jeudi 4 octobre 2018

Sharp Objects Unofficial Soundtrack (2018)

"Sharp Objects", la mini-série de HBO dont tout comme vous j'ignorais l'existence avant de la connaitre grâce à Télérama, est inspirée d'un roman écrit par l'auteur de Gone Girl, qui fut récemment adapté au cinéma par David Fincher dans son style habituel, fluide et glacial. Je ne sais pas si vous suivez, mais c'était alléchant, d'autant plus que le monsieur patate du Monde des Séries était très content.
Le roman, que je n'ai pas lu, est sans doute inhumainement étiré, au mépris des lois de l'élasticité, tout au long des huit heures que dure la série soi-disant mini, plongeant le spectateur de bonne volonté le plus averti dans un coma nauséeux, et pourtant tout à l'heure quand il a téléchargé la série il était réveillé, lucide et conscient, mais il a maintenant l'impression que quelqu'un lui a appliqué un chiffon imbibé de trichloréthylène et d'éther sur l'endroit de son organisme où les voies respiratoires viennent reprendre un peu d'oxygène quand elles le peuvent, mais non, ça va pas être possible, alors il passe ces huit heures de télédiffusion en apnée, c'est long huit heures en apnée, je ne sais pas si vous avez essayé, et au sortir de chaque épisode, pas question d'en regarder deux d'affilée ça serait d'une imprudence vertigineuse, il faut aller s'aliter préventivement parce que la torpeur menace de briser en les faisant chuter au sol ces menus objets que l'on tient entre ses doigts en priant pour que ça s'arrête, télécommande de l'écran plasma 72 pouces, fragments de tablette de chocolat à l'orange aux éclats de pistache, et si on pouvait passer à autre chose, plutôt réécouter 100 vieux albums de Thiéfaine en faisant de la méditation de pleine conscience, plutôt regarder la saison 2 de Top of The Lake avec les moues les plus masos d' Elisabeth Moss, et pourtant Amy Adams joue bien, l'image et le montage sont raffinés, il y a des séquences assez réussies sur cette famille toxique, mais alors si vous saviez combien l'intrigue se traine péniblement d'une scène à l'autre comme si elle souffrait d'une intoxication polymédicamenteuse, vous lui mettriez une balle dans la nuque et l'enterreriez au fond du jardin, les personnages se meuvent dans une mélasse géographico-psychique qui semble avoir englué toute la ville, mais la bande-son est assez géniale, avec des vieux Led Zep, du rock indé, du Bach, de l'east-listening, bref, la soupe multi-vitaminée habituelle, mais confectionnée avec originalité, c'est souvent le risque avec ce type de produits, et cette compilation assemblée nuitamment par des geeks audiophiles vient de sortir, attention, elle est non-officielle, hein, ça reste entre nous.

http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/sharp-objects-unofficial-soundtrack/

mercredi 3 octobre 2018

Megative : Megative (2018)

Repéré par l'excellente revue pour jeunes vieux jeunes vieux qui le sont restés un peu trop longtemps
https://www.telerama.fr/musiques/megative,n5832514.php
Désolé de ne pas faire un article plus enthousiaste, mais c'est tout comme ils disent, et ça me gagne du temps pour faire autre chose.



Je tente le Lien spotify parce que je ne suis pas parvenu à l'emprunter à la médiathèque.

mardi 2 octobre 2018

John Scofield : Country For Old Men (2016)

Alors ça, c'est pas banal.
Au moment même où sort le film d'Audiard (le fils de son père) "les frères Sisters" (qui n'est pas comme je l'ai cru un temps le biopic tant attendu des frères Wachowsky qui sont devenus des soeurs, à tel point qu'on pourrait les appeler les Soeurs Brothers), je découvre que John Scofield a sorti un album qui ressemble comme un faux frère à ceux que commet Bill Frisell, puisque ce sont là deux jazzmen qui s'amusent à faire des incursions dans la musique populaire américaine, à tel point qu'on pourrait les appeler les frères Brothers, d'ailleurs je les ai vus tous deux en concert le même soir dans la même salle, mais ils ont juré ne pas se connaitre, sans doute du fait que l'acoustique était douteuse et que c'était vaguement barbifiant comme concert.
Et en lisant "les frères Sisters", le roman, j'aurais juré que c'était un scénario pour les frères Couenne, alors que c'est Audiard qui s'en est emparé, et Scofield a intitulé son album d'après un autre film des frères Couenne, alors si c'est pas une preuve, je sais pas de quoi, et je sais pas ce que c'est d'autre non plus.

https://www.allaboutjazz.com/country-for-old-men-john-scofield-impulse-review-by-john-kelman.php

http://jazzsolooconleche.blogspot.com/2016/09/john-scofield-country-for-old-man-2016.html


mardi 25 septembre 2018

Bill Frisell : East/West (2005)

Comme beaucoup d'autres jazzmen, Bill Frisell se compromet dans une constellation de projets, de collaborations, et sa discographie tiendrait à peine dans une discothèque de taille normale. J'ai mis longtemps à devenir sensible à sa technique de guitare ramollo et faussement naïve, et il me faut souvent quelques années pour me familiariser avec un de ses disques, en faisant du repassage dans la buanderie tandis qu'à l'étage, me femme sirote du Chardonnay devant Nagui.
East/West me semblait bercer mon coeur d'une langueur monotone, c'était des standards américains repassés à la moulinette trio de jazz guitare / basse / batterie, et puis au fil du temps j'ai compris qu'il s'agissait de tout à fait autre chose que ce que je croyais en percevoir.

Comme le disait Thierry Jousse en 1997 dans les Inrocks :
"Parmi les grands guitaristes d'aujourd'hui, Bill Frisell est à coup sûr un des plus immédiatement reconnaissables. Une sorte de bénédiction pour l'amateur non averti assuré de briller en société dans le moindre blind test dans lequel Frisell figure. Un son un peu traînant, mélancolique, vibratile, dont chaque note est prolongée par des harmoniques profondes qui vous emmènent bien au-delà de l'impact immédiat. Une sonorité qui traverse les apparences pour atteindre à une profondeur de temps inédite et difficile à localiser. Bien qu'habitant Seattle, Bill Frisell est l'anti-musicien grunge, tant son raffinement inactuel sonne en porte-à-faux avec toutes les saturations et autres distorsions dont certains firent ces dernières années un signe de reconnaissance. S'il fallait absolument définir Frisell, on pourrait dire qu'il est l'enfant naturel de Jim Hall (avec lequel il a d'ailleurs étudié) pour la discrétion et le sens de la construction mélodique, et de Ry Cooder, pour son penchant vers la poésie contemplative et son enracinement dans les profondeurs américaines qu'il s'est d'ailleurs ingénié, depuis quelques albums, à mettre en lumière."

https://www.allaboutjazz.com/east-west-bill-frisell-nonesuch-records-review-by-john-kelman.php

http://www.mediafire.com/file/oodceudd40db8rx/East_West.zip/file



Attention à ne pas confondre le East/West de Bill Frisell avec celui de Richard Pinhas.
Ca n'a rien à voir.

lundi 24 septembre 2018

Living Colour - Love Rears Its Ugly Head (1990)



J'avais oublié ça.
Ou comment j'ai cru pendant un délicieux instant que le funk metal allait changer ma life.
J'ai dû confondre avec son nanagramme, le fuk mental.

Living Colour est un groupe de metal américain, originaire de New York. La musique de Living Colour est une fusion de funk, de rock, de metal, de jazz et de rap, contenant des paroles qui attaquent la mentalité WASP et le racisme d'Amérique. Le groupe fait partie du mouvement fusion qui s'est développé à partir du milieu des années 1980 avec notamment Fishbone, Red Hot Chili Peppers, Faith No More, King's X, et Jane's Addiction, la principale influence du groupe restant les Bad Brains. Des titres comme Cult of Personality (en), Love Rears Its Ugly Head ou Leave It Alone sont emblématiques du style de Living Colour.

Ah oui vraiment le temps du funk metal c'était le bon temps.

dimanche 23 septembre 2018

John McLaughlin - Live In San Francisco (2018)


Après la reformation de Dédé et Mireille, de Marquis de Sade, de Soft Machine, de King Crimson, et en attendant celle de Brassens si on retrouve un peu d'ADN pour faire une bouture, voici celle de Maklaufline et du Mahavishnu (la paix) Orchestra.
J'ai hâte d'être vieux pour me reformer moi aussi.
Ou jouer dans "les vieux fourneaux", le rebut.

https://mclaughlin-herring.bandcamp.com/album/live-in-san-francisco

samedi 22 septembre 2018

Georges Brassens - Le 22 Septembre (1964)

Tous les 22 septembre je soutiens Georges.



Qui va écrire comme ça aujourd'hui ? Orelsan ? Slimane ? Maitre Gims ? Booba ?
Je déteste Brassens, en fait, l'écouter me rend réac.

vendredi 21 septembre 2018

[Repost] These New Puritans - Field of Reeds (2013)


18/11/2013



- lien soundcloud pété - 

Après la débauche d'hier, un rappel à l'ordre et à la musique des sphères.
Paradoxalement, ces nouveaux puritains ont la citrouille assez félée pour laisser entrer la lumière.
Lu dans les Inrocks :
A l’époque de Beat Pyramid (2008), ils n’avaient que 18 ans et certains leurs collèrent une étiquette post-punk (synonyme : fourre-tout) en raison d’une lointaine filiation avec d’anciens maîtres en convulsions comme The Pop Group ou The Fall. Le virage amorcé avec le prodigieux Hidden(2010) les a entraînés vers des horizons moins encombrés de références, même si à l’occasion de Field of Reeds les noms de Talk Talk ou de Robert Wyatt, voire des Nits de la période Ting, auront servi de repères à l’intérieur de ce qui s’impose d’évidence comme un chef-d’oeuvre déboussolé et grandiose. Jack Barnett se refuse toutefois à parler de “mutation”, préférant le terme plus doux d’“évolution”. “Le vrai changement, c’est qu’auparavant je me sentais à distance de ma musique, il y avait comme un mur entre elle et moi. J’ai l’impression que ce mur a volé en éclats et que je vis en permanence à l’intérieur de ces chansons, qu’elles m’habitent en retour totalement, parfois jusqu’à la déraison.”

Du Wyatt, oui, du Talk Talk période Spirit of Eden, oui, et puis ce sont des jeunes, aussi, ça fait du bien.

21/09/2018

Entrons dans l'automne avec grâce.
These New Puritans are an English experimental music group whose music is not easily categorised.



http://www.mediafire.com/file/94fq8f4zqpcnq8b/TNP_Field_of_R.zip/file

mercredi 19 septembre 2018

[Repost] Amon Tobin - Taxidermia Soundtrack (2008)



18 juin 2009

il fut un temps où amon tobin était un novateur génial. De 1997 à 2002, as far as I am concerned.
Et puis, fatalement, quand il s'en est rendu compte, il a fini par se copier lui-même.
Il avait beaucoup trop d'avance sur ses poursuivants pour être rattrapé.
Là c'est juste la bande, originale, d'un film qui a l'air bien taré et qu'il faut que je trouve le temps de mater.
(lien megaupload périmé de chez périmé)




19 septembre 2018

J'ai vu le film il y a longtemps, je n'en garde aucun souvenir, à part que c'était vaguement outrancier.
Par contre, la bande-son, c'est toujours quelque chose, eu égard à la faible productivité actuelle de mon ancienne idole.

https://music.amontobin.com/album/taxidermia

vendredi 14 septembre 2018

Plume Latraverse - Les pauvres (1978)

En direct de Bourges, au Printemps duquel il vint jadis, Je suis une tombe dévoile le grand plan anti-pauvreté de Plume Latraverse.



Les pauvres ont pas d’argent
Les pauvres sont malades tout l’temps
Les pauvres savent pas s’organiser
Sont toujours cassés
Les pauvres vont pas voir de shows
Les pauvres sont ben qu’ trop nonos
En plus, les pauvres, y ont pas d’argent
À mettre là-d’dans
Les pauvres sont su’l’Bien-Être
Les pauvres r’gardent par la f’nêtre
Les pauvres, y ont pas d’eau chaude
Checkent les pompiers qui rôdent
Les pauvres savent pas quoi faire
Pour s’ sortir d’ la misère
Y voudraient ben qu’un jour
Qu’un jour, enfin, ce soit leur tour
Les pauvres gens ont du vieux linge sale
Les pauvres, ça s’habille ben mal
Les pauvres se font toujours avoir
Sont donc pas d’affaires !
Les pauvres s’achètent jamais rien
Les pauvres ont toujours un chien
Les pauvres se font prendre à voler
Y s’ font arrêter
Les pauvres, c’est d’ la vermine
Du trouble pis d’ la famine
Les pauvres, ça couche dehors
Les pauvres, ça l’a pas d’ char
Ça boé de la robine pis ça r’garde les vitrines
Pis quand ça va trop mal
Ça s’tape sa photo dans l’journal...
Les pauvres, ça mendie tout l’temps
Les pauvres, c’est ben achalant
Si leur vie est si malaisée
Qui fassent pas d’ bébé ! ! !
Les pauvres ont des grosses familles
Les pauvres s’ promènent en béquilles
Y sont tous pauvres de père en fils
C’t une manière de vice...
Les pauvres sortent dans la rue
C’est pour tomber su’ l’ cul
Y r’çoivent des briques s’a tête
Pour eux, le temps s’arrête
Les pauvres ça mange le pain
Qu’les autres jettent dans l’chemin
Les pauvres, c’comme les oiseaux
C’est fait pour vivre dans les pays chauds
Icitte, l’hiver, les pauvres gèlent
Sont maigres comme des manches de pelles
Leur maison est pas isolée
Pis l’ gaz est coupé
Les pauvres prennent jamais d’vacances
Les pauvres, y ont pas ben d’la chance
Les pauvres, y restent toujours chez eux
C’est pas des sorteux
Les pauvres aiment la chicane
Y vivent dans des cabanes
Les pauvres vont pas à l’école
Les pauvres, c’ pas des grosses bolles
Ça mange des s’melles de bottes
Avec du beurre de pinottes
Y sentent la pauvreté
C’en est une vraie calamité
Les pauvres...
... mais y ont tous la t.v. couleur

J'ai toujours été surpris de la profondeur de vue de Plume Latraverse sur la misère humaine, qui relègue Pierre Bourdieu au rang de minus habens de la sociologie.