mardi 9 janvier 2018

Vincent Baguian - Les biches regardent avec dédain (1996)

Dans un souci légitime de transdisciplinarité qui soit aussi heuristiquement féconde qu'Edgar Morin taillant une bavette avec Jacques Attali, et aussi pour faire gonfler les stats de mon autre blog, j'ai déplacé l'article ici.
Veuillez nous excuser pour la gène occasionnée.
Je ne promets pas de ne pas recommencer.

lundi 8 janvier 2018

No w0man No p0rn : le Director's Cut (2018)

Pour une fois, je vais être franc avec vous, c'est à dire avec moi, puisque je viens de recevoir mes papiers militaires pour partir à la guerre avant mercredi soir une lettre anonyme et pourtant toute simple de

Stephen JOURDAIN, écrivain français, 1931-2009

« Je suis le secret enfoui dans l'odeur de l'herbe fraîchement coupée, dans le houououhh du vent s'engouffrant dans le conduit de cheminée, dans les cent mille doigts de l'averse de neige, dans la nacre d'un matin de printemps, dans le message muet d'un alignement de marrons d'Inde, dans la déclivité de la plage et la danse des poux de sable ; je suis ce qui jadis vous rendit vivant, je fus l'instigateur de tous vos émerveillements, de tous vos étonnements, je suis l'unique raison pour laquelle quiconque, jamais, s'aima et aima, je suis le secret qui irrigua chacun de vos secrets d'enfant, je suis l'ange que tout enfant porte en filigrane et que vous avez tué. 
Je suis vous. »

donc, tout ce baratin fumeux qui fleure bon le new-age old fashion mais avec une touche de french touch, pour vous dire qu'au jour d’aujourd’hui d’hier,
il faisait un temps à faire du montage vidéo



et pourtant
j’aurais mieux fait de faire du bricolage
c’est décidé, demain j’essaye FCP X 10.4 au bureau
c’est moins dangereux
autant pour mes velléités de reprendre la guitare
mais c'est pas rave
je vais aller m'acheter un micro usb
et je ferai du Garage Band sans les mains

JW, le roi du cut

En ce qui concerne la compile, je ferai la pochette plus tard,
je suis au bureau
si vous croyez que j'ai que ça à faire...


http://www.mediafire.com/file/u0u8dwp8riy8261/2018_no-w0man-no-p0rn.zip




[Mercury Records Audiophile Deluxe Edition] 

 [Edit] 

Stephen Jourdain m'a appelé pour savoir où j'en étais avec la pochette.
J'avais complètement oublié.
La voici.


dimanche 7 janvier 2018

Chauve and Tel.

Hééé oui, c'est toujours la grève des clowns sur ce blog, paralysé par la crampe de l'écriveur dans les vespasiennes publiques.
C'est dommage, j'ai plein d'articles chouettes à envoyer du pâté, mais le chantage au voisin d'en face continue. Alors je reste à la fenêtre / A regarder passer les camions militaires / Puis je décroche le téléphone / Et je regarde les postières par le trou de l'écouteur
...enfin je vais pas m'étendre, hein, vous connaissez ce refrain, entonné par des millions de marcassins de Panurge à travers le monde.


Et puis, j'ai déjà un média social entièrement consacré - le mot est faible - à ce type d'épanchements de Sydonie.
Comme disait Clemenceau, la tolérance, y'a des maisons pour ça.
Sinon, j'ai des fiches de lectures toutes prêtes, au cas où il serait déjà l'heure d'être vieux et de lire des livres.
https://samquixote.blogspot.fr/2017/12/top-10-best-comics-of-2017.html
J'ai même trouvé chez ce bon vieux Sam une critique d'un comics que je suis en train de lire, chronique avec laquelle je ne suis pas du tout d'accord, puisqu'on y traite de démonologie, de meurtre rituel du père symbolique avec un calibre 22, et que le dessin de Vanessa del Rio Rey m'évoque le Blutch période Donjon.
Tiens, je vais lui écrire un chant de protestation, ça va me détendre.

Sinon aussi, en écoutant le best of annuel du gramophone, qui a beaucoup perdu de son talent de dénicheur depuis qu'un des rédacteurs a pris feu et qu'on l'a éteint à coups de pelle, mais bon, on reste fidèle à ses engagements pris envers des inconnus qui s'en cognent comme de leur première lettre d'avertissement d'Hadopi.


Sinon encore mais après n'y revenez plus, j'ai quand même une bonne nouvelle pour les amateurs de chanson française de qualité en phase terminale. Une actu chassant l’autre, le Jour de L’An a été trainé dehors avec du goudron et des plumes pour faire de la place à l’Epiphanie, et j’ai failli me casser le bridge sur la fève à midi (...) et la fêve, c’était le barde Assurancetourix. C’est un signe, car je choisis de l'ivoire. Je vais donc reprendre la gratte, parce que le clavier, ça va bien un moment. D'ailleurs j'ai reçu un  Message de service à caractère informatif :
tu vas pas pouvoir tenir encore longtemps comme ça, et ça n'a déjà que trop duré.





Sinon final, il pleut comme vache qui pisse du Pink Floyd à la chaine.
Ou comme sur la pochette d'un vieux Peter Gabriel.
Un temps à réécouter le dernier Orelsan, car la fête est finie.
Mais vous faites ce que vous voulez.
Personnellement j'ai amené du travail cybernétique à finir à la maison, je risque pas de m'ennuyer une seule minute.




D'ailleurs, oserai-je dire sinon, rien qu'en triant des masters et en les renommant conformément à la nomenclature en vigueur à l'heure où je vous cause et où je n'ai manifestement rien à dire de plus que ce que je dis sur mon autre blog, n'oublie pas d'omettre de mettre le lien sinon tu vas fatiguer les gens avec tes fariboles, je retrouve cet incunable tout à fait de saison.


il ne vous zappa échappé cette semaine (j'ai un ch'veu sur le teaser) from john warsen on Vimeo.

Pour ceusses que ça intéresse, la version non foirée est dispo en toute saison, hiver comme hiver, ici même (j'ai bien peur que ce soit un autre de mes blogs en déréliction, mais ça nous entrainerait trop loin sur la piste pentue et tangentielle des fake niouzes, et il se fait déjà tard puisque c'est presque l'heure d'être vieux)

samedi 6 janvier 2018

[Repost] Font et Val : Baader (1978)


Février 2009 :

Les deux gauchos flamboyants des 70's, ambiance Charlie Hebdo de la bonne époque.
Longtemps avant que leur karma se déploie dans sa radicale altérité :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Font
http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Val
Enjoy, comme on dit dans le Bas-Rein.
J'ai longtemps cherché ce disque en vain, alors que hier j'ai mis le pied sur l'intégrale, par hasard.
http://auteursreunis.free.fr/

Le lien est dans les commentaires, si je mens je vais en enfer.

[Repost janvier 2017]

Depuis l'enfer (où entre parenthèses on met à profit le concept de ce réchauffement durable dont Nicolas Hulot ferait bien de s'inspirer au lieu de nous bassiner avec ses arguties), enfer où j'ai établi un campement provisoire et bientôt une colonie de peuplement avec mon pote Paul au Cambodge vieux poto Robert Fripp, je boude, durablement, et je vais continuer à exhumer de vieilles merdes fossiles jusqu'à ce que mes satiriques statistiques remontent sur mon autre blog.
Esprit de Charlie, es-tu là ?
Y peut pas répondre, il est aux cabinets.

http://www.mediafire.com/file/ss39n330yxzx3xo/F%26V_Badr.zip

Merci à Didier de m'avoir renvoyé les fichiers !
Je me rappelais très bien (mais confusément) les lui avoir envoyés, à l’époque où j’étais le Roi du grog…
Et je ne les avais pas archivés sur support physique, considérant un peu tôt que c’en était fini des supports physiques…
… non, je ne dévelpperai pas cet aspec, sinon jeu vé ancor écrir tou gogol… 

mercredi 3 janvier 2018

Le dernier San Pellegrino (2)

Début janvier 2018.
La France se réveille avec la jambe de bois, et se rend clopin-clopante, qui à son bureau, qui à son chômage, qui à son garage pour bricoler des vieux feux d'artifices périmés qui n'ont pas explosé le 31 décembre, la clope au bec et la fleur au fusil, bien décidé à en découdre avec les installeurs de compteur Linky en rut intelligent s'ils osent se pointer malgré nos refus polis au téléphone face à leurs relances de tafioles.
Souhaitons-leur à tous bon courage, nous qui surfons sur la vague du télétravail à distance de l'ordinateur (50 mètres minimum, et les pains dans les moches).
Par contre, j'ai pas que d'autres bonnes nouvelles à vous transmettre.
Malgré mes pressants et déchirants, que dis-je, pressés et déchirés appels à fréquenter mes autres succursales, lors de ma harangue du 29 décembre, déjà une paille puisque c'était en attendant l'année dernière, j'ai eu vos résultats, les enfants, et franchement, les chiffres viennent de tomber, et ils ne sont pas très encourageants.

Premier de la classe, sans doute du fait de l'abondance de vélos rouillés et grinçants sur les bas-côtés des autoroutes de l'information, dérobés et recyclés par un personnel peu regardant dans des filières à Bakou (capitale de l'Azerbaïdjan)



Là où je sue sang et eau, quelques rares aventuriers de la conscience se risquent à lire parfois un demi-article, puis lâchent l'affaire en route pour aller aux commissions, petites et grosses, parce qu'on a tout mangé au Jour de l'An alors qu'on pensait bien qu'il resterait des restes.



Et là, franchement, y'a pas de mots. Les bras m'en tombent.
Tout un plan media à refaire.
Ma vocation tardive d’écriveur quantique est mise en échec, jour après nuit.
On voudrait m'inciter à écrire des choses que je pourrais regretter par la suite, ou à m’abimer dans une correspondance absurde avec des gens que je n'ai pas pas vus depuis 25 ans, qu'on ne s'y prendrait pas autrement. C'est pourquoi je déclare une grève sans préavis et reconductible ad vitam de la graphomanie, et le blocage en raffinerie des camions de mots qui étaient prêts à ravitailler l'article en panne et en cale sèches sur le dernier San Pellegrino.

C'est décidé, je reprends ma guitare sèche, et j'attaque une reprise de "mon père était tellement de gauche" des Fatals Picards avec un fort accent nazi, ça c'est du facile, ça marche toujours, ils comprendront ce qu'ils perdent en boudant mes saillies de Roi du Gag.
Et puis ça me reposera les doigts, parce que franchement, y'a des fois, c'est comme après un concert de feu mon voisin Totorhead, ça fait du bien quand ça s'arrête.
Si Abou Hamza Al Mouhajer veut me remplacer, qu'il se manifeste. Si ça me gratte, je me produirai dorénavant sur mon blog hyper-secret, genre de peinture à l'huile bien plus beau quoique plus difficile que la peinture à l'eau.



Je reviendrai quand vous serez calmés,
et que les stats de mes blurgs ressembleront à ça :


et mon firewall à ça :


Tempêtes en janvier, t'en chies en février, dit l'almanach du marin breton.
M'en fous, c'est pas tous les jours février.
Cyber-kenavo !


[Edit]


Mwah ha ha ! 
Je vois que France Télévision fait bien pire que moi, 
mais qu'ils s'en font une fierté !
S'affranchir de ses défauts en s'en réclamant, 
ça fait au moins 6 mois qu'on me l'avait pas faite !
J'ai hâte de voir la tête de leur projet pour concurrencer Netflix !
Des heures de rire en perspective !
Bonne année à touffes et à toutes !
Houhouhou, je m'en étouffe, 
par prayzelorde et fuczefoc !

dimanche 31 décembre 2017

Compile Elation (stances à Soeur Emmanuelle IV)

La météo du jour en direct live.
Vous conviendrez zézément
 que y'a pas d'quoi, en signe de joie
se passer les paupières à la crème de Chester
avec une tringle à rideau de fer.
Raison de plus pour rester au chaud
et écouter des disques.
 Brouillon de mail non envoyé (et ça vaut mieux)  ... je ne tiens pas à reprendre contact avec toi...ça démarre fort, hein ?
en effet, nous avons pu constater lors des précédents épisodes que notre interaction m’était néfaste, pour des raisons claires-obscures que je suis le premier et sans doute le seul à déplorer, mais "C’est comme ça. La la la la la..."
Néanmoins, comme je traverse une crise d’élation assez sympa (tu dois savoir ce que c’est, toi qui es versée dans les langues anciennes, mais je te le dis quand même, élation = allégresse + élévation de l’âme, je suis quand même le fils de la revanche d'un professeur d'explications et ça serait dommage de pas en abuser) plus attrayante en soi que mes anciennes rechutes « vers le bas » pour complaire à la gravité, je passe donc en courant pour te signaler que je suis en train de recycler du matosse issu de nos échanges d’il y a 2 ans et demi (déjà !) et que ça serait un peu comme te donner de bonnes nouvelles sans vouloir en recevoir en échange, vu que je suis quand même meilleur quand je cherche à donner qu’à prendre un truc que je peux pas avoir.
Bises
K.



Brouillon de compile Elation 
non envoyé.e avec (et ça vaut mieux)
A Soeur Emmanuelle quatre 
Vers le fini, et au-delà du tralala

http://www.Emmanuelle_IV.zip

Allez, courage, c'est la dernière de l'année.
Ca va passer.
Tout passe, sauf les baffes.



Souvenons-nous dans cette épreuve
des meilleurs moments de 2017.
Haut les coeurs !
Bas les masques !
Libérons la parole sur Internet, 
cet espace de courage et de vérité
pour les dégonflés, les pleutres,
les mous du ventricule gauche,
les foies jaunes et les mutilés de la vie sociale !
-----------
 Louis Julien Poignard, Président du GRRR (Groupe de Réalité Réelle Ratée)




vendredi 29 décembre 2017

Un petit geste envers les déshérités du Net qui ont attrapé la fracture numérique en couchant sous les ponts

Le métro, ça mène à tout.
A condition d'en sortir.
Entendu dans le métropolitain :
"Bonsoir messieurs-dames.
Je ne fais pas la mendicité. 
Mon camarade et moi-même, nous sortons de prison, vous savez, celle qui n'a qu'un seul barreau autour duquel nous tournons, et si vous pouvez nous dépanner d'une pièce ou deux, d'un ticket resto ou même d'une offre d'emploi, n'hésitez pas. Ca nous permettra de rester propres et de nous loger. Et accessoirement, de conserver notre dignité."

J'achève un déplacement sur Paris, qui m'a permis d'éviter un regroupement familial toxico-maléfique, ainsi que de participer à  un regroupement familial bénéfique.
Ne boudons pas notre plaisir.
Ils sont si rares, et si chers, les plaisirs gratuits.
Je veux bien que Paris soit une ville-lumière, mais elle ne l'a pas à tous les étages.


Le canal Saint-Martin
(vue d'artiste)
(ma fille)
Les pauvres pullulent sous les ponts du canal Saint-Martin, et en plus ils n'ont sûrement pas le wi-fi gratuit.
Je revois aussi en un douloureux flashback ce père de famille ukrainien flanqué de ses deux enfants en bas âge, se blottissant tous trois sous des cartons humides et des sacs de couchage qui avaient connu des jours meilleurs, au pied de la vitrine d'une librairie polonaise,  simplement parce qu'il ne savait pas lire, sinon il serait allé étaler sa crasse sous la devanture d'une librairie russe, par repli communautariste.
Affreux affreux.




Le canal Saint-Martin
(vue réelle)
(moi)
Du coup, je pense à tous ces déshérités du Net : mes autres blogs, qui dorment sous les ponts par manque de traffic, démédiatisation rampante, et statistiques maigrichonnes.
En particulier https://johnwarsen.blogspot.fr
sur lequel je déploie des efforts méritoires, et dont certains articles pourraient en remontrer en matière d'illisibilité au gérant de celui que vous êtes en train de lire.
Mais je songe aussi à un autre miséreux, https://dedemireille.blogspot.fr
blog furieusement responsive,
qui évoque le destin tragique d'artistes de music-hall injustement oubliés après avoir été tragiquement méconnus, et qui sont pourtant toujours vivants et en bonne santé.
Si vous pouvez leur faire l'aumône d'une visite, d'un petit mot gentil, en cette période de fêtes si cruelle envers les dépressifs et les personnes âgées, merci d'avance, le Bon Dieu vous le rendra au centuple.

Et tant qu'on y est, n'oublions pas non plus d'avoir un peu de compassion pour les riches.

vendredi 22 décembre 2017

"Esprit de Nous-Elles" - compilation Warsen (2017)

Pour Noël, plutôt que d'offrir un calendrier coquin d'agricultrices, pensez à la compile Warsen ! 
0,005 % des gains seront reversés à la recherche contre le compteur Linky, celui qui donne le cancer intelligent.
A propos, ils m'ont appelé pour prendre rendez-vous, s'ils étaient partisans, ils sont revenus réglisse.
Ca a été vite réglé.
Plus vite que certains dossiers client au bureau, ou que tous mes brouillons de posts en cours, San Pellegrino le retour, tout ça...
N'allons pas nous mettre Charles Martel en tête.
Ma femme, trouvant que la vie à la campagne était un peu stressante du fait de tous ces bipolaires qui rôdent dans les taillis de la salle de bains quand elle veut prendre sa douche, a décidé que nous irions passer les fêtes de fin damnée à la capitale, une bonne cure de gazole et de files d’attente devant des expositions bourgeoises d’art décadent, y’a que ça de vrai pour vous requinquer le moral.
Pour la suite, il faudra donc patienter quelques jours.
D'où l'idée d'une compilation festive, à base des meilleures musiques d'attente de mon répondeur téléphonique. 









(Recommandé par le ministère du Blasphème et du Download, 
sauf si votre taux de cholestérol excède 6,35.)


+ en super bonus :
le tutoriel de la cover alternative pour les malades du "Fais ta pochette d'album toi-même"
(et Dieu sait qu'il y en a)




Allez, soyez sages.
Don't do anything I wouldn't, comme disait l'ami américain qui se reconnaitra si il lit Céline.

dimanche 17 décembre 2017

Vincent Delerm - Deauville Sans Trintignant, et sans Vincent Delerm (2014)

Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas fan des Delerm, père et fils.
Mais il arrive que le Saint Esprit passe par là, à l'affût d'un bon ou d'un mauvais coup, (et qui serais-je pour le juger), et donne au père l'idée d'engendrer le fils, au fils l'idée d'engendrer "Deauville Sans Trintignant", qui est une putain de bonne chanson wesh wesh, même sans paroles comme ici, mais aussi à Trintignant père l'idée d'engendrer sa fille, à sa fille l'idée d'enregistrer une chanson avec Thomas Fersen (penser à insérer le lien à venir quand l'article sera écrit sur l'autre blog) et d'autres idées moins lumineuses, mais à ce moment là c'était plus vraiment le Saint Esprit mais sans doute un avatar travesti du grand Cthulhu, et ça nous amènerait trop loin d'épiloguer ainsi un dimanche soir alors qu'il y a école demain. 





Je sens que moi aussi, je vais faire une petite cover pour détendre l'atmosphère un peu tendue pour les graphomanes nocturnes, en cette fin d'année plutôt chargée.
Et comme un malicieux lecteur me fait remarquer que j'ai une tête à faire de la radio, au contraire d'Eva Bester ou de Philippe Halliday quand il affirme que la seule fois où il a vu Emmanuel Manoeuvre c'était dans la loge de Johnny Macron, je vois pas pourquoi je me gênerais pour m'amuser un peu avec le langage, à condition de ne blesser ni moi-même, ni personne, bien entendu.
En effet, le langage, structuré comme l'inconscient quand il est structuré comme un langage, chauffé à la bonne température dans des circonstances tragicomiques genre surmenage sans burn-out, en tout cas à l'heure où nous mettons sous presse, acquiert une certaine plasticité. 
Il ramollit. On peut alors le travailler comme de la play-doh, faire des trous de vers quantiques dans la feuille et voyager d'un coin à l'autre de l'univers sémantique sans bourse délier, comme dans Interstellar, et créer du sens là où il n'y avait que chaos et entropie, mais il est déconseillé d'en faire manger à ses enfants, sous peine de les voir faire la tronche comme si on leur passait en boucle et à donf jusqu'à ce qu'ils aient fini leur purée de céleri la version chantée de "Deauville Sans Trintignant" que je vais peut-être enregistrer pour échapper à Noël, ses parents décrépits et sa dinde farcie au whisky et au lithium par des infirmiers psy farceurs, et c'est pour ça qu'on les appelle comme ça, comme dirait mon ami imaginaire le capitaine Louis Julien Poignard, Président du GRRR (Groupe de Réalité Réelle Ratée) qui n'a pas de faux frère mais une belle paire de jumelles suédoises en parfait état de marche quand il s'agit de jeter l'encre par les fenêtres du navire quand il fait eau de toutes parts, et c'est pour ça qu'il faut toujours conserver son pyjama sous ses vêtements des fois qu'on trouverait un abri côtier avant le naufrage en mer des Sarcasmes, ou pire, dans le Triangle des Bermudas, où l'espoir d'être retrouvé vivant et en bonne santé mentale s'amenuise de jour en jour.

Emporté par mon élan, j'ai oublié de vous signaler qu'il faut éviter de trop faire chauffer le langage en exagérant le temps de cuisson ou la température du four au moment de filmer la fiche-cuisine juste avant de la mettre sur Youtube, sinon il caramélise et on n’y comprend plus que dalle, et une odeur de brûlé se répand outre-tombe et emplit la cambuse au grand désarroi des matelots affamés, qui à la proue qui à la houppe, mais je crois que ça tombe sous le sens.

mercredi 13 décembre 2017

Dans l'enfer d'une terrifiante addiction à la connerie (2017)

Tout se passait si bien, comme dans un de ces rêves éveillés où l'on s'entraine consciemment à se retenir de faire pipi parce qu'on n'est pas certain d'être endormi dans son lit, au bureau dans le pyjama d'FCP Xxx, ou alors aux toilettes  en combinaison de plongée, en train de feuilleter l’exégèse de Philip K. Dick tome 2, le cadeau de Noël idéal pour provoquer une rupture d'anévrisme chez une belle-soeur déjà bien abimée par la vie. Mais restons lucides cinq minutes, le désir de paradis suscite l'enfer, et ça ne pouvait pas durer éternellement. Ma levée de fonds pour écrire la 2ème partie de l'article sur San Pellegrino, qui réclame des moyens intellectuels et financiers bien au-delà de mes capacités actuelles, déjà bien parti pour faire tache (1) date dans les anales et exploser les stats de fréquentation de ce blog  ( humainement inquantifiables par les robots de Google Analytics), avait suscité l’intérêt de nouveaux investisseurs, attirés par l'odeur de croissance à trois chiffres qui émanait de ma start-up tombale, et séduits par l'incohérence de ma ligne éditoriale.


mais l'art du pléonasme
en sort grandi.
Mais j'ai eu une mauvaise surprise en n'ouvrant pas le journal ce matin : parmi mes cinq lecteurs déclarés, de ceux qui flattent mon ego boursouflé au point de prendre soin de ma tombe en mon absence et d'y déposer, qui une fleur, qui un mot gentil, qui un tas d'ordures en prêt-à-déspammer, et qui étaient prêts à mettre la main à la poche pour que perdure mon entreprise indépendante de cyber-presse à scandales sans collusion avec les pouvoirs en place, j'ai appris que deux d'entre eux avaient pris mes récents articles un peu trop au premier degré du pied de la lettre, et s'étaient mis dans une situation délicate vis-à-vis des autorités.


l'espoir renait
"Il dénonce un faux djihadiste"
ce titre de la presse locale effrontément placardé devant la modeste échoppe du buraliste où je venais me ravitailler en fumigènes a attiré mon attention, je me suis retenu d'acheter la gazette qui déclenchait en moi l'irruption du sentiment océanique, (à la place j'ai acheté "America", un somptueux bimestriel propulsé par François Busnel, incluant une interview incandescente de James Ellroy, grand ravagé du polar et de l'ultra-droite), mais je me suis dépêché de rentrer chez moi pour dévorer gratuitement l'article on-line, comme disent les jeunes, le plus souvent sans savoir de quoi ils parlent; nonobstant, une fois atteint le site web du journal local, je me suis heurté à un mur de protection érigé par les terrifiants cyber-cerbères que sont les webmestres de Presse Océan, désireux de me faire débourser 0.19 euros pour accéder à l'article convoité; c'était la Big Looze, comme disent les vieux quand ils rentrent de l'ANPE sans avoir trouvé de travail, et on ne me verra pas mettre trois sous dans la Presse Quotidienne Régionale, ça me ferait mal de prolonger son agonie. 
Je préfère de beaucoup acheter des clopes pour attraper le cancer et pouvoir ensuite regretter amèrement d'apprendre quelques vérités sur le mensonge de l'addiction genre "la cigarette provoque le manque qu'elle prétend combler", phrase bien plus utile à ma santé quand il est bien trop tard et que le pronostic vital est engagé, merci bien et bonsoir messieurs les censeurs de Presse Océan, et chez Ouest-France la situation n'est guère plus brillante.


Les contrats en alternance,
c'est la plaie des rédactions.
Ils sont futés, quand même, les éditorialistes de la PQR, ils rédigent le titre de l'article en une phrase sibylline pour te donner envie d'en savoir plus, et puis toi t'es là, tout émoustillé, t'achètes ton quotidien régional la bave aux lèvres et les doigts tremblants, à tel point que tu fous toute ta monnaie par terre quand l'autre tocard d'emploi aidé te la rend en vrac sur ton billet de 500, ça commence à toussoter discrètement dans la queue file d'attente qui s'est formée derrière toi, maintenant tu sues à grosses gouttes, vite, sortir du tabac et trouver un endroit discret pour assouvir ton insatiable et illégitime curiosité envers le malheur d'autrui, et puis au final, c'était rien que de la réclame, l'article ne contient qu'une histoire navrante de plus, des gens ont laissé la misère intellectuelle et la bêtise dicter leurs lois dans leur chair malchanceuse, comme Tony Meilhon qui jaunit halliday d'avoir tronçonné sa Laetitia, ou Xavier de Ligonnes, ses envolées mystiques chrétiennes, sa famille terrassée et sa fuite au désert de l'Atacama, premier gisement mondial de lithium mais quand on le traverse en 4x4 avec tous les flics de Google Maps et d'Interpol au derche, on a peine à entrevoir les richesses du sous-sol, et puis finalement on n'a jamais su qui avait fait le coup, et tu te retrouves aussi con devant un tel fatras d'absurdités et ta collection de Ouest France que Louis Calaferte devant sa boite à papillons.


"Quelle n’est pas notre déception lorsque nous croyons avoir capturé un spécimen unique de l’espèce et qu’ensuite, avec la connaissance approfondie que nous avons de lui, nous nous apercevons qu’en réalité nous avons bel et bien affaire à ce qu’il y a de plus commun dans le genre.
Pouvons-nous nous expliquer ce qui a provoqué pareille erreur ? Serait-ce par exemple, le charme envoûtant d’un sourire, des lèvres doucement sensuelles écartées sur deux belles rangées de dents joliment plantées, ou l’innocence du regard, sa transparence liquide qui nous portait sans autre question au ravissement chaque fois qu’il se posait sur nous ou, peut-être, l’expression enfantine émanant de cette présence désirable que depuis nombre d’années on se languissait de s’approprier, promesse d’une félicité dont nous espérions les plus délicats émois, les épanchements les plus raffinés, quelque chose d’une indéfinissable séduction qui eût avec bonheur agrémenté nos derniers jours.
Enfin, la pièce a pris place dans nos boites de collectionneur, celles réservées aux trouvailles secondaires, de la catégorie vulgaire dans l’ordre qui est le sien. Pour mille raisons, nous préférons bien souvent même n’en pas faire état auprès des amis que nous avions naguère entretenus de nos recherches ou auxquels, dans notre enthousiasme passionné, nous avions eu la légèreté d’annoncer que nous avions réussi à mettre la main sur un exemplaire de choix.
Sans doute notre aspiration à un ultime bouleversement que nous eût causé une rencontre exceptionnelle est-elle à incriminer ; nous avons cru de bonne foi que l’émotion qu’il nous a été donné d’éprouver à une ou deux occasions dans le passé pouvait miraculeusement se reproduire au terme d’une existence d’une certaine manière vouée aux éblouissements de la rareté.
Contentons-nous des richesses que le hasard nous a allouées et, pour le reste, faisons en sorte d’oublier."
Louis Calaferte, Memento Morilles, et puis ramène du pain aussi, pendant que tu y es.

Bref. 
Tout ça pour dire que deux de mes plus fidèles thuriféraires, membres d'honneur de ma garde rapprochée et correcteurs attitrés de mes fautes de frappe chirurgicales, gardant les yeux ouverts et le doigt sur le smartphone, toujours partants pour me dénoncer à la Kommandantur des Grammar Nazis dans mes pires moments de harcèlements textuels sur mineur.e.es, comme si j'étais le Weinstein de l'écriture inclusive, deux lecteurs géolocalisés sur la commune de Blain (Loire-Atlantique) par Google Keufs et Ouest France, se sont récemment singularisés aux yeux de leurs voisins qui ne se doutaient de rien et des forces de police qui étaient occupées ailleurs, par des comportements inappropriés et pour tout dire déviants et de nature à semer le trouble dans l'ordre public d'une bourgade où il ne se passe en général pas grand chose après 20 h 30, et avant c'est pas très animé non plus, à tel point qu'ils ont fini dans le journal, et tout ça pour quoi ? pour un instant fugace de gloire médiatique qui redore temporairement le blason de la connerie IRL, au prix d'un retour à la case prison pour l'un et hôpital psy pour l'autre, et que je crois les avoir perdus pour un moment;  franchement, ça jette une ombre funeste sur mes opportunités de  refinancement, et ça risque d'hypothéquer mes rapports jusque-là cordiaux avec mes investisseurs potentiels.

En effet, je vous rappelle que la santé économique de mes organes de presse est encore très fragile, et que je ne vis que d'offrandes rituelles psalmodiées sous la lune quand elle est pleine comme une barrique de muscadet, mes annonceurs Google Ads s'étant tous défilés les uns après les autres, même Roc-Eclerc, l'entreprise de pompes funèbres discount qui refacture la mort à prix coutant.

Mais trêve de clavardages, place aux faits, dans leur implacable crudité non cuite :

Comment peut-on en arriver à faire ça ?
hé bien, à une seule condition :
c'est de le faire.

Et d'un.
J'avoue que moi-même, quand je parcours d'un pas pressé mais élégant les couloirs souterrains de la gare SNCF qui me mène à deux pas de mon lieu de travail d'un simple clic sur mon appli mobile, et que j'y croise de jeunes et jolis militaires dans leurs affriolants treillis kaki garants de ma sécurité passagère dans l'enceinte de la station, fusils Famas frétillants d'inaction en bandoulière, bientôt supplantés par leur rival mortel le HK 416 de fabrication allemande, je suis parfois tenté de m'exclamer "Houellebecq Akbar" à la cantonade, histoire d'amuser la galerie marchande et de pimenter mon quotidien morose en me prenant une bonne rafale dans le bide, mais ça risquerait de me mettre en retard au bureau, et j'ai pas mal de dossiers urgents à traiter pour hier au plus tard, alors je me contiens douloureusement, comme dans un de ces rêves éveillés où l'on s’entraîne consciemment, avec le peu de lucidité onirique qui nous reste, à écrire un article encore plus long que les interminables pensums de l'odieux connard sur d'ineptes blackbusters, et je passe mon chemin.

"La différence entre un fou et moi,
c'est que je ne finis pas dans le journal"
(Salvador Dali)



Et de deux. 

Dans le quotidien concurrent, en plus, comme si l'équilibre économique de la PQR n'était pas déjà menacé par le vieillissement du lectorat et la raréfaction des ressources publicitaires au profit des nouveaux supports (tablettes, iPhones, tickets de caisse Super U)
A mon avis, il doit y avoir un manque chronique de lithium dans la nappe d'eau potable de Blain (Loire-Atlantique), que les édiles locaux devraient inscrire urgemment à l'ordre du jour du prochain conseil municipal, au lieu de s'y auto-congratuler sur la splendeur éphémère des Illuminations de Noël qu'ils ont voté à l'unanimité pour en mettre plein la vue dans le noir de leurs concitoyens qui ainsi aveuglés ne risquent pas de remarquer le déficit abyssal des comptes publics de la Communauté de Communes.
Ou alors ça frise au contraire l'accident de surdosage, comme dans cette autre ténébreuse affaire, toujours à Blain (Loire-Atlantique).
Ou alors, la ville entière est construite sur un ancien cimetière indien.
Se faire mettre enceinte
pendant la lecture de cet article
peut nuire grave à votre enfant.

En tout cas, le carbonate de lithium, présent en quantités infinitésimales dans l'eau potable, est prescrit tantôt contre les dépressions, tantôt contre les crises maniaques
Les psys responsables de cette prescription aléatoire en décident toutes les années bissextiles par vote secret à main levée, au cours d'un congrès sur Snapchat dont ils évitent d'ébruiter la date, bien que le port de l'angoisse y soit obligatoire. J'vais vous dire, moi j'en prends du lithium, et ça m'a bien flingué mon versant dépressif, merci les gars, par contre c'est assez peu efficace, as far as I am concerned, contre les petits agacements qui taraudent parfois le bipolaire en culottes longues, sans compter que la notice d'emploi du médicament était truffée de sous-entendus croustillants sur de soi-disant troubles hyper-sexuels, actes de délinquance malveillante et autres accès de dépenses inconsidérées... moi je me contente d'y perdre mes lecteurs, les uns après les autres ils tombent comme des mouches, c'est consternant et pour tout dire un peu décevant, comme Deauville sans Trintignant...

Bref. 
Tout ça pour dire que je ne pourrais pas être journaliste, il faut coller au cul ventre à terre d'une
actualité débilitante dont un pion chasse l'autre, encensé aujourd'hui honni demain, et en plus on est sans cesse soumis à la pression constante des collègues qui furent autrefois de bons camarades mais qui veulent maintenant monter en grade dans la hiérarchie de l'autoroute de l'information le long du panier de crabes de la rédaction mise en surchauffe par les restrictions budgétaires et les coupes sombres dans la rubrique culturelle au profit d'un débat politique à fleurets mouchetés qui ne trompe plus grand monde.


De plus, soyons honnêtes avec nous-mêmes, je serais constamment tenté par la production de billets d'humeur hérités de mon vieux maître Jacques Boudinot, et mon rédacteur en chef, vendu à ses actionnaires et soumis comme un valet du patronat aux annonceurs des régies publicitaires, ces chacals des temps modernes, me tancerait vertement, tant mes articles violeraient allègrement et par tous les orifices les règles de l'objectivité et de la déontologie journalistiques les plus alimentaires, et ma carrière naissante serait alors compromise. Je n'aurais alors guère d'autre choix que de devenir alcoolique, comme tant d'autres de mes confrères en déshérence, camarades d'infortune auprès desquels on a trop souvent tendance à chercher un illusoire réconfort autour d'un fernet-branca de trop après le bouclage de l'édition du soir, et c'en serait fini de mon rêve de devenir Philippe Manoeuvre dans le Métal Hurlant de la grande époque (1975/1981).

Je trouve un peu de réconfort dans la méthode d'Eva Bester, la Madone du Spleen qui n'a pas une tête à faire de la radio, et qui suggère comme remède à la mélancolie de s'engager dans l’action ou l’absurde. 
C'est sans doute ce double conseil que mes malheureux fans ont suivi sans songer aux conséquences, mais ne comptez pas pour moi pour payer les pots cassés.


En panne d'inspiration,
la PQR n'hésite pas à repomper Internet
dans ses pires travers.

P.S. : François-Régis Hutin, fondateur de Ouest-France aux légendaires éditoriaux démocrates-chrétiens auprès desquels Bernard Guetta n'est un pâle ectoplasme, est mort il y a trois jours, pendant la laborieuse rédaction de cet article.
Je veux bien croire qu'il n'a pas fait exprès.
Moi non plus.


Ouest France reprend la main
sur son concurrent en spoilant grave :
l'espoir remeurt,
et en plus il n'était pas un steak !

(1) pour faire tache, contactez Matt Brilland, et sa célèbre peinture qui respire dans le mur.