vendredi 8 février 2019
jeudi 7 février 2019
Ricet Barrier - Chatter Lady (1973)
Voici la dernière rafale d'albums de Ricet Barrier, qui couvre sa Période Évasion / M Records (1973-1980).
Ricet quitte Barclay fin 71, début 72. Il vole de ses propres ailes et sa carrière se forme au rythme de ses rencontres. Parmi les importantes, il y a celle de Léon Francioli en Suisse romande. Léon est un musicien Lausannois qui collabore régulièrement avec la maison d’édition musicale Évasion (Gaston Schaefer). Multi-instrumentiste talentueux, il a plusieurs cordes à son arc…het de contrebasse! Ainsi débute le projet du premier album Suisse de Ricet, Chatter Lady, seul album sur ce label. Il recrute Mike Starr (batterie, percussions) et John Woolloff (guitare électrique) et Léon assurera la direction musicale. Paru en mai 1973, l’album aura une distribution limitée mais sera réédité en 1979 par Festival. Ce disque isolé dans la production suisse de Ricet a été logiquement regroupé avec les suivants.
Ricet saura durant ses années s’entourer de musiciens hors pair. Probablement que Léon qui s’est déjà produit au Festival de Jazz de Montreux y est pour quelque chose… En 1975, un concert mémorable est endisqué sur M Records : Les spermatozoïdes. On y retrouvera un trio de guitaristes chanteurs de classe: Joseph Dejean, Allen Finney et Ricet lui-même; Francioli complète le bal à la contrebasse. Quel album fabuleux! On a droit à la spontanéité du direct avec des «passes» de guitares incroyables et des voix d’accompagnement surprenantes. On se souviendra des Tractions avant, des Poupées rétro, des Voluptés… Ricet dira de Joseph Dejean : il faisait dans ses accompagnements des notes surprenantes, imprévues et pile ce qu'il fallait !
Sentant qu’il a avec lui une «bande à part», Ricet en profite pour enregistrer rapidement deux autres albums. Isabelle [M Records 900.148] est une mise à jour de ses succès à la sauce folk avec un seul nouveau titre: La chanson de celui qui vieillit par Francis Mainville. Celui-ci avait aider Barrier à démarrer sa carrière en 1957 en l’introduisant aux Frères Jacques. Selon moi, les meilleures versions de ses classiques se retrouvent ici. Le deuxième album, Les zygomatiques, n’est pas couvert étant destiné aux enfants.
En 1977 paraît La manigance album de transition au niveau des musiciens, On retrouve certes Francioli, Starr et Woolloff, mais aussi ceux qui deviendront ses comparses de tournée pour quelques années: Valentin le Vielleux (Gérard Clastrier, guitare, vielle et voix) et Zane (Jacques Cézanne, guitares et voix). Un pied dans le folklore avec La manigance, Belle qui tient ma vie (traditionnel) et surtout Y’a plus d’sous (succès principal de l’album) et un autre dans le jazz rétro années 30 avec Le lit de Lili, Putain, le beau métier ! et Les knickerbockers. Sur ces trois derniers titres, le Old School Band de Genève accompagne Ricet. La chanson Les knickerbockers a été remixée sur la compilation Festival de 1980 pour mettre le Old School Band en avant plan.
La mythologie paru en 1978 représente un des rares spectacles concept de Ricet Barrier couché sur vinyle. Il a aussi monté La femme-femme ( avec Jean-Pierre Ferrière), Pachelbel & C° (avec François Lalande et Annie Colette), Le mystère de Renart, Bel oiseau bleu et Les ovules, mais La mythologie est seul dont il reste des enregistrements publiés. Il nous en offrira même un « live » sur CD en 2000. À cette époque, les concerts de Ricet présente La mythologie en première partie, suivi d’un pot pourri de ses chansons en deuxième.
(Source)
mercredi 6 février 2019
Aleš Kot, Danijel Žeželj : Days of Hate (2019)
Aleš Kot, déjà connu de nos services, est un agent tchèque émigré qui se dore la pilule sous le chaud soleil de Californie en vivant grassement de ses Agessa. Danijel Žeželj est un migrant croate, et vit lui aussi depuis assez longtemps aux crochets de l'Etat américain.
Complotant ensemble, adeptes secrets de l'effondrologie qui a gagné les intellectuels du Vieux Incontinent qu'ils ont fui, ils choisissent de mordre la main qui les nourrit, en imaginant une dystopie glaçante qui montre les Etats-Unis sous le jour d'une dictature fasciste sans pitié vis-à-vis de toutes les minorités politiques, ethniques, sexuelles. C'est du propre. Quels ingrats. Une poignée d'activistes de l'ultra-gauche tentent de résister au régime de plomb organisé par l'alt-right en vivant chichement dans la clandestinité entre deux attentats anti-establishment.
Pour une fois, Kot fait un effort pour que son scénario de politique-fiction soit accessible au commun des mortels. Certains personnages manquent encore de chair, parfois réduits à des théorèmes fictionnels et murés dans le silence quand ils n'ont rien à nous dire, mais c'est pas mal.
Mieux que quand il plaque son brouet théorique sur un squelette de récit.
Žeželj l'enlumine avec sa technique si particulière du vitrail au charbon de bois, qui ne brille jamais autant que lorsqu'il illustre de longues scènes d'attentes beckettiennes dans des paysages industriels désolés. Après le totalitarisme soft et hédoniste de The New World, voici sa version hard, moins fluide que glaciale. On attend avec impatience l'adaptation en série par HBO, Netflix ou Amazon. Y'aura au moins TTT dans Télérama.
Chaque fascicule se conclut par une liste de Recommended Media, souvent aussi prétentieuse que les bibliographies jadis placardées par Maurice G. Dantec dans ses livres les plus illisibles, alors que Days of Hate raconte une histoire très simple, même si elle le fait avec beaucoup de chichis tchéquo-croates.
"They can't kill us until they kill us" (chap. 8) par Hanif Abdurraqib me semble une bonne porte d'entrée à l'univers merveilleux des suggestions de lecture de Days of Hate, une fois que vous aurez déjà acquis le fusil à lunettes et les 5 tonnes de phosphate nécessaires à l'entrée pro-active dans la Résistance.
Le second et dernier tome de Days of Hate paraitra en v.o chez Image Comics fin février.
Pour la v.f., je crois qu'on peut se brosser. Le marché français n'est pas prêt.
Complotant ensemble, adeptes secrets de l'effondrologie qui a gagné les intellectuels du Vieux Incontinent qu'ils ont fui, ils choisissent de mordre la main qui les nourrit, en imaginant une dystopie glaçante qui montre les Etats-Unis sous le jour d'une dictature fasciste sans pitié vis-à-vis de toutes les minorités politiques, ethniques, sexuelles. C'est du propre. Quels ingrats. Une poignée d'activistes de l'ultra-gauche tentent de résister au régime de plomb organisé par l'alt-right en vivant chichement dans la clandestinité entre deux attentats anti-establishment.
Pour une fois, Kot fait un effort pour que son scénario de politique-fiction soit accessible au commun des mortels. Certains personnages manquent encore de chair, parfois réduits à des théorèmes fictionnels et murés dans le silence quand ils n'ont rien à nous dire, mais c'est pas mal.
Mieux que quand il plaque son brouet théorique sur un squelette de récit.
Žeželj l'enlumine avec sa technique si particulière du vitrail au charbon de bois, qui ne brille jamais autant que lorsqu'il illustre de longues scènes d'attentes beckettiennes dans des paysages industriels désolés. Après le totalitarisme soft et hédoniste de The New World, voici sa version hard, moins fluide que glaciale. On attend avec impatience l'adaptation en série par HBO, Netflix ou Amazon. Y'aura au moins TTT dans Télérama.
il y a des effets de forêt automnale
des moments d'émotion intense hétéro
des répliques définitives
des villes sous la pluie
des moments d'émotion intense homo
et encore de la pluie, pire que dans Blade Runner.
Chaque fascicule se conclut par une liste de Recommended Media, souvent aussi prétentieuse que les bibliographies jadis placardées par Maurice G. Dantec dans ses livres les plus illisibles, alors que Days of Hate raconte une histoire très simple, même si elle le fait avec beaucoup de chichis tchéquo-croates.
"They can't kill us until they kill us" (chap. 8) par Hanif Abdurraqib me semble une bonne porte d'entrée à l'univers merveilleux des suggestions de lecture de Days of Hate, une fois que vous aurez déjà acquis le fusil à lunettes et les 5 tonnes de phosphate nécessaires à l'entrée pro-active dans la Résistance.
Le second et dernier tome de Days of Hate paraitra en v.o chez Image Comics fin février.
Pour la v.f., je crois qu'on peut se brosser. Le marché français n'est pas prêt.
https://getcomics.info/other-comics/days-of-hate-1-12-2018-2019/
Depuis qu'il a lu Days of Hate, Steve Roach
se colorise la gueule tous les soirs dans l'Arizona.
mardi 5 février 2019
lundi 4 février 2019
dimanche 3 février 2019
Ricet Barrier - 45 Tours et des trouvailles (1966 - 1971)
La suite des aventures de Ricet Barrier en 45 Trous entre 1966 et 1971, hors albums Longue Durée, qui feront l'objet de tirés à part.
Si vous trouvez les pochettes tartignolles, attendez d'avoir écouté les disques.
Si vous trouvez les pochettes tartignolles, attendez d'avoir écouté les disques.
samedi 2 février 2019
The Haunting of Hill House Soundtrack (2018)
Il y a beaucoup d'air et de silences dans la musique de cette série horrifique pas dégueu qui rappelle à la fois Six Feet Under et le meilleur d'American Horror Story (les 3 premières saisons, avant que ça bascule dans le grand guignol). Attention à ne pas confondre The Haunting of Hill House avec The House on Haunted Hill, et encore moins avec Return to House on Haunted Hill). En matière de maison hantée, rien n'égalera jamais plus la terreur distillée par Richard Matheson dans La maison des damnés, mais bon, on n'aura plus jamais peur comme à 15 ans en lisant un livre de poche dans la cour du lycée, il faut s'y faire. Comme le dit le gars de Télérama (il faut bien pallier la mystérieuse disparition de Pierre Serisier du Monde des Séries) :
"Mike Flanagan n’aime pas les effets tape-à-l’oeil, pas plus que le gore. Sa série est avare en effets spéciaux et ressemble souvent à une cousine de Six Feet Under angoissante – mais pas dénuée d’humour. Il s’agit avant tout de suivre, l’un après l’autre, les enfants Crain, pour comprendre ce qui les empêche d’être heureux. Certains épisodes se prêtent à une mécanique flippante à souhait – celui sur Nell, superbe conte onirique et romantique dont la chute est un grand moment d’effroi – d’autres tiennent presque du pur drame intimiste (celui sur la cure de désintoxication de Luke). Flanagan, admirateur de Stephen King (il a adapté Jessie, déjà pour Netflix), a retenu aussi ses leçons. C’est dans le quotidien et l’observation de la psychologie des personnages que la peur fleurit le mieux. The Haunting of Hill House est lentement submergé par la mélancolie. Tant et si bien que horreur et émotion finissent par ne faire plus qu’un."
Mais bon, c'est du journalisme professionnel, toujours un peu suspect de complaisance, dit-il en renfilant sens devant derrière son Gilet Jeune à demi-tarif. J'ai trouvé la chronique idéale de The Haunting of Hill House (la plus intelligente et la moins complaisante) sur un webzine, en cherchant à consulter les pires critiques d'allociné, souvent éclairantes :
http://www.dailymars.net/le-puits-et-le-pendule-the-haunting-of-hill-house-netflix/
Et la musique, dont tout le monde se fout à ce stade :
http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-haunting-of-hill-house-soundtrack-by-the-newton-brothers/
L'inconvénient de s'enfoncer, même avec un enthousiasme mesuré, dans une série d'horreur psychologique, c'est que au 5ème jour d'imprégnation, on hurle dans son sommeil "il est mort !!!" sans pouvoir se souvenir de qui il s'agit au réveil, le 6ème jour on rêve de scolopendres purulents... il était temps que j'en vienne à bout. C'est toxique, quand même, ces trucs qu'on ingère sans en connaître la composition exacte, et qui sont faits à base de deuils, de fantômes, d'instants glacés, d'occasions manquées, de destins tragiques, de bruits dans les murs, d'apparitions spectrales ou démoniaques.
Alors que quand on revoit le Possession de Zulawski avec Isabelle Adjani qui avorte dans un couloir du métro berlinois en envoyant valdinguer ses commissions contre le mur carrelé comme si elle se prenait pour Rosamund Pike dans un clip de Massive Attack, c'est franc du collier, on sait qu'on se situe entre Cronenberg et Lynch de la grande époque, y'a pas d'embrouille.
"Mike Flanagan n’aime pas les effets tape-à-l’oeil, pas plus que le gore. Sa série est avare en effets spéciaux et ressemble souvent à une cousine de Six Feet Under angoissante – mais pas dénuée d’humour. Il s’agit avant tout de suivre, l’un après l’autre, les enfants Crain, pour comprendre ce qui les empêche d’être heureux. Certains épisodes se prêtent à une mécanique flippante à souhait – celui sur Nell, superbe conte onirique et romantique dont la chute est un grand moment d’effroi – d’autres tiennent presque du pur drame intimiste (celui sur la cure de désintoxication de Luke). Flanagan, admirateur de Stephen King (il a adapté Jessie, déjà pour Netflix), a retenu aussi ses leçons. C’est dans le quotidien et l’observation de la psychologie des personnages que la peur fleurit le mieux. The Haunting of Hill House est lentement submergé par la mélancolie. Tant et si bien que horreur et émotion finissent par ne faire plus qu’un."
Mais bon, c'est du journalisme professionnel, toujours un peu suspect de complaisance, dit-il en renfilant sens devant derrière son Gilet Jeune à demi-tarif. J'ai trouvé la chronique idéale de The Haunting of Hill House (la plus intelligente et la moins complaisante) sur un webzine, en cherchant à consulter les pires critiques d'allociné, souvent éclairantes :
http://www.dailymars.net/le-puits-et-le-pendule-the-haunting-of-hill-house-netflix/
Et la musique, dont tout le monde se fout à ce stade :
http://download-soundtracks.com/television-soundtracks/the-haunting-of-hill-house-soundtrack-by-the-newton-brothers/
L'inconvénient de s'enfoncer, même avec un enthousiasme mesuré, dans une série d'horreur psychologique, c'est que au 5ème jour d'imprégnation, on hurle dans son sommeil "il est mort !!!" sans pouvoir se souvenir de qui il s'agit au réveil, le 6ème jour on rêve de scolopendres purulents... il était temps que j'en vienne à bout. C'est toxique, quand même, ces trucs qu'on ingère sans en connaître la composition exacte, et qui sont faits à base de deuils, de fantômes, d'instants glacés, d'occasions manquées, de destins tragiques, de bruits dans les murs, d'apparitions spectrales ou démoniaques.
Alors que quand on revoit le Possession de Zulawski avec Isabelle Adjani qui avorte dans un couloir du métro berlinois en envoyant valdinguer ses commissions contre le mur carrelé comme si elle se prenait pour Rosamund Pike dans un clip de Massive Attack, c'est franc du collier, on sait qu'on se situe entre Cronenberg et Lynch de la grande époque, y'a pas d'embrouille.
vendredi 1 février 2019
mardi 29 janvier 2019
Ricet Barrier - les super 45 Tours (1959-1964)
Je reviens à mon coeur de métier : la diffusion d'oeuvres oubliées, le plus souvent hors commerce, périmées, introuvables, et suscitant le plus souvent chez le cyber-badaud une indifférence polie (au mieux).
Comme je ne connaissais pas du tout la carrière de Ricet Barrier hormis un ou deux albums tardifs, je me suis demandé en dépiautant à mains nues une intégrale de ses débuts en bittorent, mais bon Dieu de bois, que faisait donc Ricet Barrier entre 1959 et 1965 ?
En 1958 je me rappelle qu'il a reçu le grand prix de l'Académie Charles Cros pour son premier 25 cm microsillon, que j'ai mis en ligne ici, et il ne sort pas de nouvel album avant 1965, alors que dès ses débuts, il est chanté par les frères Jacques, Marcel Amont, Denise Benoît, Lucette Raillat, Philippe Clay, Anselme Dubrignoulet, et vite repris par Pink Floyd, Marylin Manson, Scratch Massive... Arrive un autre album en 1965. Alors qu'est-ce qu'il fait entre 1959 et 1965 ? hé bien il sort des super 45 Tours (4 titres), format révolu, sur lesquels il nous chante un monde tout aussi révolu, plein de paysans bourrus et révolus, de gangs en traction défunts depuis avant sa naissance, d'amusements disparus sur les bords de Loire obsolètes, de crieurs de journaux évanouis sous les roues du char du Temps, sur des airs qui flirtent avec le jazz New Orleans et la franchouillardise sans jamais y succomber vraiment.
https://www.mediafire.com/file/8x2gltv7bre89ll/%5B1959-A%5D_%5B1964-B%5D_.zip/file
Comme je ne connaissais pas du tout la carrière de Ricet Barrier hormis un ou deux albums tardifs, je me suis demandé en dépiautant à mains nues une intégrale de ses débuts en bittorent, mais bon Dieu de bois, que faisait donc Ricet Barrier entre 1959 et 1965 ?
En 1958 je me rappelle qu'il a reçu le grand prix de l'Académie Charles Cros pour son premier 25 cm microsillon, que j'ai mis en ligne ici, et il ne sort pas de nouvel album avant 1965, alors que dès ses débuts, il est chanté par les frères Jacques, Marcel Amont, Denise Benoît, Lucette Raillat, Philippe Clay, Anselme Dubrignoulet, et vite repris par Pink Floyd, Marylin Manson, Scratch Massive... Arrive un autre album en 1965. Alors qu'est-ce qu'il fait entre 1959 et 1965 ? hé bien il sort des super 45 Tours (4 titres), format révolu, sur lesquels il nous chante un monde tout aussi révolu, plein de paysans bourrus et révolus, de gangs en traction défunts depuis avant sa naissance, d'amusements disparus sur les bords de Loire obsolètes, de crieurs de journaux évanouis sous les roues du char du Temps, sur des airs qui flirtent avec le jazz New Orleans et la franchouillardise sans jamais y succomber vraiment.
Ma femme trouve que ça fait un peu comique troupier (se dit d'un artiste se produisant devant des troupes militaires et mettant en scène la vie militaire). Elle est cruelle, mais c'est ma femme. Il n'y a guère que le super 45 Tours Tire-au-flanc 62 qui réponde à ce critère, et Pierre Vassiliu à ses débuts était beaucoup plus proche du comique troupier que Ricet Barrier, par contre dans cette série de 4 Titres j'entends ou veux bien entendre des échos de la variété poétique et un peu farfelue de l'époque, il y a même quelques embardées yé-yé entre 61 et 63, et c'est cette poésie un peu foldingue, assez sage quand même par rapport à d'autres artistes qui furent ses contemporains, qui structure sa carrière et qui reste palpable plus de cinquante ans après, dans son impertinente désuétude.
La délicatesse, l'ironie légère, la tendresse, une discrète mais élégante mélancolie, la gentillesse, toutes ces vieilles lunes ont été depuis longtemps reléguées dans un placard moisi qui ne manquera pas de s'ouvrir par surprise dans quelque maison hantée de film d'horreur, provoquant l'épouvante des scénaristes et du public devant tant de qualités humaines perdues à jamais.
La délicatesse, l'ironie légère, la tendresse, une discrète mais élégante mélancolie, la gentillesse, toutes ces vieilles lunes ont été depuis longtemps reléguées dans un placard moisi qui ne manquera pas de s'ouvrir par surprise dans quelque maison hantée de film d'horreur, provoquant l'épouvante des scénaristes et du public devant tant de qualités humaines perdues à jamais.
https://www.mediafire.com/file/8x2gltv7bre89ll/%5B1959-A%5D_%5B1964-B%5D_.zip/file
Soyons honnêtes, beaucoup de ces chansons ne me parlent pas, ne m'évoquent rien, je ne les connaissais pas, je n'ai pas pu contracter avec elles de liens contre-nature dans ma jeunesse, mais certaines me font quand même sourire au-delà de l'abime du temps (et du kitsch).
mardi 22 janvier 2019
Ian William Craig - Thresholder (2018)
Tant qu'à y être avec des musiciens et des musiques réputées difficiles et encore peu connues des Inrocks et de Télérama, après le saxophoniste fou et vraisemblablement sataniste à ses heures perdues, pour rétablir la balance du côté du Bon, du Beau et du Vrai, et avant qu'il entre dans le Top 100 de la branchouillitude barrée, voici l'alchimiste insensé, qu'on pourra sans doute suspecter de cyber-angélisme après écoute, un cyber-angélisme peut-être sans Dieu, comme un chant religieux qui n'ose pas dire son nom en cette période de sacro-sainte laïcité, qui délivre la bande-son idéale pour se perdre dans la lecture du Anatèm de Neal Stephenson (une sorte d'Au nom de la Rose geek, qui nous dépeint des communautés monastiques également sans Dieu, comme s'ils s'étaient donnés le mot, mais dédiées à la Science et à la Philosophie, sur une planète qui ressemble à la notre mais quand même pas pareille).
Tout comme Colin Stetson, Ian William Craig a déjà publié des brouettes d'albums, celui-ci dépasse un peu de la mouvance de l'avant-garde contemporaine dans laquelle il s'était enkysté à grand renfort de drones craquants, de choeurs célestes enregistrés sur des bandes magnétiques froissées, mutilées et altérées par des machines et de relents du Requiem de Lygety qu'on entend dans 2001 l'Odyssée de l'Espace quand les Chinois (qui comme les Shadoks en leur temps ont débarqué nuitamment sur la face cachée du satellite, ce qui est un gage de plus de leur légendaire fourberie) mettent à jour le monolithe noir qui fait trop peur.
La chronique:
https://www.benzinemag.net/2018/11/21/ian-william-craig-dans-strates-sonores-thresholder/
Le disque :
https://ianwilliamcraig.bandcamp.com/album/thresholder
J'ai menti : la bande-son idéale de Anatèm, c'est le silence, tellement c'est difficile à lire.
Mais ça tue pas le cochon de se donner un peu de mal.
Tout comme Colin Stetson, Ian William Craig a déjà publié des brouettes d'albums, celui-ci dépasse un peu de la mouvance de l'avant-garde contemporaine dans laquelle il s'était enkysté à grand renfort de drones craquants, de choeurs célestes enregistrés sur des bandes magnétiques froissées, mutilées et altérées par des machines et de relents du Requiem de Lygety qu'on entend dans 2001 l'Odyssée de l'Espace quand les Chinois (qui comme les Shadoks en leur temps ont débarqué nuitamment sur la face cachée du satellite, ce qui est un gage de plus de leur légendaire fourberie) mettent à jour le monolithe noir qui fait trop peur.
La chronique:
https://www.benzinemag.net/2018/11/21/ian-william-craig-dans-strates-sonores-thresholder/
Le disque :
https://ianwilliamcraig.bandcamp.com/album/thresholder
J'ai menti : la bande-son idéale de Anatèm, c'est le silence, tellement c'est difficile à lire.
Mais ça tue pas le cochon de se donner un peu de mal.
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