samedi 11 avril 2020

Robert Mitchum : Collapso is like so (2020)

Le Ricatech PR85, seigneur invaincu
de la haute fidélité depuis plus de 50 ans.

Sur ma tombe, les préparatifs de la phase suivante de la pandémie vont bon train : on ravaude ses masques mortuaires au gros fil de pèche, on réaménage à la hâte l'abri anti-atomique Rustica® en crypte funéraire, et il faut penser aussi à emporter le radio-cassettes avec la compil qui va bien, des fois que le Doomsday soit reporté d'un jour ou deux.
Mon Ricatech PR85 ne m'a jamais lâché, mais il est aussi gourmand que moi question piles au lithium, par contre j'ai du mal à trouver des cassettes au ferrochrome, tout fout l'camp !
Au dernier moment, j'ai cherché un peu fébrilement à savoir si Yves Montand avait enregistré une cover de la complainte du Covid : "Dieu pardonne, moi pas", mais même en bootleg j'ai rien trouvé sur discogs.  Tantpistanmieux.
J'ai enchainé sans respirer 33 titres qui, à des degrés variés et pour des raisons plus ou moins évidentes, dont tout le monde se tamponnera avec soulagement, m'évoquent cette nouvelle ère dans laquelle nous sommes rentrés il y a bientôt un mois, et dont nous ne sortirons pas à Pâques, et pour la Trinité, la Trinité se tâte, mironton mirontaine, nous attendons l'allocution télévisée du boss de fin de partie.
Dans cette attente, de quoi cette somme acoustique est-elle le nom ? Anthologie de la chanson de crise sanitaire, pouvant servir à refonder une Effondrologie enfin délivrée de l'hydre de la finance internationale ? Compile palliative à passer à donf dans les Ehpads pour couvrir les protestations des résidents confinés ? Nouvelle pantalonnade pouêt-pouêt pour remercier les pompiers qui nous retirent des décombres calcinés de ces appartements mal ventilés dans lesquels nous avons voulu tester cette nouvelle génération de barbecues d'appartements qu'on a vu fleurir dans les grandes surfaces avec le retour des beaux jours ?  
Sans doute un peu de tout cela, laissons donc les archéologues de l'an 3000 faire leur boulot quand ça sera l'heure, contentons-nous des joies simples que nous offre l'instant présent de ce week-end pascal, à l'image du révérend Mitchum qui, lors d'une homélie restée célèbre dans les années 50 près de l'atoll de Bikini, recommandait de se cloitrer avec une belle-soeur, une caisse de skioui, une cartouche de chesterfield et la compile à Warsen.



https://www.mediafire.com/file/lxbuuy0697tupda/collapso_is_like_so...zip/file

mardi 7 avril 2020

Guy Béart, Grand Prix de l'Imaginaire 2020

Tout le monde connait déjà archi-par coeur les chansons de science-fiction de l'ami Guy, sauf ceux qui ne les connaissent pas, comme par exemple "Les Collines D'acier", inquiétante dystopie que n'aurait pas renié Bernard "Je Suis Une Légende" Lavilliers du temps de "Pouvoirs", son brûlot libertaire, ou encore "Etoiles, Garde-A-Vous !" fable de space-opera spin-off de Robert Heinlein sur les dérives autoritaires de Christophe Castaner pendant la pandémie des Gilets Jaunes, dont Marcel Dadi refusa de publier la tablature sous prétexte qu'elle lui rappelait trop celle du Nécronomicon de Graeme Allwright, "le Voyageur De Rayons", balade déchirante inspirée par le difficile parcours de soins d'un patient prépubère injustement délogé de sa chambre au service d'oncologie de l'hôpital Henri Mondor de Créteil pour laisser la place à un vieux sous respirateur. "Le grand chambardement", "les Temps Etranges", je n'insiste pas. J'ose espérer que tout le monde a capté.

Encore une pochette de Moebius d'avant-guerre, délicieusement kitsch. 

Ce que l'on sait moins du Maitre de Garches, véritable méta-baron de la drogue auditive de synthèse, c'est que son incursion la plus échevelée dans l'anticipation, c'est "Le matin je m'éveille en chantant", ritournelle jubilée (Jubilation = Joie Sans Cause) devenue longtemps après sa disparition un hymne ô combien salvateur pour temps de confinement. Même quand je m'étais enfermé 6 semaines avec Hugues Aufray pour mettre en boite son concert au Casino de Paris, je n'avais pas été autant impacté par l'allégresse que prodigue cette oeuvre profondément visionnaire, que nous entonnerons encore en écho sur nos balcons l'année dernière à Marienbad, malgré les plaintes persistantes du syndic.
Pour les connaisseurs, je diffuse en première intention la version karaoké, ludique en diable (je travaille actuellement aux sous-titres en américain pour soutenir nos amis survivalistes d'outre-Atlantique qui ont déjà rejoint leurs abris de jardin pour s'y cloitrer avec John Goodman et y revoir en boucle 10 Cloverfield Lane puisque le lundi c'est ravioli se dit Monday c'est Doomsday en v.o.)



Le matin, je m'éveille en chantant
Et le soir, je me couche en dansant {x2}
Entre temps, je fais la sieste
Voilà tout ce qui me reste
Ou je me fais du café
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, je me lave en chantant
Et le soir, je me baigne en dansant {x2}
Entre temps, je me promène
Une activité moyenne
Me conduit à m' reposer
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, on s'embrasse en chantant
Et le soir, on s'enlace en dansant {x2}
Entre temps, on se caresse
Y'a vraiment rien qui nous presse
On va même se recoucher
On ne se soigne jamais assez
La, la, la, la, la, la, la, la, la, ...
Le matin, je m'éveille en chantant
Et le soir, je me couche en dansant {x2}
Jamais je ne m'intéresse
A la bombe vengeresse
Qui un jour f 'ra tout sauter
On ne nous soigne jamais assez
Le matin, je m'éveille en chantant


Vous conviendrez avec moi que ces paroles sont prophétiques. On ne s'en lasse pas. Je tiens à votre disposition le clip original de l'INA, mais j'ai dû me résoudre à le confiner dans une boite métallique, l'acétate ayant tendance à se consumer avec enthousiasme au contact de l'oxygène.
Envoyez-nous vos meilleures versions karaoké filmées au smartphone, je ferai une compile pour aider Boris Johnson à se rétablir plus vite en se rappelant pourquoi il a voulu brexiter.

A Garches, dans son vaisseau de pierre, Guy compose ce qui deviendra 
le plus grand succès de la chanson de SF française, en faisant semblant de rien.
Seules ses pantoufles en plastique fluo trahissent à la fois son génie visionnaire, et son origine extra-terrestre.
D'ailleurs, comme par hasard, à l'époque Guy a aussi été approché par Jean Carpenter, le demi-frère maudit de Maritie et Gilbert, pour jouer dans le remake du Village des Damnés, car dans les années 60 il était de bon ton pour un chanteur ayant le vent en poulpe de cachetonner dans quelques nanars de SF ou de fantastique, ça permettait d'écouler un maximum de produits dérivés comme des peluches urticantes et des figurines de plastique qu'on pouvait inclure dans des rituels vaudou, cf le succès de Marie Laforêt dans Marie-Chantal contre le Docteur Kha, mais Guy n'a pas dépassé le stade du casting, et a dû se consoler en avalant deux cachets intermittents à la fête de l'Huma.
Pas assez bleus, les yeux.


Pour réussir son casting, Guy essaye d'imiter le regard du Docteur Kaa dans Mowgli,
mais il se trompe d'une lettre, et ça ne prend pas.


Dans la même collection :
http://jesuisunetombe.blogspot.com/2015/11/guy-beart-je-suis-vivant-et-vous-etes.html

J'ignore pourquoi, quand j'essaye d'écrire sur Guy Béart, ça part en tonneaux avant même le premier virage. Y m'a rien fait, ce type, à part illuminer mon enfance avec ses cercueils à roulettes et ses tombeaux à moteur, qui me faisaient déjà rêver.
Guy, si tu m'entends, je te demande pardon, et si tu reviens, j'annule tout.


Et comme en France tout finit par des chansons,
à la Fête de l'Huma, Marie Laforêt sut trouver 
les mots bleus les yeux verts merguez pour consoler Guy.

samedi 4 avril 2020

Om : Pilgrimage (2007)

faudra dire au graphiste que c'est un peu de traviole.
Om était un banal groupe de doom metal, aussi ennuyeux et interchangeable que tous ces groupes de doom metal interchangeables, ennuyeux et peu nourrissants dont le plan de carrière consiste à endommager les canaux auditifs d'un maximum de lecteurs de Télérama, parmi ceux dont le facteur n'est pas parti en congé maladie avec l'exemplaire de la semaine dernière.
Mais ça, c'était avant. Avant qu'ils fassent main basse sur le matériel pédagogique massivement mis à la brocante sur le bon coin par les ex-membres déçus de l’église évangélique de la Porte ouverte, après que tout le monde se soit violemment enrhumé dans les courants d'air.
Dans une période où nos certitudes spirituelles branlent dans le manche, et où la science ne se hasarde pas encore à promettre des réponses, mais pas pour tout de suite, nos lutins métalleux refroqués à la friperie religieuse ne pouvaient que rafler la mise, sans oublier toute la petite monnaie tombée des poches des soutanes des prêtres en quittant furtivement les chambres des novices après cet étrange voyage au bout de la l'Anouilh qu'ils faisaient ensemble, chaque petit matin que Dieu fait, enfin, faisait, avant-guerre. Je ne ferai pas d'allusion graveleuse sur les microbes échangés au passage, ça serait déplacé. Il y a un temps pour le blasphème, et un temps pour le repentir.

Si le chauffeur du car Macron n'a pas bien rempli sa dérogation pour partir à la mer,
bonjour les embrouilles Porte d'Aubervilliers ce week-end.
Mais le binge-listening, cette marche forcée du productivisme audiophile qui étouffe l'objet de sa passion à force de l'étreindre dans des canapés trop mous, et qui nous a conduits au bord du gouffre acouphénique, se doit de faire un pas ultime vers l'abime, quoi qu'il lui en coûte. S'il n'est pas trop profond, qu'on s'est juste un peu déchirés la panoplie de trekking en se coinçant au passage d'anfractuosités mal négociées, au pire on s'achètera des genouillères en solde chez Decathlon, dès qu'ils auront rouvert. Elles s'annoncent bien, les soldes de printemps, cette année.  Si elles ont lieu. Il est peut-être plus prudent de miser sur celles de début juillet, au moment du grand non-départ en vacances.

Le binge-déblatéring, lui, prend ses marques, pour ne pas empiéter sur la chasse gardée des chroniqueurs de BFM TV chargés de commenter la courageuse décision de Canal + de ne pas payer la prochaine facture de la Ligue de football professionnel, suite à leurs résultats très médiocres de cette dernière quinzaine, mais chacun son domaine de compétences pour éviter de nuire par une impertinence à fleurets mouchetés aux gens qui sont VRAIMENT plus que gênés par la contagion géante de la particule élémentaire touti rikiki mais maousse costaud.
Il y a dix jours, j'avais contribué au plan de refinancement de la dette italienne en claquant mes allocs chômage en musique en ligne auprès d'un rital un peu bruyant installé en Angleterre, afin d'aider à sauver l'Italie de la banqueroute avant que les fours à pizza ne soient tous nationalisés et précipitamment transformés en ateliers d'imprimerie de papier monnaie à base de PQ recyclé, mais comme j'avais trouvé moins cher auprès de sa maison de disques que chez Bandcamp, il m'est resté assez de sous pour acquérir pour quelques piécettes cyber-sonnantes et trébuchantes de quoi me convertir en chansons à la foi chrétienne si l'idée m'en prenait. Si ma foi dans les anticorps n'est pas suivie d'actes par mon système immunitaire, au moment de l'inévitable confrontation.
J'ai donc acheté "Pilgrimage" de Om auprès du fournisseur officiel. 
https://omsl.bandcamp.com/releases
Dans le temps on appelait ça s'offrir des indulgences. J'aurais pu craquer pour une autre de leurs encycliques, parce que j'ai braqué par ailleurs toute leur discographie au Super U juste avant la rupture de stock, mais ils n'ont pas été chroniqués dans Pitchfork, et je ne voudrais pas me faire avoir par mon appétit spirituel un peu trop aiguisé ces derniers jours pour être honnête. Je crains déjà l'indigestion du jour d'après, s'il arrive, et d'avoir eu les oreilles plus grandes que l'âme.

Ma preuve d'achat.
Je vends du rêve, je sais.
Hypnotique, masturbatoire, et gravement repompé sans vergogne aucune sur le psychédéliquement fumeux "Set The Controls for the Heart of The Sun" de Pink Floyd, le Pilgrimage de Om est appelé à rester dans les annales de la musique de transe narcoleptique remboursée par la Sécu et prochainement diffusée en sourdine dans toutes les bonnes salles d'attentes de médecine générale.
Ca me permet de donner ici, très modestement et à mon petit niveau, un coup de pouce à l'industrie musicale américaine, qui en a bien besoin car elle entre dans une zone de perturbations exponentielles, tant que Mike Pompeo persiste à à qualifier la maladie échappée d'un laboratoire de Stephen King de « Wuhan virus », ce qui repousse d'autant une éventuelle collaboration entre les Etats-Unis et la Chine, qui ont désormais transformé la pandémie en un champ de bataille dans leur combat pour conserver une influence mondiale. 
Une préoccupation somme toute légitime, mais qui passe sans doute largement au-dessus de la tête de la bestiole.
Et en termes de mélopée sépulcrale pour accompagner Trump dans son bunker de la dernière rafale, quand il imitera Bruno Ganz grimé en Hitler dans "La Chute", c'est la bande-son idéale, mon neveu.

Attention : certaines sectes évangéliques peu scrupuleuses répandent des publicités mensongères pour leur petite entreprise de contagion, sous forme de publicités-surprise qui s'ouvrent de manière tout à fait intempestive sur des sites genre Pornohub Premioume® et y présentent leur mouvement sous un jour Trumpeur.  Méfiez-vous, ils ne cherchent qu'à vous intuber.
Je reconnais que sur le plan de la musique sacrée, les production ultérieures de Om, "God is Good", ou "Advaitic Songs" s'illustreront à nouveau par de magnifiques pochettes et creuseront un peu plus profond le sillon du stoner oriental chrétien. Pour réchauffer son âme en allumant le feu qui couve dedans avec des Morceaux de la Vraie Croix, on pourra leur préférer notre pile de vieux Dead Can Dance. Dimanche prochain, le sermon portera sur la résurgence du psych nippon. N'oubliez pas vos moufles.

jeudi 2 avril 2020

Frère Emmanuel - Communication de crise (2020)

Le facteur qui était parti en RTT avec mon Télérama
m'a ramené le dernier Pilote pour se faire pardonner.
A la rédaction, ils accusent le coup,
mais savent rester sobres.
C'est pas comme moi.
Mes chers compatriotes, 
je ne m'y connais pas très bien en BD, mais j'ai cru comprendre que nous venions de perdre René Uderzo, le génial créateur de Spirou. 
Je voudrais m'associer à la douleur de la famille, surtout s'il n'est pas mort du Vous-savez-quoi-19, c'est une belle preuve d'originalité par les temps qui courent. 
Je ne m’y connais pas très bien en pandémie non plus, mais je vous assure que le gouvernement travaille. Bien sûr, l’aveu sincère de notre ignorance collective devant la crise sanitaire en cours réchaufferait le coeur de certains d’entre vous; depuis le scandale des 80 millions de doses de vaccin commandés par madame Bachelot lors du dernier épisode H1N1, c'était sans doute une belle connerie d'avoir voulu rogner sur la prévention, et de soumettre quelque chose d’aussi sérieux que la Santé Publique aux mécanismes darwiniens du capitalisme financier; on s'est bien plantés, c'est vrai, voilà, c'est dit, au nom du gouvernement je vous en demande humblement pardon, et je vous prie de croire qu'on cherche très activement à réparer cette erreur et à sauver ce qui peut l'être.

Qui veut monter avec moi les Ponia Not Dead ?
Même implicite, je n'ignore pas que ce mea culpa, mes chers compatriotes, serait apprécié par la Nation. Du fait de l’absence de ce récit refondateur, la version occulte "On nous cache des trucs" est peut-être plus facile à entendre, et je sais que vous n'y êtes pas insensibles.
Mais vous savez ce que c'est, on a sa petite fierté quand on est au sommet de l'Etat, surtout quand on y est arrivé tout seul, et puis je ne voudrais pas déclencher une panique générale parmi les couches de la population déjà fragilisées par notre politique sociale.
Au contraire je tiens aujourd'hui à vous rassurer, pour l'instant les réserves de nourriture sont encore conséquentes, malgré votre pillage des supermarchés, à preuve cette image issue de nos stocks de viande, dont je vous jure qu'elle n'a pas été retouchée par Photoshop.


Et je vous donne rendez-vous dès le printemps pour un bon barbecue, j'adore parler la bouche pleine au téléphone.

Je vends du rêve, je sais.
PornoHub Premium m'a proposé un pont d'or
pour me racheter cette image.
Ils peuvent se branler.

Au secours. J'ai été mordu par un Ramon Pipin, et ça s'est infecté.
Je vais devoir précipiter l'entrée en phase 4, en déclenchant le confinement sans Internet.
Où est cette putain de prise RJ 45 ?



mercredi 1 avril 2020

Mario Jacques - Moi, je passe mes vacances en France (1969)

La chanson de l'émission-phare de l'ORTF enregistrée en 69, année érotique, sera à nouveau sur toutes les lèvres et dans tous les coudes pour l’été 2020. 
Au moins. 
Et outsider-surprise les années suivantes. J'en mettrais mon masque à trouer si j'avais été livré.
Ca sent l'Eurovision.
Je travaille actuellement sur une version Extended Remix «Moi je passe mes vacances à la rédac' parce qu’avec vos conneries de pangolin j’ai pas mes 507 heures», mais ça rime quand même moins bien.

Cette blague du 1er avril vous est offerte par mon fidèle stagiaire.
Faites semblant de rire, ça lui fera plaisir.
Et c'est une tradition, qui vient d’être rendue obligatoire par décret ministériel, sauf à présenter aux gendarmes l'attestation dérogatoire ad hoc (comme le poisson) quand ils vous repèrent en train de faire la tête de veau vinaigrette inexplicablement en rupture de stock au rayon surgelés.

mardi 31 mars 2020

[Repost] Les années Béart, Volume 5 : 1967-1968 (1987)

1) jeudi 12 février 2015
titre original du post :
Guy Béart - La Vérité (1968)
(méfiez-vous des contrefaçons)



Au soir du 17 janvier 2015, Guy Béart a fait ses adieux sur la scène de l'Olympia, devant un parterre trié sur le volet du temps de vieillards décatis dont le sang n'a fait qu'un tour dans son sac en entendant leur idole entamer cette antienne virile :

Les références vraies sur La Vérité 
"Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié 
D'abord on le tue / Puis on s'habitue 
On lui coupe la langue on le dit fou à lier 
Après sans problèmes / Parle le deuxième 
Le premier qui dit la vérité  / Il doit être exécuté. "
[ablation de 3 paragraphes de blagues pourries et hors sujet]
Malheureusement, aucun djihadiste n’était de permanence dans la salle ce soir-là. Ils étaient tous en RTT. (l'article date de début 2015) Guy Béart a donc pu regagner son domicile sans encombre, avec le sentiment du devoir accompli.
Bien joué, Guy !



Le disque :

ha ben dame oui, il n'était plus en rayon depuis belle lurette. Les dératiseurs étaient passés au magasin saupoudrer vigoureusement du vermifuge sur les étagères. Il était temps de faire quelque chose. Les pouvoirs publics s'en sont émus et m'ont ouvert une nouvelle ligne de crédits. Dont acte.

2) Jeudi 26 mars 2020
Réquisition par arrêté préfectoral :
Je ne sais pas d'où j'ai sorti cette histoire de chanson rallongée en live.
A tous les coups j'ai pris quelques libertés avec la vérité sur la Vérité.
Parce que la version studio du disque de 1968 comportait bien 7 couplets, dont les 2 derniers n'étaient pas apocryphes. C'est mon jeune stagiaire muet et bénévole (depuis 8 ans, et sa mère commence à gueuler) Gaby qui a flairé le lièvre. Entre cyber-voisins, faut s'entr'aider, et c'est lui qui a restauré La Vérité dans sa splendeur originelle, à l'aide d'outils sophistiqués qu'il détaille dans les commentaires de ce post.
Je la mets ici, à part
parce que dans la réédition de 1987, c'est la version courte qui a été gravée. 
Je sais pas pourquoi; c'est aussi inexplicable que la pénurie de masques en France, sauf des vieux masques de Pompidou sur Amazon, mais à mon avis ça ne protège même pas du gaullisme. 
Les chansons de Guy Béart ne protègent pas de grand chose non plus, sauf lui de la mort jusqu'à ce que tout le monde l'ait oublié. 
L'autre jour à la radio Souchon disait beaucoup de bien de l'auteur-interprète et que sa relégation dans les charniers de notre amnésie collective était injuste. Que comme pour Polanski et le pangolin, il fallait distinguer l'auteur de l'oeuvre. Que Béart pouvait crisper par sa posture et son infatuation, mais qu'il avait écrit de magnifiques chansons, alors que chez le pangolin, il valait mieux retenir sa placidité de plantigrade que les effets secondaires qu'il laisse dans les sandwiches qu'il honore de sa présence. Enfin, il disait ça avec ses mots à lui.
Il était donc temps de ressortir ce disque, car le premier couplet s'ajuste comme papa dans maman au drame du premier médecin chinois qui a tenté de convaincre les autorités de son pays qu'il y avait un piti problème de santé publique, et le reste est Allah venant.






Il se peut que vous essuyiez un refus la première fois que vous cliquez sur le lien mediafire.
N'en prenez pas ombrage, simplement repartez de l'article (celui que vous êtes en train de lire) et recliquez sur le lien, toute honte bue. Il se peut bien qu'alors cela marchât.

Egalement en venten gratuitement dans cette crypte :

http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2014/08/les-annees-beart-volume-4-1965-66.html

http://jesuisunetombe.blogspot.fr/2009/12/guy-beart-nest-pas-mort.html

https://jesuisunetombe.blogspot.com/2015/11/guy-beart-je-suis-vivant-et-vous-etes.html

lundi 30 mars 2020

Frédéric Lordon : « Les connards qui nous gouvernent » (2020)

Le problème avec les grandes catastrophes — financières, nucléaires, sanitaires — c’est qu’il vaut mieux les avoir vues venir de loin. C’est-à-dire avoir pris le risque de gueuler « connards » quand tout allait bien, ou plutôt quand tout semblait aller bien — alors que le désastre grossissait dans l’ombre. L’armement, et le réarmement permanent de la finance, donc des crises financières, y compris après celle de 2007 : connards. La destruction de l’école, de l’université et de la recherche (notamment sur les coronavirus, quelle ironie) : connards. La démolition de l’hôpital public : ah oui, là, sacrés connards. Le surgissement des flacons de gel désinfectant dans les bureaux de vote quand même les personnels soignants en manquent : hors catégorie.

https://blog.mondediplo.net/les-connards-qui-nous-gouvernent

Rien que pour cet article d'un philosophe journaliste gaucho (pas l'insecticide, l'autre) qui a un blog sur le monde diplo, je suis content d'être retourné faire un tour sur ce forum de sociopathes dont je m'étais auto-banni un mois avant le confinement parce que je m'y sentais un peu asphyxié par macronnerie.

dimanche 29 mars 2020

American Horror Story : Confinature (2020)

En France il existe depuis peu un nouveau jeu de société, qui se serait rapidement répandu aux USA si la confinature n'avait pas contrevenu au premier amendement sur la liberté de circuler, jeu qui fait fureur dans les résidences secondaires où les Parisiens ont fui en masse pour contaminer endémiquement la province comme s'ils y étaient nés, c’est « devine où je suis confiné », mais il faut  disposer d'au moins 2 pièces de vie pour y jouer, cabinets non inclus.
Quand tu survis à 8 dans un studio de 15 mètres carrés, c’est moins fastoche et le jeu s'arrête beaucoup plus vite.
On peut pimenter la règle avec des faveurs sexuelles accordées aux gagnants, avec ou sans gel hydroalcoolique pour lubrifier les muqueuses qui n'étaient pas prévues pour accueillir un aussi grand nombre de candidats, ça dépend de l’état des stocks, je te laisse voir si la pharmacie a rouvert, c’est pas trop mon truc. Les Américains préparent déjà l'adaptation en série dérivée du jeu vidéo, décidés qu'ils sont à ne pas se laisser damer le pion par la Chine (je me demande s'il n'y a pas une contrepèterie, mais je dois passer à table et j'ai peur que ça me coupe l'appétit si je la trouve).
Bon dimanche des ramo(ns) à touffes et à troutes.

C'est toi le chat ! et au fait, dis donc, sans vouloir te vexer,
t'aurais pas un peu grossi depuis qu'on est coincés ici ?

samedi 28 mars 2020

Various Artists - Macron Dub Infection, Volume 2 (1996)

RIRES ET TOUSSOTEMENTS
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(Le clown entre en scène. Il a l'air habillé par Stephen King.) 
- Bonjour les petits enfants. 
Vous savez quoi ? 
La planète nous a pris en grippe.
(rires enfantins)
- Mais le capitalisme financier nous tient en otages.
(rires adultes, un peu gênés)
- Les négociations seront tendues.
(toussotements)
- Nous risquons d'en sortir abattus.
(toussotements gênés)
- Sans parler du syndrome de Stockholm.
(toussotements gênés, puis étranglés. Une maman au premier rang vomit,
puis fond en larmes.)





Macron Dub Infection, Volume 2
(je voulais prendre le Volume 1, mais y'en avait plus)

=> la panacée universelle, l'élixir de longue vie et le remède auditif à tous les maux du monde moderne, car on n'attrape pas les mélomanes avec des acouphènes.
Attention : ce médicament contient de la chloroquine.
Il est donc déconseillé à l'homme de peu de foi.
Et je retire tout ce que j'ai pu penser de Roselyne Bachelot.
Roselyne, si tu reviens, j'annule tout.

mercredi 25 mars 2020

Gébé - L'an 01 (1973)

Une fois achevé, ce banc public sera prêt à accueillir
les fesses d'un (maximum autorisé) amoureux masqué 
Message à caractère distrayant envoyé par un ami menuisier qui vit en Allemagne, parmi cent autres messages assez gais envoyés par des Portugais et d'autres plutôt gnols envoyés par les Espagnols, vraiment, ma boite mail ne désemplit pas d'occasions de fous-rires discount, bien que certains soient quand même un peu navrants.

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Amis confinants ! Vous vous emmerdez à la maison, j'ai la solution: ça vient d'arriver dans mes mails : Une fois le banc terminé, vous pouvez confiner dehors, mais n'exagérez pas... Une heure seulement !! 

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Je ne sais pas chez vous, mais moi je m'emmerde pas du tout à la maison, même si certaines routines sont suspendues en un éther suspect au Royaume du non-dit et de l'Inconcevable, j'ai entrepris de relire tout Sandman pendant mon heure de chaise-longue règlementaire après le déjeuner, et je donne de mon temps et de mon savoir-faire pour réaliser des vidéos en toutes les langues étrangères possibles pour vulgariser et rendre accessible le message de santé public sur le Covid-19 auprès de publics éloignés de la langue française et des consignes sanitaires, ce qui m'a aidé à atteindre mon niveau 2 de dolorisme participatif, auprès de petites blacks qui me font faire de gros progrès en Peul et en Soninké. (au niveau 1 je ricanais avec les loups, et au niveau 3 je ferai la morale aux gens qui m’envoient des blagues de mauvais goût sur le fait que l'Espagne est en tête du classement et talonne  maintenant l'Italie, et qu'on est vraiment les branleurs de l'Europe)
Et le coup du banc à monter soi-même de mon ami d'outre-Rhin, il me semble qu'avant de faire marrer des ébénistes allemands qui toussotent nerveusement au bureau en attendant qu'on les renvoie dans leurs foyers(1) ça faisait marrer des gauchistes français qui toussaient aussi, mais à l'époque c'était parce qu'ils fumaient trop de tabac à rouler.
Jugez-en plutôt : dans l'An 01, Gébé prophétisait le coup du banc dès 1973... à l’époque ça s’appelait "le coup du radiateur".
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(1) mon pote bosse encore, mais ça ne va sans doute pas durer autant que les impôts... attends... les impôts... ils sont pas prélevés sur mon salaire, maintenant ?... et mon salaire, en ce moment... mwah ha ha... bref, encore une expression qu'il va falloir repenser.



Hé oui y'avait pas Médiapart.

la science avance : en 2020 c'est plutôt :
"on est cloitrés, on s’ennuie, et c’est netflix... "
L’An 01 était une ode poétique à la décroissance, une utopie sans lendemain, un divertissement spéculatif sur ce qui se passerait si, soudain saisis d'un doute quand à la pertinence de notre mode de développement, une improbable prise de conscience collective provoquait la mise en pause du monde productiviste des trente glorieuses qui touchait déjà à sa fin pour laisser la place aux trente merdeuses
Un demi-siècle plus tard, tandis que nous glissons avec élégance vers une dystopie totalitaire soft, qu'une forme de vie très ancienne et rudimentaire nous rappelle avec une vigueur inédite qui c'est le patron ici, que la candeur spamoïde des réclames de chez Damart souligne crûment l'invraisemblance quasi-pornographique de  ces femmes souriantes de se voir si bien habillées,  on peut relire tranquillement L’An 01 à la lueur de ce nouvel éclairage, qui sera d'ailleurs bientôt coupé.




La bédé de Gébé :


Le wiki à son kiki, qui dit comme moi, mais en mieux :

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27An_01

Le film éponyme de Jacques Doillon :
(du coup, même si c'est le père de Lou, il lui sera beaucoup pardonné)
https://peertube.gegeweb.eu/videos/watch/755d0a1c-2fe8-4839-b802-912c9fd6fe83