mardi 9 décembre 2014

Gov’t Mule – Dark Side of the Mule [Deluxe Edition] (2014)

Un groupe sous influence rock sudiste qui reprend les Pink Floyd, en faisant au passage des jeux de mots pires que les miens ?
Ah bon ?
Mouais, et qu'est-ce que ça vaut ?
Sur le premier album de ce triple opus en public, j'ai l'impression d'assister à la reformation de ZZ Top et de les trouver aussi en forme qu'en 1977, à l'époque de la Face B de Fandango. Etonnamment, quand on attaque les albums 2 et 3, consacrés à la réinterprétation du Grand Oeuvre floydien, y'a de l'inventivité et de la vigueur dans l'air, comme une nouvelle jeunesse insufflée aux tunnels guitaristiques du David Gilmour d'avant-hier.
En plus, c'est que du live, madame.
Pas moyen de tricher.
C'est un peu le disque idéal d'inédits et d'introuvables de Pink Floyd, c'est en tout cas la preuve qu'il y a des héritages qui se transmettent avec intelligence, quoique j'ignore ce qu'en pense le notaire qui a signé l'acte.


http://exystence.net/blog/2014/12/06/govt-mule-dark-side-of-the-mule-deluxe-edition-2014/

lundi 8 décembre 2014

Bonnes nouvelles posthumes


1/ Extrait de : « Toute une Vie Bien Ratée »  Pierre Autin-Grenier, iBooks.

Poème du cancer des bronches

" C’est un peu comme un 110 mètres haies qui se disputerait d’une manière acharnée et sans concession aucune entre le cancer des bronches et moi. Le matin je commence à toussailler et un peu l’après-midi aussi ; mais quand même, je saute encore tous les obstacles pour le moment, je grille tous les feux rouges et fonce sans souci à travers les plaines stériles de l’ennui telle une vieille loco, crachant fumée et flammes, lancée à la conquête du Far West cependant que les Indiens de la tribu Nicotine arrosent le convoi de flèches empoisonnées et, narguant les wagons de queue, déjà entament la danse du scalp ! Mais j’ai bon espoir, je vous le dis, d’arriver au-delà du Mississippi avant que ces fils de sauvages n’aient eu le temps de me jeter un sort et me réduire à leur merci.
Avec toutes les allumettes que j’ai grattées pour embraser des bouts de mégots ou inaugurer une cigarette fraîche roulée, je crois que des bergers cévenols ou bien de jeunes vachers lozériens un peu habiles de leurs dix doigts pourraient sans peine, l’hiver à la veillée, confectionner des centaines de tours Eiffel modèles réduits[…] »


2/ article de cyber-journal, imprimé sur bois d'arbre et déprimé sur écran Rétina :
(...) L’auteur de "Toute une vie bien ratée" (Gallimard, 1997) a tiré sa révérence en avril 2014, vaincu par la cigarette non sans avoir préalablement causé lui-même bien des pertes dans les rangs de celle-ci. Ayant toujours préféré la forme brève de la nouvelle à l’interminable roman, il ne laisse pas sur sa table un épais manuscrit en vrac avec tous ses destins et ses énigmes en suspens, non, il aura même eu le temps de soigner les neuf textes du recueil qui paraît aujourd’hui, Analyser la situation. Et comme Pierre Autin-Grenier était un malin, il le dédie en partie « à [son] cancer du poumon ». Fine stratégie, car le meilleur moyen d’humilier son ennemi, de se venger de lui, consiste à lui faire des grâces. (...)

3/ Commentaires de blogueur :
Purée, pourquoi je tombe sur des articles comme ça dès le matin en allumant ma première clope ?
Pour ma part, je crois que la meilleure façon d'humilier son ennemi, dans le cas présent c'est de ne pas mourir au combat.
Et évidemment, c'est cette pauvre andouille auto-fictionnelle d'Eric Chevillard qui signe l'article.

http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/11/20/bonnes-nouvelles-posthumes_4526205_3260.html

Quoi de mieux pour lutter contre la complaisance que de trouver son maitre en la matière ?
J'ai lu quelques nouvelles de Pierre Autin-Grenier, mais j'ai rapidement déchanté.
Un petit côté Brautigan franchouillard pas désagréable, encore que Brautigan s'est beaucoup complu dans la facilité, et pas grand chose de Pessoa.
Bref, je ne suis pas convaincu, et je pense à cette maxime de Pierre Dac : celui qui parti de rien, n'est arrivé nulle part, n'a de merci à dire à personne.
A moins que son karma fut de rater sa vie, et que ce faisant il la réussit, pour repartir du bon pied dans celle d'après ? A ce moment là on est plutôt du côté d' Henri Michaux : "Sois tranquille, il reste du limpide en toi. En une vie tu n'as pu tout salir."

samedi 6 décembre 2014

Nightlife : révélations tardives



Les premiers albums d'Amon Tobin étaient terriblement novateurs, dans le genre cyber-bricolage musical à base de greffes biotechnologique sur d'infortunés jazzmen des années 50 condamnés à des travaux d'intérêt généreux au sein d'un laboratoire d'expérimentation animale.
J'ai longtemps suspecté que sur l'album "Permutation", le jeune prodige brésilien avait emprunté le thème principal de son morceau "Nightlife" à quelque vendeur de casse-noisettes à la sauvette.
J'ai mis 15 ans à me donner les moyens d'apporter la réponse à la question, et à faire aboutir ce projet  de recherche afin de pouvoir permettre que ce projet de recherche aboutisse.
Aujourd'hui la preuve est faite, la vérité éclate à la face des puissants de ce monde, même chez Mediapart y z'ont pas tous les jours des scoops comme ça, et personne ne ricane plus de mes hypothèses de travail.



vendredi 5 décembre 2014

Amit Chaudhuri - This Is Not Fusion (2009)

http://babel-label.bandcamp.com/album/this-is-not-fusion

Ben si ç'est pas de la fusion, moi je suis un maitre auto-proclamé de l'advaita vedanta.
Il y a des tablas, des ragas, des guitares fuzz, du rock, du jazz, à boire et à manger.
Ah, c'est plus facile de provoquer la rencontre entre Orient et Occident entre musiciens qu'au sommet du G20.
Plaisant et très musical.

jeudi 4 décembre 2014

Les nouveautés Vertigo

Elles sont là :
http://www.bookgn.com/v-e-r-t-i-g-o/
Mais honnêtement, à part Federal Bureau of Physics, pas grand chose n'a retenu mon attention.
Faut attendre le prochain âge d'or des comics, et je ne sais pas à quelle heure il passera.
En attendant de savoir si Marvel est de gauche et DC de droite, comme je le lis ici.

mercredi 3 décembre 2014

Downparadise fermé suite à une action de la Gendarmerie



http://www.numerama.com/magazine/31401-downparadise-ferme-suite-a-une-action-de-la-gendarmerie.html

Ils sont forts, les gendarmes.
Et même pas une grenade offensive de jetée !
On savourera les commentaires de l'article, hors normes.
Y'avait une belle bande d'acharnés, sur down-paradise, mais les pop-ups publicitaires étaient vraiment pourris du cul, et je baise mes maux. (je suis un peu enrhumé)
Et puis "down paradise", le "paradis du bas", chez moi on appelle ça l'enfer, quoi.
Il n'est pas bon de fréquenter de trop près les damnés du download, que les pauvres asservis de la Machine dans Matrix, à côté c'est de la rigolade.
 Il me semble avoir longuement analysé tout cela dans une série d’articles rageurs et ravagés sobrement intitulée « Démons » et mémorablement oubliée, mais j’étais un peu squatté à l’époque par des entités d’outre-espace, ce qui n’est pas un gage de lisibilité.

Et puis en tant qu’utilisateur enthousiaste des trackers P2P privés, je ne peux que mépriser cordialement les adeptes du download pur, ces gars-là ne sont pas vraiment comme nous, on n’a pas gardé les Terabits ensemble.

Edit :
Des nouvelles actualisées de ce combat de titans entre pirates et forces de l'ordre ici.

mardi 2 décembre 2014

Steven Wilson remixe King Crimson (II)



King Crimson - Islands (1971), pour ceux qui connaissent déjà, inutile de faire les présentations, et pour les autres c'est un peu tard : si on n'a pas écouté ça dans sa jeunesse, difficile de s'y mettre maintenant.
J'avais entendu dire que Steven Wilson était repassé sur le mix, sous la haute autorité de Robert Fripp (dit  Roger Rabbin)
L'album original - remixé sans être remisé, alors qu'on trouve l'intégrale des Soprano pour 90€ en Blu-Ray, quand on aime on compte un peu quand même - présente peu de surprises, mais il y a une poignée de prises alternatives, intéressante pour le crimsonien maladif, qui conviendront aussi au bien portant.
Il y a même un inédit, instrumental, précurseur de "Lament", sur l'album suivant, Starless and Bible Black.
Bref, c'est dingue.




lundi 1 décembre 2014

Le nouveau Thiéfaine !

Un nouveau Thiéfaine !
Qu'est-ce qu'il vaut ?
On s'en fout, c'est Le Nouveau Thiéfaine !
On peut l'écouter les yeux bandés, et savourer chacun de ses albums comme si c'était le dernier !
On me parle souvent de « Tout corps vivant » (son premier album, à Hubert-Félisque, pavé d’une radicale altérité dans la mare de la chanson française de l’époque) mais celui qui récolte mes faveurs en tous temps c’est le second, « Autorisation de délirer », et dans une moindre mesure « Dernières balises avant mutation » quelques années plus tard. Variété des thèmes, originalité du traitement, et incommensurables réjouissances neuronales à l’époque.
Après, il s’est un peu enschnoufé la truffe, et s’est mis à s'autoparodier sans le vouloir, bien qu’il soit un peu revenu à la barre ces dernières années, après avoir survécu à ses pulsions d’autodestruction.
Et pourquoi son capital-sympathie est-il intact, alors que celui qu’on avait pour Lavilliers s’est effondré pire que la Bourse en 2008 ? En fait, Lavilliers, ça va mieux aussi, merci, depuis quelques albums, la résilience c’est la bonne ambiance. C’est Manset qui apparait enfin comme un vieux con prétentieux même à ses plus ardent fans.
C’était la rubrique « on s’en fout, les disques ne faisaient que 45 minutes et les journées n’avaient que 24 heures, et ça ne s’est guère arrangé depuis. » 

http://laspikedelycmusic.bloguez.com/laspikedelycmusic/6028011/Hubert-Felix_Thiefaine_-_Strategie_de_l_inespoir_2014320#.VHsURItODvU

samedi 29 novembre 2014

Moebius - Inside Moebius Intégrale (2000- 2010)

Le testament de Moebius, faute de mieux, pourrait se résumer ainsi : "Brûlez tout !"
C'est en effet à une forme de suicide artistique délectable ou navrante (selon le point de vue du lecteur) qu'il se livre à travers les 700 pages de cet Inside Moebius. 
J'ai adoré le Moebius des années 70 : Le bandard fou, La déviation, Arzach, le garage hermétique...
Période qui culmine tout en déclinant avec L'incal de John Difool, (du fait que Jodorowski scénariste tire déjà un peu à la ligne) mais c'est quand même extraordinaire ce que Giraud/Moebius a pu apporter au médium BD...
Après, il semble qu'il se soit lassé.
Moi aussi.
Dans ce journal intime dessiné au style très relâché, au lettrage j'm'enfoutiste, il nous donne à voir le processus créatif à l'oeuvre, ou plutôt en panne :
après avoir renoncé à fumer de l'herbe, Moebius-le-Vieux se retrouve à sec d'inspiration, et sommé de rendre des comptes à son propre avatar Moebius-le-Jeune, puis le désert-B, cet espace intérieur dans lequel il cultive des cailloux, est envahi par tous les personnages qui ont jalonné son oeuvre, et qui sont en pétard (sic) après lui, ils sont tous là, à se disputer les faveurs de l'auteur et du lecteur, dans l'attente de la manne céleste : le scénario qui va donner un sens à leur vie...
Mais ça coince.
Quand t'es dans le désert B depuis trop longtemps, tu t'demandes à quoi ça sert, que les non-dupes errent pendant trop longtemps. Les non-dupes errent, c'est une vieille blague de Lacan, qui faisait passer ses gros mensonges avec des petites vérités, comme disait Jodorowsky à propos de Castaneda, là c'est un peu pareil, le temps s'étire et l'espace s'étiole, on pense à "En attendant Godot" (en attendant Jodo ?), il y a du Crumb dans l'auto-dérision moebiusienne, un sens de l'absurde qui emprunte aussi à "Dans la peau de John Malkovitch", quelques reflets de la splendeur passée, le lettrage redevient lisible à partir du tome 4, mais la vanité de se refuser toute fuite fictionnelle pèse comme un couvercle sur l'entreprise d'auto-destruction systématique du mythe.
Spoiler : et à la fin, il meurt dans une débauche onirique qui m'a fait penser à la séquence finale de 2001.
Pour amateurs avertis qui ne boudent pas devant l'autoscopie autophage.  

http://uptobox.com/sndtasr0jdxh





[MàJ] 25/09/2022