dimanche 11 novembre 2018

Le groupe Odeurs sur la scène du Théâtre de l'Empire à Paris (1979)

Suite à l'écoute du podcast de l'émission d'Antoine de Caunes consacrée à Ramon Pipin, je me suis rappelé cette nuit que j'avais dû voir son groupe Odeurs passer à l'émission Chorus (je vous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent connaitre que par oui-dire)
et donc en trois clics crac crac ça m'a couté 1,99 € sur le site de l'INA, et à mon avis ça va pas rester en ligne longtemps, après on peut faire des variantes, flouter le logo, tronquer les tags, mais bon j'ai plus quatre ans et demi quand même...
Cet extrait du concert fut diffusé le 01 avril 1979, peut servir d'intermède le 11 Novembre, car comme vient de me l'écrire un ami épargné par la pluie c'est la r'mise triste mais y a l'sun et malgré la brièveté et la relative raideur de la prestation scénique, je me rappelle avec émotion le concert de l'Elysée-Montmartre 1980 et ses inconcevables mises en scène felliniennes des chansons des deux premiers albums du groupe.

vendredi 9 novembre 2018

Ramon Pipin - Nous sommes tous frères (2016)

Je ne suis pas très fan de l'album de Ramon Pipin " Nous sommes tous frères " de 1985, mais disons que lui ne serait certainement pas très fan de cette période-là de ma vie, alors faut pas trop la ramener non plus. La mise à jour qu'il a faite de la chanson éponyme en clip en 2016, avec le mauvais goût revendiqué qui le caractérise depuis ses débuts, est assez croquignolette, en particulier le quizz en cheap morphing sur les vilains du siècle, vers la fin du morceau. On y croise du beau immonde. J'ai fait des trucs dans le même style, et franchement, là, j'aurais pas fait pire.



Il a sorti un disque en 2016, on peut en écouter des extraits ici.
Que dire d'autre ?
S'il n'avait pas été lui, je n'aurais pas été moi.
J'ignore si c'est énorme, mais c'est comme ça.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ramon_Pipin



mercredi 7 novembre 2018

The Acid – Liminal (2014)

Au panthéon des tafioles anglaises qui laissent suinter leur mal-être sur des nappes de synthés dépressives avant de les graver sur des galettes de vynile mou et odorant, j'accueille aujourd'hui The Acid, repérés sur les 4h30 de la massive bande-son de Sharp Objects, et justement je sens une filiation avec Massive Attack même si c'est dans une version ramollo qui évoque peut-être plus James Blake, je ne sais pas, je ne suis pas un professionnel.
"Desolate post-dubstep, post-punk, post-just-about-everything, Liminal is a pallid, vaporous shape-shifter, phasing through genres with phantasmic disregard."
Je n'invente rien, je l'ai lu sur un blog.

Au firmament des lâches et des cyber_veules qui mettent leur musique à disposition du vulgum pecus sans comprendre la notion de dette karmique, nous retrouvons dans le peloton de tête les aimables bâtards de exystence.net mais les fichiers ne sont plus dispos, flûtalors.
les Youpins de chez Israbox, qui doivent être aussi youpins que moi
https://www.isrbx.com/3136510702-the-acid-liminal-2014.html
mais les liens sont pétés aussi
il faudra donc se résoudre à chercher ailleurs que chez ce pauvre Warsen dont l'échoppe est vide mais les mains pleines, de quoi on se le demande bien.
Sans doute sur Spotify.



https://en.wikipedia.org/wiki/The_Acid

jeudi 1 novembre 2018

Panos Cosmatos - Mandy (2018)

Je suis mort.
Raisonnable, j'ai pensé à fermer mon blog avant.
Je peux pas poster ça.
Je l'enterre ici, à la date de sortie approximative de la VOD.
Tout ce qui nous permet d'échapper à la saison 8 de Game of Thrones est bon à prendre.
Sauf ça.

Les ombres bienveillantes de Jan Kounen, Gaspar Noé, Fabrice du Welz, Maurice Lynch, Nicolas Watzefok Refn, Apichatpong Weerasethakul, toutes les fées connues mais incornues d’un certain cinéma bis (plus un certain nombre dont j’ignore tout) se sont sans doute penchées sur le berceau de ce bébé de pellicule transgenres.
Pourtant ces grands noms du film malfaisant, ou à tout le moins malaisant, ne me viennent pas à l’esprit quand je regarde Mandy, qui ne ressemble finalement qu’à lui-même.
Je dis ça parce que je ne veux pas paraitre désagréable.
Je ne peux comparer ce film qu’avec ceux que je connais déjà.
Donc je m'abstiens.
Il présente assez de difformités à la naissance comme ça, ce pauvre petit bonhomme.
Inutile d'en rajouter par des commentaires désobligeants.
Chaque enfant qui vient au monde nous apprend que Dieu n'a pas désespéré de l'homme. (Tagore) 
Sauf que Dieu n’a pas vu Mandy, enfin j’espère pour lui, et pour nous par voie de conséquence.
Ca pourrait le mettre dans de mauvaises dispositions.
Bref. Le film de Cosmatos dérange même les amateurs dérangés de films de genre, et interroge notre interrogation, nous qui sommes tristement normausés :

- Sommes-nous en présence d’un film « méta », qui dit quelque chose d’intelligible sur la pulsion scopique, celle-là même qui nous a fait répudier la culture classique et embrasser à pleine bouche la contre-culture un soir d’orage et d’élections défavorables à l’union des gauches plurielles où un grand dégoût des valeurs républicaines s'abattit sur nous ?

- Mandy relève-t-il d’un commentaire appuyé et vaguement moralisant sur les conséquences de l’abus des drogues chez les hippies dans les années 80 ?

Un personnage du film (évoquant Idris Elba sous chimiothérapie après avoir imprudemment accepté le tournage de la 6ème saison de Luther pour de basses raisons pécuniaires) révèle que la secte de bikers est devenue instable sur le plan psychologique après l’absorption d’un LSD volontairement trafiqué pour leur nuire, ce qui n’est pas très fair-play.
Mais si tel était son propos, ne verrait-on pas des cartons de prévention dans le générique de fin, enseignant avec pédagogie les méthodes pour acheter du LSD non frelaté ?
Or, j’ai regardé scolairement ma copie piratée jusqu’au bout, et au lieu de la traditionnelle hidden scène avec running gag après le déroulant te révélant que le film, soi-disant américain, est en fait tourné par un Grec en Belgique, ça recommence, mais sans son et sans les incrustations du générique de début qui t’informaient, au cas où tu t'en sois pas rendu compte, que tu étais en train d’écouter Starless par King Crimson, des fois que t’aies oublié de qui était cette mélopée gravée dans tes chairs du temps de tes tourments adolescents, et surtout au cas où tu aies écouté entretems Deforming Lobes par Ty Segall & Freedom Band juste avant d’aller au cinéma, auquel cas c’est normal que tu souffres de surdité partielle.



- Mandy s'érige-t-il tel un tombeau rutilant pour Nicolas Cage, magnifié-empaillé pendant 2 longues heures en Roi Saignant Couinant et Revanchard ?
on sent bien qu’au départ, il y a eu un scénario, qui servit à allumer le feu de camp dans l'enthousiasme un peu désordonné du premier tour de manivelle, puis l’équipe avala trois speedballs chacun en les faisant descendre d’une gorgée de mescal et s’attaqua directement au tournage des scènes coupées, avant de les assembler en ricanant nerveusement puis de mettre le bout à bout à disposition des aficionados de Nick (putain, Nick, merde, quand même, Arizona Junior c’était un film, quoi, t’es salaud, Nick…)
Alors, un western sous acide, brutal et cosmique ?? pas pour moi; j’en ai vu, des westerns sous acide, mais là, comment dire, il manque des bouts, et du temps a passé.
On est en 2018.
C’est un peu comme si vous alliez au restaurant parce qu’un copain avec une belle gueule vient d’en ouvrir un, mais une fois assis vous vous apercevez que le menu est écrit en runes, le serveur vous hurle dessus comme dans un épisode du Monty Python Tragic Circus, et les plats choisis au hasard arrivent à votre table tantôt froids tantôt brûlés, accommodés de sauces atroces.
Vous avez beau apprécier votre ami pour sa belle gueule et le féliciter pour sa cuisine (vous sautez le moment délicat de l’addition puisqu’on est sur un tracker privé où vous payez en nature, c’est à dire soit en temps passé à faire la vaisselle métaphorique en encodant vous-mêmes des films que vous soumettrez au groupe, soit à chercher ce que vous allez consommer après), et vous jurez dans votre ford intérieure que vous ne remettrez pas les pieds ici.
Même en termes de revenge torture porn c’est indigent, les restaus coréens genre J'ai rencontré le Diable (악마를 보았다 ) proposent 10 fois mieux.
L’aspect le plus vénéneux du film est son dispositif à vocation de tutoriel d'auto-hypnose (monologues récités lentement, en gros plan et face caméra dans une pénombre écarlate dénuée de servante mais ça serait pas pire) un peu comme le Lars Von Trier de Europa. Tiens, lui je l’avais oublié dans ma crise de name dropping.
Alors, un grand film malade, un film de malades ou un film pour malades, dans l’attente que les labos sortent un vaccin ?
Je ne me prononce pas.
C’est un film qui m’étonne par son mélange de duplicité, de candeur et d'amnésie, mais dont je ne peux pas assimiler grand chose.
pour une vraie critique c’est là, moi je m'occupe surtout de ce que le film n'est pas, pour décrire ce qu'il est il me faudrait plus de pages, et je vous rappelle que mon blog est fermé.

samedi 20 octobre 2018

Odezenne - Au Baccara (2018)

Avoir acheté les précédents albums d'Odezenne me donne-t-il le droit de mettre en partage ce "Au baccara" qui vient de sortir ? Non. Et pourtant, en download pur on ne trouve que des faux fichiers avec des codes d'accès qui vous incitent à souscrire à une offre mobile juste avant de féconder votre bécane avec leurs virus, c'est scandaleux tellement c'est moral.
J'ai été alerté de sa sortie par Télérama, et je ne l'ai trouvé en écoute que sur les Inrocks. C'est la totale. Mêmes réticences que pour les précédents, il y a une poésie très originale, mais la musique est un peu frugale, et il me semble y avoir une certaine complaisance envers les expériences karmiquement néfastes.
lien vers la boutique

EDIT : finalement, même chez les inrocks on ne peut pas écouter l'album, il n'y a que chez spotify.


vendredi 12 octobre 2018

Les Charlots ‎- Charlotissimo (1971)

Suite des billets antidatés en hommage aux Charlots de mon enfance.
C'est du mp3 à 320 d'après un rip vinyle très propre, mais il manque le morceau "les pommes de terre", pour des raisons mystérieuses; j'en ai trouvé une version d'après un 45 Tours très usé, on verra si je la joins à un prochain envoi.




jeudi 11 octobre 2018

Les Charlots ‎- Caf'Conc'Charlots (1968)

Mon blog est fermé, je sais, c'est pourquoi j'antidate cet article.
Quand je vois les affreuses compiles des tubes réorchestrés des Charlots qui sortent sur amazon, je ne peux pas rester de glace.







mercredi 10 octobre 2018

Frank Zappa - Suicide Chump (1978)

Je n'aime pas trop ce slogan, qui m'évoque le pire de Rémi Gaillard :
"c'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui"
Il ne faut pas opposer artificiellement comme je le faisais jadis dans l’article précédent d'avant-hier les Anciens et les Modernes, monter le bourrichon des pochettes de disques sur lesquelles on déchiffrait les paroles des chansons et descendre en flammes les clips youtube farcis de commentaires où le bon goût le dispute à l’érudition. 
Il y a aussi plein de disques sur lesquels on n’a jamais pu lire les paroles des chansons parce qu’ils ne les avaient pas mises, et grâce à internet, outil de la connaissance relativement absolue on peut aujourd’hui les trouver et commencer à les traduire pour augmenter la plasticité de son cerveau et retarder le déclin cognitif, ce qui est une façon polie d’évoquer un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit de faire reculer l’âge auquel on radotera tout seul sur son blog, et que j’ai commencé il y a une bonne dizaine d’années sur celui-ci, sans parler des autres pour lesquels il y a prescription. 
Hier par hasard j’ai découvert une chanson de Frank Zappa parlant à mots couverts d’un sujet délicat à aborder en ma présence puisqu’il s’agit des gens qui ratent leur suicide, sujet traité sur le mode de la franche rigolade, quelque part entre Gotlib et Hara-Kiri (le journal). 

« Trouve-toi un pont et fais le grand saut 
Arrange-toi juste pour réussir du premier coup 
Car il n'y a rien de pire qu'un suicide raté » 
Frank Zappa, « Suicide Chump »

Un truc qu’on ne pourrait sans doute plus faire aujourd’hui, et que même avant-hier c’était franchement osé.


Grâce à internet, j’ai alors assez rapidement :

- découvert les 4 albums officiels sur lesquels la chanson apparait dans des formats variés
ainsi qu’un certain nombre d’albums pirates présentant des versions mutagènes qui dès lors commencèrent à exciter ma convoitise.

- compris que pour les paroles de pochette c’était sans doute cuit, ancien Zappatique Anonyme aujourd'hui rétabli je suis bien placé pour savoir que jamais Zappa n’inscrivait les paroles sur les pochettes de ses albums live.

- envisagé une autre approche plus transdisciplinaire (j’ai tapé « Suicide Chump lyrics » dans google) et du coup j'ai eu la traduction de la chanson en prime, ce que je n'aurais jamais eu sur la pochette du disque

- pris conscience avec effarement qu’il existait des Gardiens du Temple Zappaien qui disposaient de téraoctets de concerts pirates restaurés et mis à la disposition du public assez fouineur pour y accéder (je n’ai pris que le strict nécessaire, à savoir 27 Gigas)

- Eu la révélation tardive (il était déjà 23h40 avec ces conneries) d’une version live alternative et absolument géniale de la chanson mais dont les paroles semblaient diverger radicalement de la version officielle, bien que la frontière ait toujours été floue chez Zappa, en particulier il était question de sentir les chaussures d’un nain (I think I'll even smell Midget's shoes)



- Poursuivi comme un forcené mes investigations chez les Zappatiques pour dégoter une version intégrale de ces paroles alternatives jusqu'à ce que je les trouve



Promptement déniché chez les obsédés du signifiant l'explication sur l'odeur de chaussures du nain, puisqu'il s'agissait en fait d'Arthur "Midget" Sloatman (one of Gail's brothers) et que Adrian Belew l'a mentioned in his blog entry about joining Zappa's band. 

- Comparé l'approche classique de Zappa et l'approche moderne de Thiéfaine du suicide :  
[Erratum Corrigare] chez Zappa, il ne s’agit pas de brocarder l’aspirant à l’Annihilation, dans l'intro parlée de la version de Suicide Chump interprétée au Palladium de NYC le 1978 10 31 téléchargée sur le site des Zappatiques et consommée sur place tellement j’avais acquis ce soir-là de plasticité cérébrale, il ne parle que des gens qui prétendent vouloir commettre un suicide, et qui n’arrivent à rien faire correctement, et pourquoi est-ce que toujours ils fuckent it up, pourquoi ne peuvent-ils get it over with, et why vous appellent-ils à 4 in the morning pour vous dire combien ils ont tout raté… il se rit de l’égo pleurnichard qui proclame vouloir en finir, mais se soucie de ne pas abîmer son visage pour qu’on puisse l’identifier, et lui prodigue ce simple conseil : si c’est ça que tu veux, vas-y, fais-le.
C’est le conseil qu’on m’a donné un jour où j’en avais besoin, et ça m’a bien calmé.
L’attitude de Thiéfaine est plus ambiguë : l’Univers est ontologiquement défectueux (le monde est à l’agonie et mon pétard est enrayé) mes désirs sont condamnés à rester insatisfaits, c’est donc l’impasse existentielle totale. "Je n'ai plus rien à perdre, mais j'en veux pour ma fin".
Raison de plus pour ne pas aller le voir à son "Préretraite Tour 2018" malgré les bons moments que j'ai pu passer avec lui dans ma jeunesse.
Aah, Hubert-Félix, que n'es-tu resté poète surréaliste, et que ne me suis-je méfié des ordinateurs en renonçant à la boisson.

[Edit] 
j'ai collecté les 4 versions de la chanson dans un fichier zip :
https://www.mediafire.com/file/1773m877dnuckfo/Suicide_Chump_.zip/file
largement de quoi être dégoûté à vie.