dimanche 30 avril 2023

Maxime Le Forestier - Passer ma route (1995)


J'aimais bien cette chanson, sans m'être vraiment penché dessus, Maxime le fox-terrier, bof bof, ou plutôt wouaf wouaf, aussi has been que moi, même si le chanteur présente de meilleurs états de services, et l'individu, je sais pas, bien que je vienne de lire une interview plutôt sympa
Chanson dont j'ignorais qu'il existât deux versions, une longue, qui semblait l'originale, une courte pour les passages radio et télé, et à l'écoute à tâtons et à vue de nez je croyais qu'il chantait en intro "Laissez-les dans les cartons les plombs d'la planète" et je trouvais ça bien vu comme image. 

Vu qu'on est bien partis pour les faire sauter, les plombs de la planète, entre la guerre aux portes de l’Europe, un peu partout en Orient et en Afrique, le réchauffement, la famine à suivre, des virus inédits plus ou moins rigolos et mortels, l'andropause, la déclaration de revenus et la mycose d’orteils qui nous guettent dans l’ombre, de même que les marées de coëfficient 345 sur la plage de Trestrignel, merci, c’est vraiment pas la peine d’en rajouter, et dire qu’on a eu l’imprudence de faire des enfants, et qu’on va leur laisser un monde au bout du rouleau, et que le public de la finale de la coupe de France n'a même pas perturbé le match hier soir pour protester contre la réforme des retraites, les supporters ne méritent même plus mon mépris pourtant démocratique,  mais même si tout est foutu, n’allons pas trop vite en besogne, certes, l'inquiétude, on en a ras les baignoires, mais on a encore le temps d'écouter une petite chanson de Maxime Le Forestier, même en version longue. 
En fait, après avoir laborieusement recherché une version correcte des paroles, j'ai capté qu'il chantait les plans d’la planète, et pas les plombs, et que mon cerveau avait juste essayé de recréér du signifié là où il n' y avait que du signifiant, surtout avec la suite du couplet, Faites-les sans moi, oubliez pas les fleurs
Quand ces rétroviseurs-là m’passent par la tête
J’ai du feu sur l’gaz et j’m’attends ailleurs 
ça ne veut délicieusement rien dire, c'est une ode à la nonchalance, au désengagement et à la présence purement existentielle (quand l'Etre est délivré du Faire et du Prétendre, on entre dans la Grande Vacance), on dirait du Moustaki, ou du Bashung sous exstasy (ce n'était pas sa drogue préférée, je le vois plutôt carburer au tramadol car “Le tramadol est un analgésique, c’est très utile pour vivre sans espoir”
Ah non, zut, je m'ai trompiné, ça c'est ----------- 
(inscris ici le nom de ton chanteur dépressif favori, mais attention, car Gérard Manchié n'est pas un mot accepté au scrabble, bien qu'il ait écrit une chanson sur le même thème du désengagement que Passer ma route, mais elle s'appelait Rien à raconter, et était beaucoup moins agréable, et beaucoup plus donneuse de leçons) 
Ah là là Akbar, Passer ma route c'est vraiment une chouette chanson. D'autant plus quand je regarde l'affiche du printemps de Bourges 2023, qui donne envie de s'enfermer dans une pièce sans lumière et d'écouter du dark ambient jusqu'à ce qu'il nous arrive quelque chose. 
Il ne manquerait plus que les choristes, qui miment des vagues orgasmiques qu'on croirait échappées belles et passées entre les gouttes du Great Gig In The Sky à la fin de la face A du Dark Side of the Moon de Pink Floyd soient noires pour que mon bonheur soit total, car j'ai gardé des goûts simples.
du coup, je mets les paroles, que tout le monde voie bien le flanby.
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Laissez-les dans les cartons les plans d’la planète
Faites-les sans moi, oubliez pas les fleurs
Quand ces rétroviseurs-là m’passent par la tête
J’ai du feu sur l’gaz et j’m’attends ailleurs

Je fais que passer ma route 
Pas vu celle tracée 
Passer entre les gouttes 
Évadé belle

Tellement bien soignée la pose, qu’on se prendrait pour elle
Faut que je pense à m’trouver un métier
Autant manger de ce qu’on aime, j’ferais bien le rebelle
Et l’école de la rue, comme les autres, j’ai séché

J’ai fait que passer ma route
Pas vu celle tracée
Passer entre les gouttes
Évadé belle

Je fais que passer ma route
Pas vu celle tracée
Passer entre les gouttes
Évadé belle

Elle tape dans l’œil la grosse caisse, on dirait du cash
Ce qui faut livrer de pizzas pour l'avoir
Autour de moi les dollars joue à cache-cache
Demain je commence à chercher, pas ce soir

Je fais que passer ma route
Pas vu celle tracée
Passer entre les gouttes
Évadé belle

Parole après parole, note après note
Elle voulait tout savoir sur ma vie
J’ai tourné sept fois ma clé dans ses menottes
Sept fois ma langue dans sa bouche et j’ai dit

Je fais que passer ma route
Pas vu celle tracée
Passer entre les gouttes
Évadé belle

Est-ce que c’est un marabout, un bout de ficelle
Un gri-gri que j’aurais eu sans le savoir
Chez les tambours des sorciers, sous les échelles
Dans les culs-de-sac infestés de chats noirs

Je fais que passer ma route
Pas vu celle tracée
Passer entre les gouttes
Évadé belle


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pour ceux qui préfèrent le tramadol, et je ne pourrai les en blâmer avant lundi, il est encore temps de regarder la série "Dead Ringers" qui vient de sortir, et qui n'évoque pas du tout la mort de la chanteuse des Rita Mitsouko Catherine Ringer, mais une adaptation sérielle et très féminisée du terrifiant film éponyme de David Cronenberg (son meilleur à mon sens), et qui déchire sa mère la pute et son père le tox.






plus ça va, plus je préfère la plage de Trestrignel.


12 commentaires:

  1. Oh, y’a des super actrices mais je ne sais même pas de quel film de Crono on parle (des jumeaux peut-être). Moi je suis dans Maisel.

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  2. T'en as de la chance. Enfin, si ses parents sont d'accord, évidemment. Elle est un peu plus consensuelle que Elliott et Beverly Mantle
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/04/28/faux-semblants-sur-prime-video-le-retour-des-medecins-jumeaux-a-la-cronenberg_6171450_3246.html

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    1. Elle se passe de l’accord de ses parents. J’adore Weisz alors je vais jeter un œil curieux à son travail.

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  3. La masculinité toxique en prend un coup. La féminité aussi. Cronenberg en sort réhabilité. Ovidie ne vend plus un seul exemplaire de "la chair est triste, hélas".
    La cabane est sur le chien. Macron est fichu. J'ai mal aux os d'avoir manifesté, je vais aller faire du jardin pour oublier.

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    1. Ces bonnes actions te permettront de renaître sous forme de chien chien à sa maman dans le XVIème arrondissement. Chez moi c’est l’orage.

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  4. dès que je me sens menacé d'avoir accompli une bonne action, je m'en vante, ici ou ailleurs. D'après les plus grandes marques de bouddhisme, ça en annule l'effet (le terme technique est "l'accumulation de mérite").
    Menacer quelqu'un de renaitre en chien doit être une des pires insultes qui se puisse proférer à l'égard des Chinois. Heureusement que je ne le suis pas. J'espère plutôt me réincarner en chat, ces putains de jouisseurs polymorphes qui tolèrent tout juste notre présence sur leur territoire.

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    1. J’attends avec impatience le jour où les écolos vont finir par reconnaître la nocivité du chat en ce qui concerne la biodiversité européenne. J’en ai deux jeunes dans le quartier qui font une razzia dans mon jardin (où je laisse tout pousser cette année).

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    2. Je plussoie... ces tout-petits chats si mignons sont en fait de véritables monstres psychopattes. Les écolos en sont beaucoup plus conscient que tu ne l'imagines. "En Australie, les chats tueraient 377 millions d’oiseaux et 649 millions de reptiles chaque année. Le pays a ainsi lancé une campagne d’éradication de 2 millions de chats errants sur 5 ans."
      https://fne.asso.fr/actualites/les-chats-sont-ils-en-train-de-detruire-la-biodiversite
      Quand on est bouddhiste on prône la stérilisation des chats plutôt que leur massacre pur et simple. Mais oui, il y a trop de chats.

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  5. le problème, c'est ni les chats ni les chiens, c'est les maitres. Et le mépris mutuel dans lequel se tiennent les propriétaires de félins, de canins, et de ceux qui se croient tellement propriétaires d'eux-mêmes qu'ils fuient les animaux domestiques.

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    1. Je ne vois pas trop comment tu vas éduquer un chat à ne pas chasser les sauterelles, papillons, batraciens…

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    2. Je me reconnais dans le propriétaire de moi-même qui fuit les animaux domestiques : c'est sale, ça pue, ça coûte une blinde en bouffe et en véto. C'est pénible quand tu ne veux pas partir en vacances avec eux. Et pour certains chiens comme les huskies ce n'est pas adapté à nos climats trop chaud et donc ça souffre inutilement. Ça crêve quelque soit le prix que tu mets dedans. Sans parler des conditions d'élevage, de stockage et d'abatage quand les sales gosses de riches s'en sont lassés.
      Je remercie Dieu d'avoir fait en sorte que ma femme soit allergique aux poils de chats quand bien même Dieu serait mort depuis longtemps.

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  6. Je plussoie, tout en flattant l'échine de mon jeune Pandémiaou (le vieux je l'ai fait euthanasier il y a 5 ans, et le deuil n'est toujours pas fait, sinon j'en aurais pas repris un autre, snif)

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