jeudi 21 janvier 2021

Robert Plant, Alison Krauss - Gone Gone Gone (2007)



Je ne savais pas que Robert Plant avait quitté Led Zeppelin. (rires)
En tout cas il joue toujours aussi bien de la guitare. (rires)
Je lui tire mon chapeau, parce que si j'avais été comme lui le chanteur d'un de ces groupes anglais qui ont inventé le roc dur à la fin des années 60, je n'aurais jamais eu assez de carburant psychique pour atteindre en aussi bonne forme les années 2000. J'aurais erré dans les ruines du château de ma splendeur passée en sanglotant devant la rediffusion de mes vieux concerts, en me bourrant de valium et de mauvaise bière, comme Elvis Presley les 15 dernières années de sa pitoyable existence, avec ou sans colonel Parker pour me botter les fesses et me faire rentrer dans le rang des têtes brûlées du rock'n'roll.
Si j'avais été artiste de variétés et idole des jeunes, j'aurais très mal vieilli; alors qu'en thuriféraire de poètes tombés dans l'oubli, ça va.
Une grande partie des projets musicaux dans lesquels Robert Plant s'est impliqué ces 20 dernières années me semble enjoué et inspiré.
L'album Raising Sand dont est extrait le youtube du jour est très musical. 
La voix d'Alison Krauss apporte un contrepoint appréciable aux saillies vocales du vieux bourrin du hard, qui n'est pas du tout devenu la vieille tantouze péroxydée que son passé pouvait laisser craindre aux dépressifs professionnels, mais qui est resté un artiste en quête du meilleur de ce qu'il pouvait encore donner et recevoir.

mardi 5 janvier 2021

Jak Belghit - Continuum (2020)

Nous venons de mettre un pied un peu gauche dans 2021, puis d'y faire quelques pas, et pour l’instant, c’est pas pire. Souhaitons que 2021 actualise les promesses de 2020, mais ça dépend lesquelles; ou alors, non merci, mais en général, nous vivons dans un univers au sein duquel les causes produisent des effets, auxquels on peut ensuite difficilement se soustraire.
Souhaitons donc de produire des causes moins défectueuses à l'avenir ! Sauf que ça part mal, car en début d'année, en général je prends des résolutions, sans m'en vanter, pour ne pas faire ricaner Dieu, sauf dans cette crypte des laissés-pour-compte, comme :

- ne plus écrire sur mes blogs, un outil définitivement obsolète, qui nous fait passer pour de gros n'haz-bines auprès des jeunes et des moins jeunes fermement ancrés dans la post-modernité, et qui nous auto-addicte à notre discours narratif
- ne plus télécharger de musique sans la payer, pour ne pas alourdir un karma déjà bien chargé
- ne plus acheter de vêtements, pour faire du bien à la planète, comme Greta Thunberg... 
Pour ses 18 ans, la militante suédoise s’est confiée au Sunday Times à l’occasion de son anniversaire, dimanche. Elle explique qu’elle ne critiquera pas ceux qui prennent l’avion ou ont des enfants, mais qu’elle a cessé d’acheter de nouveaux vêtements. 
C'est à cette occasion que je me suis aperçu que j'étais un thunbergien qui s'ignorait depuis des années, et en plus je me lave à l'eau froide, sauf quand ça caille trop fort pour que le compteur Linky prenne feu. C'est quand même à la portée d'un simple non-click de faire advenir un monde meilleur, qui ne sente certes pas la rose tous les jours, sauf si on pense à laver ses vieux habits pas neufs de temps en temps avec de la lessive qu'on a fabriquée soi-même en suivant à la lettre les tutoriels de la presse féminine qui donnent la recette, pour éviter d'avoir l'air trop mal-sentant et déguenillé, et pourquoi donc faire travailler les milliards de serveurs informatiques dans les baies souterraines de Californie du Sud, pour la faire burner encore plus que Babylon ou London, alors qu'on peut facilement remplacer Google par Qwant, le moteur de recherche européen, surtout quand on ne cherche pas à trouver mais à continuer de chercher parce que c'est ça le pur plaisir de la chasse sur Internet ? 

Pour achever de brouiller les pistes,
Jacques Belghit (l'autre) écrit ses livres
de térapide sous le pseudo d'Olivier Jambon.
Je n'y ai vu que du feu.
Qwant, ils n'ont qu'un seul serveur, installé au sous-sol de la mairie de Gennevilliers, et ça marche très bien si l'objet de votre quête est de dénicher le dernier clip de Julien Doré sur dailymotion.
Greta n'a pas dit qu'elle allait acheter le dernier disque de Jak Belghit, mais j'ai bien senti que comme moi, ça la titillait. Gratte-toi, Greta. Ca stimulera ta pulsion d'achat. Pour ceux qui l'ignorent encore, Jak Belghit est le pseudonyme de Jacques Belghit, je le précise pour qu'on ne le confonde pas avec Jacques Belghit, l'autre (le chaman psychothérapleutre spécialiste de l'omelette aux champignons psychédéliques), qui joue plutôt bien de la guitare, parce qu'il ne sait rien faire d'autre.
Un peu comme Eddy Mitchell (qui ne savait soi-disant faire que l'amour pour l'amour), mais en mieux. 
Dans une de ses très riches vies antérieures, Jacques Belghit fut la moitié de Dédé et Mireille, mais chut ! c'est secret. Tiens, je vais acheter Continuum, au lieu de dire des blagues, au moins ça contribuera à aider un artiste. Un vrai.

jeudi 31 décembre 2020

Entre ici, 2021 !

allo... Houston ?
on a un problème avec 2021. Personne ne semble décidé à l’affronter. J'ai eu beau flinguer 2020, qui n'en finit pas de mourir, mon copain président du gRRR (groupe de Réalité Réelle Ratée) saute directement vers 2022…
et j'ai un autre pote, d’habitude raisonnable, qui se pique d’astrologie, et qui pré-voit une grosse perturbation pour janvier 2021. Pas dans le bon sens. Mais ce n’est peut-être que Trump barricadé à la White House avec une kalash, se faisant une fin à la Pacino dans Scarface. Je vais quand même retourner acheter du cassoulet en boite, et imprimer quelques dérogations d’avance.

On sait pas de quoi Micron et Castette sont capables. Et de toutes façons, ça sent la troisième vague, et donc la reconfination. Comique de répétition. D'autant plus que le cassoulet en boite donne des gaz. C'est hilarant, en principe, à condition d'être enfermé avec des gens qui en ont aussi mangé. A part ça, moi, en tant que bipolaire alcoolique fumeur abstinent obsédé sexuel blacklisté cancéreux avec des acouphènes dans l’oreille droite comme si j’étais allé voir AC/DC hier, je n’ai rien à reprocher à priori à 2021, à qui je transmets mes voeux sincères et chaleureux d’épanouissement personnel, mais si l’année nouvelle pouvait éviter de m’épiler les poils du cul à la perceuse avec une mèche de 12 comme sa grande soeur 2020, ça serait pas du luxe. 

Mais ça fait un peu mauvais esprit, et le mauvais esprit, il ne faut l'utiliser qu'à bon escient. C'est une question de dosage. Xavier Gorce fait ça bien, mais c'est Xavier Gorce. Heureusement que Warsen n'existe pas, sinon sous forme auto-fictionnelle jaillie de mon cerveau malade, sinon il serait invendable, et me resterait sur les bras. Pour rester dans le mauvais esprit avec erreur sur le dosage, si on a de la chance, j’aurai pas à attendre jusqu’à 2045 pour voir la planète mettre fin à son expérience la plus embarassante : nous. Alors j’ai fait une version un peu chargée de ma carte de vieux. Pourtant, hier après-midi, je suis allé à l’hôpital de jour communier au pembrolizumab, c'était peut-être pas la peine d’en rajouter. Ca risque de passer pour de l'acharnement très peu thérapeutique.



Je ne peux pas prétendre avoir beaucoup évolué spirituellement en 2020, mais pour éviter de sombrer dans le calimérisme et de me radicaliser sur internet encore plus que je ne le fais déjà, je dois bien reconnaitre que cette année, il m'est arrivé des trucs intéressants et inédits. Et des trucs assez cools à mes gosses. Donc faut pas être trop gourmand non plus.
On va pas passer le réveillon là-dessus, sinon ça va finir au blog opératoire.
Alors j'en demande pardon d'avance à Malraux, mais je veux pouvoir déclamer avec les autres :
"Entre ici, 2021, avec ton terrible cortège !"

mardi 29 décembre 2020

True Detective Season 1 Soundtrack (2014)

"Touche l'obscurité et elle te touchera en retour"
Et Nietzsche, y se touche ses droits d'auteur ?
Quand on a apprécié un film, des fois on a envie de le revoir, et pourquoi pas, c'est légitime, quitte a être déçu après-coup, si ses traits se sont un peu empâtés, ou qu'il radote comme un vieil ami dont on aurait oublié la VHS sur l'étagère et qui se serait démagnétisé avec le temps(1), mais on lui pardonne, comme on pardonne aux vieux amis de n'être pas devenus les génies méconnus qu'ils portaient pourtant en germe, hier encore, sur les bancs de la communale.
Si la même fantaisie nous prend concernant les séries télé qui ont bercé notre âge mûr, l'entreprise sera plus laborieuse, mais la déception plus longue en bouche. Or, 2020 n'a-t-il pas déjà battu tous nos espoirs en matière de déception, nous qui sommes pourtant membres fondateurs du  gRRR, le désormais mythique groupe de Réalité Réelle Ratée ? Ne sommes-nous pas en droit d'exiger le remboursement de toutes les cartes de voeux reçues en début d'année, qui nous voient finir celle-ci en fâcheuse posture dans différents domaines de notre vie, sans présumer de la teneur de celles qui vont s'accumuler dans nous poubelles d'ici à peine huit jours ?  et quelles déconvenues supplémentaires pourrions-nous craindre encore ?
C'est pourquoi j'ai revu récemment la saison 1 de True Detective (2014), j'ai eu très beau temps, et ça vieillit bien. Mieux que moi, en tout cas, même si c'est pas un critère. 
C'est normal, c'est du southern noir. 
Alors que moi je suis du norouest blanc. 
Blanchâtre, même, puisque je ne peux même plus aller au soleil sans risquer d'attraper des mélanomes supplémentaires.

Ne jamais sortir sans chapeau sous le chaud soleil de Louisiane.
Sinon ça fait ça. Même si on ne se beurre cajun.
Et pourtant, True Detective, ça ne tient que par la performance des incarnants. Matthew McConaughey, en particulier, défie les lois de la gravité, au propre comme au figuré, quand il déclame ses monologues effondrophiles, comme le relève un ami, quelque part dans cette remarquable chronique écrite sous terre nouar :

« Je crois que la conscience humaine est une tragique erreur de l’évolution. Nous sommes devenus trop conscients de nous-mêmes. […] Nous sommes piégés dans l’illusion d’avoir notre propre personnalité. Cet accroissement des sens, de l’expérience et des sentiments nous convainc que chacun d’entre nous est quelqu’un. Alors qu’en fait, tout le monde n’est personne. »
 
"C’est assez amusant de voir combien le cinéma ou la télévision ne permettent pas de transmettre un message fin. J’ai eu beau voir la série, ce dialogue m’est passé complètement à travers. Par contre à la lecture, immédiatement l’énoncé philosophique saute aux yeux. C’est que dans un film, le personnage passe d’abord : tout ce qu’il peut raconter n’a pas d’autre sens que de permettre de le décrire, ou plutôt de le circonscrire, de le discriminer du reste du contexte. Là, ça signifie 1) d’un point de vue rationnel, que le gars est désespéré et pense trop ; 2) d’un point de vue sensible, qu’il a peut-être vécu des trucs inhabituels à l’origine de sa vision anormalement relative - ce qui laisse grand ouvert le portail fantastique. Mais le contenu, finalement le spectateur TV s’en fout.
- Attention, ton propos pourrait servir à justifier qu'on lui serve des trucs pas bons, au téléspectateur, qu’on le fasse manger liquide, puisqu'il ne peut pas garder grand chose. Le personnage qui s'exprime comme s'il avait été mordu par un Sloterdijk est surchargé sur le plan littéraire, mais ça lui assure une connivence instantanée des vieux geeks nietzschéens ayant trop inhalé de Cioran-19 dans leur jeunesse. Les monologues de Rust Cohle sont désopilants une fois couchés sur papier, mais faut voir combien Matthew McConaughey les incarne comme si c’était du Shakespeare. C’est uniquement pour ça que j’ai voulu revoir la série, d’ailleurs la résolution de l'enquête n’a rien de particulièrement original, il y a des trous de ver dans l’intrigue, des simagrées spatio-temporelles, une empathie improbable entre les deux inspecteurs, mais si tu es sensible à leur amitié, tu pardonnes tout le reste. Ou alors je suis en train de virer LGBTQIA+, mais mon historique internet apporte un démenti cinglant à cette thèse. (note du traducteur : ce dialogue remonte à quelques semaines, mon historique internet va bien mieux depuis, féérie de Noël oblige)
- A propos de ce contenu, au premier regard j’ai cru à du nolanisme (cette théorie des Grands Hérésiarques Nolan qui soutient que ni la conscience ni la vie ne sont). Mais au second coup d’œil, je me rends compte que ça ne va pas péter si loin, c’est juste une sorte de bouddhisme darwinien, où les termes tragique, erreur, piégé jouent leur drama queen et contredisent ce qui est avancé.
- Avancé à plus d’un titre : Rust, qui se prend pour de la viande en sursis qui pense, est périmé depuis la mort de sa fille, la destruction conséquente de son couple, et c’est par une filouterie scénaristique qu’il tient encore debout, il n’a plus de vital en lui depuis longtemps. Magie de la fiction, au mépris de la neuro-physiologie."

Si on n'a pas le temps de revoir la série, on peut se contenter du générique, malicieux diaporama avec key mask (comme on disait dans le temps des régies de trucage vidéo : deux images sont fusionnées par le biais de la forme d'une troisième, qui sert uniquement de découpe externe) qui concentre les obsessions développées dans le scénario, conçu au départ comme un roman, finalement décliné en mini-série, pour la plus grande joie des petits et des grands amateurs de conspirations policières aussi fumeuses qu'alambiquées. 

https://antibody.tv/works/true-detective/

Et la musique ? hé bien, il ne faudrait pas confondre la compilation anthologique qui ponctue la dramaturgie de la série
http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/true-detective-soundtrack-unofficial/
avec la musique originale composée par T-Bone Burnett

d'une réjouissante noirceur
voire même carrément d'une lugubrité contaminante pour les soirs de réveillon covidés
et qui n'a rien a envier aux lovecrafteries soniques les plus éhontées

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(1)Si BASF-France assure qu’un enregistrement stocké dans de bonnes conditions pourrait se conserver deux cents ans et subir 1500 passages sans s’en trouver affecté, le pronostic du responsable technique des archives de la Vidéothèque de Paris, est beaucoup plus réservé : « Je doute que l’on puisse retrouver, après cinquante ou soixante ans, la qualité d’origine. On le constate d’ailleurs sur des bandes 2 pouces de quinze à vingt ans d’âge que l’on récupère pour en faire des copies, où l’image tend à disparaître. On a du mal à les relire. Si le document a une valeur historique, on tente un « nettoyage » de la bande, c’est-à-dire de prendre les parties les plus intéressantes, de garder également les sons, et éventuellement de choisir une bonne image et de la figer pendant quelques secondes, en laissant courir le son de manière à conserver le synchronisme. Tous s’accordent cependant à reconnaître que la durée de vie d’un enregistrement dépend étroitement des conditions d’utilisation et de stockage des cassettes. Il convient donc de respecter quelques règles, si simples qu’on ne cesse de les oublier, et dont l’intérêt ne peut se mesurer qu’à long terme.
Toute la difficulté de l’enregistrement de signaux vidéo provient de leur fréquence élevée. En dépit de l’utilisation de têtes rotatives, les longueurs d’onde inscrites sur la bande restent courtes, et les particules de polarité magnétique différente ont tendance à se démagnétiser mutuellement en raison de leur proximité. Fort heureusement, la relecture d’anciennes bandes-étalon, archivées dans de bonnes conditions, montre que les conséquences de ce phénomène restent assez limitées.
Plus graves sont, en revanche, les effets des champs magnétiques parasites qui peuvent accidentellement altérer la magnétisation des particules de la bande et provoquer une diminution du rapport signal/bruit ou des pertes d’informations.
Un enregistrement peut-être endommagé par la proximité même momentanée d’un haut-parleur, mais également par le rayonnement électro-magnétique des transformateurs présents dans les appareils électroniques. Il faut donc éviter de poser une cassette sur une enceinte acoustique ou sur le coffret d’un magnétoscope.
Notons que la cassette vidéo 8 mm se trouve largement avantagée sur ce point puisque son enduit magnétique, composé de fines particules de fer pur, est moins sensible aux champs magnétiques parasites que celui des cassettes au dioxyde de chrome ou à l’oxyde de fer.

Plagiat manifeste de l'effet phare "key mask" du générique.
Que fait la police ? elle tousse dans son coude.

lundi 28 décembre 2020

Motorhead - Ace of Spades (Single) (1980)

Il existe au moins un single de Motorhead qui me permet de me joindre à Lemmy K. et sa bande de Pires Noëls pour vous souhaiter une bonne fin damnée.





dimanche 27 décembre 2020

Jeff Jones - Idyl (1975)

Il y a quelques mois années j’ai commencé à feuilleter tout Charlie Mensuel, en partant du début, pour voir si j’avais loupé quelque chose en ne le lisant pas à l'époque de sa parution, occupé que j'étais avec Archie Cash dans Spirou.
Feuilleter Charlie Mensuel sur un iPad de 8 ans d'âge, avec des scans d'un poids conséquent, c'est déjà une sorte de méditation zen. Surtout quand cinquante ans plus tard, je n'y trouve pas grand-chose de lisible, sinon par l'effet du kitsch, à part les chroniques d'Andrevon sur la SF. Dans le numéro 93 d'octobre 1976, je tombe en arrêt sur la chronique mensuelle de Théophraste Epistolier (dit Yves Frémion) consacrée à la BD. Il évoque les dessinateurs du National Lampoon, cousin américain de Hara-Kiri dans les années 70.



Jeff Jones ! 
Mon dieu ! 
J'avais oublié Jeff Jones ! 
C'est un peu normal, en France on n'a jamais vu grand chose de l'artiste, hormis quelques planches dans L’Echo Des Savanes Spécial USA. Et un 30/40 chez Futuro sur la couverture duquel j'ai bavé (il était heureusement sous blister) sans jamais pouvoir l'atteindre et encore moins me le payer.
Très vite, la brigade de recherche bédophile se mobilise, et grâce à la mondialisation rampante, les premiers résultats ne se font pas attendre, quoique dans le désordre : 

Tiens, elle me rappelle quelqu'une
que je m'étais promis d'oublier. Chut.
je commence par découvrir sa fin, raisonnablement pathétique, comme dans un conte de Noël du gRRR (groupe de Réalité Réelle Ratée) :
https://www.li-an.fr/jeff-jones-biographie-bibliographie-jacques-dutrey/
assortie de sa bibliographie française :
https://www.li-an.fr/jeff-jones-23-bibliographie-francaise/

une biographie résumée en anglais avec quelques illustrations :
https://www.bpib.com/illustrat/jonesjf.htm

et encore une page en français, par un certain Li-An, qui a l'air fan.
https://www.li-an.fr/histoire-bd/jeff-jones-par-jacques-dutrey/
Je sais pas qui c'est, ce type, mais son enthousiasme est communicatif. 
La preuve. 


S'il passe par là, je lui signale que les liens menant vers la page 1/3 au bas des pages https://www.li-an.fr/jeff-jones-23-bibliographie-francaise/ et https://www.li-an.fr/jeff-jones-33-ressources/ sont à réparer.

Concernant les étrennes, j'ai assemblé en .cbr les 45 planches de Idyl (en anglais) trouvées là :
http://comic-historietas.blogspot.com/2009/10/los-que-huyeron-del-comic-2-jeff-jones.html

C'est magnifique. 
Graphiquement, on est proches de Kent Williams, niveau blagues ça serait plutôt Vaughn Bodé.
J'hallucine. On se croirait à Noël.

Jeff Jones.Idyl.(1975) : 
Du coup, je vous mets aussi Spasm ! (1973)



samedi 26 décembre 2020

Alan Moore + J.H.Williams III - Promethea en V.F. (1998 - 2005)

la couverture du premier volume
de la nouvelle édition française.
Pour les fêtes, on vous a peut-être offert un pull moche, mais savez-vous qu'avec le ticket de caisse, vous pouvez tout comme moi aller le faire échanger chez monsieur Bricolage contre le premier tome de l'intégrale de Promethea en V.F., enfin republiée en hardcovers ? Vous vous marrerez au moins autant, et vous aurez bien plus chaud l'hiver, tellement ça fait fumer du ciboulot.
Promethea est une héroïne de bande dessinée créée par Alan Moore et J.H. Williams III. Elle a fait l'objet d'une série en trente-deux épisodes publiée irrégulièrement de 1998 à 2005 par America's Best Comics/Wildstorm. Cette série fut l'occasion pour Alan Moore d'exprimer ses idées concernant l'art et la magie tout en mélangeant le thème du super-héros à des réflexions métaphysiques et des hallucinations mystiques. Elle met en scène Promethea, un personnage fictionnel qui possède des pouvoirs magiques dans le "monde réel". Promethea offre également au lecteur une large gamme d'expérimentations en termes de styles visuels et de techniques narratives. 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Promethea

Cela fait plus de dix ans que je méditais en somnolant sur la version originale, en regrettant de n'avoir pas succombé à la première édition française de la série, qui fut chaotique et décevante, malgré le prestige croissant dont jouissait l'auteur, grâce à Watchmen et V pour Vendetta. Et surtout leurs "adaptations" (sic) au cinéma. Sept tomes sortirent entre 2000 et 2010, et il fallait vraiment être fondu de mythologie et d'occultisme pour aller au bout. On est tranquilles, c'est pas Zach Snyder qui va écornifler Promethea. Comme le note un de ces chroniqueurs amateurs qui pullulent chez Sens Critique et qui sont souvent plus honnêtes et parfois plus pertinents que les professionnels :
C'est un comics très surprenant qui mélange les genres, les styles et les formats de mise en page pour aboutir à un résultat final extrêmement prétentieux(...) la narration sert plus à avancer des idées ou des réflexions qu'à raconter une histoire. Dès la fin du tome 3, commencent de longues phases explicatives sur divers aspects ésotériques : les tarots, le tantrisme, la kabbale, etc. C'est intéressant, d'un point de vue culture générale, pour peu que vous ne soyez pas rigoureusement cartésien. Que l'on adhère ou non à ce qui est raconté, il faut tout de même admettre qu'Alan Moore le présente bien. Son texte est assez pédagogique. Voire même trop ce qui a, parfois, tendance à déséquilibrer le récit. (...) J'ai vu pas mal de cas où la fiction brise le 4e mur pour intégrer le lecteur, mais aucun ne l'a fait avec autant de force que Promethea. Sans vouloir faire du prosélytisme, je dirais que l'on ne lit pas ce comics, on communie avec lui.(..) Promethea remplit le même rôle que son homologue titanesque de la mythologie grecque. Par le biais de la bande dessinée (meilleur moyen de faire passer clairement et durablement une information, selon le Pentagone dans les années 80), Alan Moore imprègne notre mémoire de "sa lumière". Peu importe d'être réceptif à ce message, l'expérience littéraire est unique.




Comme vous pouvez le voir, sobriété et légèreté sont les maitres-mots de la série.


Découvre la préface d'Alan Moore au premier tome :

https://www.urban-comics.com/lenigme-de-promethea-une-aventure-dans-le-folklore-par-alan-moore/

Perds-toi dans les références et les annotations concernant chaque fascicule :

https://www.angelfire.com/comics/eroomnala/Promethea.htm

Souscris un plan d'épargne pour acquérir le tome 2 après la troisième vague, en mars 2021 :

https://www.sofinco.fr/


[EDIT]

apparition mystérieuse des liens vers la VF en ligne, suite à l'effondrement du pouvoir d'achat après la huitième vague, en 2023

https://uptobox.com/user_public?hash=387176e961a95d23&folder=3487432848

jeudi 24 décembre 2020

Dinah Washington – Unforgettable (1961)

On entend
Unforgettable, la chanson au début de Watchmen, le film, adapté à l'écran sans le consentement d'Alan Moore, l'auteur de la BD éponyme, par Zach Snyder.
Je m'en rappelle maintenant. 
Mieux que du film.
Qui n'était pas unforgettable, bien que j'aie pu m'enthousiasmer en 2009 pour sa fidélité à l'histoire originale, et une direction artistique pas trop cochonnée. L'ironie naissant du succès colossal d'un groupe super-héroïque imaginé par Moore pour en finir avec les super-héros en collant en les dépeignant comme une bande de sociopathes névrosés.
Alors que Dinah Washington, d'après sa biographie, c'était Madame Atomos, en mieux.
L'écoute du disque le confirme.
Alan Moore, qui a tellement refusé d’être associé au succès de son adaptation cinématographique, qu’il l'a qualifiée (sans l’avoir vue) de «vers régurgités». Gageons qu'il n'avait pas ouï non plus Unforgettablela chanson sans quoi il aurait été plus poli avec la dame. Nul mortel ne veut encourir la colère de Madame Atomos, ou de n'importe quelle autre chanteuse de jazz. Mon frère, qui est musicien de jazz, croit que ça lui donne le droit imprescriptible de faire des blagues pourries sur les chanteuses de jazz, et effectivement, savez-vous qu'elle est la première chose que fait une chanteuse de jazz le matin ?
Elle se rhabille et elle rentre chez elle.
Alan Moore, après avoir entendu cette blague, a publiquement regretté les couvertures de Martine pendant le confinement, et aussi les blagues de Madame Atomos, à base de chantage aux ogives nucléaires planquées au Pourrikistan.
Il a précisé que son œuvre était « un comic. Pas un film, ni un roman. Un comic. Elle a été écrite d'une certaine manière et dessinée pour être lue d'une certaine manière : dans un fauteuil, confortablement installé près du feu avec une tasse de café ». Moore a signé un contrat pour que son nom ne figure pas au générique et a cédé tous ses droits à Gibbons, comme il l'avait fait avec David Lloyd pour V pour Vendetta. En effet, il s'est totalement désintéressé des adaptations cinématographiques pouvant être faites de ses œuvres depuis La Ligue des gentlemen extraordinaires. 
Son attitude intransigeante est unforgettable, tâchons de ne pas l'oublier en écoutant ce disque de Dinah Washington, magnifique.

mardi 22 décembre 2020

[Compilation] La play-list du solstice (2020)

Hier c'était la journée la plus courte de l'année. 
J'ignore si vous l'avez senti passé, mais on était assez down dans le mix énergétique, même au niveau des premiers chakras. Moi-même j'ai à peine eu le temps d'effectuer quelques centaines de clics, que c'était déjà l'heure de retourner au lit. 
Je n'ai pas prémédité cette play-list, glanée ces dernières semaines de puits sans fond et de nuits sans lune, elle m'est apparue ce matin dans sa radicale altérité en me disant "poste-moi", un peu comme la VHS maudite dans le Videodrome de Cronenberg, je n'ai même pas eu le temps d'enfiler ma vieille robe de chambre, tellement ça pressait.
Si les jours commencent à rallonger, je vais pouvoir bricoler une version Extended Remix.

lundi 21 décembre 2020

Collectif - Revue Galaxie (1953-1977)

Galaxie est un magazine français de science-fiction édité d'abord par la maison Nuit et Jour de 1953 à 1959, puis par la maison Opta, de 1964 à 1977.

- Ne mange pas ça ! 
Ca va nous rendre tous les deux malades !

La première série, de novembre 1953 à avril 1959, a comporté 65 numéros. Elle éditait des nouvelles, des romans à suivre et une rubrique sur les OVNI. On y publiait tant des auteurs anglo-saxons (dans des versions traduites parfois très librement, voire carrément remaniées) que des romanciers français qui se firent connaître par ailleurs dans la collection Fleuve Noir Anticipation.

-Connard de Terrien ! Tu te crois dans The Expanse ?
- Désolé, quand j'ai fait mon créneau, votre Whurg était dans l'angle mort.
Ecoutez, je suis à la Macif, vous serez bien indemnisé. 
 
La deuxième série, de mai 1964 à août 1977, a comporté 158 numéros (le numéro d'août/septembre 1975 étant numérotée 135/136). Les rédacteurs en chef ont été Alain Dorémieux pour les numéros 1 à 67 (de mai 1964 à décembre 1969), puis Michel Demuth pour les numéros 68 à 158 (de janvier 1970 à septembre 1977). On y trouvait tant des nouvelles que des romans à suivre, tant des classiques que des auteurs récents, et quelques nouvelles d'auteurs français.

La date de la fin du monde a été mise à jour depuis.
 
À partir de 1966, parallèlement à ce magazine, fut publiée une collection d'ouvrages de science-fiction, Galaxie-bis, qui a compris jusqu'à 148 volumes, chaque volume comprenant un roman et une ou plusieurs nouvelles, du moins jusqu'au numéro 55. La numérotation était double (jusqu'au numéro 56), comprenant le numéro en cours de la revue Galaxie bissé et un numéro d'ordre de Galaxie-bis.
Saperlotte !
De la Berdouille !



Combien cet envoi contient-il de numéros de la défunte revue ? 
deux cent vingt-deux.
Soit bien plus que vous ne pourrez en lire au cours de ce qu'il vous reste à vivre.