jeudi 15 juillet 2021

Le petit Steve Roach illustré : Une année 2013

At the Edge of Everything (2013)
avc Vidna Obmana et Jeffrey Fayman

Un concert aux Pays-bas avec Vidna Obmana et sa flûte Fujara à 6 schtroumpfs, lovecraftienne en diable. Toujours dans les limbes, pas très agréables voire carrément in os pitaliers aux deux meurants. Je ne suis pas fana de la période sépulcre digital et tagada saint suaire. 
Sur Cloudwatching with the Trancemaker ça s’agite un peu, mais ça ne trance-porte pas bien loin. Même le didgeridoo semble sorti du Jugement Dernier. On retombe bien sur les travers du couple Roach-Obmana, pour lequel il faudrait nommer un médiateur familial afin qu'ils reprennent séparément des vies électro-acoustiques plus saines. Et qu’est-ce qu’on va faire de tous les enfants qu’ils ont commis ensemble ?

(1/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/at-the-edge-of-everything-2

Spiral Meditations (2013)


L’école de Berlin : Klaus Schulze, Popaul Vu, Von Ribbentrop, Fienkielkrautrock, Steve Roach. Des hordes de séquenceurs égrènent des motifs géométriques à 180 la noire devant huissier, avec plein d’écho. Juste saoulant.


(1/5)




Live in Tucson 2000 EP (2013)
avec Jorge Reyes

Jorge Reyes produisit en solo une oeuvre chamanique, dévotionnelle et tribale, inspirée des cultures préhispaniques et précolombiennes, bien qu’il fut (car il n’est plus) mexicain sans être indien, mais il avait baigné dans cette culture quand il était petit, et ça aide. 
http://ambientmusicguide.com/a-z-essential-albums/jorge-reyes/
Au milieu des années 90, il a fait partie du trio endiablé de tribal ambient «Suspended Memories » avec Steve et Suso Saiz. Il joue ici à Tucson avec Steve pour le lancement de Vine, Bark, & Spore, leur première collaboration en duo. Dans la galaxie Steve Roach, on évoque souvent des bandes perdues puis retrouvées, juste avant de vous refourguer un triple CD, là c’est dommage que celle du concert soit irrémédiablement endommagée pour de vrai, seul le début du concert a été sauvé et constitue cet EP qui commençait bien.

(3/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/steve-roach-jorge-reyes-live-in-tucson-year-2000-ep-release

Live Transmission (2 CD) (2013)

From the Drone Zone at Soma FM

Pour la petite histoire, ça faisait des années que Steve n’avait pas enregistré dans les conditions du direct. Il prépara ses éléments pendant des mois, puis s’en vint dans les locaux de la webradio SomaFM de San Francisco, familière des prestations ambient, avec tout son bestiaire bien replié dans une petite valise. Quand il l’ouvrit, les génies en jaillirent et répandirent sa légende à travers l'éther; il entra instantanément de la petite musique dans la Grande Histoire : sa boite de Pandore contenait l’ensemble des couleurs, matières, textures et qualités pour lesquelles ce musicien est vénéré à travers le monde, et que cette prestation concentre : lents nuages dérivants, cascades harmoniques scintillantes, shakers, didgeridoo, sombres rythmes tribaux, interjections humaines perdues dans des cavernes chantantes, jolis arpèges de l'école berlinoise, et des tas d'échantillons d'environnements sonores naturels. L'album n'est pas un "best-of"; La discographie de Roach est si vaste qu'aucun album ne pourrait même être considéré comme un résumé approximatif de son travail. Ce que Live Transmission montre, c'est un un artiste en direct maîtrisant parfaitement son art et toujours inspiré après plus de 30 ans de création musicale. Il devrait venir plus souvent à San Francisco. Et pourtant, il n’a pas une tête à faire de la radio. Magnifique. Vraiment. Ce concert propage l’idée d’évènements naturels extra-terrestres d’une beauté indicible.


(5/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/live-transmission-2-cd-release

Future Flows (2013)


Retour à l'ambient stratosphérique pur beurre (mais sans matière grave) directement issu de la canette d'air en bouteille regazéifiée avec son oxygène.
« Le futur s’écoule à partir d'ici » proclame un des morceaux. Amenez vos bassines : il est éthéré, gazeux, nébuleux et somnifère, comme une bonbonne d’oxygène qui s’écoulerait dans un lavabo. Certains peuvent ressentir cette veine comme un accompagnement aux mourants, et partant, un support audio pour explorer ces espaces. D’autres vont éprouver cela comme affreusement anxiogène.
On n’est pas loin de la série Immersion, on flirte à la limite du gazeux et du liquide.

(2/5)

https://projektrecords.bandcamp.com/album/future-flows

Rasa Dance (2013)


Sélection de morceaux issus de l’usine de Steve pour soutenir le travail de sa femme Linda Kohanov, entraîneuse de chevaux, coach et formatrice spécialisée dans le domaine du développement personnel par le cheval, une discipline qu’elle a sans doute créée de toutes pièces. Cette compilation de titres de son mari, servant de bande-son lors des ateliers Eponaquest® entièrement animés par des chevaux, n’a absolument aucun intérêt pour le roachmaniaque de base, sauf si vous êtes fan de Bojack Horseman, ou encore un jeune poulain et que vous venez d’apprendre que votre jument de mère est promise à la boucherie chevaline; le cas échéant, adoptez l’attitude « cheval dire à ma mère » et passez-lui le disque, pour adoucir ses derniers moments et attendrir sa viande.


(0/5)

https://steveroach.bandcamp.com/album/rasa-dance-the-music-of-connection

Ultra Immersion Concert (2013)


Pour écouler le surplus de la production de Steve, mieux qu’une réunion Tupperware : un concert privé. Dans la nuit du 2 au 3 juin 2007, le roi de la fête électro-organico-tribale-ambiente organise chez lui un week-end d'Ultra Immersion (masques et tubas non fournis). Les 30 invités ont été sélectionnés parmi une liste de participants aux deux derniers concerts de Tucson, ils se retrouvent tout excités dans sa demeure isolée du sud de l'Arizona, et descendent plein de petits verre de tequila sans alcool pour se donner une contenance; puis le maitre des lieux descend parmi eux et les envoûte 12 heures d'affilée, de 20 h 00 à 8 h 00 sans interruption, ne quittant son centre de contrôle galactique que pour un petit pipi de temps en temps (la téquila sans alcool, c’est très diurétique).
Avec les participants installés sur des oreillers, des sacs de couchage, des futons en algues recyclées ou mollement alanguis sur des couvertures en pilou, ils assistent à un concert de Steve presque aussi interminable que ceux de Francis Lalanne jeune, ce qui donne le côté un peu ralenti de la bande-son témoin de l’évènement, puisqu’il a bien fallu couper parmi les 12 heures de rushes un peu délayés par rapport à un disque live de Steve sans futon ni pilou.
Des réminiscences de tous les grands lives telluriques de la période (Live Transmission, Journey of One) un peu ramollies - mais même ramollie, la magie c’est la magie !
des moments plus méditatifs que d’autres, rien de désagréable.


(3,5/5)

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