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mardi 10 mars 2020

Lovecraft Facts (10) : Mac Quayle - Mr. Robot Vol. 7 Soundtrack (2019)

"Mets ta cagoule"
(Un hacker sachant hacker)
Au moment de raccrocher définitivement la cagoule, quelques temps après avoir opiné du chef d'un air entendu ("Aaah, c'était donc là qu'ils voulaient en venir !") tandis que résonnait silencieusement le silence implacable qui suit le silence lourd de sens prolongeant le silence plus discret venant clôturer le dernier épisode de l'ultime saison 4 de Mr Robot, résumons la situation. Il y a deux ans, nous avions laissé la musique de Mac Quayle en fâcheuse posture, après le retournement du disque sur la platine et de l'intrigue en fin de saison 3.
Retournement et non pas "twist", car nous, multiplicité toujours changeante vivant dans les hémisphères cérébelleux fragmentés du malheureux anti-héros de la série, répugnons à user du terme "twist"(1) concernant les contorsions scénaristiques qui nous laissent comme un légume en fin de saison, terme dont nous réservons l'usage à une danse qui fut extrêmement populaire au début des années 1960 et dont nous regrettons qu'elle périclite de façon inversement proportionnelle à la courbe du taux d'abonnement à Netflisque(2), car normalement, quand on retourne un disque, la musique qu'on entend de l'autre côté n'est pas la même que sur la face qu'on vient d'écouter, et pourtant quand on écoute à donf les 6 volumes déjà parus avant çui-là des musiques relativement peu enjouées venant égayer un peu les propos lourds de sens des 3 saisons précédentes de Mr Robot en se bourrant de neuroleptiques, on a l'impression de revenir constamment au point de départ de la proposition musicale électro-cold qui nous est faite, et cette impression se confirmera à la toute fin de la série quand on se prendra le vrai noeud de la poutre issue de l'arbre à intrigues dans l'oeil, et il sera alors bien tard pour venir s'en plaindre.
J'avais fait un peu de rédactionnel ici :
et aussi là
http://jesuisunetombe.blogspot.com/2018/03/mac-quayle-mr-robot-vol-4-original.html
alors je me suis dit qu'il fallait finir dignement, mais c'est dur. Je sens bien que je force. J'espère que je ne vais pas me froisser un muscle de l'esprit, ni commencer à tousser dans mon coude si je fais des emprunts toxiques.

"Les cousines ont été créées pour nous éviter de tripoter
nos frères et soeurs" (Blanche Gardin)
Mr. Robot est un feuilleton télévisé qui a bénéficié au début de sa diffusion d'un avis très favorable de l'Office catholique dans Télérama, ainsi que d'un crédit considérable de la part de ses observateurs de l'ONU, car on ne prête qu'aux riches et si l'on ne voyait pas trop où le créateur de la série voulait en venir avec sa dénonciation des arcanes de la finance mondiale par un schizophrène non indemnisé par la Sécu et au rétablissement incertain, du fait du traitement erratique de son déséquilibre, entre auto-médication massive et séances de psychothérapie entachées de soupçons paranoïaquement justifiés de manipulation mentale et de complaisance dans le diagnostic, il était évident que le showrunner en avait sous la godasse, d'ailleurs en bon control freak Sam Esnail signait scénario ET réalisation de chaque épisode, fait unique dans l'histoire des séries télé, et exemple  magistral de maitrise des sphincters uniquement rencontrée chez de rares privilégiés de la fonction excrétoire. Ce qui ne s'est jamais démenti par la suite, et il était bien le seul à vouloir s'attaquer au capitalisme financier par la voie étroite d'un cyberthriller technoïde à tiroirs, voie périlleuse s'il en est, que même Emmanuel Todd n'a pas osé emprunter dans son récent ouvrage "Les luttes de classes en France au XXIe siècle", lui préférant un arsenal de cartes démographiques et statistiques qu'il est seul à pouvoir décrypter, à la lumière de la dépouille de Marx diffusant ses ultimes lueurs, empaillée dans son arrière-cour.
Et pourquoi pas ? Mon grand-père disait lui-même "peut-être que le Parti se trompe, mais moi je me suis pas trompé de parti", peu avant d'être emporté par une stalinite purulente.

"Je préfère rien dire, sinon ça va encore mal finir"
(Angela Moss)
Mr. Robot a ainsi longtemps louvoyé entre ses embardées émeutières (comme des remontées acides de Occupy Wall Street, ce Front de Gauche New-yorkais dont le souvenir a déjà été effacé de notre inconscient collectif par les nanorobots présents depuis toujours dans les yaourt au bifidus), ses embrasements de violence glacée, et la pyrotechnie psychopathologée dans sa double figure centrale, Elliot / Edward Alderson, jouant sur tous les registres permis par un personnage principal à la personnalité fragile, morcelée, multiple voire totalement fêlée de la cafetière, avec un rien de constipation hallucinatoire.
(#instantscomplicesavecdaddy)
Sur le plan formel, la série toute entière baigne dans une ambiance glacée, d'un bleu conspirationniste, une esthétique très inspirée de David Fincher, Rami Malek a les mâchoires soudées et autant de charisme qu'un Commodore 64, et les acteurs principaux se débattent avec un mélange de conflits intimes et de troubles neurologiques assez sévère.
New York est montré comme un monstre froid qu'on ne voit nulle part ailleurs filmé à travers ce prisme autistique, bien que certaines errances nocturnes initialement prévues dans le New Jersey aient été finalement délocalisées dans les Hauts-de-Seine, tant le crédit d'impôt international pour les tournages y est redevenu attractif.
Qu'on soit condamné à errer perplexe pendant des épisodes entiers dans les rues désertes, dans une confusion mentale engendrée par le manque de benzodiazépines avec une langue en carton qui fouaille entre les dents et les maxillaires cherchant à percer les joues depuis l'intérieur, tentant de nous introduire en catimini avec des ruses de geek foireux au coeur d'entreprises qui incarnent le Mal Absolu du Nouvel Ordre Mondial pour y dérégler définitivement la Machine par des actions terroristes dignes de l'ultra-gauche, nous terrant dans des penthouses high-tech désertés par leurs occupants légitimes avec toujours plus de cadavres dessoudés par la Dark Army à dissimuler, sans compter les problèmes d'odeurs, grelottant alternativement d'ennui ou d'effroi devant des choix impossibles à trancher, les tempes sciées par des bruits flippants et lancinants et des grondements inattendus, au fait c'est quoi ces trucs qu'on entend ? ah mais oui, c'est vrai, que je suis con, c'est la musique du film, mais jusqu'au bout on ignore ce que l'on est vraiment en train d'essayer de suivre, de subir ou d'aider à essuyer, puisque quelqu'un a filmé ça il faut bien que quelqu'un le regarde, tant on flirte parfois avec l'expérimental malaisant, et c'est en cela qu'il y a quelque chose de vraiment lovecraftien dans cette série : l'horreur psychologique indicible ressentie dans les derniers épisodes, la chair de poule atrocement lynchienne vécue dans ma chair de téléspectateur pourtant endurci par des films de trouille récompensés au festival de Sundance, mais là j'dois dire que c'est la palme, putain tout ça pour ça ? nan mais attends, j'vais leur écrire, tu vas voir on va pas se laisser faire comme ça...

Si Lovecraft et Poe pouvaient voir ça,
ils s'en pinceraient les nichons
tellement c'est bon.
Les vrais enjeux de l'oeuvre sont dissimulés quasiment jusqu'au bout du bout du dévoilement de la révélation finale, y'a largement de quoi les trainer aux prud'hommes pour ça, ou alors, du fait que c'est asphyxiant, névrotique et profondément triste, mais qu'est-ce que ça fait du bien quand ça s'arrête, se retrouver enclin à une certaine compassion, on a quand même perdu plusieurs points de vie à suivre cette série et il faut positiver l'expérience, et méditer avec les Sages de Télédrama sur ce cas extrême de trouble dissociatif de l’identité, le sujet "méta" (cagoule !) résidant dans l'étude des mécanismes que nous pouvons mettre en place pour survivre à nos traumas.
A moins qu'entre-temps on soit allé s'enfiler le contenu de la bouteille de Destop, qu'on conservait pourtant jalousement sous l'évier, pour une future opération anti-obstruction. Désolé les gars, c'est l'heure du cocktail " Au revoir tout le monde", c'était trop hardi et trop ardu pour moi, Rami Malek m'a tuer etc...
Dommage : les abimes d'épouvante enjambés par les protagonistes (et auxquels certains ont l'arrogance de survivre) sont liés à des enjeux géopolitiques mondiaux, pas des petites guéguerres de chasses aux sorcières minables pour savoir qui c'est qui a pété la statuette à Cthulhu, et que quand il va rentrer, vous allez voir, ça va gueuler sec et y'a des têtes qui vont tomber.
Greta Thunberg aurait elle aussi grandement apprécié qu'on regarde la série jusqu'au bout, en tant que citoyen hyper-impliqué dans les convulsions du monde, au lieu de se laisser dépasser par sa froideur  apparente et son goût pour la mystification.
Parfois, comme dans la saison 2, il faut 6 épisodes entiers pour qu'on voie la lumière, à savoir qu'on n'était pas du tout en train de regarder ce qu'on croyait voir (il faisait d'ailleurs très sombre) et comme nous, et comme Lovecraft, qui d'après son biographe officiel avait le charisme d’une moule en fin de saison sèche, Elliott est angoissé devant ces enjeux qui le dépassent, et rongé par le sentiment de sa petitesse et de sa finitude extrêmes, et tout comme le président du GRRR (Groupe de Réalité Réelle Ratée) il traverse des épreuves avec un épuisant sens de sa déréliction (sentiment d'abandon et de solitude morale, voire au plan théologique une épreuve de la vie mystique dans laquelle le fidèle a le sentiment d'avoir perdu la grâce, d'être dédaigné pour l'éternité.)
Et pourtant, il y va quand même, et nous on le suit, parce qu'on est cons, qu'on est faibles, et qu'on a perdu la télécommande entre les coussins.
Au bout de plusieurs années d'un visionnage de plus en plus dubitatif, j'ai l'impression de pouvoir zapper des saisons entières, et que quel que soit l'endroit du continuum où je repique au truc, comme disent les toxs, je retombe sur Rami Malek, manifestement mal remis d'avoir joué Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody, qui est intimement persuadé que lui et Christian Slater (qui joue son père tantôt mort, tantôt imaginaire, et tantôt un peu des deux, le fameux Mr Robot du titre) interprètent en fait les personnages d'Ephraim Winslow et Thomas Wake dans The Lighthouse.
C'est dire son degré de guérison.
Et c'est ainsi que j'en termine, avant que cet article m'achève.
Enfin, presque : l'histoire, bien que très fortement cryptée, réclame une fin heureuse. La voici : ce qu'on peut dire de la conclusion de la série sans divulgâcher le retournement du retournement final, c'est que délivré de ses obsessions complotistes, réconcilié avec sa soeur, Elliott peut enfin marcher vers le but ultime que lui a assigné l'espèce : devenir un être humain épanoui avant la mort, putain.
Quand à savoir si cette fin justifie les moyens déployés, la question renvoie chacun de nous à ses gouffres télévisuels.

https://macquayle.bandcamp.com/album/mr-robot-volume-7-original-television-series-soundtrack

__________________

(1) du verbe anglais signifiant « tordre » ou « se tortiller »
(2) je ne crois pas utile de souligner, et je n'ai donc pas voulu insister, au cours de cet article aussi confus que l'intérieur de la tête d'Elliot / Edward Alderson avant qu'il aille se meubler chez Ikea, sur le fait que la production et la diffusion de Mr Robot font manifestement partie d'une conspiration orchestrée par Netflisque dans le cadre de son plan Covid-19.
En tout cas c’est ce qu’ils disent sur france culture, donc c’est forcément vrai.

https://www.franceculture.fr/emissions/la-theorie/la-theorie-du-vendredi-06-mars-2020


samedi 2 février 2019

The Haunting of Hill House Soundtrack (2018)

Il y a beaucoup d'air et de silences dans la musique de cette série horrifique pas dégueu qui rappelle à la fois Six Feet Under et le meilleur d'American Horror Story (les 3 premières saisons, avant que ça bascule dans le grand guignol). Attention à ne pas confondre The Haunting of Hill House avec The House on Haunted Hill, et encore moins avec Return to House on Haunted Hill). En matière de maison hantée, rien n'égalera jamais plus la terreur distillée par Richard Matheson dans La maison des damnés, mais bon, on n'aura plus jamais peur comme à 15 ans en lisant un livre de poche dans la cour du lycée, il faut s'y faire. Comme le dit le gars de Télérama (il faut bien pallier la mystérieuse disparition de Pierre Serisier du Monde des Séries) :

"Mike Flanagan n’aime pas les effets tape-à-l’oeil, pas plus que le gore. Sa série est avare en effets spéciaux et ressemble souvent à une cousine de Six Feet Under angoissante – mais pas dénuée d’humour. Il s’agit avant tout de suivre, l’un après l’autre, les enfants Crain, pour comprendre ce qui les empêche d’être heureux. Certains épisodes se prêtent à une mécanique flippante à souhait – celui sur Nell, superbe conte onirique et romantique dont la chute est un grand moment d’effroi – d’autres tiennent presque du pur drame intimiste (celui sur la cure de désintoxication de Luke). Flanagan, admirateur de Stephen King (il a adapté Jessie, déjà pour Netflix), a retenu aussi ses leçons. C’est dans le quotidien et l’observation de la psychologie des personnages que la peur fleurit le mieux. The Haunting of Hill House est lentement submergé par la mélancolie. Tant et si bien que horreur et émotion finissent par ne faire plus qu’un."

Mais bon, c'est du journalisme professionnel, toujours un peu suspect de complaisance, dit-il en renfilant sens devant derrière son Gilet Jeune à demi-tarif. J'ai trouvé la chronique idéale de The Haunting of Hill House (la plus intelligente et la moins complaisante) sur un webzine, en cherchant à consulter les pires critiques d'allociné, souvent éclairantes :

http://www.dailymars.net/le-puits-et-le-pendule-the-haunting-of-hill-house-netflix/

Et la musique, dont tout le monde se fout à ce stade :

http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-haunting-of-hill-house-soundtrack-by-the-newton-brothers/

L'inconvénient de s'enfoncer, même avec un enthousiasme mesuré, dans une série d'horreur psychologique, c'est que au 5ème jour d'imprégnation, on hurle dans son sommeil "il est mort !!!" sans pouvoir se souvenir de qui il s'agit au réveil, le 6ème jour on rêve de scolopendres purulents... il était temps que j'en vienne à bout. C'est toxique, quand même, ces trucs qu'on ingère sans en connaître la composition exacte, et qui sont faits à base de deuils, de fantômes, d'instants glacés, d'occasions manquées, de destins tragiques, de bruits dans les murs, d'apparitions spectrales ou démoniaques.
Alors que quand on revoit le Possession de Zulawski avec Isabelle Adjani qui avorte dans un couloir du métro berlinois en envoyant valdinguer ses commissions contre le mur carrelé comme si elle se prenait pour Rosamund Pike dans un clip de Massive Attack, c'est franc du collier, on sait qu'on se situe entre Cronenberg et Lynch de la grande époque, y'a pas d'embrouille.

samedi 6 octobre 2018

Noah Hawley & Jeff Russo - It’s Always Blue : Songs from Legion (2018)


Après avoir survécu à la saison 2 de Légion, encore plus cryptée que la 1, à tel point que je me demande si ce n'est pas plutôt elle qui m'a regardé en se demandant pourquoi je faisais si grise mine, comme dans la blague sur l'abîme que Nietzsche avait piquée à Lovecraft, j'ai trouvé du combustible pour raviver ma légionnellose hors-saison : une collection de chansons psychédéliques (Jefferson Airplane, Cream, Talking Heads, The Dead Aznavours on Acid) orchestrées de façon déprimante, tiédasse et généralement ramollie par le créateur et le musicien attitrés de la série.

- le preview de l'album
https://jeffrusso.bandcamp.com
où on peut aussi l'acheter avec des bitecognes si on en a acheté avant avec du vrai argent.

- les endroits plus discrets où on peut se le procurer discrètement sous pli discret :
https://www.musikfestival.info/download/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue-songs-from-legion-2018/
ou
https://newalbumreleases.xyz/noah-hawley-its-always-blue-songs-from-legion-2018-download/
ou
https://musicriders.blogspot.com/2018/08/noah-hawley-jeff-russo-its-always-blue.html

Je pense que je vais finir par prendre un abonnement qobuz : l'offre illégale est bien trop importante (quoi qu'assez confuse depuis la disparition de WhatCD) pour parvenir à faire quelque chose d'intelligent chez soi le soir après le turbin (quand y'en a) à part downloader comme un âne en croyant défier Babylone.
Un autre problème se pose : quand les illustrateurs sonores des séries télévisées contemporaines auront recyclé l'intégralité de la production discographique des années 50 à 70, il faudra que l'équivalent américain du CNRS envoie dans le passé des groupes de maintenant pour y forger de nouveaux tubes afin que les illustrateurs sonores des séries télévisées y trouvent du nouveau grain à moudre. Avec Trump qui sabre tous les budgets scientifiques, c'est pas gagné.

jeudi 4 octobre 2018

Sharp Objects Unofficial Soundtrack (2018)

"Sharp Objects", la mini-série de HBO dont tout comme vous j'ignorais l'existence avant de la connaitre grâce à Télérama, est inspirée d'un roman écrit par l'auteur de Gone Girl, qui fut récemment adapté au cinéma par David Fincher dans son style habituel, fluide et glacial. Je ne sais pas si vous suivez, mais c'était alléchant, d'autant plus que le monsieur patate du Monde des Séries était très content.
Le roman, que je n'ai pas lu, est sans doute inhumainement étiré, au mépris des lois de l'élasticité, tout au long des huit heures que dure la série soi-disant mini, plongeant le spectateur de bonne volonté le plus averti dans un coma nauséeux, et pourtant tout à l'heure quand il a téléchargé la série il était réveillé, lucide et conscient, mais il a maintenant l'impression que quelqu'un lui a appliqué un chiffon imbibé de trichloréthylène et d'éther sur l'endroit de son organisme où les voies respiratoires viennent reprendre un peu d'oxygène quand elles le peuvent, mais non, ça va pas être possible, alors il passe ces huit heures de télédiffusion en apnée, c'est long huit heures en apnée, je ne sais pas si vous avez essayé, et au sortir de chaque épisode, pas question d'en regarder deux d'affilée ça serait d'une imprudence vertigineuse, il faut aller s'aliter préventivement parce que la torpeur menace de briser en les faisant chuter au sol ces menus objets que l'on tient entre ses doigts en priant pour que ça s'arrête, télécommande de l'écran plasma 72 pouces, fragments de tablette de chocolat à l'orange aux éclats de pistache, et si on pouvait passer à autre chose, plutôt réécouter 100 vieux albums de Thiéfaine en faisant de la méditation de pleine conscience, plutôt regarder la saison 2 de Top of The Lake avec les moues les plus masos d' Elisabeth Moss, et pourtant Amy Adams joue bien, l'image et le montage sont raffinés, il y a des séquences assez réussies sur cette famille toxique, mais alors si vous saviez combien l'intrigue se traine péniblement d'une scène à l'autre comme si elle souffrait d'une intoxication polymédicamenteuse, vous lui mettriez une balle dans la nuque et l'enterreriez au fond du jardin, les personnages se meuvent dans une mélasse géographico-psychique qui semble avoir englué toute la ville, mais la bande-son est assez géniale, avec des vieux Led Zep, du rock indé, du Bach, de l'east-listening, bref, la soupe multi-vitaminée habituelle, mais confectionnée avec originalité, c'est souvent le risque avec ce type de produits, et cette compilation assemblée nuitamment par des geeks audiophiles vient de sortir, attention, elle est non-officielle, hein, ça reste entre nous.

http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/sharp-objects-unofficial-soundtrack/

mercredi 28 mars 2018

Mac Quayle - Mr. Robot, Vol. 3 (Original Television Series Soundtrack) (2017)


Comme les lanceurs d'alertes à la François Béranger n'avaient pas été entendus en leur temps, on a eu droit à Mr. Robot.
Comme Béranger, tout ce qu’il dénonçe est en train d’arriver, en pire.
Même si chez lui c'est un peu fumeux et tarabiscoté.
Pour ceux qui ne suivent pas la série, le résumé détaillé des épisodes sur Wikipedia, qu'on jurerait rédigés par une I.A. de classe moins deux qu'on a forcé à ingurgiter les trois saisons d'un coup alors qu'elle aurait voulu voir Silicon Valley, rend l'épopée encore plus incompréhensible qu'elle ne l'est déjà.
Comme le fait remarquer une lectrice avisée du Monde des Séries (qui possède elle-même un blog fichtrement intéressant) :
"Je ne sais pas si les scénaristes savent exactement où ils vont, ou s’ils sont aussi barrés que l’esprit d’Elliot, ou si c’est le monde dans lequel nous vivons qui est complètement fou, toujours est-il que le spectateur expérimente lui-même à chaque épisode l’angoisse extraordinaire d’Elliot, et partage sa confusion terrible. La fin de la seconde saison est à l’image des épisodes passés depuis le début : on ne sait pas si le moteur de la narration est la schizophrénie d’Elliot, ou si c’est le récit d’une destruction (ou d’une tentative de destruction) de l’hyper capitalisme financier et du fascisme latent des sociétés du contrôle généralisé. Les deux sans doute. L’importance que prend l’organisation The Dark Army est tout à fait terrifiante (je ne peux pas m’empêcher de penser au livre de Pynchon, Fonds Perdus (Bleeding Edge) avec ses plongées dans les arcanes ambivalentes du dark web, repaire de geek géniaux et de mafiosi déments). Phillip Price, le PDG d’E(vil) Corp, figure l’hégémonie des multinationales sur le politique, n’est pas moins terrifiant. Bref, le monde de Mr Robot est un cauchemar – comme je dis souvent quand j’évoque un patient paranoïaque : « le problème, c’est qu’il se pourrait bien qu’il ait raison. »


http://www.mediafire.com/file/cfnwot0uq77wt0a/Mr.R.V3%20%28OST%29.zip

vendredi 10 novembre 2017

Kronos Quartet - Folk Songs (2016)

Quand j'étais petit, on n'avait que les livres pour geeker.
C'était avant l'invention du VHS.
Et d'Internet.
Alors, je lisais.
Comme une brute.
Plus tard, ça m'a passé.
Avec l'invention du VHS.
Et d'Internet.
Suite à mon arrêt brutal d’internénette, ça m’a libéré du temps de cerveau disponible, et je me suis rué avec enthousiasme vers une overdose raisonnée de séries, à raison d'un ou deux épisodes par soir.
J’en télécharge toujours plus que je n’en regarde, je pourrais sans doute écrire un petit précis de psychopathologie du téléchargement illégal, mais ça ressemble à pas mal d'autres addictions, et puis j’ai tout aussi brutalement arrêté d’écrire.
Et pourquoi je me fais suer le burnous à engranger et mater des films et des séries en bravant la loi, au  mépris du droit du travail et des cotisations retraite des artistes, au lieu de me payer un abonnement Netflix à 9,99 € ?
Ben déjà je suis à la campagne, j'ai pas assez de mégas pour recevoir la télé par la box.
Et je crois que si l'abondance rassasie, la surabondance de Netflix m'écoeurerait.
En plus j'aurais l'impression de regarder la télé.
Et puis, ce qui me scotche c'est que tout ça soit passé par mon fil de téléphone, au nez et à la barbe des douaniers Rousseau. Sans que les postières me regardent par le trou de l'écouteur, comme dans cette vieille rengaine de Thiéfaine.
Après les trois saisons de Fargo, après la saison 3 de Twin Peaks (assez inconfortable, il faut bien le dire), je viens de regarder à nouveau la saison 1 de Légion.
6 mois après ma première vision, je n'avais conservé aucun souvenir du fond de l'affaire, tellement j'avais été subjugué par l'esthétique.
C'est vrai que depuis ma lobotomie préfrontale, ma mémoire n'est plus ce qu'elle était, mais le récit de Noah Hawley est aussi expressément confus.
C'est pour mieux nous embobiner, et puis nous rembobiner après.
En tout cas, c'est vrai que Légion, je ne m'en lasse pas.
Je me demande si après la saison 1 de Légion, je ne vais pas regarder la saison 1 de Légion.
Regarder Légion, c’est comme tirer le Yi King.
Tout y reste ouvert à toutes les interprétations.
Après ça, je reverrai avec plaisir la saison 1 de Légion American Gods, tout aussi pyrotechnique mais un peu plus légère dans ses implications, plus fictionnelles que métaphoriques.
Mais ça se bouscule un peu au portillon.
J'ai regardé la saison 1 de Handmaid's Tale (je me rends compte que je regarderais n'importe quoi avec Elisabeth Moss) puis, mal conseillé par le Monde des Séries, la saison 1 de Tin Star (Tim Roth est bien, les paysages de l'Alberta sont très beaux, mais le scénario est un peu débile), j'ai attaqué la saison 3 de Rick et Morty, mais la dérision me fatigue. Bien qu'à partir de l'épisode 6, ça redevient drôle.
J'ai fait une pause en regardant quelques films classiques non vus, Les enfants du paradis, Les chiens de paille, des films qui manquaient à ma culture, des fois ça fait du bien de ne pas s'embarquer dans 10 fois 52 minutes avant de savoir si c'est bien.
Est-ce que ça m'a rendu moins con ? oui et non.
J'ai eu de bonnes expansions de conscience en regardant Black Mirror, Deadwood, Shameless, Bron, The Killing, The State, The Booth At The End, Name Dropping (cette série n'existe pas, c'est juste un commentaire).
Piquerai-je du nez devant The Deuce, Le bureau des légendes, Real Humans, Philip K Dick’s Electric Dreams ?
455 séries ont été diffusées aux Etats-Unis en 2016.
Si c'est un pic de production, il est impossible à éponger de mon côté du pipeline.
C'est moins intense que la méditation, lire des livres, ou une bonne conversation entre amis qui tourne à la rixe à fleurets plus ou moins mouchetés, mais on passe parfois de bons moments. 
Comme j'en avais marre de mater tout seul, j'ai récemment réussi à embarquer ma femme dans la S01 de Top of the Lake, mais je sens que je vais le regretter tellement elle va trouver ça grave (en fait je voulais voir la saison 2, et la 1 date de 5 ans, donc fallait rafraichir cette foutue mémoire) et j'attaquerais bien Electric Dreams, si entretemps je ne me lance pas dans Mindhunter, la série produite par David Fincher sur les serial killers des années 60, qui ne vont sans doute pas changer grand chose à ma vie.
Surtout que y a la saison 3 de Mr Robot qui vient de démarrer. La 1 était insoumise et la 2 hallucinatoire.
Et on trouve déjà les volumes 3 et 4 de sa musique profondément névrotique au bas de cet article.
C'est à peine croyable.
Du coup, y'a des soirs où je fais relâche, et où je reprends Jérusalem, le roman d'Alan Moore.
C’est vraiment du costaud.
A partir de la page 400, les chapitres décrivent les actions d’un seul personnage en continu, c’est déstabilisant, on n’était pas habitué. On recule pour vérifier que c’est bien la suite du chapitre précédent, mais oui. Et ça devient assez jubilatoire, alors qu’avant c’était un peu compliqué de jubiler.
Le problème c’est que pour atteindre la page 400, c’est comme pour obtenir des résultats de la méditation de pleine concierge, faut mouliner.
Et pendant que je me détoxais d'Internet, j'apprends que 80% des insectes ont disparu et que Macron a supprimé l'ISF.
Ah ben bravo les mecs.

American Gods Original Soundtrack (2017)
http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/american-gods-soundtrack-by-brian-reitzell/

Mr Robot Original Soundtrack (2017)
volumes 3 et 4
https://www.mediafire.com/file/8ah2noc0bl7xt67/Mr.%20R.OST%20Vol.%203%20MQ.zip

https://www.extreme-down.pro/musique/soundtrack/47929-mac-quayle-mr-robot-vol-4-original-television-series-soundtrack.html

Après ça, je peux bien me couvrir la tête d'un seau de cendres en écoutant le Kronos Quartet quand ils font un album à moitié folk et à moitié musique médiévale, c'est bien tard. 
Le mal est fait.



Allez, cyber-kenavo. 
Bon, au départ je voulais dire du mal de Robert Fripp.
Ca sera pour la prochaine fois.
A moins que d'ici là, je reprenne internénette.

dimanche 4 juin 2017

Slowdive - Slomo "live" (2017)

And now for something completely vieux con.
Dans les années 70, c'était facile d'avoir l'impression de tout savoir de la pop, du rock et de la folk; il suffisait de lire attentivement Rock & Folk, de regarder Chorus sur Antenne 2, et d'écouter France Inter le soir, et on avait à peu près fait le tour. On écoutait, on comprenait les courants, on observait les mouvances, on achetait. Ce qu'on n'achetait pas, on l'entendait chez les copains, si ça nous plaisait on enregistrait une cassette sur un affreux combiné tourne-disque/k7. Ca ne méritait pas le nom de piratage, vu la piètre qualité de copie analogique, malgré l'apparition du dolby puis des cassettes au chrome. Ce qui était pirate, c'était les concerts enregistrés sous la pluie à travers un sac de couchage, fallait vraiment être fan pour acheter. 
Le disque était un objet concret et imposant, quand on l'achetait on nouait avec lui des rapports quasi-amoureux, on l'emmenait avec nous aux soirées, on notait et mémorisait les craquements et poussières qui apparaissaient au fur et à mesure de l'usure provoquée par les écoutes. Ca prenait des mois pour tisser son cocon de glu émotionnelle autour de lui.
Bon, voilà qu'en 40 ans, le disque a quasiment disparu comme support, tout s'écoute gratuitement et s'achète en ligne, et il ne s'écoule pas une semaine sans que 30 groupes essentiels surgissent de nulle part. Qu'on le veuille ou non, on est largué. Ca fait longtemps qu'on n'a plus le coeur à lire Rock & Folk, les Inrocks sont trop souvent dans la hype, et on est passé à Télérama et aux milliards de blogs musicaux qu'on déchiffre d'un oeil morne, et qui rendent compte de l'émiettement, de la fragmentation des musiques et des publics. On est obligé d'en rabattre sur notre présomption d'universalité. Et de quoi était-elle le paravent ? Une croyance absurde qu'on allait séduire des gonzesses par notre connaissance encyclopédique des arcanes du rock ?
Autant vous le dire tout de suite, avant d'en entendre parler dans Télérama, je croyais que le shoegaze c'était quand on regarde ses chaussures quand on a trop fumé de pétards. J'ai pas connu Slowdive... 17 ans qu'ils n'avaient pas sorti un album. Qu'est-ce qu'ils ont fait pendant tout ce temps ? ils étaient avec Kyle MacLachlan dans la Red Room de Twin Peaks, en attendant que David Lynch y rallume la lumière ? Si j'étais lui, j'aurais mis du Slowdive dans la B.O. de la saison 3, plutôt que les obscurs groupes de synth-pop 80's qu'il balance à chaque fin d'épisode. Les fantômes gazeux des Psychedelic Furs ou des Cocteau Twins que j'entends sur le dernier Slowdive valent bien les girlbands qui défilent dans ce nouveau Twin Peaks. Mais bon, je ne suis pas David Lynch, il m'arrive parfois d'avoir l'impression de revivre éveillé certaines séquences cauchemardesques de la série, c'est déjà pas mal, ne soyons pas trop gourmand.

Ah j'ai eu du mal à me retenir de vous proposer le dernier Slowdive piraté, l'album n'est pas complet sur bandcamp ni sur soundcloud ni sur youtube. Sur spotify ou deezer, sans doute, mais je ne fréquente pas ces plate-formes. Voici les deux premiers morceaux de l'album, qui me plaisent bien.



vendredi 12 mai 2017

Fargo Saison 1 (Music heard in the FX Original Series) (2014)


Y'a pas que les musiques de Jeff Russo dans les séries de Noah Hawley, dans la vie. 
Voici donc maintenant sans autre forme de procès les musiques qu'on entend dans la Saison 1 de Fargo et qui ne sont pas de Jeff Russo.

Merci Tunefind.
Merci Youbute.
Merci 4K Youbute to MP3.

Du coup, ça ressemble à la B.O. d'un film des frères Coen.
J'aimerais qu'on m'explique.

https://www.mediafire.com/?uffo64k76op0nja


"Jésus est dans l'hostie comme les frères Coen sont dans ce pâté"
(allégorie)


samedi 21 novembre 2015

Nerval et Lautréamont sont sur le porte-avions Charles-de-Gaulle pour porter la Maure en Orient

1_Nerval sous Tranxène



Before us great Death stands
Our fate held close within his quiet hands.
When with proud joy we lift Life’s red wine
To drink deep of the mystic shining cup
And ecstasy through all our being leaps—
Death bows his head and weeps.

https://linearbells.bandcamp.com

P'tain j'ai grillé NovaExpress sur ce coup-là...
Comment y va pleurer sa reum avec Mireille Pamieux...
c'est la fête du slip !






2_Lautréamont sous Benzédrine




On peut penser tout le Mal qu'on veut de l'étrange fonds de commerce d'Hubert-Félix, mais voilà quand même une chanson qu'elle était présuppositoire ! Et finalement moins mortifère que l'intégrale de Gérard Manchié.

3_ En cas de menace imminente d'attaque terroriste sur Bruxelles, pour éviter le burn-out, allez aux champignons ! 


La Trompette des Maures (appelée aussi trompette de la mort) est la cousine noire de la girolle.
Ce champignon est injustement appelé "la trompette de la mort" à cause de sa silhouette, qui évoque vaguement le djihadiste à cagoule au citadin paranoïde.
Ne vous y fiez pas ! La Trompette des Maures est délicieuse.
Cette espèce, très répandue, pousse par petits groupes autoproclamés essentiellement dans les forêts de feuillus (hêtres, chênes, châtaigniers, bataclans) ou parfois sous les forêts de conifères, appréciant les sols lourds et très humides (argileux, par exemple). Elle apparaît en automne (d'août à novembre, tous les vendredis 13), et peut être très abondante après de fortes pluies ou avant les élections.
Ce champignon est parfois difficile à distinguer du sol à cause de sa couleur sombre, de sa petite taille et parce qu'il est souvent recouvert de feuilles mortes. Il ne branle rien toute la journée en touchant ses Assedic d'Intermittent du Spectacle, spectacle qui est loin d'être permanent, mais quand ça y va, hardi petit.
Une fois débusqué, si il se met à crier « Houellebecq Akbar » en brandissant une Kalash, éloignez-vous d’un pas mesuré, pour bien lui montrer que la Mort ne vous effraie guère plus qu’une simple formalité douanière vers un monde peut-être meilleur.

Pour JMS, qui sait pourquoi : pour l'idée, et pour le SAV, aussi.



lundi 30 mars 2015

[Repost] American Horror Story - Unofficial Soundtrack (2011)

J'ai un peu ramé pour exhumer cette compilation des entrailles du Net. 
Elle n'existe pas dans le commerce, ce qui veut dire qu'il y a un encore-plus-malade-que-moi qui s'est coltiné la recherche morceau par morceau, qu'il a patiemment recousus ensemble, comme les membres morts de plusieurs animaux non-vivants à qui il tenterait d'insuffler la vie en quelque pathétique parodie de créature viable. 
Pour ma part, je la trouve très réussie.


Les morceaux qui composent la bande son de la saison 1 de American Horror Story sont pour la plupart issus de l'Histoire de la Cthulhuture populaire américaine de ces cinquante dernières années.

Au départ, la série en elle-même ne me branchait pas plus que ça, et il aura fallu tout l'enthousiasme patronal (assorti de menaces voilées de retenues sur salaire) pour que j'investisse une grosse poignée de petits matins blêmes dans l'aventure, figé dans une posture yogique sur mon nouveau pouf de salon tricoté par ma douce et tendre à l'aide de 7 sacs de 20 litres de microbilles.

Entr'aperçue dans un motel poussiéreux de l'Arizona cet été, l'affiche du lancement de la saison 3 avait pourtant suscité mon émotion plastique.

Et les mètres à panser de la série télé m'ont fourni un alibi cthulhuturel en béton.

Agréable divertissement familial, donc, malgré quelques invraisemblances factuelles.

Par exemple, dans l'épisode 6 de la saison 1, une fille se fait zigouiller, enterrer sous trois mètres de terre par un infirme monobras, puis le psy a tôt fait de couler une chape de béton sur la terre encore meuble, et d'y bâtir un belvédère en bois Ikea 200 000 pièces, le tout pendant que sa chérie est partie faire les courses.

L'odieux connard se régalerait s'il avait vent de ces petits trafics avec la logique aristotélicienne, mais il s'occupe de exclusivement de blockbusters faisandés, attaché qu'il est à démontrer sa supériorité intellectuelle sur les bouses qu'il dissèque.

Pouffons.
Et regardons juste un épisode de plus.
C'est le principe des séries.

Bon, on n'est pas dans la finesse de Masters of Sex, non plus, hein, faut pas tout mélanger.






American Horror Story Jenerik from Fox International Channels on Vimeo.

Même pas peur.

[Edit] : la saison 2 était très bien, la 3 invraisemblable et la 4 s'est effondrée dans la surenchère. Comme Chuck Norris, les scénaristes ont joué à la roulette russe avec un chargeur plein.
Je republie la bande-son de la saison 1, c'est toujours ça que Daech n'aura pas.

samedi 13 décembre 2014

High Maintenance

Vimeo est depuis quelques années la plateforme de diffusion de vidéos en ligne la plus performante et la plus innovante.
On peut se rendre compte de la qualité des vidéos qui y sont quotidiennement postées en consultant les Staff Picks = la sélection de l'équipe.
Aujourd'hui, ils se lancent dans la production de webséries, et font moult autopromotion autour de "High Maintenance", qui conte les tribulations d'un petit vendeur d'herbe et de sa tribu new-yorkaise, qu'on peut même visualiser avec des sous-titres si on n'entrave qu'à moitié le nouillorquais mâchouillé.
Certes, je ne fume plus d'herbe, et New-York m'attire moins que les immensités herbeuses du Wyoming, mais ça ne me fait vraiment pas rire.
Si c'est ça la modernité, ça y est, je suis un vieux con.
Et presque fier de l'être (et du néant, ma vraie patrie à laquelle je retournerai un jour prochain)

mercredi 12 novembre 2014

Soundtrack From Twin Peaks (1991)

Falling / Julee Cruise by Ost on Grooveshark

Une sélection personnelle à travers les mélodies sirupeuses et hantées de la série de David Lynch pour laquelle j'ai du mal à comprendre mon engouement passé, suite à un revisionnage en cours 25 ans après. C'est comme visiter un monument historique audiovisuel (la Matrice de Toutes les Séries Modernes) d'un air timide et respectueux tout en reconnaissant que cette balade compassée me fait globalement l'effet d'une cure de Lexomil, nonobstant les séquences récurrentes de cocasserie bizarresque (l'attachement de l'agent Cooper à la cause tibétaine, l'esprit du Mal incarné par un hippie vieillissant et cauchemardesque à souhait, les métamorphoses de Leland Palmer, les lunettes bicolores du psychiatre, le décalage vers l'infra-barge de la plupart des personnages)


https://www.mediafire.com/?lwvd89m1em3ft95





Mes vacances aux Sports d'hiver (1989) 
avec Laura Palmer et Audrey Horne.


dimanche 2 mars 2014

American Horror Story saison 3 : Coven

Quelle déception !

Bien sûr, Vladimir Poutine nous rappelle quotidiennement au jour d’aujourd’hui ces jours-ci que « les plus grandes déceptions naissent des plus grandes attentes».
Et qu’il serait bon de visionner des séries télé comme on consulterait l’actualité internationale : sans rien en attendre.
Mais quand même !
La saison 1 - sur le thème de la maison hantée - était honnête, la 2 - un hôpital psychiatrique tenu par des bonnes soeurs - inspirée, et pour fêter ça, l'arc narratif de la 3 a sans doute été griffonné sur un coin de nappe dans un bouge du vieux New Orleans par nos deux compères Murphy et Falchuk raide bourrés. Dommage.

Extrait du script trouvé dans le wiki de l'épisode 8 :
"Delphine se moque de Marie en lui disant que de toute façon, elle ne peut pas mourir. Marie lui coupe la tête, la prévenant que ce n'est qu'un début."
Sur le papier, ça semble un peu ballot, mais attendez de voir la mise en images !
Et tout est à l'avenant : poncifs, clichés et déjà vu à tous les étages.
Je m'en fous de spoiler, je suis descendu du train à l'épisode 6.
Pourtant, le générique avait de la gueule. Mais toutes les saisons de AHS ont un générique qui crache, ça s'appelle de la réclame, alors à qui se fier ?
Ou alors, les descendantes des sorcières de Salem, les vraies, voyant d'un mauvais oeil qu'on s'intéresse à elles d'aussi près, choisissent d'envoûter les scénaristes, les metteurs en scène et les acteurs de la série (seuls les chefs décorateurs semblent conserver leurs facultés à peu près intactes) de façon à rendre le visionnage tellement indigeste qu'on leur foute définitivement la paix.
Si c'est ça, y'a pas de doute, elles sont très fortes.



Allez, à mi-naufrage, on va se rabattre sur des valeurs sûres pas encore visionnées : True Detective, Hit & Miss, Top of the Lake, et puis finir Masters of Sex et Black Mirror, qu'on a laissé en plan depuis 2 mois. Après tout, ce sont des problèmes de riches.
Dire qu'avant-hier j'ai soutenu mordicus que les séries américaines étaient un espace de création et de liberté que n'offrait plus le cinéma... je m'en mords le chinois.

Heureusement, pendant ce temps-là, dans le Réel, Ukrainian Horror Story saison 3 démarre sur les chapeaux de roues, mais les scénaristes n'ont pas l'air très inspirés non plus.
Résumé des deux premières saisons :




Il n'est peut-être pas trop tard pour leur faire écouter le Déserteur de Benjamin Paulin... mais il est déjà bien tard.

samedi 1 mars 2014

David Simon, le capitalisme et l'Amérique

C'est bien joli d'aller faire les mariolles en Utah, en suivant la piste des romanciers qui nous ont plu là-bas, mais faudrait voir à ouvrir les yeux sur l'Amérique à deux vitesses.
http://www.les-crises.fr/amerique-spectacle-terrifiant/
Ca c'est la version conférence, assez pontifiante, mais quand il l'illustre dans The Wire, c'est un peu plus réussi. Sinon, y'a tous les livres de Russell Banks, grand conteur de l'exclusion sociale.
En France aussi il y a une fracture sociale terrifiante, entre ceux qui téléchargent les séries de David Simon comme des bourrins, et ceux qui attendent qu'elles passent sur Canal+.

samedi 30 juin 2012

True Blood, la bande son de la saison 4



Y'a des malades qui ont répertorié et mis en ligne sur un serveur russe toutes les musiques utilisées dans la saison 4 de True Blood, et y'en a d'autres, sans doute encore plus gravement atteints, qui l'ont téléchargée et appréciée.
La BO me semble plus réussie que la série, mais c'est parce que j'ai trop maté de séries réalistes ces derniers temps (Treme, Luther) et que ce défilé de vampires, loup-garous et shapeshifters de tous poils comme métaphore un peu lourdingue du combat des minorités ethniques et sexuelles de l'Amérique m'a l'air un peu artificiel et choque-bourgeois. Ou alors ça parle de la lutte inter-espèces, entre clans interdépendants mais irréconciliables.
Mais il faut croire que sur place, la provocation reste légitime et nécessaire.

VA - True Blood S4E1 - S4E6 OST (2011)

s4e1 - She’s Not There
1. Joan Jett and the Blackhearts - Real Wild Child (1:34)
2. Soda Jerk - What's On Your Mind (3:15)
3. Misisipi Mike Wolf - Calling the Shots (2:56)
4. Blakroc - What You Do To Me (Feat. Billy Danze, Jim Jones & Nicole Wray) (5:14)
5. El Camino - Dues (3:50)
6. Slick Idiot - Xcess (Remixed by Schneider) (4:16)
7. Neko Case & Nick Cave - She's Not There (2:30)

s4e2 - You Smell Like Dinner
1. Flying Lotus - ...and The World Laughs With You Feat. Thom Yorke (2:55)
2. Eric Corne - Trampolines (4:56)
3. Craig Campbell - Family Man (3:39)
4. Acumen Nation - Coming Down (DJ? Acucrack) (6:32)
5. Jenny O. - Well Ok Honey (2:52)
6. Jinx Titanic & Super 8 Cum Shot - You Smell Like Dinner (4:37)

s4e3 - If You Love Me, Why Am I Dyin’
1. Boxing Gandhis - If You Love Me (Why Am I Dyin') (3:30)
2. Michelle Malone - Restraining Order Blues (4:08)
3. G. DaPonte - Nowhere (True Blood Mix) (4:37)
4. Astrud Gilberto - Who Needs Forever (Thievery Corporation Remix) (4:13)
5. Karen Elson - Season Of The Witch (3:21)

s4e4 - I’m Alive and on Fire
1. Misisipi Mike Wolf - Calling the Shots (2:56)
2. La Luna - Do You Remember (3:06)
3. The Watson Twins - Tighten Up (3:39)
4. Helen Henderson - Twisting Wind (3:56)
5. Danko Jones - I'm Alive And On Fire (1:16)

s4e5 - Me and the Devil
1. Steve Earle - Waitin On The Sky (3:29)
2. Steve Earle - Meet Me In The Alleyway (4:25)
3. Gil Scott-Heron - Me And The Devil (3:34)

s4e6 - I Wish I Was The Moon
1. El Son Que Faltaba - Las Olas del Mar (3:12)
2. Lance Miller - What'd I Do (3:16)
3. Brooks & Dunn - Brand New Man (3:00)
4. Hayes Caryll - Hide Me (3:17)
5. Johnny Hatton - Soul of a Man Never Dies (2:01)
6. The Spares - Mexico (3:38)
7. Neko Case - I Wish I Was The Moon (3:34)

http://goo.gl/LYXgB


VA - True Blood S4E7 - S4E12 OST (2011)

s4e7 - Cold Grey Light of Dawn
1. The Black Angels - Yellow Elevator #2 (4:56)
2. Patti Scialfa - Town Called Heartbreak (5:28)
3. Alejandro Escovedo - Always A Friend (3:37)
4. The Shake - Dyin' Ain't The End Of The World (3:17)
5. Nick Lowe - Cold Grey Light Of Dawn (2:56)
6. Steven Casper - Where You Are (3:40)

s4e8 - Spellbound
1. Black Rebel Motorcycle Club - Shuffle Your Feet (2:53)
2. Slim Harpo - Te-Ni-Nee-Ni-Nu 1968 (2:06)
3. Jace Everett - No Place to Hide (3:02)
4. The Boswell Sisters - Heebie jeebies (2:35)
5. Siouxsie And The Banshees - Spellbound (3:17)

s4e9 - Let’s Get Out of Here
1. Henri Rene & His Orchestra - Sleep Walk (2:35)
2. Terry Snyder - Theme From Picnic (2:12)
3. Taylor Swift - Haunted (4:02)
4. Les Savy Fav - Let's Get Out of Here (3:33)

s4e10 - Burning Down the House
1. The Kills - Superstition (4:40)
2. El Camino - Lawd Have Mercy (3:09)
3. The Used - Burning Down The House (3:39)

s4e11 - Soul of Fire
1. Muddy Waters - You Need Love (2:44)
2. Witch - Soul Of Fire (3:37)

s4e12 - And When I Die
1. Ronnie Dawson - Rockin' Bones (1:54)
2. Bobby "Boris" Pickett - Monster Mash (3:12)
3. The Great Crusades - On A Fast Moving Train (3:18)
4. The Great Crusades - The Bucket Of Blood (6:54)
5. Jim Oblon - Where Did You Sleep Last Night (3:30)
6. The Raveonettes - Aly, Walk With Me (4:58)
7. The Heavy - And When I Die (4:43)

http://goo.gl/czEoo