, après six mois de blocage. Le texte prévoit 60,8 milliards (57 milliards d’euros) pour venir en aide à Kiev dans sa lutte contre la Russie.
Par voie de conséquence, il est temps de préparer un nouveau Massacre du printemps.
Les gentils Ukrainiens vont pouvoir s'acheter des cartouches pour tuer les méchants Russes, bien qu'au bout de deux ans de tueries, et les nuits de terreur, en attendant la bombe qui, comme Madeleine, n'arrive pas, alors bien sûr, Guy Béart chantait "Jamais je ne m'intéresse / A la bombe vengeresse / Qui un jour f 'ra tout sauter/ On ne nous soigne jamais assez" (Le matin je m'éveille en chantant) mais il n'était ni gazaoui ni ukrainien. C'est pourquoi je n'ai pas inclus sa ritournelle dans ma compil.
Et sur le terrain ça doit être assez moche, on a beau croire pouvoir distinguer Bons et Méchants à l'oeil nu grâce au moyen mémotechnique imaginé par Saint Desproges : "l'ennemi est bête : il croit que l'ennemi, c'est nous", et que nul n'est censé ignorer de quel côté gît la bonne cause, deux kils de rouge au côté droit et un peu à court de munitions.
Faut-il alors fêter cette nouvelle aide à l'Ukraine, malgré notre opposition viscérale à toute forme de guerre, et bien que la conscription coercitive des deux belligérants rende le conflit confus, et émousse l'enthousiasme des appelés ?
Quand la guerre dure trop longtemps, tout le monde s'épuise, devient dingue, et finit par perdre toute humanité, tout le monde sait ça.
J'ai donc discrètement célébré tout cela en réécoutant la compilation "Vladimir P.'s House Music (2022)" confectionnée au début de l'invasion de l'Ukraine, sans oublier le bonus des pistes si bien cachées que j'ai eu du mal à les déterrer
Elle fonctionne tout aussi bien pour évoquer Poutine ou Zelenski, car on y trouve par exemple la chanson " La rue des lilas " :
Je vous le dis, je vous le dis, je vous le disQue maudite soit la guerreMaudits les chars, les fusils, les combatsJe m’éteins dans la rue des LilasCar la guerre c’est un massacreDe gens qui ne se connaissent pasAu profit de gens qui toujours se connaissent
C'est pas pour me vanter, mais je trouve ce florilège très chouette, en attendant de finaliser le sacre du plein temps.
A part ça, je bricole un peu par ici,
mais chut, je ne suis au courant de rien.
[EDIT]
Après la compile, s'il vous reste encore un peu de place pour le dessert, vous pouvez vous enfiler le film russe de 1985 "Requiem pour un massacre" qui raconte l'épouvantable odyssée d'un jeune garçon biélorusse qui quitte sa mère et ses deux petites sœurs pour s'engager chez des partisans et bouter le nazi hors de Biélorussie. C'est affreux-affreux. J'aurais pas fait pire.
Je ne peux pas commenter sur l’autre blog - beaucoup moins drôle, il faut bien l’avouer - parce que je n’arrive pas me connecter là-bas avec Google. On verra si le Damasio te fait rêver.
RépondreSupprimerMerci de m'avoir signalé le bug, j'ai élargi les paramètres de liberté toute relative au sein de la dictature numérique, désormais tous les utilisateurs, même anonymes, même moi avec un faux nez en carton et une moustache de traviole, peuvent commenter sur "toute seule, il n'ira pas très loin".
RépondreSupprimerDamasio ne m'a fait rêver qu'une fois, avec "L'aorte du contrevenant", un ouvrage de fantasy jugulaire, qui en débordait. Il a depuis infléchi son écriture vers la dénonciation plus ou moins métaphorique des paradis artificiels, pardon, des nirvanas numériques. Celui-ci est un recueil d'articles, et quand on envoie un auteur de SF gauchiste en reportage dans la Silicon Valley, le résultat manque un peu d'onirisme.
RépondreSupprimerJ'en étais resté à l'époque où Damasio se vantait de n'avoir pas de smartphone, c'est dire si je l'idéalisais.
Petite trouvaille rédactionnelle, la féminisation assumée des pluriels neutres, que pratiquait couramment feu ma copine Dédé et Mireille sans avoir jamais trouvé d'éditeur pour ses romans.
Les damnés de l'artère te saluent l'aorte sauvage. L'avenir irradie comme une particule élémentaire libérée du carcan de son ogive. Porte toi bien !
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