dimanche 29 novembre 2009

Le cinéma de papa


Hier soir sur les conseils éclairés de Jerry Frissen j'ai regardé Let the right one in, bizarrement rebaptisé Morse lors de la sortie française.
Sobriété, rigueur, sensibilité, intelligence : nous voici devant l'antithèse absolue de Zombieland.
Que toutes ces qualités soient au service de l'illustration (plutôt que la relecture) d'un mythe métaphoriquement très humain, le vampirisme, n'enlève rien à la puissance de l'évocation.
Les vampires ont des moyens intellectuels qui font défaut aux zombies, et il devient alors difficile d'échapper à ses prémisses.
Les américains préparent un remake, ils vont saloper tout ce qu'ils peuvent et souligner le reste en rouge, chouette.
Sur le plan de la perversité, l'original séduira le plus exigeant des pédophiles, mais ce n'est pas sa vertu première, bien qu'à ce titre, on puisse faire confiance à l'inconscient collectif et à la bonne volonté américaines pour faire encore plus fort, la preuve : ils ont déjà attaqué le titre : Let me in, tout un programme.

Quand on voit la mocheté de l'affiche française (ci-dessous) par rapport à l'originale (ci-dessus), on se dit que la French Touch n'est qu'un pâle avant-goût de la mutilation à venir.


samedi 28 novembre 2009

Sociologie du Zombie : Ce qui ne te tue pas te rend plus gore.

J'ai regardé Zombieland sans a-priori, je le jure. Juste dans l'idée de passer 90 minutes en communion spirituelle avec mon ado. On y trouve des effets numériques plutôt chiadés, un trosième degré plus systématique qu'inspiré (le second est invoqué depuis le début de ce cinéma bis comme clause contractuelle du faire-part de naissance), Woody Harrelson et Bill Murray, qui semble avoir beaucoup vieilli même si son maquillage ne le rajeunit pas, et l'habituel fatras transgressif qui est la marque de fabrique de ce cinéma pop corn - faites gaffe à ne pas trop racler le fond du saladier s'il fait plus d'un litre 5, quand même. Il pourrait y avoir des trucs pas net à traîner dans le fond.
Curieusement, dans ce jeu de massacre à fleurets mouchetés, la sexualité est épargnée, et le couple humain serait même l'avenir de l'homme, en tout cas le postulat de départ de Zombieland 2, ce qui range le film dans la catégorie light.
Intrigué par la vogue actuelle des films de zombies et de vampires, sans parler de toutes les néo-apocalypsonneries, je me demande si personne ne s'est fendu d'une psychanalyse du Zombie, et tombe d'abord sur une conversation qui remet les choses en perspective : le Vaudou a été abandonné comme substrat spéculatif, et les contradictions abondent sur les besoins vitaux du Mort Vivant.
Mais ensuite je découvre la pépite, qui justifie cet articulet, à défaut d'enluminer le film, qui me laisse sur ma faim, à part l'intro de Délivrance au banjo jouée dans le supermarché pour attirer les décérébrés.

vendredi 27 novembre 2009

Warren Ellis & Garrie Gastonny-SuperGod #1 (2009)


"En tout être humain il y a toute la manifestation. Chaque homme est un microcosme en qui se retrouve tout le macrocosme, depuis le brahman jusqu'aux quatre éléments de la nature. En tout homme il y a tout, ce que nous appelons le meilleur et ce que nous appelons le pire. Il n'existe pas de haut sans bas, de lourd sans léger, de long sans court, ni de montagnes sans précipices. En chaque être humain, en chacun de nous, se trouve le résumé de toute la création, laquelle comprend aussi bien les tigres que les brebis, les serpents et les oiseaux. Tout est en l'homme, le meilleur et le pire, et cela doit être non seulement reconnu, accepté, mais considéré comme une chose sacrée. Tout être humain porte en lui les plus "hautes" impulsions à l'abnégation, à la sainteté, à l'amour, au don, au sacrifice et les plus "basses" impulsions à l'affirmation tyrannique, à l'accaparement, à la destruction, au sadisme. Tout être humain porte en lui les plus exigeantes aspirations à l'ascétisme et au renoncement et les plus puissantes attractions sexuelles et sensuelles. Tout cela est dans l'homme et c'est la présence de Dieu en l'homme. Ces manifestations que nous distinguons comme saintes ou comme sataniques sont toutes les expressions, plus ou moins aveugles ou éclairées, de la tentative désespérée de l'homme pour transcender ses limitations et retrouver son visage originel à l'image de Dieu. Sous le signe de l'ignorance et des ténèbres, le criminel cherche Dieu dans le meurtre, l'ivrogne cherche Dieu dans l'alcool, le mari déçu cherche Dieu dans les femmes des autres. Et l'ego cherche sa satisfaction dans le service du prochain, dans le dévouement aux grandes causes et dans la lutte contre le mal, c'est à dire contre tout ce qui lui déplait et contre tous ceux qu'il n'aime pas. Là où nous voyons des êtres méchants ou bons, cruels ou généreux, le sage, lui, ne voit que des "formes" cherchant à s'exprimer ou à se libérer. (...) Le mal n'est ni dans les mauvaises pensées, ni dans les émotions les plus égoïstes ou agressives et vous pouvez les regarder en face sans être condamnés par Dieu. Le mal ne commence que relativement au prochain, au tort qui est fait à celui-ci,c'est à dire lorsque les émotions ou les pensées se traduisent en actes et elles se traduiront d'autant moins en actes qu'elles auront été moins reniées, déniées et refoulées."
Arnaud Desjardins, "Les chemins de la sagesse", édition intégrale à 120 balles, merci seigneur.

Desjardins n'avait pas anticipé les scénarios que Warren Ellis allait pondre quarante ans plus tard sur le besoin ontologique de l'humain de se bricoler des entités divines du type "ordinateur mycologique sur substrat de viande". (on dirait une traduction automatique mais je l'ai faite à la mano)
Il continue ici ses réflexions sur le surhumain, et sur ce qu'il advient de la transcendance quand la pression sociale se fait insistante.
A signaler qu'un petit éditeur commence l'exhumation, la traduction et la publication des travaux antérieurs dans la même veine.
Saluons cet effort courageux, avec tous les enculés qui téléchargent.

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lundi 23 novembre 2009

La chaine du bonheur : secouons-là !

Après les chaînes postales, les chaines musicales.
Je sacrifie volontiers à ce petit rituel de commande avec un sourire constipé à la Michel Bouquet dans les films 70's de Chabrol, mais on ne m'ôtera pas de l'esprit que la vacuité est ailleurs.
Dans ce courrier reçu aujourd'hui par exemple :

"(...) Cette matrice, cet Esprit conscient est l'Espace métaphysique, le vide du bouddhisme que nous détectons tous constamment mais que nous ne pourrons jamais percevoir directement, seulement indirectement par la perception partielle des évènements qui s'y produisent sans cesse et au sein duquel notre existence se réalise. Les évènements nous cachent l'Espace métaphysique mais simultanément nous Le révèlent. Nous sommes des THEONAUTES. Notre milieu intérieur et extérieur est Dieu, Dieu infini éternel et absolument et à jamais incompréhensible en Lui-même, indétectable, insaisissable. Dieu est et existe! Et pourtant il existe des athées! Ce sont des messieurs Jourdain! C'est marrant! Pourtant il est amour infini, tolérance absolue. Il est là toujours et partout et à notre service. Il est 'perpetuel love'.Il respecte totalement notre liberté, est toujours à notre service, nous obéit sans cesse, car nous récoltons toujours ce que nous avons semé que ce soit dans cette incarnation ou dans 5000 ans. Rien ne se crée rien, ne se perd; la nature équilibre toujours ses bilans. A la fin nous voyons que :" the real does not die, the unreal never lived." ou dit autrement "Rien de réel ne peut ête menacé. Rien d'irréel n'existe. En cela réside la paix de Dieu". Ou encore le pantographe! Dieu espère seulement que nous voudrons rejoindre Sa subtilité et recevoir Sa grâce. La matière est simultanément une émergence au sein de cet Espace de cet Espace et hors de cet Espace. Car rien ne pourra jamais être en dehors et pourtant la création n'est pas cet Espace et pourtant l'est. La matière est cet Espace Dieu. Il y a une sorte de sortie apparente explosive et un retour par voie évolutive orthogénétique par individuations. Dieu veut se faire des amis.La conscience dans la matière doit parcourir un chemin immobile pour individuellement entrer en osmose avec ce qu'elle est, Dieu amour intelligent infini éternel, sans perdre l'individualité. Mais les parties se regardent en chien de faïence! A mourir de rire. Le premier pas est l'ego, l'identification au support qu'il soit infra-atomique ou plus élaboré. Le dernier est les retrouvailles avec Moi. Dès que nous nous avons retrouvé notre créateur nous pouvons nous branchons sur l'hologramme infini et nous pouvons tout savoir sur tout le manifesté. Pas sur le vide zéro = infini L'Amour divin. Quand Il se manifeste, qui suis-je est révélé à la conscience! Et je ne suis pas ce corps seulement mais je suis seul, l'Un sans second et Mon corps est l'univers entier. Dieu amour est entré en osmose. Pas de sentiment! Mais si c'est fantastique!"

Ca donne plutôt envie d'écouter du Steve Roach, mais si j'en avais mis dans ma compile, ça aurait cassé méchamment l'ambiance.

Donc dans ce florilège on trouve dans un certain ordre mais je ne sais plus bien lequel :


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-L' Allegretto From Symphony 7 de Beethoven adapté par Jacques Loussier, qui lui arrache le pare-chocs sans réussir à le priver de sa superbe.


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-Le Lead Squid du The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble sur leur dernier album Here Be Dragons, c'est beau et sombre comme la rencontre de TuxedoMoon et d'Amon Tobin qui seraient appréciés uniquement par des Hector Kanon (le tome 2 est paru)


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-As The Dawn Breaks par Richard Hawley sur le dernier album Truelove's Gutter, merci à Télérama de combler cette béance que j'ignorais avoir au ventricule gauche.


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-Le Voyageur (Ouais Marchais Mieux Qu'en 68) interprété par Heldon / Richard Pinhas, selon la légende c'est Deleuze qui déclame du Nietzsche dessus, cette version présente des overdubs que je n'avais point ouïs dans l'original (présent quelque part sur ma tombe) et tout le monde s'en moque comme moi de mon premier 45 Tours.


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- Good News From The Desert : Eric Truffaz sur l'album Mexico.
Truffaz se prend à moitié pour Nils Petter Molvaer, à moitié pour Jon Hassell, et il lui reste encore assez d'originalité pour se prendre pour Truffaz, et c'est très beau.

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-A New England : le rock autiste de Billy Bragg dans sa confondante nudité.


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-ECHOES : le morceau live de Pink Floyd in London, October 12,1971 parce que j'ai récemment visionné une anthologie vidéo du groupe qui était une honte au bon goût et une insulte au téléchargement illégal, à la mémoire collective et individuelle en même temps, et que cette version en public est émouvante par rapport à la version studio, elle est moins finie mais plus pareille que l'autre.

vendredi 20 novembre 2009

lundi 9 novembre 2009

Haunt Of Horror #1+2of3 -Corben/Lovecraft (2008)


Quand Corben interprète Lovecraft, c'est comme quand Beethoven joue du Mozart : le silence qui suit est assourdissant.

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vendredi 6 novembre 2009

No Hero #00/01/02/03 (Ellis/Ryp 2008/2009)



Ellis et Ryp, mais siiiii, vous savez bien : ça va chier, ça chie, ça a chié.
La suite des exploits des tireurs fous des comics US.
Je dis ça alors que cette nuit un psychiatre militaire palestinien a zigouillé 12 personnes et blessé trente autres sur une base militaire du Texas, comme dans un mauvais Ellis, justement, tandis que simultanément, cette nuit moi j'ai fait mon premier rêve lucide, nananère (un rêve où le sujet observateur, philosophique et conscient, se rappelle de se souvenir de savoir qu’il se rend compte qu’il réalise qu’il rêve dans son état métaphysique de rêveur, selon la définition wiki) et j'étais dans un bus plein de maghrébins. Coïncidence ? En tout cas, j'en reste pontoise ; j'avais cessé d'espérer que ça m'arrive un jour; or, l'intensité perceptuelle était tellement amplifiée par la lucidité onirique (Wôôôô p'tain je rêve ! attention, ne fixe pas les gens trop fort, tu vas paumer ta lucidité !) que ça ressemblait à du Ryp, justement.
Dans quel monde vivons-nous.
Je ne mets pas tout l'album, vous irez acheter la fin de l'histoire chez amazon, ça vous fera les pieds.
Rompez.

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jeudi 5 novembre 2009

Pif Gadget #2/4/5/65/70 (1968)


Avantage : peut se lire sans être imprimé sur du papier en vrai bois d'arbre
Inconvénient : ne contient pas de gadget.

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mercredi 4 novembre 2009

Ray Ventura et ses collégiens - 25 succès (1935-1938)

acheté 4 euros à Auchan il y a 10 ans, et inusable.
Si quelque Hun vient m'embêter pour quatre euros, franchement il est près de ses sous, et je renverrai vers un autre site qui héberge ce disque.
Waow, je suis resté rebelle, moi, quelque part.

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mardi 3 novembre 2009

maurice benin - mélange perso (1973/79)

Quand j'y repense, c'est dingue.
En 79, le copain d'un copain, qui revenait d'Auroville, avait fait circuler sous le manteau des cassettes très fatiguées - mais l'exigence sonore était bien moindre que maintenant, quoiqu'elle aille plutôt en s'abaissant avec ce mp3 de merde qui réduit notre bande passante mentale - des diatribes chamarrées de Maurice, qui avaient embrasé notre imaginaire politique naissant; on ne pouvait pas voir les croisements entre Ferré, les gauchistes purédurs, les communautés, parce qu'on n'avait ni les mots ni la culture pour ça, mais les errances d'un électron libre qui s'insurgeait contre les rapports chanteur/spectateur et s'évertuait à le déconstruire à coups de Super-Ego sur des musiques très très autoproduites, c'était quelque chose :
pour acquérir ses disques, il fallait les commander par correspondance, à Castéra-Verduzan (je viens de regarder, c'est dans le Gers) et on recevait plusieurs semaines après des pochettes cartonnées avec triple ou quadruple rabat, tout écrites à la main, presque parfumées au fromage de chèvre, sans doute en vynile bio, qui parlaient de révolte, d'aliénation... y'avait en sus de la méfiance de l'ultra-gauche envers les cocos de tout poils, la hargne de Val sans la gaudriole de Font, bien qu'il y ait des délires un peu pédo très tendance à l'époque, une espèce de mystique inavouée de la Conscience (la sienne, sans doute, mais on était vivement incités à découvrir la notre)
bref, trente ans plus tard, l'émotion est intacte, les illusions moindres.

C'est un best-of perso de plusieurs vyniles parus entre 73 et 79 rippés à la main.
Je recommanderais bien chaudement l'écoute du titre 4, mais en fait non, tout est hallucinant.
Pour quelqu'un qui ne connait pas c'est comment on dit déjà repoussant voire rédhibitoire.

liste des titres :


1/peut-être
2/je suis un chanteur engagé
3/les pays n'existent pas
4/je vis
5/les comptes sont bons
6/où es-tu passé depuis le temps ?
7/sollicitation
8/on va tous crever
9/mes amis
10/mon père
11/allez monte
12/atrophie
13/le pied du zozo


http://www.megaupload.com/?d=1TRZYA4T

lundi 2 novembre 2009

Avisse à la populassionne


J'ai un peu dérivé de mon but, qui était de partager des incunables.
Je vais effacer de ce blog les liens vers des fichiers megaupload frauduleux et ne conserver sur ma tombe que les fichiers introuvables dans le commerce.
Je trouve que le débat sur Hadopi devient vraiment inaudible de part et d'autre du fossé des générations, pour ne rien dire du comportement des usagers pris en otage entre deux feux.
Dans le cadre de la publication de comics, s'ils sont disponibles sur amazon, je ne mettrai pas la fin des séries en ligne.
Je l'jure à mortel, si je mens j'en perds ma rondelle (?)