Hier j'ai livré un article sans rédactionnel; j'en ai tellement honte que je me sens obligé de finir et de publier celui-ci ce soir, veille de bouclage, mais la rédaction de ces enquêtes de fond est devenue si chronophage qu'elle me coûte désormais plusieurs semaines de recherche et de documentation, il est temps que je me retire du bizness.
En plus, j'ai failli croire que Ashley Wood était le fils pas très bien caché de Wallace Wood.
Son trait était si sûr, tout en étant négligemment jeté tout au long des xxx fascicules de la fantaisie brinquebalante de Zombies versus Robots. De la plume électrique, de la bichromie spectaculaire, des trames grossières, des aplats rugueux et pourtant si élégants, tombés du camion en veux-tu en voilà, des couvertures à la peinture acrylique avec des jolies filles dans des situations scabreuses, des zombies et puis des robots, et pour raconter quoi ? des historiettes au-delà du débile, comme un Fluide Glacial de la Belle Epoque en mode mongoloïde, à base d'apocalypses zombies, robotiques, amazoniennes (mais je n'ai pas vu Jeff Bezos, sans doute occupé à uploader lui-même
ses turgescents selfies)
Graphiquement, très relâché, mais d'une précision formidable quant à l'efficacité balistique.
Quelque chose comme un Michel-Ange de la BD au service de la série Z.
Plus jeune, il a réalisé des bandes dessinées plus ambitieuses, comme Lore ou Automatic Kafka, mais je n'ai pas encore trouvé le temps de les lire, et je suis même retourné
acheter des
bandes dessinées en
français et en
papier dans une
librairie tenue par des
femmes, c'est vous dire si ça m'a plu, le fils maudit de Wallace Wood.
Plus vieux, il s'est rapidement retiré (lui aussi) de la BD pour caresser des projets arty à base de peinture et d'illustrations qu'il réunit dans des
artbooks cochons et
des ventes instagram auxquelles je ne comprends que pouic, franchement, dans quel monde vivons-nous je vous jure, si les dessinateurs de talent quittent la BD, mais bon, chacun ses choix.
Là, sur la série des Zombies et des Robots, je ne vois guère que la
Lucha Libre de Jerry Frissen pour rivaliser question fantaisie débridée avec Ryall et Wood, d'ailleurs à la même période.
Ca a duré ce que ça a duré :
une poignée de fascicules publiés chez IDW, maison d'édition dont j'ignorais tout, et au vu de leur production je préfère persister dans mon ignorance, mais bon en France on a bien Bamboo Editions, qui a racheté Fluide Glacial en 2016, et les Américains ne font pas la fine bouche pour autant sur l'école franco-belge, constituée surtout de Belges, de quelques chinetoques, et d'un paquet de nègres, mais ça dans le milieu interlope de l'édition c'est normal.
Tout a été mis en ligne ici par des salopards :
https://getcomics.info/other-comics/the-zombies-vs-robots-comic-book-collection/
mais c'est le voler là où l'acheter sur amazon, et enrichir Jeff Bezos. Faudrait savoir.
Mais si vous tenez vraiment à acheter quelque chose, partez plutôt sur
l'intégrale de la Lucha Libre à un prix cadeau !
A la librairie des femmes,
j'ai acheté le
Malaterre de Pierre-Henri Gomon,
qui me fait penser à Christophe Blain.
qui me fait penser à Klimt
qui me fait penser à Jacovitti.