jeudi 23 mai 2024

Jean-Jacques Charbonier - Contacter nos défunts par l'hypnose (2018)

Tout est dit dans le titre.
Le Royaume du bullshit s'étend au delà.
Si j'avais réfléchi un peu,
je me serais épargné cette rédaction.
Je crois en avoir eu conscience un bref instant,
puis je suis parti à délirer.
extraits de mails
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27/02
salut gars !
...loin de moi l’idée de repiquer au vieux truc du canular téléphonique ou cybernétique, cette blague de jadis qu'on se faisait à deux, un farceur et un farcé, qui a été remplacée par les fake news, version à plusieurs infiniment triste dans laquelle le locuteur croit et surtout veut faire croire à la foutaise qu’il émet comme une « vérité alternative » ... mais quand même, ce matin j’étais au Leclerc culturel, en train de maugréer contre l’absence en rayon de l’intégrale de Raymond Chandler, et en passant devant le rayon « ésotérisme et bricolage », je remarque une couverture rigolote : « Contacter nos défunts par l’hypnose », alors je me dis « tiens, enfin une suggestion de mauvais goût à faire à LJ pour sa copine coincée dans son deuil », en plus la couverture s’orne d’une promesse du célèbre bonimenteur Guy Trédaniel, qui dit que ce livre va « contribuer à l’émergence d’une civilisation post-matérialiste et d’un monde meilleur » dont je venais de discuter avec le commis du Leclerc Poissonnerie, qui était bien d’accord que ça urgeait parce que si les dauphins venaient manger les poissons près des côtes et provoquaient l’interdiction de sortie des chalutiers, Guy Trédaniel était sans doute mieux placé que Michel-Edouard pour savoir qu’est-ce qui était bon pour la planète, et pour le remercier de ce moment d'échange je lui ai pris sa langouste royale vivante qui était en promo à 114€ le kilo. 
Mais je m’égare, car cinq minutes plus tard au rayon « marivaudage tantrique et épilation des chakras » , je dévore la quatrième de couverture de « Contacter nos défunts par l’hypnose », parce que je ne vois pas revenir ma femme du rayon littérature générale, elle est coincée sous un éboulivres (un éboulis de livres) de piles de Guillaume Musso et de Maxime Chattam qui se sont effondrés à son passage, mais j'en ignore tout, et je me mets à ricaner, car je découvre que Jean-Jacques Charbonier, l’auteur de « Contacter nos défunts par l’hypnose », a aussi écrit « J’ai envoyé dix mille personnes dans l’au-delà » et apparemment il n'est toujours pas en cabane !

Qui se souvient de Lobsang Rampa ?
Certainement pas les Tibétains.
Bien sûr, je lutte contre le sentiment de supériorité qui s’empare de moi devant cette réédition en poche et chez J’ai Lu de « Contacter nos défunts par l’hypnose »qui m’évoque les plus grands succès de leur ancienne collection "l'aventure mystérieuse", comme Le Troisième Oeil de Lobsang Rampa, dont me bassinait Arnaud J. (takavouar où ça l’a mené), et toutes les billevesées que nous ingurgitâmes goulûment lorsqu’adolescents nous fûmes pris de l’envie de chercher d’autres mythes que ceux que voulait nous imposer René Haby (ministre de l'éducation quand nous étions lycéens, NDLR)
Je ne peux pas me payer le luxe spirituel de mépriser spontanément les chercheurs en au-delà, les marchands de portes ouvertes sur l’infini et de vérandas karmiquement profitables. Le dernier Goossens devait révéler les secrets d'une pose réussie de la porte de l’univers, en fait il y a juste une blagounette terrible sur Corto Maltese que je t’ai mise là :
https://jesuisunetombe.blogspot.com/2022/06/daniel-goossens-la-porte-de-lunivers.html
Je revois très bien mon père suggérer d'un air entendu « on a écrit des bibliothèques entières sur les vertus de la prière » et je me rappelle avoir connu des temps difficiles où moi aussi j’errais au rayon spiritualité de la Fnac (le Leclerc culturel de l’époque, devenu le Darty de maintenant) dans l’espoir d’y trouver des ouvrages inspirés qui me réconcilieraient avec mes dysfonctionnements les plus gênants (pour moi et pour les autres) bon je m’arrête là sinon tu vas croire que j’ai repris des champis ou pire, des antideps. J’ai emprunté sur internet une version électronique du très saint livre « Contacter nos défunts par l’hypnose », je le lirai pendant ma sieste de midi et je te dirai si ça vaut kekchoze, surtout si comme je le suspecte t’en as moins que rien à taper ! Heureusement que je reprends le collier demain ! J’ai bien fait de me vanter hier que je n’écrivais plus !
a+

Y'en a que 7 de bonnes, 
mais une infinité de mauvaises. 
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19/04
D. va mieux. Il m'appelle beaucoup moins souvent, et il est plus posé; je ne le sens plus du tout dans l'émotionnel déconstruit dû aux effets secondaires de son trauma crânien; tu as sans doute constaté toi aussi une baisse de la fréquence des appels, et une volubilité moindre. Bon, hier soir il m'a appelé, je voyais pas trop le motif, et il a mis un moment à me cracher le morceau, il avait fait piquer son chat le jour même, son chat, putain, la seule personne avec qui il avait des rapports humains, donc je lui ai suggéré de prendre le temps du deuil, que c'était quand même difficile, 
qu'il fallait accepter la tristesse etc...

Le titre est du côté obscur de la farce.
10 000 personnes parties dans l'au-delà,
et pas un seul apparte qui se soit libéré ?
d'où la crise actuelle du logement d'occasion.



De mon côté, je chemine aussi vers la sobriété émotionnelle, surtout depuis que j'ai lu l'ouvrage dont je t'avais parlé, "Contacter nos défunts par l'hypnose", et la TransCommunication Hypnotique m'apparait encore plus sujette à caution après l'avoir parcouru qu'avant.
Sans doute qu'il faudrait mesurer la valeur de ces thérapies à l'aune des bienfaits qu'elles apportent aux hommes et femmes dévasté.e.s par l'affliction du deuil, plutôt qu'à leur absence totale de base scientifique; m'enfin, après avoir lu le bouquin, je trouve que ça craint un peu, et comme disait Clémenceau, la tolérance, y'a des maisons pour ça. J'ai l'impression que le docteur Charbonier s'adresse à des âmes simples, et exploite leur détresse née d'un chagrin sans remède. 
On pense à Macbeth, acte 5 scène 3, surtout quand on vient de le lire chez FeydRautha :

« Ne peux-tu donc soigner un esprit malade, arracher de la mémoire un chagrin enraciné, effacer les soucis gravés dans le cerveau, et, par la vertu de quelque bienfaisant antidote d’oubli, nettoyer le sein encombré de cette matière pernicieuse qui pèse sur le cœur ? »

On pense à Blackula, prince des Ténèbres Noires, quand il m'écrivit à propos d'une amie disparue : "Elle avait l'air cool comme meuf. L'avantage avec la mort c'est qu'on y passe tous. Du coup impossible d'être tristes trop longtemps." Et sa parole fut un baume sur ma plaie. Le même Blackula qui m'avait réconcilié avec Dieu, le jour où il m'avait avoué :

"I prayed to god for a bicycle, but then I realized god doesn't work like that, so I stole a bicycle and prayed for forgiveness. "

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brouillon de mail
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13/05

Aah, voilà. Là, on voit un peu mieux
où il voulait en venir.
Ca sent le complot facile.
La mort d’un être cher est révoltante. 
Même après celle de tant d’autres, même si à partir d'un certain âge, ça devient une routine, certains trépas semblent injustes, inacceptables, et on se dit qu'il y aurait de quoi mettre Dieu aux Prud’hommes. On hésite à lancer la procédure, parce qu’on sait qu’il est rare qu’Il Daigne Se Pointer à l’audience. Et pour dire quoi ? Il nous ferait ses petits raisonnements à la con, comme quoi la mort n'est pas le contraire de la vie, que la vie n'a pas de contraire, que la mort c'est juste l'inverse de la naissance, juste un passage, et ça nous ferait une belle jambe. On l’Imagine Très Occupé à chercher une nouvelle hypothèse de travail, après avoir foiré avec les dinosaures, et pourtant ils étaient bien partis, c’est ballot qu’au bout de 160 petits millions d’années une bête météorite ait mis fin à leur civilisation, après avoir foiré avec l’homme, à peine 300 000 ans pour foutre la planète à feu et à sang, bravo les gars, vous passerez prendre votre chèque à la réception, inutile de laisser un CV, on vous rappellera pas.
Alors comment faire son deuil ? après les désolations, on se tourne vers les consolations spirituelles. Et dans l'état de faiblesse de l'endeuillé, pourquoi pas l'hypnose, si on a été assez fragilisé, et pourquoi pas l'irrationnel, puisqu'aucune réponse satisfaisante n'émerge, et que la mort reste scandaleuse ? 
C'est comme ça que Conan Doyle avait sombré dans le spiritisme après la perte de son fils, lui qui était l'incarnation même de la raison et de la logique hypothéco-déductive. 
Dans les voyages organisés par Jean-Jacques Charbonier sous transe hypnotique pour rencontrer ses proches disparus, les défunts se présentent toujours sous leur meilleur jour, bien habillés, jeunes et en bonne santé, heureux et cools, ils profèrent des conseils d'un conformisme rare et d'une mièvrerie insondable, "tu as fait le bon choix", "tu as bien travaillé, tu peux être fier de toi", ils font tous les mêmes grimaces compassées, derrière lesquelles on devine le (manque de) talent littéraire de Jean-Jacques lui-même, et bien joli qu'il n'ait pas tout inventé lui-même.
On est dans un au-delà atrocement cucul-la-praline. Au moins, ça donne envie de ne jamais mourir, pour ne pas risquer de revenir sous forme de zombie shooté à la guimauve. Et s'il existe une après-vie, ce dont je ne puis présumer ici, n'étant encore jamais mort, laissez-moi vous dire que vous lui faites une piètre publicité, monsieur Charbonier. 
Les ouvrages de Philippe Charlier sur la mort et l'au-delà, et les croyances qui vont avec, me semblent infiniment plus sensés que les votres.  Enfin (d'article) on découvre sur votre wiki votre vrai visage de fripouille de l'après-vie, bon vivant à la tête d'un juteux business de réconfort hypnotique d'endeuillés, sans parler de vos positions scabreuses sur le Covid et les extraterrestres, et on se dit que la prochaine fois qu'on passera à la librairie du Leclerc culturel, on évitera de regarder les ouvrages en tête de gondole, même pour rire; d'ailleurs, n'avait-on pas cessé d'écrire ? 

Pour aller plus loin :




https://www.mediacites.fr/enquete/toulouse/2019/04/23/il-pretend-aider-a-contacter-les-morts-le-business-du-sulfureux-docteur-charbonier/ 

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[EDIT du 26/5]

J'apprends à l'instant que David Cronenberg (81 ans), veuf depuis 2017, imagine dans "Les linceuls", présenté cette année à Cannes, une façon moins ésotérique de rester en contact avec les défunts.

"Karsh, riche entrepreneur de Toronto, entre autres de pompes funèbres high-tech, ne se remet pas de la mort de sa femme, Rebecca (Diane Kruger). En conséquence, il a mis au point un système de tombe connectée, qu’il commercialise dans son parc de cimetières équipés. Au cœur de cette technologie, un linceul équipé de capteurs prend une image par contact du corps enseveli, retransmise sur un écran intégré à la pierre tombale. L’ingénieur inconsolé peut ainsi suivre au jour le jour la décomposition du cadavre adoré : la relation se perpétue au-delà de la mort, pour un corps qui continue de se transformer. Mais Karsh observe bientôt à la surface du squelette la formation d’étranges nodules qui l’alertent sur l’intégrité de la dépouille."

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/05/20/cannes-2024-les-linceuls-david-cronenberg-a-la-vie-a-la-mort_6234472_3246.html

L'article manque de précisions, comme le souligne un malicieux lecteur : 

"splendides scènes oniriques d’une grande puissance d’émotion – les étreintes nocturnes dont Karsh rêve la nuit avec le fantôme de sa femme au corps rapiécé, strié de cicatrices, tombant en lambeaux"...Ok. Mais on voit les vers ? Parce que sinon, j'y vais pas."

Je ne vais pas me bousculer pour aller le voir, je préfère les Cronenberg des années 80, mais ça m'a pas l'air plus insensé que la méthode à Jean-Jacques. 

14 commentaires:

  1. La vraie question est "comment se fait-il que ton cerveau ait perçu la couverture de ce livre et t’a impulsé l’envie d’en savoir plus". D’un autre côté, je n’ai pas lu un seul des ouvrages de la fameuse collection J’ai Lu, persuadé, alors que j’avais à peine atteint l’âge de raison, que ce devait être du bullshit de mauvaise qualité.

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  2. Le bullshit vintage (la collection Aventure mystérieuse chez J'ai Lu, les récits chamaniques de Castaneda, les prophéties boursières de Dominique Seux) peuvent nous attendrir. Maudite soit la nostalgie. Mais c'est vrai qu'à l'époque, une bonne éducation (et un sens commun forgé à l'école de la rue) nous protégeaient efficacement contre ces édifices de bobards pour les gogos.
    Le bullshit moderne m'effraie, là j'ai jeté un oeil au bouquin parce que je cherchais à porter secours à un ami qui se débattait avec le deuil de quelqu'un d'autre...je ne savais pas que mon oeil mettait le pied dans une telle indigence spirituelle. Le mec, il a pas peur, et il y va de bon coeur.
    La crédulité réelle ou simulée des gens qui viennent à ses séances chercher du réconfort, et qui se "laissent" "hypnotiser" pour rejoindre leurs défunts... ça, ça me dépasse.

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  3. Parmi le tas de drouilles de cette collec', y'a tout de même cette jolie mystification qu'est Le Necronomicon, livre imaginaire fruit du cerveau déraisonnable de Lovecraft.

    Sinon, question communication avec les défunts, mieux vaut se plonger dans l'Ubik de Dick ou le Bedlam de Christopher Brookmyre (hélas toujours pas traduit en french), tous deux prodigieux.

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  4. Saisi par le besoin d'objectivité, j'ai rajouté dans l'article le lien vers la liste des ouvrages publiés par l'Aventure mystérieuse
    https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Aventure_myst%C3%A9rieuse
    En étudiant leur blase et reluquant leur CV, je vois que tous ces occultistes manquent de clarté ! finalement, Charbonier n'a rien inventé. Il se coule dans le moule.
    Je vais surveiller Christopher Brookmyre, il a la tête de Grant Morisson, et semble écrire du lourd.

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  5. Au cul, au cul, occulte hésitation !
    Brookmyre, c'est de la pure balle qui t'entre recta dans le cœur et le ciboulot, et figure-toi qu'il est sacrément fûté ce salopiot !
    La première saison de Stranger Things pompait allègrement sans nulle vergogne son roman Pandaemonium (pas traduit en francaoui non plus, va savoir pourquoi !)

    Pour t'en faire une idée, zyeute donc un coup Petit bréviaire du braqueur (dispo en "Points Policier") ou Faites vos jeux ! (éd. de l'Aube).
    Il est désormais un peu plus régulièrement traduit chez Métailié.

    Sinon, à propos de la collec' "L'aventure mystérieuse", il me semble que cette dauberie, direct issue des conneries pré-niouhouaive post-hippies, a été lancée au vu du fulgurant succès de la merdouille de Pauwels et Bergier (le modèle d'Hergé pour le "savant" de Vol 747 pour SidneyLe Matin des magiciens .
    À vérifier.

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  6. sur z-library, ma médiathèque de prêt à court terme, j'ai le choix entre ceux-ci.
    https://zlibrary-fr.se/s/Christopher%20Brookmyre/?languages%5B0%5D=french
    mais je n'ai plus l'appétit de lecture que j'avais dans ma jeunesse.
    Les polars, à part des trouvailles comme Ken Numm, y'a longtemps que j'ai lâché prise.
    Concernant la collec' chez J'ai Lu, oui, Jacques Sadoul a dû flairer le bon coup. Le potentiel de crédulité ne s'est pas éteint avec la collection, c'est juste les grand-parents des conspirateurs de maintenant.

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  7. Ah zut, saperlotte, y'a plus grand-chose de dispo en traduc' !
    Je recommande chaudement le machiavélique La ville dans le ciel mais tout est bon.
    Car Brookmyre, c'est pas du polar, c'est pas du nanar (terme inventé par Bertrand Tavernier et ses poteaux du Nickel-Odéon, ai-je appris voici peu lors d'une rediff' sur France Cul…), c'est du pur panard.
    Y'a beaucoup plus de choix ici, mais surtout en angliche.

    Sinon, Sadoul m'a vachte plus marqué avec ses rééditions en J'ai Lu des pulps SF introuvables qu'avec la collec' rouge.

    Et sur le Poste Parisien on pouvait entendre pas plus tard que cette nuit Pauwels déblatérer sur Gurdjieff.

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  8. Gaspos, bordule de pète !
    Le lien vers la bibli du quartier semble à la masse alors faut aller voir ici.

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  9. Tous les sites pirates hébergeant des contenus non copyrightés sont susceptibles d'être blacklistés par le Ministère du Blasphème et du Download.
    Ce matin, le FBI semble avoir pris d'assaut z-library.
    Le lien vers ta bibliothèque de quartier (Library Genesis) réapparait si je modifie l'adresse de mes serveurs DNS

    https://www.01net.com/astuces/comment-activer-le-dns-cloudflare-pour-accelerer-sa-navigation-web-1411816.html
    ou

    https://syskb.com/changer-les-dns-par-defaut-par-ceux-de-cloudflare/
    ou

    https://yggland.fr/FAQ-Tutos/

    J'ai commencé à pratiquer cette gymnastique pour avoir encore accès au protocole bittorrent, et maintenant je suis contraint de le faire pour pas mal de sites de download pur.
    le problème quand je fais ça, c'est que je ne peux plus envoyer de mails depuis mon adresse wanadoo. Mais mon imac 27 a + de 10 ans, et devient progressivement inapte à converser avec le web contemporain. Il parle en vieux français.
    Dès que je cesse de surfer sur ces sites déclarés illégaux, je remets mes DNS normaux.
    ça devient fastidieux, mais on peut conserver l'illusion que c'est rock'n'roll.
    Merci pour les liens vers les livres de Brookmyre en v.o. mais mon bilinguisme se limite aux Comics, et encore, quand leur champ lexical est assez fruste pour recouper le mien.

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  10. Mon Mac à moi est tellement antique (2009, limité à OS 10.11.6) qu'à mon grand dam on me traite souvent de "vieille pute" !
    Du coup j'avais le même problème alors j'en ai récupéré un plus récent (2012) pour les affaires courantes, sans que j'aie à foncer aux toilettes.

    Si ton bilinguisme ne sert que pour les "comme X", j'imagine que le cunnilingus doit être assez acrobatique…

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  11. Quand Alain Damasio fait des jeux de mots et des glissements métonymiques dans « Vallée du Silicium », ça affaiblit son propos, qui reste d’une gravité tendue vers la dénonciation de l’aliénation numérique.
    Ton ironie langagière, vis-à-vis de laquelle je ne suis pas toujours de taille, surtout le matin, ne vise rien d’autre qu’à s’amuser elle-même, on dirait presque que tu en jouis « à la demande » (bien que je n’aie rien demandé) : est-ce que ça n’est pas là l’étiologie de ta vieille pute ? qui à tout prendre vaut mieux que l’éponyme bénévole ?

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  12. et sinon, mon tutoriel de serveurs DNS t'a-t-il servi ? ou tu connaissais déjà le coup ?

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  13. Urgh ! Désolé, je ne voulais nullement te froisser : c'est vrai qu'au réveil je suis dans les limbes et j'ai tendance à me laisser aller.
    Sans flagornerie, je préférais de loin être à la hauteur de n'importe lequel de tes billets…

    On est d'accord sur Damasio, que moi non plus je ne supporte guère de s'écouter dégoulinamment écrire (un peu mieux que Dantec, tout de même, mais c'est vraiment pas dur…) alors que j'apprécie fortement ses capacités d'analyse critique.
    C'est au point que j'ai décidé de ne plus lire ses fictions. J'ai chopé Vallée du silicium mais pas eu encore le temps de l'ingurgiter.
    (À tout prendre, je préfère Julien Torma, complètement marteau et qui en plus n'existait même pas.)

    Sinon, oui j'étais au jus pour les DNS : j'ai mis le premier à 8.8.8.8 voici bien longtemps et ça ne crée aucune perturbation dans le reste de mes communications : c'est peut-être lié à ton adresse ouanadou (et pourtant ma box est un agent orange).

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  14. Je ne suis pas froissé (il m'en faut beaucoup, et que la volonté de nuire soit avérée, ce qui n'est pas une invitation à me chercher les borgnes, ils sont enterrés vivants dans le programme du FN) mais je m'interrogeais sur ton degré de maitrise du "truc" qui te voit pratiquer la fracturation hydraulique du langage, au moins dans les comm' de ce blog.
    Parce que quand ça m'arrive, je ne maitrise rien du tout, et quand la langue devient du caoutchouc, c'est signe que je suis high, et qu'il faut repérer un arbre à branches hautes pour redescendre (comme l'infortuné dans le dernier épisode de la série The Curse).

    Question flagornerie et raccords de Ø12, garde-toi de l'idôlatrie, elle ne t'amènera rien de bon. Mon style débraillé/raffiné, c’est de la décontraction simulée. (C’est ce que je reproche à l'écriture : on peut tout simuler !)
    Si j'avais de l'éloquence, j'aurais fait du stand-up : j'aime trop faire rire mes contemporains. Tout petit déjà, j’y forgeais ma légitimité… Mais je reste un besogneux, tapi derrière sa plume, troquée il y a déjà quelques temps contre un clavier.
    Or, écrire me pompe du temps et de l’énergie, denrées dont je suis chiche. Je n'écris plus que quand je ne peux pas faire autrement. Quand je suis coincé. Quand il vaut mieux que ça sorte par le chakra du haut que par celui du bas, comme disait Kevin Spicey, pour te complaire dans la charade à tiroirs.

    Damasio m’énerve aussi, mais si j’avais un aussi bel organe que le sien (je parle de son vocer), je me la péterais sans doute un peu. En lisant vallée du silicium, je déboulonne sa statue, que j’avais fixée dans le jardin au-dessus du puisard pour effrayer les étourneaux : il m’avait fait accroire par ses prises de position qu’il vivait sans smartphone, il se prétend maintenant dépendant comme tout le monde. il y a des belles pages, dans cet essai, qui donnent envie de fracasser son Imac 27 à coups de Torma.

    D’ailleurs j’ignore pourquoi tu dis que Julien Torma (je pensais que tu l’inventais à mesure à partir d’un marteau verlan) n’existe pas, pouisque j’ai trouvé son wiski ;
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Torma
    C’est Louis-Julien Poignard qui serait content, lui qui existe mais qui n’a pas ce nom-là.

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