Dans une interview à lire sur SVM Mac de ce mois-ci (page 23), Mathieu Kassovitz parle de sa passion pour les nouvelles technologies, son histoire personnelle avec l’informatique, la découverte des ZX 80, les Mac, les PC, etc. Mais le réalisateur donne aussi son avis sur Hadopi, ou ce qu’il en reste.
On le voit rapidement, on est loin des discours du SNEP, de Nicolas Seydoux, président de Gaumont, et de bien d’autres : « je n’ai jamais rien dit sur le sujet, mais pour moi c’est une connerie. L’industrie s’est baisée depuis qu’elle est passée au numérique. (…) [Elle] ne s’est pas projetée dans dix ans avec un internet dix fois plus rapides, des ordinateurs cent fois plus puissants et des DVD copiables en quelques minutes. J’en ai parlé avec Steven Spielberg et d’autres grands réalisateurs américains. Ils dépensent des centaines de millions de dollars afin de trouver une parade contre des petits mecs de quatorze ans qui démonteront leur DRM en quelques minutes ! En plus, Hadopi ne peut fonctionner, car le vrai piratage consiste à se refiler des disques durs remplis de vidéos ripées ». Une activité qui devrait redoubler d’intensité depuis que l’État a autorisé les sociétés de surveillance privées à scruter les faits et gestes de millions d’utilisateurs sur le Net.
« L’Hadopi ne protège que l’industrie »
Mathieu Kassovitz poursuit dans la même veine : « dans le débat sur Hadopi, à travers le Sénat et l’Assemblée nationale, l’industrie a voulu faire passer le message : « si vous aimez les artistes, ne piratez pas ». Mais ce ne sont pas les artistes qui en prennent plein la gueule. Ils perdent un peu, mais ils restent très bien payés. L’Hadopi ne protège que l’industrie. ». Jaimelindustrie.fr plutôt que Jaimelesartistes.fr.
« Il y a des films qui ne se piratent pas. Ça n’aurait aucun intérêt de voir Avatar sans relief. Les films de Jaoui et Bacri ne sont pas concernés non plus : ils s’adressent à un public qui ne pirate pas. Et enfin, les films à succès comme Spiderman ne vivent plus des entrées en salles, mais de la vente de produits dérivés. A partir du moment où un film est amorti, il devrait devenir gratuit. Au lieu de faire de la répression, on devrait améliorer l’offre et la rendre accessible à tous. ». Alors que peut faire le monde du cinéma ? Non pas jouer avec les DRM, la fenêtre des médias, mais tout simplement de faire de bons films : « si tu fais un chef-d’œuvre, il sera piraté, mais le public ira quand même le voir en salle ».
« C’est juste dégueulasse. Je ne peux cautionner cela. »
« Je pirate aussi, mais cela me sert à me faire une idée sur un film. S’il me plaît, je l’achète en Blu-ray pour me faire une vraie séance de cinéma à la maison ». Certes, acheter des Blu-ray en fonction de ses envies est un petit luxe pour beaucoup de personnes mais le réalisateur de La Haine rétorque justement que : « l’industrie s’est baisée elle-même, alors ça ne sert à rien de taper sur des mômes de quinze ans. Et puis, à 10 euros la place de ciné, à 30 euros le Bluray et 20 € le DVD, faut pas s’étonner des conséquences. C’est dégueulasse de leur mettre cela à portée de main et de leur dire que c’est interdit. Le gamin qui est à 70 bornes d’une salle ou qui n’a pas d’argent, on lui dit « si tu télécharges District 9, tu vas aller en prison ». C’est juste dégueulasse. Je ne peux cautionner cela. » Suite à des problèmes avec la production, le réalisateur avoue avoir été à deux doigts de balancer gratuitement sur internet son film Babylone A.D., une décision impossible contractuellement.
On le voit rapidement, on est loin des discours du SNEP, de Nicolas Seydoux, président de Gaumont, et de bien d’autres : « je n’ai jamais rien dit sur le sujet, mais pour moi c’est une connerie. L’industrie s’est baisée depuis qu’elle est passée au numérique. (…) [Elle] ne s’est pas projetée dans dix ans avec un internet dix fois plus rapides, des ordinateurs cent fois plus puissants et des DVD copiables en quelques minutes. J’en ai parlé avec Steven Spielberg et d’autres grands réalisateurs américains. Ils dépensent des centaines de millions de dollars afin de trouver une parade contre des petits mecs de quatorze ans qui démonteront leur DRM en quelques minutes ! En plus, Hadopi ne peut fonctionner, car le vrai piratage consiste à se refiler des disques durs remplis de vidéos ripées ». Une activité qui devrait redoubler d’intensité depuis que l’État a autorisé les sociétés de surveillance privées à scruter les faits et gestes de millions d’utilisateurs sur le Net.
« L’Hadopi ne protège que l’industrie »
Mathieu Kassovitz poursuit dans la même veine : « dans le débat sur Hadopi, à travers le Sénat et l’Assemblée nationale, l’industrie a voulu faire passer le message : « si vous aimez les artistes, ne piratez pas ». Mais ce ne sont pas les artistes qui en prennent plein la gueule. Ils perdent un peu, mais ils restent très bien payés. L’Hadopi ne protège que l’industrie. ». Jaimelindustrie.fr plutôt que Jaimelesartistes.fr.
« Il y a des films qui ne se piratent pas. Ça n’aurait aucun intérêt de voir Avatar sans relief. Les films de Jaoui et Bacri ne sont pas concernés non plus : ils s’adressent à un public qui ne pirate pas. Et enfin, les films à succès comme Spiderman ne vivent plus des entrées en salles, mais de la vente de produits dérivés. A partir du moment où un film est amorti, il devrait devenir gratuit. Au lieu de faire de la répression, on devrait améliorer l’offre et la rendre accessible à tous. ». Alors que peut faire le monde du cinéma ? Non pas jouer avec les DRM, la fenêtre des médias, mais tout simplement de faire de bons films : « si tu fais un chef-d’œuvre, il sera piraté, mais le public ira quand même le voir en salle ».
« C’est juste dégueulasse. Je ne peux cautionner cela. »
« Je pirate aussi, mais cela me sert à me faire une idée sur un film. S’il me plaît, je l’achète en Blu-ray pour me faire une vraie séance de cinéma à la maison ». Certes, acheter des Blu-ray en fonction de ses envies est un petit luxe pour beaucoup de personnes mais le réalisateur de La Haine rétorque justement que : « l’industrie s’est baisée elle-même, alors ça ne sert à rien de taper sur des mômes de quinze ans. Et puis, à 10 euros la place de ciné, à 30 euros le Bluray et 20 € le DVD, faut pas s’étonner des conséquences. C’est dégueulasse de leur mettre cela à portée de main et de leur dire que c’est interdit. Le gamin qui est à 70 bornes d’une salle ou qui n’a pas d’argent, on lui dit « si tu télécharges District 9, tu vas aller en prison ». C’est juste dégueulasse. Je ne peux cautionner cela. » Suite à des problèmes avec la production, le réalisateur avoue avoir été à deux doigts de balancer gratuitement sur internet son film Babylone A.D., une décision impossible contractuellement.
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