mardi 31 décembre 2019

Talvin Singh & Rakesh Chaurasia - Vira (2001)

Pour ceux qui confondent encore Ganesh et Cthulhu (Cétéhachuellehachu, le cauchemar des correcteurs), c'est quand même pas très compliqué de les distinguer à l'oeil nu :
Ganesh est un dieu du panthéon hindou à tête d'éléphant, dieu de la sagesse et bon vivant


alors que Cthulhu est une monstrueuse entité cosmique céphalopode inventée par Amazon pour nous faire acheter des déguisements à la con avant de nous livrer à de hideuses orgies païennes


Quant à Talvin Singh, il m'a longtemps fait croire qu'il adorait Cthulhu, dieu de la morbidité moderne puisqu'il naquit en 1926 sous la plume de Lovecraft, et qu'à cette époque Talvin se présenta à moi sous la forme d'un disque inoubliable mais bourré d'électronique,
alors qu'en fait, deux ans plus tard il se prosternait devant Ganesh, âgé de plusieurs millénaires, et revenait aux sources de la musique traditionnelle.

"Souvent hindou varie,
bien fol qui sale s'y fie"

Eric Rohmer d'Hélasse,
Comédons et problèmes


https://www.mediafire.com/file/29spnl371ai0lj2/Vira.zip/file

pour ceux qui préfèrent revenir aux sources d'un Cthulhu Gravlax :
https://cryochamber.bandcamp.com/album/cthulhu

[Edit] 
Je n'ai pas trouvé la place dans l'article pour dire tout le bien que je pense de la musique de Talvin Singh et Rakesh Chaurasia, loin du son "aigu et monotone des pipeaux" qui hantait Lovecraft, qui abhorrait la musique, entre autres choses.
Tant pis, j'y reviendrai plus tard.

lundi 30 décembre 2019

Yvan Dautin - L'orang-outang est dégoûtant (1979)



Ah ah ça vous la coupe, hein ? moi aussi.
Ca fait bien quarante ans que je n'avais plus entendu cette chanson. 
Enfin, si on peut appeler ça une chanson. 
La dernière fois ça devait être dans "Pas de panique", l'émission de Claude Villers et Patrice Blanc-Francard dans la tranche 20h-22h sur Inter.
Planqué sous les couvertures avec mon radio-cassette, parce que mes parents imposaient un couvre-feu draconien en période scolaire.
Yvan Dautin, j'avais déjà du mal à le situer. 
Il avait des chansons burlesques, tendance Boby Lapointe, et d'autres très dures, mais bizarres, avec des éléments surréalistes et d'autres non-identifiables. 
Sans parler de ses envolées à la Julien Clerc, dont j'ignorais tout parce que le couvre-feu frappait d'anathème la variété française populaire qui n'était pas "de bon goût" (celui de mes parents se limitait à Jean Ferrat, Guy Béart, Brel et Brassens).
Un fan de la première heure et animateur sur une radio FM sans doute en région parisienne s'est vu accorder 6 heures d'interview du chanteur que je pensais disparu, reconverti ou transformé en farine animale, alors qu'il n'était que démédiatisé à l'extrême. 
Ce n'est évidemment passionnant que pour ceux qui s'intéressaient précédemment à l'olibrius, qui n'en est plus à sa énième tentative de come-back.
L'animateur connait bien la carrière en dents de scie de son idole, et aurait pu commencer son émission comme l'avait fait François Morel en apostrophant Jacques Chancel, toujours sur France Inter, il y a quelques années : "Yvan Dautin, bonjour, ça fait longtemps qu'on vous avait pas vu à la radio..."
Tout est là :
et j'ai regroupé les chansons disponibles en téléchargement sur le site dans un fichier unique :

Pour ceux qui préfèrent reluquer les dessous croustillants de l'affaire, car il faut bien contenter tout le monde quand on est possédé du démon du blog de l'esprit de Noël :


message de service : je cherche à réentendre l'album de 1977 "Quand j'étais dromadaire".
Faire offre à la rédaction, qui transmettra.

[Edit du 11/01/20] :

Nos lecteurs ont du talent, puisqu'ils ont trouvé la perle.rar
https://la-caverne-des-oublies.blogspot.com/2020/01/yvan-dautin-1977-quand-jetais-dromadaire.html
Bravo !

dimanche 29 décembre 2019

Francis et ses Peintres - 52 Reprises dans l'Espace (2010)

J'étais jusqu'à présent indifférent à Philippe Katerine. Quand je le traitais de Houellebecq sonore, je ne le pensais pas vraiment. Houellebecq a écrit un livre sur Lovecraft, Philippe Katerine a écrit "t'es-tu déjà masturbé en chiant ?" sur son dernier disque, ce qui, certes, le rapproche du Barde des Horreurs Indicibles, avec encore une bonne marge de progression. Mais il séduit la frange féminine de mon électorat (aux postes d'époux et de père), dans une époque de masculinité branlante, il est donc devenu une menace acoustique assez explicite lyrics pour que je m'y intéresse.
Je lui reconnais au moins une absolue liberté, dans les formes qu'il choisit d'emprunter et d'incarner en ricanant. Ici, 52 reprises de chansons populaires des 50 dernières années.


http://adopteundisque.fr/katerine-francis-et-ses-peintres-52-reprises-dans-lespace/

https://www.mediafire.com/file/kxjiaqbtw4k7gmc/2010_-_FP-52_Reprises.zip/file

C'est l'occasion d'un grand jeu de société, à en réinventer les dimanches après-midi en famille : plaçons n'importe lequel des 3 disques sur la platine, et soyons le premier à deviner quel titre est massacré. Ce n'est pas toujours évident : il y a des reprises molles de chansons dures, et inversement, ainsi que des titres tellement démantibulés que leur propre mère les laverait avant de les noyer dans l'évier, comme les petits chats que la noiraude avait faits l'an passé alors qu'on la croyait tous stérile.
Nous y avons joué, nous nous sommes bien amusés. On espère que Francis et ses peintres aussi, car à l'oeil nu, on ne peut distinguer si certaines chansons s'inscrivent dans le registre de l'hommage, du Blasphème ou relèvent tout benoitement de la psychiatrie ambulatoire.

samedi 28 décembre 2019

Le retour d'Al Crane (2)

C'est pas pour faire mon conservateur réactionnaire plus que ne l'était le reclus de Providence, mais pour reprendre le Blueberry de Charlier et Giraud sans sombrer dans le non-figuratif et l'art occidental décadent, et même si c'est un coup de hype des producteurs pour Noël, y'avait quand même d'autres profils envisageables pour un casting réussi.
La filiation la plus évidente, c'est Dorison et Meyer.
Mais ils ont leur propre bizness à mener, et l'héritage Blueberry , s'il n'est pas choisi, tient plus de la malédiction pléonastiquement subie.
Boucq et Jodorowsky auraient servi un hommage psychédélique tout en nuances, à la Jan Kounen.
Lauzier et Alexis auraient déconstruit le mythe pièce par pièce et assurément tout foutu par terre, avec leur agaçante manie de la dérision systématique.
Heureusement, ils sont morts depuis longtemps.
Voici pour vos étrennes, et si vous avez été sages, leur première aventure d'Al Crane, parue dans Pilote mensuel n° 25 bis, en juin 1976.








Pour mieux comprendre la déliquescence qui vient :
https://www.polemia.com/decadence-occidentale-declin-culture-ivan-blot/


vendredi 27 décembre 2019

Le retour d'Al Crane (1)

Nous faisions nos courses de Noël.
Tout se passait bien, et nous nous acquittions de ce tribut à la société pré-décroissante avec un enthousiasme mesuré, sachant que c'était un des derniers Noël d'opulence prédits par Sainte Greta et frère Paolo.
Soudain je tentai de feuilleter la "nouvelle aventure" de Blueberry, récemment remis en selle par Sfar et Blain, mais à peine l'ouvrage ouvert, un sentiment diffus de malaise lovecraftien me picota l'extrémité des tentacules; ne sachant à quoi l'attribuer, du fond de la librairie spécialisée en bandes dessinées, je hélai ma femme d'un gémissement plaintif; elle rappliqua illico, contempla le livre ouvert et prononça ces seuls mots : "c'est moche."
Tout était dit.
Nous rentrâmes derechef chez nous nous goberger d'incunables.

jeudi 26 décembre 2019

Hildur Guðnadóttir - Joker Soundtrack (2019)

Enlève ton masque, Mélenchon, on t'a reconnu.

En cherchant autre chose, je tombe sur une interview de Bernard Lahire dans les Inrocks.
Genre la super-excuse après-coup pour avoir regardé "Joker", le film, la veille, si jamais j'avais besoin d'un alibi culturel fourni par Edouard Leclerc dans ses Espaces éponymes. 
Je ne voulais pas le voir, je croyais que c'était un film de super-héros, ces types en costumes grotesques qui ont les super-pouvoirs du Père Noël mais qui sont en fait au service de Trump,  et qui jouent les utilités dans ce que Scorcese appelle non pas des films, mais des parcs d'attraction, et que Alan Moore désigne en des termes moins polis.
Quelqu'un qui m'est assez proche pour que je lui télécharge ce qu'elle veut avant même qu'elle en ait fait la demande a émis l'idée de le voir, et finalement ce fut une soirée télé très honnête. 
Comme le dit Lahire, c'est un film sur les causes socio-économiques du Mal. Joaquim Phoenix, qui a l'héritage difficile de Jack Nicholson et de Heather Ledger à faire fructifier, s'en sort bien.
Il y a une belle lumière de chef-op, le montage est cohérent et sans esbroufe, pas d'effets spéciaux à part De Niro atrocement vieilli par effets numériques normaux, bref ce n'est pas un de ces blockbusters décérébrés pour vieux ados.



Si le film se laisse regarder, la musique se laisse écouter. Certaines ritournelles patrimoniales de  l'ère républicaine sont revisitées à l'aune du déclin de l'Empire, dont on ne parle plus guère dans Star Wars. Le versant funèbre de l'injonction à la Joie, aussi lumineux qu'un clerc de notaire à l'occasion des fêtes de fin d'année, est exploré. N'hésitez pas à prendre des notes pour y revenir plus tard, quand les effondrologues auront triomphé sur leur humble tas de ruines.
A notre prochaine réunion Tupperware, nous aborderons les bonnes raisons de regarder du porno éthique en famille.
N'oubliez pas d'amener vos cirés, au cas où ça tourne mal.

http://download-soundtracks.com/movie_soundtracks/joker-soundtrack-expanded-by-hildur-gudnadottir-va/



mercredi 25 décembre 2019

David Holmes - The Dogs Are Parading (2010)

Le van VW où j'écris mes articles pendant que ma femme conduit.
On va aller passer la nuit du réveillon du 31
sur un site sacré Hopi, pour voir s'il nous arrive quelque chose.
David Holmes fut la meilleure surprise de l'année 2019, après la découverte de l'Anthologie musicale Salut les copains.
Mais il y a plusieurs façons de raconter l'histoire, selon la banlieue du Multivers dans laquelle vous résidez. Soit vous relatez la carrière de David en tant que compositeur de musiques de films, en particulier avec Soderbergh... prenant ensuite ses distances pour assumer sa vraie nature de créateur sonore, ce dont cette compilation offre une sémillante rétrospective.

"Le style musical de Holmes est un mélange de rock et de jazz des années 70-80, produit à travers un son trip hop ou big beat caractéristique : une ligne de basse très travaillée et la quasi omniprésence de mélodies jouées au Fender Rhodes. L'artiste n'a d'ailleurs jamais renié ces influences, en signant notamment une reprise de l'album Histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg, référence musicale reconnue en matière de jeu de basse."
Voyons voir ça.
https://www.youtube.com/watch?v=_PJRy84XNp4
Ah ben flutalors, c'est ma foi vrai qu'on peut trouver des infos sur internet, pourquoi donc est-ce que moi je n'y attrape que la vérole psychique et la crampe du bloggueur de fond ?

Un lapidaire pour découper vos articles de blogs de Noël,
c'est une rudement bonne idée de cadeau.
Chez monsieur Bricolage, ils faisaient une promo "2 achetés dont 1 offert",
mais le vendeur était vraiment un connard.
Il a omis de préciser qu'il faut d'abord raquer les 2,
découper les code-barres, les renvoyer chez Black + Dekker 
et prier 8 à 10 semaines pour le remboursement.
Bon courage.
Mais au fait, Holmes, de quel instrument joue-t-il ? l'article est trop lapidaire pour le dire.
Si on écoute sa compilation "tard dans la nouille", on est encore plus dubitatif : on y acoustique un incroyable gloubi-boulga incluant des choeurs enfantins, du Reiki, des cithares molles, du shoegaze, d'obscurs récits initiatiques par des voix magnétiques à la William Burroughs, de l'acid house (je dis ça pour faire jeune, parce que je n'ai jamais mis d'acide sur mes housses, pour éviter les trous dans les canapés je les bâche) Jeff Bridges, tout cela fleure bon les relents de spiritualité rampante des sectes millénaristes vantant les charmes de l'Extinction Réveillon.
(blague offerte par Gromovar sans obligation d'achat)



"The dogs are parading" :
le VRAI making of de la pochette du disque
... et la bande son de Killing Eve ? Killing Eve, la série qui fut la meilleure surprise de l'année, après l'intégrale de Ricet Barrier sur mon blog ? c'est encore lui.
et le groupe, bruyant au possible, Unloved ?
c'est toujours lui.
Aah, il y en aurait des choses à dire, pas toutes pertinentes.
Il vaut mieux mettre le disque.

https://newalbumreleases.unblockit.ca/33289/david-holmes-the-dogs-are-parading-2010-2/


mardi 24 décembre 2019

Alain Bashung - Roulette Russe (1979)


Le premier album de Bashung fut longtemps le meilleur, car il était le premier seul.
Aujourd'hui encore je l'apprécie beaucoup, car il fut le meilleur, avant de rester le seul premier.
Le voici restitué dans sa version originale, qui fut un bide intégral, avant que la sortie du single "Gaby" (Gaby, oh oui, Gaby, celle qui m'aide à ressortir l'intégrale de Vassiliu) mette le feu aux poutres de la Maison de la Radio et pousse les éditeurs à ressortir l'album affligé d'un sticker "nouveau couplage" (vous pouvez vérifier sur discogs ou venir avec votre putain d'huissier dans mon garage, attention toutefois en frôlant la table basse "Eventror" de chez Nikea) et du single maudit.


Liste des pistes

- Je fume pour oublier que tu bois (Remix 1992) (4min 16s)
- Station service (Remix 1992) (3min 19s)
- Elsass Blues (Remix 1992) (3min 19s)
- Y'a un yéti (Remix 1992) (2min 36s)
- Guru tu es mon führer de vivre (Remix 1992) (3min 8s)
- Milliards De Nuits Dans Le Frigo (Remix 1992) (2min 47s)
- Pas question que j'perde le feeling (Remix 1992) (3min 54s)
- Bijou bijou (Remix 1992) (4min 8s)
- Les Petits Enfants (Remix 1992) (1min 12s)
- Toujours sur la ligne blanche (Remix 1992) (4min 39s)
- Squeeze (Remix 1992) (3min 29s)
- C'est la faute à Dylan (3min 42s)


https://www.mediafire.com/file/1hkc7w075cgu6f9/AB_RR.zip/file

Pour trouver le meilleur endroit pour réveillonner ce soir
branché sur un walkman à piles alcalines, suis la ligne bleue.

Devant cet album, on peut se pâmer d'aise, s'esbaudir des subtiles différences de mixage et d'instrumentation entre la version de 79 et celle de 92, par exemple la piste de lead guitar inédite et botoxée sur Pas question que j'perde le feeling, troublants détails qui n'échapperont pas à ceux dont le diamant a percé la rondelle à force d'écoutes, mais comme on est encore en démocratie, même si y faut le dire vite, on peut aussi choisir de se réfugier dans sa vie intérieure pour échapper au sempiternel récit de la genèse de ce disque mythique, qui s'annonce aussi excitant qu'un énième récit de vacances en Thaïlande pendant les fêtes de Noël.

lundi 23 décembre 2019

[Repost] Pierre Vassiliu - "Pierre Vassiliu" (1979)





PIERRE VASSILIU

Tracklist :

Toute nue

Mamadou Anga

A boire

Mange pas les bras

Reggae vulgaire

Izdecol

Encore un jour qui passe






27/09/2009 :
J'ai eu un accident industriel en rippant le vynil, et il ne me reste que la face B.
Envoyez-moi des sous et je rerippe la face A.



21/12/2019 : 

Moi je dis qu'y vaut mieux l'avoir blanche et droite que black et d'équerre, sauf en ce qui concerne Vassiliu, qui n'avait aucun tabou concernant les blagues relou, qui fricotait avec l'Afrique, et dont je reposte enfin l'album correctement tronçonné avec Adobe Première, avec le nom des pistes et tout et tout, 10 ans après le début des travaux, ce fut pharaonique mais ça valait le coup.





dimanche 22 décembre 2019

Pierre Vassiliu ‎- Voyage (1975)

Acheté d'occasion dans les années 80, ce disque n'a pas été trop usé, l'ère hippie était déjà finie, même à Montpellier où je vivotais d'amours étudiantes, haschichines et dépressives (se reporter à mon blog de slips sales lavés dans le secret de l'écriture invisible pour plus de détails).  En rippant le vinyle je l'ai réécouté, pour voir. J'y entends surtout les échos de la tribu Vassiliu, zéro limite à l'époque, si je disais que ça a mal vieilli on me prendrait pour un jaloux frustré, et on n'aurait pas entièrement tort, j'observerai donc ces réjouissances passées d'une oreille compassionnelle, ça sent un peu le disque de bouteilles vides et de cendriers pleins, heureusement pleins de choeurs féminins aussi, et masculins, les choeurs c'est la vie.
J'ai lu dans Télérama qu'il y avait une controverse autour de la chanson "Pierre, Bats Ta Femme" qui ouvre l'album; franchement, si c'est pas des conneries de journaliste, c'est triste.
Et que dire, que penser du selfie cochonnou de "Déshabille-Toi" (je veux voir tes fesses) ?
Les Nouvelles Connasses vont-elles brûler Vassiliu ?

https://www.mediafire.com/file/wyb0y1idld1sel1/PV.oyage.zip/file


Tracklist
Pierre, Bats Ta Femme 7:07
Messieurs, J'Vous Sers Quoi ? 4:01
Deshabille-Toi 4:24
Seul 5:05
La Ronde 2:00
Souvenirs De Bal 3:59
Enfant Roi 3:54
Le Vent Souffle Ou Il Veut Et Quand Il Veut 8:49"

(les Inrocks)