jeudi 13 juillet 2023

Sanseverino - Joue pas avec mes nerfs (Hommage à François Béranger) - 2023


‘Joue pas avec mes nerfs’, est le volume deux d'un hommage du chanteur guitariste Sanseverino, au maitre incontournable du zéro compromis Francois Béranger. Apres le ‘Beber project volume 1’, les spectateurs unanimes connaissant Francois Béranger ne sont pas surpris par la teneur des textes mais plus par le fait que tout est malheureusement actuel. Violence policière, état de droit, injustice sociale, fossé qui devient de plus en plus grand entre les riches et les autres… Les jeunes gens présents aux concerts, eux, se disent étonnés que tout ait été écrit en 1970. - ‘Être fan de Béranger, ça n'existe pas. On n'est pas fan, lui-même vous en aurait dissuadé. Par contre, chanter ses chansons c'est souhaitable, lui rendre un hommage sincère aussi’ - Sanseverino" ( source: distributeur )

C'est vrai que les chansons de Béranger n'ont pas pris une ride, en tout cas beaucoup moins que nous, et pour celles qui traitent du monde tel qu'il va mal, pas de surprise, il va encore plus mal; alors soit les chansons ça sert à rien, comme le couinait Francis Lalanne dans "J'ai de la boue au fond du coeur", (sic) soit elles ont pas été chantées assez fort; on en attraperait presque la nostalgie de notre révolte d'hier, qui nous poussait à entrer violemment chez le disquaire du coin, lui acheter brutalement des disques de chanteurs gauchistes et à les écouter assez fort sur notre électrophone.
à l'écoute, il m'arrive la même chose que quand j'écoute Brassens chanté par Maxime le Forestier, au bout d'un moment je préfère revenir aux versions originales, mais comme le dit un auditeur, Sanseverino, comme Frasiak, sont des gars qui les chantent avec sincérité, ce qui, de nos jours, n'est pas négligeable.
Et ça serait sympa que François renvoie un peu l'ascenseur et réenregistre les meilleurs titres de San Severino ! 
Pas toujours l'ascenseur dans le même sens ! 
Etre mort n'est pas une excuse, Chat_GPT3 pourrait très bien nous bidouiller ça !

 François Béranger mimant le sourire
de Yves Montand jeune
(c'est vrai que ce blog est avare d'images souriantes)


beaucoup de disques originaux de françois béranger sont encore disponibles par ici

jeudi 6 juillet 2023

Sigur Rós - Ág​æ​tis byrjun (A Good Beginning) [20th Anniversary Deluxe Edition] (2019)


Magnifique réédition d'un album de post-rock lunaire à nul autre pareil, agrémenté d'inédits de l'époque et d'un concert de 1999 du groupe islandais qui a fait beaucoup pour l'acceptation des acouphènes chez les vieux adorateurs de Pink Floyd.
On s'y immerge dans des harmonies célestes délicatement noisy, on y tutoie des anges qui chantent en une langue inventée par le chanteur et proche du yaourt nordique, au point que ce disque est dans mon top 5 des meilleures musiques d'attente au téléphone quand on appelle Dieu en PCV.

ce qu'en pense la presse médusée :

dans la même collection :
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/12/sigur-ros-svefn-g-englar-2001.html

jeudi 29 juin 2023

[Repost] Charlélie Couture - Le pêcheur (1979)


mar. 10 févr.
Deux ans avant sa réussite artistique la plus évidente que sera Poèmes Rock, et dont il ne se remettra jamais vraiment, retombant par la suite dans un obscur baratinage semi-clandestin (je veux dire que je cessai alors de l'écouter) le Nancéen délivre 12 chansons sentant encore un peu la sciure, quelque chose qui ne ressemble à rien de connu, prometteur d'un ton nouveau.
En concert, je n'ai jamais vu quelqu'un multiplier les pains aussi vite (au piano, et non avec la Jesus Touch, malheureusement), ce qui nuisit beaucoup à sa crédibilité postérieure, à la sortie de la MJC de Castelnau-le-Lez.

ven. 30 juin

[Mise à jour du lien]

jeudi 22 juin 2023

Charlélie Couture - 12 Chansons dans la Sciure (1978)

En partant me noyer il y a 15 jours dans les rouleaux des Landes, j'ai réécouté d'anciens albums de CharlElie Couture, pour voir. Mais pas celui-ci, pourtant pierre angulaire rugueuse et sans concessions de la geste créative du Nancéen, comme disent les journalistes pour désigner les natifs de Nancy (à vérifier dans le wiki pour ne pas raconter n'importe naouak, comme Charlélie le fera plus tard)

la pochette originale de ce disque
qui ne l'est pas moins

Les historiens mélomanes de l'an 3000 noteront que c'est sur ce premier album autoproduit à la main avec des vrais doigts que Charlélie Couture signe la première version des Anglais en vacances, qui évoque sans chichis quoiqu'à mots couverts le drame de Lurs, petite cité de caractère située sur une butte médiévale 
Les anglais partent en vacances par couple, comme les auto stoppeurs,Les anglais dorment sur le bas côté d'une chaussée tranquille au bord d'une foret,Les anglais se font zigouiller par deux, comme les amoureux
drame dont Jean Gabin donnera une interprétation moins enjouée dans L'affaire Dominici.
En sus des faits divers atroces, le charmant village provençal niché dans son écrin de verdure est exposé à des risques sismiques, de feux de forêt, de mouvements de terrain, ainsi qu'à deux risques d'origine technologique : 
1/ en cas de rupture du barrage de Serre-Ponçon, toute la vallée de la Durance serait menacée par l'onde de submersion;
2/ sans oublier le risque lié au transports de matières dangereuses, par rail, route et canalisations.

Les Lursiens (à gauche sur votre écran)
veillent jalousement sur leur frontière
A tel point que Lursiens et Lursiennes mettent 
tous les jours leur réveil à sonner à trois heures du matin, pour bondir de joie dans leur plumard et se féliciter et s'entre-congratuler d'être encore en vie aussi tôt dans la journée qu'apparemment Dieu a choisi de leur offrir une fois de plus, jusqu'au jour où ce crédit expirera, tradéri tralala.

A part ça, on trouve aussi sur le disque de ce monsieur Couture "dans la lavande et les couleuvres de Montpellier",  qui réhabilite cette bestiole impressionnante, car  bien qu'elle soit venimeuse, le fait qu'elle possède une dentition opisthoglyphe la rend généralement inoffensive pour l'Homme, bien que des cas d'envenimations aient été observés. Ceci arrive dans des circonstances exceptionnelles, notamment si un doigt est inséré profondément dans la gorge du serpent, mais alors là vous l'aurez un peu cherché, quand même. Dans un tel cas, la morsure s'accompagne d'une inflammation locale et de douleur, d'œdème et/ou de lymphangite, voire des symptômes neurologiques (paresthésie, dysphagie, ptôsis ou dyspnée) ou, exceptionnellement, d'une paralysie. Ces effets sont néanmoins passagers même si la guérison peut prendre plusieurs jours.



La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus),
qu'il faut avaler tout cru sans mâcher,
si on veut vraiment en venir à bout.
Avaler des couleuvres signifie aussi : « accepter un affront
sans protester, subir une humiliation sans se plaindre. »
Comme de se retrouver sur mon blog
alors qu'on n'est même pas mort, dirait Charlélie.

Cette chanson est aussi côté jardin une stupéfiante berceuse électrique/hachoir blues rock électrifié du bas en haut quoiqu'un peu de traviole, et présente quand la météo le permet un portrait mâchouillé d'une voix grinçante d'un clodo du Grand Sud qu'on appelait à l'époque des zonards car ils vivaient des allocations et faisaient la manche avant l'invention de morel des punks à chiens qui vint mettre un terme à leur rêgne et jeter le discrédit sur tous ceux qui rejetaient la valeur travail.

Concernant le disque, je pensais produire une version illégale, mais il se trouve que j'ai découvert qu'il y a un bandcamp de l'auteur de l'opus remasterisé, qui a peut-être depuis le temps contracté la pauvreté, son heure de gloire datant du magistral "Poèmes Rock" album où convergent sa faconde, une production musicale énergique et l'air du temps étant passée depuis belle lurette, et je ne voudrais pas lui faire de l'ombre. 
Plus le futur s'avance, plus le passé recule.
Comment veux-tu qu'on déplace le véhicule ?

(adapté de Frédéric T., aka Fredo, vers 1989)

[EDIT]

finalement, après négociations entre mes partenaires moraux imaginaires, je propose une version non remasterisée de l'album, en mp3 à 160 kbps, si ça vous plait celle en vente sur le site de CharlElie est vachement mieux, c'est pas comme si je proposais du FLAC 16 bits, non plus.


jeudi 15 juin 2023

David Sylvian - Words with the shaman (1985)

Je suis bien revenu, et à pied encore, de mes émois passés envers le dolorisme arty de David Sylvian, bien que je trouve son suicide commercial assez courageux, vu d'où il était parti. Anyway, en 1985, il savait s'entourer de musiciens créatifs.


La crème de la crème, pour cet EP de 12" :


Evidemment, dès que j'entends la trompinette sacrée de Jon Hassell, de toute façon, je sais plus où j'habite. Le premier qui souffle "t'habites tout seul avec maman /dans un très vieil appartement", ça va pas bien se mettre.

Liens liés :

http://jesuisunetombe.blogspot.com/2020/03/jon-hassell-dream-theory-in-malaya.html


jeudi 8 juin 2023

Khan - Les Gros Nichons (2001)

extrait gratuit des paroles envoyées sous pli discret 
sans aucun engagement de votre part
après un premier acompte de $99.99 :
Tu voudrais que j'aie des nichons
Gros comme des ballons
Une bouche pulpeuse
De pipeuse, d'allumeuse
Des lèvres peintes en rose
Pleines de silicone
Que je me ballade nue
Du matin jusqu'au soir
Les cheveux jusqu'au cul
Blonds, ça va de soi
Tu voudrais que je t'appelle
Mon gros Daddy
Mon gros Daddy!

Je suis plate plate plate
Et tu m'ennuies
Je suis plate plate plate
Tu ne m'épates pas
Je suis plate plate plate
Et je te dis:
A bas les pattes
(...)

Que dire de plus ? c'est en écoutant à moitié intrigué un DJ Set de Morpheus 
pour tout dire un peu suspect à force d'être chelou (oui, le Morpheus anciennement connu sous le nom de Samy Birnbach de chez Minimal Compact, récemment chroniqué) que j'ouïs cette chose rose et molle qui me vit cesser d'installer mon petit tuyau poreux dans le potager afin d'hydrater mes tomates au goutte-à-goutte. 
Je rentras alors dans ma maison pour tapoter sur mon clavier bien tempéré afin de m'y enquérir de ce que j'acoustiquais en dansant avec les poules, car quand je ne ferme pas la barrière du potager, je les ai aux basques, elles adorent faire du jardin avec moi, malheureusement leur approche tractopelle manque de subtilité.
cette image est truquée
car le lettrage n'est pas incurvé
comme l'est la surface du cylindre
qui constitue le meug
Et je tapotis sans doute un peu vite sur mon clavier, car je tombis d'abord sur un site frauduleux qui attribuait la chanson à Stereototal, 
un groupe franco-allemand (il y a bien des restaurants gréco-turcs) de manière impropre vouare erronée, ce qui me permissit nonobstant de me rapprocher de la vérité véridique, car je comprendis en un instant que c'était bien Françoise Cactus, la chanteuse de Stereototal qui était dans le coup, et j'avançis promptement vers le vrai sachoir, qui est une arme contre ceux qui croivent, car en réalité factuelle non alternative le titre réside sur un album de Khan
https://www.discogs.com/fr/master/76769-Khan-No-Comprendo
qui, si je no comprendo muy bien n'a rien à voir avec le No Comprendo des Rita MitsoukoOn peut lire par ici ce qu'on s'autorise à penser de l'album dans le Landerneau de la rondelle passée sous les radars :
enfin, vous faites bien comme vous voulez, moi je vais aller acheter le disque.

liens liés qu'il me faudra un jour expliciter plus lyriquement :
- nichon-chaton
- les nichons juvéniles
- les gros nichons version Camping Orchestra, mais c'est pas des gens comme nous
les Musclés en ont certainement fait aussi quelque chose quand je bossais au Club Dorothée, mais pour l'instant je ne retrouve que "t'es trop moche", pas mal dans le genre et  pour l'époque
...c'est quand même mal barré pour faire un album entier sur ce thème roboratif, sauf à glisser du côté obscur de Youtube, et en tout cas tant que Jean-Louis Murat reste mort ça n'offre pas l'attrait du pittoresque de la bourrée auvergnate, avec ou sans érotomanes branchés grosses poitrines. 
Je pourrais m'engouffrer dans le trou béant laissé par son décès, mais je risquerais de sombrer dans un éloge des mamelles voluptueuses en tant qu'anxyolitiques de classe A, louange propre à troubler l'ordre public, et les drones de Darmanin auraient vite fait de me repérer.

que seraient les gros seins sans les grosses fesses ?
la semaine prochaine, nous tenterons sans succès
de disparaitre dans le triangle des Bermudas.
Etant entendu qu'un hommage aux gros seins, qui se fait passer pour transgressif alors qu'il vante l'opium du peuple, fait en vérité le jeu de la droite en confortant les rapports d'aliénation capitaliste entre petites et fortes poitrines. Sans parler du parfum de masculinité toxique qui s'en dégage.

- sans oublier le déroulé des prémisses Morpheus-iennes par lesquelles j'y suis parviendu, au détour d'un virage maniaque des andouilles que jamais je ne ratas aussi bien :


sur lesquels vous n'oserez pas cliquer, sauf peut-être sur cette archive flambant neuve de chez Crammed Discs


car on y ouït distinctement, entre autres pépites électronica rétro-futuristes des années 90 le bien connu de nos services et désormais célèbre jusque dans les territoires occupés DJ Morpheus (formerly known as Samy Birnbach avant qu'il refasse sa vie à Tel-Aviv) qui sample et resample sans vergogne Jon Hassell dans son duo mythique avec Brian Eno  Fourth World Vol 1 Possible Musics (1980) disque dont l'effet notoirement connu est qu'il donne envie de tout plaquer, y compris son blog, sa femme et son chat ( qui souffre pourtant de biais cognitifs préoccupants), et de partir vivre en Malaisie péninsulaire ou occidentale, pour ceux qui connaissent.
Si je dis "repompe éhontément" au lieu de resample, va-t-on me taxer d'antisémitisme, comme la femme de David Gilmour qui cause mal à Roger Waters alors qu'elle ne fait que critiquer la politique d'Israël ? j'aimerais bien qu'on m'intente un procès d'intention aussi nauséabond que cette polémique entre vieillards maniaques, mais j'aurais peine à en croire mes yeux, les bras m'en tomberaient et j'aurais alors bien du mal à répondre.
Souvenons-nous plutôt avec émotion, à chaque instant de la life qu'il nous reste à vivre, que ni les gros nichons ni les Bermudas XXL ne nous sauveront du nuage d'inconnaissance tel qu'il est décrit par Malka Spigel, la copine du rabbin anciennement connu sous le nom de DJ Morpheus (aka Samy Birnbach quand il était chanteur de Minimal Compact) dans la magnifique complainte "Not Knowing" (littéralement "Sans sachoir", mais je préfère le traduire par "Ne connaissant pas", plus élégant) qu'on peut aller psalmodier face au mur des lamentations en prenant un air offusqué et pro-palestinien tous les matins que Dieu fait, car rien d'aussi juste n'avait encore été écrit sur le sentiment d'épouvante métaphysique, suscitant le besoin de consolation par les Gros Nichons et l'espoir d'atteindre un jour cette Terre Promise, et c'est ainsi qu'Allah est grand.


Watching different roads and wonder where my own is rolling

Waiting all day long for a change and it's not showing

All those moments days and years

Left me standing here not knowing

All these people everywhere

Kept me waiting and not knowing

Holding to myself fear is all that kept me going

Waiting all day long for a change and it's not showing

All those moments days and years

Left me standing here not knowing

All these people everywhere


Traduction warsenienne sans trace de Chat-GPT_3 dedans :


Regardant différentes routes et m'interrogeant sur où me conduit la mienne

Attendant toute la journée un changement qui ne se montre pas

Tous ces moments, ces jours et ces années

M'ont laissé ici Inconnaissant

Tous ces gens partout

M'ont laissé ici dans l’attente et Inconnaissant

Ne serrant que mes bras la peur est tout ce qui m'a permis de continuer

Attendant toute la journée un changement qui ne se montre pas

Tous ces moments jours et années

M'ont laissé ici Inconnaissant

Tous ces gens partout


jeudi 1 juin 2023

Arg_bg !

Pitain, Barbara, ispice di counasse, ti m'as fait oubliii que c'est la guirre, pitain, alors ton cancer, guéri ou pas, tu peux te le foutre au Qi, parce qui pendant ci temps-là, li dard - devil aka Daar-malin il s'est okipé de ton cancer numérique virtuel, et y'a RARbg qu'il a firmi ses portes difinivitv'man ! 

hirisiement qui tu l'avais pris li dernier épizod' di la saison 5 di cette pimbiche di miss Maisel jist' la veille di la firmitir ! ti l'as bien joui sir ce coup-là mon frîr !


le décès est aussi une porte d'entrée dans l'immortalité du wiki

ji trouvi ça colli sir la pourte d'entrie
dans li sens di la sortie


I voilà li travail. 
Oussi qu'ty vas tilichargi toutes ti siryes maintenant, hein ? hein ?
Hirisiment qu'en France, tout fini par des chansons en mp3 et une bonne partie de bise, et que t'avi pas mi tous ti zyeux dans le même pavé, mis ci coup-ci y ti riste que le ygrectorrent pour plirer, ma parole !
Allez, que la paix d'Allah elle soit sur vous mes frir's !

clique sur l'image, mon frîr, passqui li d'jinn il est imprimé trop piti.
ji pas trouvi ça dans un nouveau métal hirlant qui ricycle les vieilles bédés de Tramber et Jano,
ça c'est sîr madame chaussîre !


dans la même collection funéraire :

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2016/11/hommage-tardif-whatcd.html

jeudi 25 mai 2023

Eivind Aarset & Jan Bang - Snow Catches on Her Eyelashes (2020)

Ecouter le disque Snow Catches on Her Eyelashes, ça donne envie de savoir ce que ça veut dire, Snow Catches on Her Eyelashes. ChatGPT-3 me ronronne que ça veut dire "La neige s'accroche à ses cils".
Laisse donc Cécile en dehors de ça, s'te plait, mon GéPéTéounet.
A part ça, j'espère que c'est clair : on est dans le floconneux, au bord du grand silence ouaté en haut de la piste verte, et on n'y voit pas à 50 cm.
On a failli planter par mégarde son bâton dans le moniteur.
Heureusement que ça descend très doucement vers le Grand Rien, noyé dans le brouillard.
Cet album me revient et me hante jusqu'à ce que je le mette sur ma tombe, après ça j'espère qu'il me laissera tranquille, parce qu'il distille une ambiance furieusement discrète et sourdement mélancolique. Mention spéciale à "Before the Wedding", d'une grâce élégiaque, qui semble figée dans l'ambre mélodique qui sied plus aux enterrements qu'aux mariages, même si l'un ne va pas sans l'autre.
L'atmosphère atonale et peu propice à l'expression de la chaleur humaine s'insinue par le conduit auditif, puis répand son narcotique granité à l'intérieur de mes cellules osseuses, prétextant intervenir en tant qu'anti-inflammatoire plutôt que comme anxyolitique
On est bien dans la mouvance bruitiste (mais souvent violemment silencieuse) électro-cold et absentéiste de David Sylvian, en tout cas depuis qu'il est retourné vers l'informe et un anonymat qu'on lui souhaite bienheureux, Arve Henriksen et les joyeux lurons de jazz ambient norvégien, Nils Petter Molvær, Anders Engen, Audun Erlien, Erik Honoré, Sidsel Endresen, Georges Warsen et Hilde Norbakken, dont l'égrénage laborieux des patronymes dans votre conversation fera s'écarter les gens de vous lors d'un cocktail de vernissage de votre blog où vous aviez pourtant fourni tous les petits fours, et ils ne vous rappelleront jamais. 
Mais pour ceux qui aiment, le disque est bien, et ça valait le coup. Bien que ça n'ait kouaziman rien à vouar avec la madeleine de Proust qu'était pour moi le kouign amann de la mère Ty Coz devant l'église de Perros-Guirec, beaucoup plus chargé en beurre et en sucre, mais mes artères de jeune enfançeau pouvaient le supporter à l'époque, avant que les ligues de vertu ne contraignent la pâtissière bretonne à élaborer un kouign amann plus léger, écologiquement responsable et digestivement soutenable. 
Si Eivind Aarset & Jan Bang étaient des pâtisseries, on serait à la limite de l'impalpable, et alors adieu bourrelets disgracieux.

https://eivindaarsetjanbang.bandcamp.com/album/snow-catches-on-her-eyelashes

Le frère de Jan, c'est Big. Mais sa soeur ne s'appelle pas Gang. Ou alors, je n'y suis pour rien.

ce qu'on en pense dans le Landerneau du jazz ambient atonal moldoslovaque :

https://www.allaboutjazz.com/snow-catches-on-her-eyelashes-eivind-aarset-and-jan-bang-jazzland-recordings

D'une durée d'environ quarante-trois minutes, l'élan vers l'avant de l'album sera suffisant pour entraîner la plupart des auditeurs et les laisser rayonner de contentement à la fin. Les passionnés de la scène musicale norvégienne contemporaine trouveront ici de quoi renforcer leur dévotion et les inciter à revenir pour plus. Ceux qui sont curieux, mais qui n'ont pas encore vu la lumière, sont invités à consacrer du temps à écouter sérieusement Snow Catches on her Eyelashes; convertis sont renvoyés à la liste mentionnée précédemment. Aarset, Bang et compagnie vont de mieux en mieux, tout comme la scène norvégienne. En avant et vers le haut.

https://jazzlandrec.com/snow-catches-on-her-eyelashes-eivind-aarset-jan-bang

il existe d'autres oeuvres de Eivind Aarset chroniquées sur ce blog, il faut juste chercher un peu à sortir de sa zone de confort.

https://jesuisunetombe.blogspot.com/search?q=Eivind+Aarset+

il faut aussi que je prenne le temps d'écouter ce mystérieux Jan Bang, impliqué dans une jungle de projets irradiants de silences explosifs (pour que le Big Bang fasse du bruit, il eut fallu qu'il y ait de l'air pour le transmettre, et des oreilles pour l'ouïr)

https://punktstillefelt.bandcamp.com/album/modest-utopias

https://arjunamusic-records.bandcamp.com/album/walk-through-lightly

https://jpshilo.bandcamp.com/album/invisible-you

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2022/03/jan-bang-erik-honore-david-sylvian.html

jeudi 18 mai 2023

Lovecraft Facts (18) : Minimal Compact - Peel Session (1985)

Incantations dérobées dans un Necronomicon mal traduit en hébreu par un rabbin défroqué et lu de traviole, rageusement récitées sur un tapis musical plombé et malaisant, préfigurant ce qu'on n'appelait pas encore le rock industriel, imprécations blasphématoires éructées à la face de divinités malveillantes et infiniment pue-du-cul, émanations sonores méphitiques, endommageant durablement le corps astral : 

comme un air de bon chien-chien andalou
qui va donner la papatte
à son papa nihiliste stagiaire
(on est en 1984, ne l'oublions pas)
je hais bien content de retrouver les marécages mentaux hantés et radioactifs du Deadly Weapons de Minimal Compact, un groupe post-punk d'Israéliens échappés de Tel-Aviv et en goguette en Europe dans les années 80, comme Tuxedomoon avait fui San Francisco parce que, de l'aveu de Peter Principle recueilli de sa bouche aux lèvres purpurines quand j'étais branleur montpelliérain et qu'ils étaient venus jouer dans le coin, les gens y étaient trop feignants et trop défoncés.
Quelle joie de découvrir que Peter jouait de la basse et co-produisait l'album de Minimal Compact.



Je ne m'en suis jamais vraiment remis, comme de BlasphémaTorah, mais en pire. 
Si vous n'avez jamais incarné une joyeuse et intransigeante morbidité en vous ruinant le futur sur Deadly Weapons et en envisageant la dépression comme un des Beaux-Arts, je ne sais pas si vous avez raté quelque chose mais je suis impuissant à vous l'apporter, ne pouvant retourner en 1984, au sein de cet Eden pour Lugubres. 
Et pourtant c'est pas faute d'essayer. 
J'ai néanmoins déniché une Peel Session de 1985, qui voit nos sinistres lurons entonner leurs hideuses mélopées soutenues des échos orientalisants de bouzoukis nucléaires et de clameurs issues du chaudron des damnés, avec de subtiles variations dans les arrangements par rapport au disque, et franchement j'ai l'impression d'être de retour chez moi. Comme dans les cauchemars sous Tramadol, analgésique en vogue au Proche-Orient et très utile pour vivre sans espoir.



Malheureusement, le groupe ne s'est pas auto-suicidé après cette oeuvre maitresse, ils ont remixé et réarrangé à peu près toutes les décades leurs brûlots fétiches indépassables, se sont sporadiquement reformés et lentement propulsés dans un en-deça (l'envers de l'au-delà) de leur splendeur mortifère où ils n'apparaissent plus que comme une bande de petits vieux juifs et chauves, comme un pauvre couillon de goy qui tenta jadis de percer dans le milieu de la compilation cosmopolite, et dont l'insuccès fut à la hauteur de son manque d'ambition artistique, et après ça personne n'avait plus la force de lui jeter le moindre caillou pendant la 4ème intifada.

et des nouvelles de Minimal Compact qu'on aurait préféré ne pas avoir :

https://www.benzinemag.net/2019/11/23/minimal-compact-creation-is-perfect-ou-comment-depasser-le-piege-de-la-nostalgie/

jeudi 11 mai 2023

Inédits Goossens 91

Route vers l'enfer de Daniel Goossens (1986) vient d'être réédité chez Fluide Glacial, en rescannant les planches pour obtenir un maximum de piqué sans risquer d'abîmer les boosters, et avec une nouvelle couverture, la voici.


et une histoire inédite en album, la voilà.

Si tu cliques sur les vignettes, tu les verras mieux. En principe.





Et une couverture de Fluide du temps de la prépublication dans la revue, tiens, prends ça, rascal. 


Et si tu tapes le tag Goossens dans mon métamoteur de recherche à la torbotubure, tu verras du pays, et peut-être même ce que nul mortel n'a contemplé avant toi.
En tout cas il n'est jamais venu s'en vanter par ici.