Dans le temps, quelqu'un qui possédait un certain ascendant spirituel sur moi a dit : "Il y a deux façons d'exister : être une star, ou une victime. Les deux à la fois c'est encore mieux (...) Il y a aussi des gens qui se font des cancers pour ça, pour avoir le plaisir de montrer à tous que leur situation est vraiment terrible, et qu'en plus, ils survivent."
A ce prix-là, je n'ai plus tellement envie d'exister, en tout cas pas sur le support Internet, où mon cancer du virtuel est moins étendu qu'il y a quelques années ; finalement, il n'y a que quand je lis le dernier Emmanuel Carrère ou quand je veux décrire la texture musicale de mon nombril que j’abonde dans le sens de cette prophétie auto-réalisatrice, et que ça se manifeste sous forme dépressive.
C’est pourquoi je prends de plus en plus souvent le pli de NE PAS écrire.
Vive le silence.
(auquel j'aspire)
Ou alors, disparaitre.
Carrément.
Sur Internet, dans un premier temps.
C'est pourquoi, quand je tombe sur Absentia par How To Disappear Completely, je veux applaudir vigoureusement, mais sans bruit.
Le disque de chevet de Xavier Dupont de Ligonnes.
Où qu'il soit.
Surtout que le collectif d'ambient polonais tire son nom d'un ouvrage d'auto-camouflage dont le nom complet est "How to Disappear Completely and Never Be Found".
Autre stratégie de disparition :
se tirer et mettre un polochon dans le lit
(la soluce dans les comm's de ce topic secret et oublié)
Troisième choix :
How not to be seen.
On peut aussi les combiner.