samedi 2 février 2019

The Haunting of Hill House Soundtrack (2018)

Il y a beaucoup d'air et de silences dans la musique de cette série horrifique pas dégueu qui rappelle à la fois Six Feet Under et le meilleur d'American Horror Story (les 3 premières saisons, avant que ça bascule dans le grand guignol). Attention à ne pas confondre The Haunting of Hill House avec The House on Haunted Hill, et encore moins avec Return to House on Haunted Hill). En matière de maison hantée, rien n'égalera jamais plus la terreur distillée par Richard Matheson dans La maison des damnés, mais bon, on n'aura plus jamais peur comme à 15 ans en lisant un livre de poche dans la cour du lycée, il faut s'y faire. Comme le dit le gars de Télérama (il faut bien pallier la mystérieuse disparition de Pierre Serisier du Monde des Séries) :

"Mike Flanagan n’aime pas les effets tape-à-l’oeil, pas plus que le gore. Sa série est avare en effets spéciaux et ressemble souvent à une cousine de Six Feet Under angoissante – mais pas dénuée d’humour. Il s’agit avant tout de suivre, l’un après l’autre, les enfants Crain, pour comprendre ce qui les empêche d’être heureux. Certains épisodes se prêtent à une mécanique flippante à souhait – celui sur Nell, superbe conte onirique et romantique dont la chute est un grand moment d’effroi – d’autres tiennent presque du pur drame intimiste (celui sur la cure de désintoxication de Luke). Flanagan, admirateur de Stephen King (il a adapté Jessie, déjà pour Netflix), a retenu aussi ses leçons. C’est dans le quotidien et l’observation de la psychologie des personnages que la peur fleurit le mieux. The Haunting of Hill House est lentement submergé par la mélancolie. Tant et si bien que horreur et émotion finissent par ne faire plus qu’un."

Mais bon, c'est du journalisme professionnel, toujours un peu suspect de complaisance, dit-il en renfilant sens devant derrière son Gilet Jeune à demi-tarif. J'ai trouvé la chronique idéale de The Haunting of Hill House (la plus intelligente et la moins complaisante) sur un webzine, en cherchant à consulter les pires critiques d'allociné, souvent éclairantes :

http://www.dailymars.net/le-puits-et-le-pendule-the-haunting-of-hill-house-netflix/

Et la musique, dont tout le monde se fout à ce stade :

http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-haunting-of-hill-house-soundtrack-by-the-newton-brothers/

L'inconvénient de s'enfoncer, même avec un enthousiasme mesuré, dans une série d'horreur psychologique, c'est que au 5ème jour d'imprégnation, on hurle dans son sommeil "il est mort !!!" sans pouvoir se souvenir de qui il s'agit au réveil, le 6ème jour on rêve de scolopendres purulents... il était temps que j'en vienne à bout. C'est toxique, quand même, ces trucs qu'on ingère sans en connaître la composition exacte, et qui sont faits à base de deuils, de fantômes, d'instants glacés, d'occasions manquées, de destins tragiques, de bruits dans les murs, d'apparitions spectrales ou démoniaques.
Alors que quand on revoit le Possession de Zulawski avec Isabelle Adjani qui avorte dans un couloir du métro berlinois en envoyant valdinguer ses commissions contre le mur carrelé comme si elle se prenait pour Rosamund Pike dans un clip de Massive Attack, c'est franc du collier, on sait qu'on se situe entre Cronenberg et Lynch de la grande époque, y'a pas d'embrouille.

2 commentaires:

  1. Je ne sais pas trop dans quoi on se trouve avec Zulawski. C'est juste bizarre et pas rigolo.

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  2. La dernière fois que j'ai vu Possession, j'ai été salement impressionné, mais c'était il y a plus de 35 ans, et je n'avais plus toute ma tête, un ami polonais m'ayant invité à sniffer de l'héroïne juste avant la projection, j'avais retapissé les toilettes du Grand Odéon de Montpellier pendant le film; ce fut donc, et fort heureusement, un rendez-vous manqué avec l'héroïne, et ce fut le seul; j'en demande pardon rétrospectivement aux femmes de ménage qui durent maîtriser le sinistre derrière moi.
    C'est pourquoi je voulais le revoir, pour m'assurer de l'indistinct. J'ai cité Lynch et Cronenberg pour la forme, je pourrais aussi désigner des cinéastes douteux comme Fabrice du Welz (Calvaire) ou Pascal Laugier (Martyrs) comme héritiers directs, avec leurs petits bazars de l'épouvante, avant même d'avoir lu l'article qui me conforte dans le choix de ne plus voir leurs films et qui me rend les clés du camion.
    http://www.courte-focale.fr/cinema/analyses/possession/
    En ce qui concerne Possession, c'est en même temps un poème d'amour fou, un pamphlet mysogyne et une farce sinistre.
    J'vois pas l'malaise.

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