dimanche 6 décembre 2020

Dinah Washington - This Bitter Earth (1961)

Pour améliorer un peu la moyenne de tous les petits Warseniens en décrochage scolaire qui redoublent leur classe de maternelle funéraire & tombale (enseignement en distanciel) pour la onzième année consécutive, voici un devoir de vacances en télétravail, à rendre après les vacances de Noël

1/ écoute cette chanson.



2/ pleure à chaudes larmes. 
Si tu n'y parviens pas à la première écoute, lis les paroles.

3/ mouche ton nez. 
On n'est pas bien, là ? 
Bien au chaud dans nos alvéoles, 
avec l'amère (bitter) Dinah Washington ?

4/ écoute ce qu'en a fait Max Richter dans la bande-son de Shutter Island. 


5/ Hein ? quoi ? on ne reconnait plus rien, et en plus c'est pas Max Richter qui a fait le coup ? 
attends, je relis mes notes... ventrebleu, mes chères têtes blog_ondes, vous avez émile fois raison. "On the Nature of Daylight" a été composé et enregistré par Max Richter pour la bande-son du film Disconnect  de Henry Alex Rubin (2012), une chronique sur les moeurs modernes, dans un environnement où la technologie prend tellement d'ampleur dans la vie des individus qu'elle les éloigne les uns des autres et accroît le sentiment de solitude de chacun. 
Je vois pas du tout de quoi ça peut parler. 
D'autant plus que le petit bonhomme de Télérama ne sait pas quoi m'en donner à penser, 
puisqu'il ne l'a pas vu non plus. 

Illustration trouvée
sur le blog de Chris Walker.
Il se fait pas chier 
avec les droits d'auteur
des proverbes japonais, le mec. 
Et ce n'est qu'en 2010, soit deux ans avant, ce qui n'est pas si improbable que ça si le mec avait vu Tenet et appris à se déplacer à l'envers dans le temps, que Chris Walker mélangea (sans trop s'embarrasser ni de remords, ni de regrets, et encore moins de principes d'éthique à la con vu qu'il avait anticipé en allant se balader préalablement dans le futur qu'en 2020 tous les artistes allaient crever la dalle avec le Covid_19 et seraient occupés à bien autre chose qu'à lui chercher des poux dans la tête et des morpions dans le slip pour de sombres histoires d'ayants-droits), que Chris mélangea sans vergogne, disais-je, Dinah Washington et Max Richter,  pour créer non pas Dinax Richton mais un bien chouette morceau de la bande-son de Shutter Island, comme c'est un peu mieux expliqué ici :



Dinah Washington  :
Parfois, elle s'emmêlait les doigts grave,
mais qu'est-ce qu'elle chantait bien !
6/ explique sans faire appel à tes connaissances en complotisme comment une chanteuse de jazz née en 1924 et morte en 1963 d'une overdose de somnifères et d'alcool au sommet de sa gloire aurait pu être sauvée par Didier Raoult s'il avait réparé à temps les bougies de sa mobylette quantique.
Défense de tricher sur Wikipédia ou sur (Tépa) Trénette, le film de Christopher NoLife.

7/ question subsidiaire pour les surdoués qui ont déjà fini : apprends à bien distinguer les remords et les regrets, tant qu'il en est encore temps, car s'il n'est jamais trop tard, des fois quand même il est bien tard, comme disait Dinah Washington en reprenant du sécobarbital.

samedi 5 décembre 2020

Pompidou est mort : Arborescence simplifiée des thèmes de la Science-fiction (2020)

La mort de John Pompidou, un grand article de Georges Warsen
dans un immense quotidien de gauche plurielle
Pompidou est mort. 
Depuis au moins trois jours, apparemment, mais j'étais occupé ailleurs. C'est ce matin, en ouvrant mon cyber-journal, que j'ai appris la nouvelle; ça m'a fait un petit pincement au coeur : c'était un amateur discret de science-fiction vintage, avant tout friand de dystopies un peu tordues. Pour le Black Friday, Rakuten consent 15% de rabais sur le numéro de l'Humanité qui s'en fait des georges chaudes, même si elles ont refroidi depuis.
15 % ? Les affaires reprennent. 
La France sort du rouge. 
En 1973, Pompidou avait dit « A chacun ses ennuis. Nixon a l’affaire du Watergate, et moi je vais mourir. » C'était prophétique. Pompidou est mort, mais il aura pris son temps, finalement. C'est bien. Il faut toujours prendre son temps, pour les trucs importants, comme mourir. 

La CIA avait fait analyser ses urines lors de son voyage en Islande, pour connaître sa maladie. Elle avait un nom affreusement boche : La maladie de Waldenström, une variété de lymphome assez rare. Et moi qui croyais quand j'étais petit que c'était le cancer du tabac, vu qu'il avait toujours la clope au bec. On est mal-comprenant, quand on est petit, mais on a souvent une grande sensibilité. Et quand on est grand, on est désinformé, et la sensibilité s'est fait la malle.
L'air de rien, ou presque, Pompidou se battait contre la maladie depuis plus de cinquante trois ans. Je vais faire comme lui, et rester discret sur la mienne, mon immunothérapie se passe bien, bien que ce soit un peu chronophage tous ces examens à l'hôpital de jour, et que le traitement commence à me fatiguer (fébrilité, courbatures, envie de raconter des fictions expérimentales sur internet) 
Son épitaphe a été composée avec soin, juste après son élection à la présidence : « Les peuples heureux n'ont pas d'histoire, je souhaiterais que les historiens n'aient pas trop de choses à dire sur mon mandat ». Parlons-en quand même un peu : avoir gouverné de 1969 à 2020, être parvenu à bidouiller la Constitution pour être réélu 11 fois d'affilée, et mourir à 109 ans sans avoir lâché le manche du pouvoir, chapeau l'artiste.

Son dauphin, candidat à la succession au Trône (passé à la Paille de Fer pour d'évidentes raisons d'hygiène) a promis la paix et la sécurité. Mais il a déjà 94 ans, je me demande si cette dérive gérontocratique n'est pas inquiétante pour la liberté. On verra bien.
Si vous vivez dans un univers parallèle où c'est Giscard qui vient de mourir, je ne peux pas grand chose pour vous. Si nos mondes respectifs étaient obliques, on pourrait s'y croiser, même fugacement, aux marées d'équinoxe temporelles, mais parallèles, franchement, je vois pas comment faire mentir les lois de la géométrie, incapables de se trahir elles-mêmes, au contraire de beaucoup d'hommes politiques. 
Bon, on s'en fiche, c'est pas du tout de ça dont je voulais parler. J'ai découvert dans l'exemplaire papier du numéro hors série Avril-mai 2020 de Socialter, diffusé sur un blog parallèle à celui-ci sans espoir de le rencontrer un jour même en roulant à donf et à contresens sur l'autoroute de Tenet avec Christopher Nolan à la place du mort, une Arborescence simplifiée des thèmes de la Science-fiction qui m'a beaucoup plu; l'inconvénient c'est qu'il faut une grande souplesse des cervicales pour en profiter, vu que les thématiques sont développées à l'horizontale, et les ouvrages référencés à la verticale; à moins de faire pivoter votre écran plat à la place de votre nuque, auquel cas je vous encourage à prévoir une bonne séance de kiné ensuite, pour remettre les pixels du plasma dans le bon sens de l'endroit.


Il y a une autre solution c'est de le diffuser dans les deux sens de lecture.
N'ayez pas peur de cliquer, ce n'est pas sale.



Et il y en a une troisième, qui consiste à acheter la revue, en tous points remarquable.
ah non, ça c'est pour commander le prochain hors série.
Voilà. Merci de votre attention. 
Pompidou est mort, vive Pompidou.
Il n'est jamais trop tôt pour mesurer ce qu'on a perdu, surtout après 51 ans d'un régime autocratique plutôt cool. 
En tout cas ça aurait pu être pire. Largement pire.
Je vais soigner ma mélancolie en reclassant ma collection de timbres.



vendredi 4 décembre 2020

Collectif - Univers: Anthologie de Science Fiction (1975-1990)

Univers est un magazine de science-fiction français initialement dirigé par Jacques Sadoul et Yves Frémion, dont la parution s'échelonne de 1975 à 1990 aux éditions J'ai lu, d'abord sous forme trimestrielle, puis annuelle.
Sous sa forme trimestrielle, Univers connaît 19 numéros, parus de juin 1975 à décembre 1979. Jacques Sadoul, qui est déjà, à l'époque, responsable de la collection de science-fiction au format de poche chez J'ai lu désirait présenter des textes des « tendances les plus contemporaines » de la science-fiction américaine. Il confie le rôle de rédacteur en chef à Yves Frémion.
Par la suite, une revue annuelle voit le jour. 
Son appellation est toujours en fonction de l'année de publication, ainsi le numéro sorti en 1980 est titré Univers 1980, celui sorti en 1981 devient Univers 1981, etc.



En principe, une femme à poil, 
ça fait vendre.
C'est peu dire que j'ai violemment halluciné en découvrant les « tendances les plus contemporaines » de la science-fiction, même si la plupart des textes me passaient largement au dessus de la tête. Yves Frémion était un cyber-subversif bien avant l'invention d'Internet.

Nombre de livres : 30
Format : ePub
Taille totale : 23,2Mo


la notice d'utilisation :
https://www.noosfere.org/livres/serie.asp?numserie=2649

le container plombé par les livres qui sont dedans :
http://www.mediafire.com/file/p9danlz86fshlee/Univers.zip/file








jeudi 3 décembre 2020

Collectif - Revue Fiction (1952-1990)

Fiction est une revue de science-fiction française publiée pour la première fois en octobre 1953. Éditée par les éditions OPTA, c'est la revue française qui a connu la plus grande longévité dans le domaine puisqu'elle a compté 412 numéros avant de s'éteindre en 1990. 

Elle a été relancée sous forme semestrielle en 2005 par la maison d'édition Les Moutons électriques, qui annonce l'arrêt de sa publication après le tome 20 d'avril 2015. 

Et la blague carambar règlementaire :
La compilation ici proposée ne comprend pas les versions Moutons Electriques : le stagiaire a branché par erreur un mouton électrique sur du 380v triphasé, et ça fait déjà trois semaines que ça sent le poil de cul de mouton grillé dans les bureaux.


Genre : science-fiction
Format: ePub
Langue : Français

Nombre de fichiers : 446
Nom de la Release :
446.Revues. Fiction.Fr.Ebook.Epub.Notag
Total du post : 204 Mo
immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés : en cours.

446 numéros de la Revues Fiction ? 
Tout doit disparaitre !




mercredi 2 décembre 2020

Collectif - Le livre d'or de la science-fiction (1978-1987)


Le Livre d'or de la science-fiction est une collection d'anthologies de nouvelles fantastiques ou de science-fiction publiée de 1978 à 1987 chez POCKET. Dirigée par Jacques Goimard, elle avait pour vocation de présenter un panorama complet de la science-fiction classique et moderne.
Cette collection a publié de nombreux recueils consacrés soit à un auteur soit à un thème (comme la série des quatre tomes sur l'épopée fantastique consacrée à l'heroic fantasy). On y retrouve les grands noms de la science-fiction et du fantastique jusqu'en 1980, ce qui en fait une série de référence dans ces domaines. La tranche ainsi que la quatrième de couverture des livres de la collection est dorée, d'où son nom. Même après avoir éteint la lumière, des décennies plus tard, une faible lueur jaunâtre en émane encore, dans les Siècles des Siècles.

Liste et nomenclature des volumes :


La même, mais en mieux (commentée et discutée par des lecteurs de Télérama habilement dissimulés sous les oripeaux hors d'âge des archivistes de chez Noosfère, rhabillés par Schuiten et Peeters) :

Et enfin, après tous ces salamalecs, la bibliothèque, servie sur son lit de bois d'arbre en chêne clair :


Format: ePub
Taille: 21.2 Mo, c'est pas très lourd, en fait. 
Je recommande particulièrement les volumes sur Silverberg, Lafferty, Dick, Sheckley, Ballard, Brunner, et est-ce Sturgeon ? oui.

lundi 30 novembre 2020

Collectif - La Grande anthologie de la science-fiction (1966-1985)


 Livre de Poche | Français | 1966-1985 | 36 Volumes | EPUB 14MB

La Grande anthologie de la science-fiction est une collection de recueils d'anthologies publiés par le Livre de poche dans les années 1970 sous la triple direction de Jacques Goimard, Demètre Ioakimidis et Gérard Klein. La collection compte deux séries, la première étant composée de douze volumes et la seconde de vingt-quatre volumes. La direction des anthologies est assurée collégialement par les trois signataires, ainsi que le choix des nouvelles composant chacune.
Chaque volume réunit plusieurs nouvelles autour d'un thème de science-fiction. Il comporte une introduction générale à la collection, une introduction particulière au thème traité par l'un des trois anthologistes, et il est suivi d'un dictionnaire des auteurs.

Première série (1966-1975)

Histoires d'extraterrestres, no 3763, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de robots, no 3764, préface de Gérard Klein
Histoires de cosmonautes, no 3765, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de mutants, no 3766, préface de Gérard Klein
Histoires de fins du monde, no 3767, préface de Jacques Goimard
Histoires de machines, no 3768, préface de Gérard Klein
Histoires de planètes, no 3769, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de pouvoirs, no 3770, préface de Jacques Goimard
Histoires de demain, no 3771, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de voyages dans le temps, no 3772, préface de Jacques Goimard
Histoires à rebours, no 3773, préface de Jacques Goimard
Histoires galactiques, no 3774, préface de Gérard Klein

Seconde série (1983-1985)

Histoires parapsychiques, no 3775, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de survivants, no 3776, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de la fin des temps, no 3777, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires écologiques, no 3778, préface de Gérard Klein
Histoires d'envahisseurs, no 3779, préface de Gérard Klein
Histoires de voyages dans l'espace, no 3780, préface de Gérard Klein
Histoires de médecins, no 3781, préface de Jacques Goimard
Histoires divines, no 3782, préface de Gérard Klein
Histoires de la quatrième dimension, no 3783, préface de Gérard Klein
Histoires d'immortels, no 3784, préface de Jacques Goimard
Histoires d'automates, no 3785, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de surhommes, no 3786, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de créatures, no 3787, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de sociétés futures, no 3811, préface de Jacques Goimard
Histoires de mondes étranges, no 3812, préface de Gérard Klein
Histoires de rebelles, no 3813, préface de Jacques Goimard
Histoires fausses, no 3814, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires paradoxales, no 3815, préface de Demètre Ioakimidis
Histoires de mirages, no 3816, préface de Gérard Klein
Histoires de l'an 2000, no 3817, préface de Gérard Klein
Histoires de catastrophes, no 3818, préface de Jacques Goimard
Histoires de guerres futures, no 3819, préface de Jacques Goimard
Histoires mécaniques, no 3820, préface de Jacques Goimard
Histoires de sexe-fiction, no 3821, préface de Jacques Goimard

et ça, c'est moi le lendemain,
pendant le devoir de biologie
portant sur la division cellulaire.
Ils m'ont allongé, et j'ai été
presque aussi malade
que le graphiste.

Qui n'a jamais lu ces recueils de nouvelles de SF au mitan des années 70, au lieu de réviser un devoir surveillé de biologie ? et c'est comme ça que j'ai été perdu pour la biologie. Mais pas pour la reproduction sexuée, Dieu me tripote. Simplement, j'ai fait de la biologie comme d'autres Jourdains font de la prose sans le savoir.
Pour ceux qui rêvent de relire certains de ces récits, comme je rêve de reconstituer une intégrale raisonnée des nouvelles de R.A.Lafferty avec le logiciel calibre, noosfere propose une base de données tellement propre qu'on pourrait manger par terre :

mardi 24 novembre 2020

Jeff Beck : Live in Tokyo (2014)

 https://www.arte.tv/fr/videos/096928-006-A/jeff-beck-live-in-tokyo/

c'est imprimé petit, hein ?
Que dire ? pour exacerber les affres de l'enfermement jusqu'à ce qu'on descende dans la rue péter les abribus et rouvrir la Fnac, arte-concert pilonne sans relâche les confinés avec des concerts, existants ou ayant existé. Par égard pour les survivants, nous avons changé les noms. Ainsi, le concert de Jeff Beck de 2014 est en fait celui de Dalida au studio 103 de Drucker en 1973, alors qu'Ibrahim Maalouf n'était encore qu'une vague lueur dans l'oeil de son père, qui chantait les rêves qui le hantaient en pissant du nitrate d'ammonium dans le port de Beyrouth. Mais c'est pas mal quand même. 
Les choix en musiques actuelles et classiques défient l'entendement, et la capacité d'écoute. Je me rends. Surtout au télétravail. Je vais enfin savoir si Lous and the Yakuza c'est vraiment pour les lecteurs de Télérama.

lundi 23 novembre 2020

Haïdouti Orkestar & Ibrahim Maalouf - La Vache (2016)

Hier matin, bravant ma flemme aurorale et les pandores auroraux, je suis allé trottiner une heure dans les chemins creux, pour renforcer mon immunité contre le Covid, bien au-delà du kilomètre autorisé par la Kommandantur. 
A mon âge, on transgresse ce qu'on peut, et une succession de contretemps m'avait tenu éloigné du jogging plusieurs semaines de rang. J'allais ramollissant, et il fallait agir. Tandis que dans le Monde, qui me tenait lieu d'humanité dimanche, certains graciaient leur bourreau, d'autres disgraciaient leurs bourrelets, mais je pourrais aussi commencer par réduire sur le chocolat à l'heure où les grands fauves élevés par Télérama vont voir s'il reste une tablette de blanc à l'orange dans le placard quand vient leur série du soir. Dans le champ de Fernand, dont un angle est en pente, les vaches s'étaient massés à l'extrémité septentrionale du plan incliné, qui recevait directement les rayons du soleil matinal, alors que le reste de la parcelle blanchissait de givre, dans l'ombre du pont d'Aigrefeuille. C'est beau, une vache qui bronze dans la brume ! Elle m'a maté comme si j'étais un prisonnier sans dérogation, l'impudente.
Et sinon, je ne sais pas encore ce que vaut le film, mais la musique de le film, elle est absolument démente. Elle matérialise à mes esgourdes incrédules tout ce que j'espérais trouver un jour dans un disque de musique balkanique sans oser le demander à Patrick Balkany et son grand orchestre de pipeaux magiques.




vendredi 20 novembre 2020

Dalida By Ibrahim Maalouf (2017)

Je vous avoue sans fausse honte que je n'ai jamais été un grand fan de Dalida (darladirladada), même quand elle sortait avec Arnaud Desjardins, l'Emmanuel Carrère de sa génération, tant au niveau de l'auto-fiction littéraire (sous prétexte de développement personnel au rayon spiritualité vivante de la Fnac, fermée pour ne pas faire concurrence à ma bibliothèque encore démontée dans le garage), que celui sans doute bien plus important de l'ouverture des chakras, car la culture, ce n'est ni l'intelligence, et encore moins un gage de sensibilité, et c'est pas en lisant "Tu Es Cela, À la Recherche du Soi IV" que tu vas alléger ton égo, et puis c'est pas non plus ton Desjardins qui va tailler la haie, Desjardins dont je biberonnais pourtant avidement entre deux portos les ouvrages, ou plutôt les recueils de causeries vantant les vertus de la prière et de la méditation tandis que lui-même contait fleurette à Dalida (darladirladada).
Je veux bien croire que Dalida (darladirladada) a eu une vie très triste, presque autant que ma mère, riche en rencontres mais pauvre en lithium et relativement dénuée d'ascenseurs au fond des précipices, alors elles chantaient tout le temps pour donner le change mais rarement d'une seule voix, car ma mère n'aimait pas Dalida, parce que mon père lui avait bourré le crâne et qu'elle ne voulait rien en connaitre alors que ça la défrisait pas d'entonner des ritournelles sentimentales à tue-tête, à toute heure et en tous lieux genre Ramona, quand j'essayais péniblement de déchiffrer dans ma chambre sur ma guitare en bois les tablatures pour basse et clavecin du premier Motörhead pieusement retranscrites par Marcel Dadi.
Si je me réfère aux écrits gnostiques de Sainte Ghibellini, dits aussi manuscrits de ma mère Morte, également appelés manuscrits de Qumran, un ensemble de parchemins et de fragments de papyrus principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec, mis au jour principalement entre 1947 et 1956 à proximité du site de Q du site de Qumrân, en Palestine mandataire, le parcours existentiel de l'Egyptienne me fait vraiment songer a ce passage des versets apocryphes mais ça pourrait tout aussi bien s'appliquer à ma mère :
Si on regarde bien, on voit bien que tout le jeu social consiste à faire croire à l’autre qu’on est plus heureux que lui, et qu’en réalité tout le monde est très malheureux. 
D'aussi loin que je m'en souvienne, l'initiation spirituelle parentale basée sur le mépris de la chanson dite "de variété" pour en masquer la fadeur, le mensonge et la monotonie avait poussé sur un terreau fertile, et le bonheur de Dalida me semblait factice, plaqué. Plastique. Simulé. Commercial. Et pendant longtemps, la version d'Henri Salvador du Gondolier de Dalida (darladirladada) m'a fait me gondoler sans même me rendre compte qu'en réalité j'étais très malheureux. Comme ma mère, et comme Dalida. Salvador me suggérait de soigner cette fragilité par une sorte de nihilisme punkoïde, mais les punks n'avaient pas encore été inventés, et je n'étais pas encore prêt à envoyer valdinguer mon éducation bourgeoise.

Merci Henri.
Ta version de "Come Prima" est moins irrévérencieuse, mais elle est moins drôle.
Mais n'empêche même que en fait, pendant ce temps, Dalida elle a chanté (darladirladada), et puis soudain elle est tombée sur le passage des versets apocryphes sur mon vieux blog, et puis glarg ! et couic. 
Whisky et barbituriques, le cocktail "Bonsoir tout le monde" des winners.
Alors que ma mère, dont nous commémorons le 10ème anniversaire du décès en ce jour, elle l'a joué rock'n'roll, mais pas pareil.
Et puis, il faut savoir privilégier la commémoration choisie à la commémoration subie. Il est certain que le 20 novembre, mon coeur joue un peu de la Trompette des Maures, comme Ibrahim Maalouf.

Et je contribue ce jour à la couronne de fleurs de LJ*, qui vient de perdre sa maman.
Qu’est-ce que je lui dis ? que perdre une maman, c’est une porte qui s’ouvre sur le vide, parce qu’on en a qu’une ? la mienne, je l’ai aimée, mais assez mal, finalement, et j’aurais aussi beaucoup de remarques peu constructives à faire sur mon développement extra-utérin. Il est un peu tard pour en débattre avec qui de droit, et puis ce n’est pas trop l’esprit de la commémo, et attention : comme dit le wiki,
la tradition politique des commémorations et des fêtes joyeuses tend à être supplantée par celle du devoir de mémoire qui porte sur des événements malheureux. On assiste récemment à une multiplication des commémorations, notamment les commémorations communautaires, qui, d'après André Kaspi, diminuent l'effet de chacune d'entre elles.
Je le connais pas, moi André Kaspié, mais je vois très bien de quoi il veut parler à mots couverts.
et à la fin, quand comme moi Dalida elle ne sort plus, elle fume de façon compulsive et multiplie les insomnies... il faudrait être une machine pour ne pas avoir la larme à l'oeil. Enfin, je ne fume plus, j'ai perdu cette liberté, mais je ne m'en vante pas, car c'était une prison.
Et son karma, dirladada ! tous ses amis qui se suicident. 
Affreux, affreux. 
Je te demande humblement pardon, Dalida (darladirladada). Où que tu sois. J'étais jeune, beau et con à la fois, et je ne savais pas, dirladada. Excuse-moi pour le tutoiement, c'est parce que je suis intimidé. Ou alors, peut être avais-tu vu Rust Cole dans True detective, complètement imbibé au Cioran-19 ?
"Je pense que la chose honorable à faire pour les espèces est de nier la façon dont on est programmé, de cesser de se reproduire, et de marcher main dans la main vers l’extinction, une dernière fois frères et soeurs, en choisissant de renoncer à un marché de dupes."
http://jesuisunetombe.blogspot.com/2014/03/trou-detectives-2014.html

Surprise : sous la houlette d'Ibrahim Maalouf, ce que Dalida a a laissé derrière elle en claquant la porte de la vie dans le sens de la sortie, ces chansons (a)variétoches (darladirladada) prennent une patine chêne clair, alors qu'au départ ça me semblait du formica® (marque déposée de bois stratifié, utilisé dans l'ameublement de cuisine des années 60). 
Les arrangements sont inventifs et somptueux, les interprètes convaincus, c'est réjouissant et pas du tout compassé, plutôt habité, comme commémoration. Chapeau les artistes.

https://www.deezer.com/fr/album/48937592

Comme pour beaucoup d'entre nous, les premières méditations de Dalida
lui permirent surtout de rationaliser son échec.