vendredi 2 février 2018
The Ruts : The Crack (1979)
The Crack est le premier album du groupe de rock britannique The Ruts.
Sorti en 1979, il est marqué par des influences punk et reggae. 1979, souvenez-vous, c'était déjà le post punk, avec l'irruption de ces gars pressés qui jouaient vite et bien (par opposition à la première vague punk qui jouait vite et mal).
Mais très vite, les choses s'emballent, et Malcolm Owen est retrouvé mort dans la salle de bain chez ses parents à Hayes, d'une surdose d'héroïne, le 14 juillet 1980, à 26 ans. La chanson H-eyes, la face- B de leur premier single, est justement une chanson contre l'usage de l'héroïne, et deux autres chansons, Dope for Guns et Love in Vein (lol) sont des chansons anti-drogues.
Avouez que c'est ballot.
Le potentiel du groupe à vendre de la méthadone par paquets de douze semblait énorme.
Pendant ce temps, n'étant ni punk ni reggae, mais bien un sale fils de bourgeois névrosé, John Warsen admire secrètement ce mélange inédit de punk et de reggae, qu'il convoite sans pouvoir l'atteindre dans sa pratique musicale dilettante feignante, et qu'il joue pourtant très fort sur son électrophone. Ca ne lui réussit pas plus : il est retrouvé mort dans la salle de bain de ses parents à Perros-Guirec, d'une surdose de blog, le 14 juillet 2049, à 78 ans.
L'album The Crack est lui retrouvé bien vivant, car nos oeuvres nous survivent, hélas, sur le blog musical Hilarante en la distopía, mais franchement je vois pas ce qu'il y a de drôle.
jeudi 1 février 2018
Aidan Baker - Dualism (2016)
Je suis retombé sur cet album d'ambient drone en préparant une compile de Noël pour les Acouphéneurs Anonymes.
J'ai un peu du mal grave à suivre la production d'Aidan Baker, trop copieuse et divergente pour moi.
Je ne sais pas pourquoi, celui-là je ne m'en lasse pas.
Il faut bien prendre appui quelque part.
Dans ce monde de prose où "tout est mou, où rien ne tient quand on le pose" (Gérard Manchié), alors si on le pose sur un disque d'ambient, vous pensez bien, y va pas rester debout longtemps.
https://aidanbaker.bandcamp.com/album/dualism
Apparemment, je l'avais déjà chroniqué ici, avec une grande sobriété de moyens.
Loué sois-je.
J'ai un peu du mal grave à suivre la production d'Aidan Baker, trop copieuse et divergente pour moi.
Je ne sais pas pourquoi, celui-là je ne m'en lasse pas.
Il faut bien prendre appui quelque part.
Dans ce monde de prose où "tout est mou, où rien ne tient quand on le pose" (Gérard Manchié), alors si on le pose sur un disque d'ambient, vous pensez bien, y va pas rester debout longtemps.
https://aidanbaker.bandcamp.com/album/dualism
Apparemment, je l'avais déjà chroniqué ici, avec une grande sobriété de moyens.
Loué sois-je.
J’veux dire, trop souvent on écoute de l’Ambient / Drone / Doom pour de mauvaises raisons : on a une femme dépressive qui ne voit pas le bout du tunnel, un chef de service n’a pas pris conscience des immenses services qu’on a rendus à la boite en surinvestissant notre routine professionnelle, on éprouve un sentiment de dérélilction devant la trajectoire aveugle et implacable du Monde vers le Mur, nos enfants se détournent de nous parce qu’on est resté de glace face à leurs demandes de remise en question, on n’a pas mangé assez de fibres à midi, la méditation ne nous procure qu’un profond ennui, un vieil ami est mort sans connaitre la Paix, les comics américains atteignent une côte de stupidité inédite, les cotisations CSG ont insidieusement augmenté sur notre fiche de paye, on ne parvient pas à se remettre à la lecture du chef d’oeuvre d’Alan Moore, les attentats à Kaboul nous font nous dire « mais quand donc vont-ils se décider à envoyer Malko Linge régler le problème », etc…
Rien de tel ici. C’est juste parce que la démarche expérimentale du multi-instrumentiste nous semble porter des fruits, certes un peu amers, mais quand même goûteux, par rapport à la lavasse new age habituelle.
lundi 29 janvier 2018
Rosetta - Utopioid (2018)
Ou la revanche des vioques :
comment Télérama a niqué les Inrocks.
"Les deux premiers morceaux nous plongent immédiatement dans une surprenante sensation de plénitude : le tempo lent et la guitare douce, aux sonorités presque liquides, diffusent une sérénité plus post-rock que metal. Il faut attendre le troisième titre pour prendre la première vraie décharge. Neophyte Visionary libère brutalement le son massif de Rosetta, condensé d’énergie emmené par les cris post-core de Michael Armine. Moins musclé que ses prédécesseurs, ce sixième album du groupe de Philadelphie est moins une déflagration qu’une délicate construction d’atmosphère. Certains morceaux, isolément, peuvent d’ailleurs désarçonner. 54 543 prend des airs de berceuse post-metal, Hypnagogic, de slow éthéré. Mais conçu comme le récit d’une vie, d’avant la naissance à la mort, Utopioid, contraction d’« utopia » et d’« opioid », s’apprécie dans sa progression, d’une sérénité naïve à un trouble mystérieux.
Ce disque prenant et intelligent fourmille de mélodies fortes, de bouillonnements intenses, de guitares accrocheuses et de batterie dynamique, exhalant de bout en bout une étrange mélancolie qui galvanise. Référence de la scène post-metal depuis quinze ans, Rosetta parvient à donner libre cours à ses penchants les plus atmosphériques tout en conservant sa puissance électrisante."
Marie-Hélène Soenen
comment Télérama a niqué les Inrocks.
"Les deux premiers morceaux nous plongent immédiatement dans une surprenante sensation de plénitude : le tempo lent et la guitare douce, aux sonorités presque liquides, diffusent une sérénité plus post-rock que metal. Il faut attendre le troisième titre pour prendre la première vraie décharge. Neophyte Visionary libère brutalement le son massif de Rosetta, condensé d’énergie emmené par les cris post-core de Michael Armine. Moins musclé que ses prédécesseurs, ce sixième album du groupe de Philadelphie est moins une déflagration qu’une délicate construction d’atmosphère. Certains morceaux, isolément, peuvent d’ailleurs désarçonner. 54 543 prend des airs de berceuse post-metal, Hypnagogic, de slow éthéré. Mais conçu comme le récit d’une vie, d’avant la naissance à la mort, Utopioid, contraction d’« utopia » et d’« opioid », s’apprécie dans sa progression, d’une sérénité naïve à un trouble mystérieux.
Ce disque prenant et intelligent fourmille de mélodies fortes, de bouillonnements intenses, de guitares accrocheuses et de batterie dynamique, exhalant de bout en bout une étrange mélancolie qui galvanise. Référence de la scène post-metal depuis quinze ans, Rosetta parvient à donner libre cours à ses penchants les plus atmosphériques tout en conservant sa puissance électrisante."
Marie-Hélène Soenen
dimanche 28 janvier 2018
Michel Jonasz - La Nouvelle Vie (1981)
Avec l'élection de François Mitterrand en 1981, La Nouvelle Vie® cesse d'être une conjecture fumeuse.
C'est pas trop tôt.
Je n'en veux pour preuve que la chanson éponyme de MichelJaunisse Jaunasse la même année, qui commence par ces mots :
"La peinture des murs se détache, tu vois on pourrait s'détacher aussi"
c'est en répétant ce mantra que Warsen parvient à l'éveil dès 2023 (en comptant large, avec la marge Simpson d'erreurs du vieux débutant : faux éveils, montées de kundalini sauvages, débouchages de lavabos en urgence)
Car comme l'a dit le Prophète :
"On fume juste une cigarette, et en avant pour La Nouvelle Vie"
(Mitterrand préférait la pipe)
Autre mantra stimulant déniché dans ce vieux disque à verser au dossier : "une photo d'facture donne le mal du pays", ce qui est :
1/ scientifiquement prouvé
2/ une nouvelle preuve que le lien de l'attachement pend dans le vide.
Alors vraiment, on aurait tort de se priver d'écouter et de réécouter tous ces vieux disques.
D'autant plus que si La Nouvelle Vie® nous attend, elle ne dure jamais très longtemps.
Je n'en veux pour preuve que la cover des Fatals Picards que je viens de commettre pour lâcher mon clavier d'ordinateur.
A la réécouter, je pense que c'est le mot "clavier" qu'il faut que je bannisse de mon vocabulaire, mais les mots, on s'en branle, comme les jeunes se branlent du dernier d'Ormesson mais sans visualiser la photo de quatrième de couverture sinon tout est foutu, et moi c'est surtout au niveau de ma pratique spirituelle de ma Nouvelle Vie® au jour d'aujourd'hui que ça chie à l'oreille et que je dois renoncer à l'idée même de "clavier".
http://www.mediafire.com/file/n1w2bk928hv7244/MJ_LNV.zip
mon père était tellement de gauche - reprise ein zwei ! from john warsen on Vimeo.
C'est pas trop tôt.
Je n'en veux pour preuve que la chanson éponyme de Michel
"La peinture des murs se détache, tu vois on pourrait s'détacher aussi"
c'est en répétant ce mantra que Warsen parvient à l'éveil dès 2023 (en comptant large, avec la marge Simpson d'erreurs du vieux débutant : faux éveils, montées de kundalini sauvages, débouchages de lavabos en urgence)
Adoptez-moi, et venez vite, y m'piquent dans deux jours. |
Car comme l'a dit le Prophète :
"On fume juste une cigarette, et en avant pour La Nouvelle Vie"
(Mitterrand préférait la pipe)
Autre mantra stimulant déniché dans ce vieux disque à verser au dossier : "une photo d'facture donne le mal du pays", ce qui est :
1/ scientifiquement prouvé
2/ une nouvelle preuve que le lien de l'attachement pend dans le vide.
Alors vraiment, on aurait tort de se priver d'écouter et de réécouter tous ces vieux disques.
D'autant plus que si La Nouvelle Vie® nous attend, elle ne dure jamais très longtemps.
Je n'en veux pour preuve que la cover des Fatals Picards que je viens de commettre pour lâcher mon clavier d'ordinateur.
A la réécouter, je pense que c'est le mot "clavier" qu'il faut que je bannisse de mon vocabulaire, mais les mots, on s'en branle, comme les jeunes se branlent du dernier d'Ormesson mais sans visualiser la photo de quatrième de couverture sinon tout est foutu, et moi c'est surtout au niveau de ma pratique spirituelle de ma Nouvelle Vie® au jour d'aujourd'hui que ça chie à l'oreille et que je dois renoncer à l'idée même de "clavier".
http://www.mediafire.com/file/n1w2bk928hv7244/MJ_LNV.zip
mon père était tellement de gauche - reprise ein zwei ! from john warsen on Vimeo.
samedi 27 janvier 2018
Michel Jonasz - Les Plus Belles Chansons (1981)
Ca m'a pris comme ça, brutalement. Histoire de récupérer mon imaginaire français, comme le suggérait hier Arthur H sur cette antenne : "... l'imaginaire français est vraiment laissé en friche. Il y a tellement de personnages incroyables. On pourrait écrire, raconter des histoires fabuleuses sur notre propre culture, au lieu d'être totalement cannibalisés par les références américaines. Les jeunes Européens ont du mal avec cela, car leurs sources vives de l'imaginaire ne sont plus qu'américaines à travers les films, les livres et les disques. Il y a potentiellement une perte importante de diversité et aussi d'originalité. Notre imaginaire est devenu américain. Cela fait partie du cerveau mondial. Moi-même, je l'aime et l'utilise, notamment le monde des super-héros comme hier Spiderman dans « Nancy et Tarzan » ou aujourd'hui la princesse Leia dans « Super-Héros de l'instant zéro ». Je n'ai rien contre l'imaginaire américain. Sauf qu'il est américain. Et ce n'est pas une raison pour ne pas explorer notre propre imaginaire français. Il faut absolument le récupérer !"
Du coup, envie incoercible de me colleter avec Michel Jaunasse, un héros de l'imaginaire français un peu tombé en déréliction, un anciennazi stakhanoviste de la chanson funeste de l'attachement néfaste, alors qu'il avait décroché la timbale en 1985, quand il était Uni vers l'Uni.
Le problème vient toujours au moment de défusionner, pour rentrer dans l'atmosphère.
Après l'extase, la lessive, comme dirait l'autre.
Cet homme a plus fait pour l'industrie des antidépresseurs que beaucoup d'autres pourtant gravés en lettres dorées au frontispice de ce blog tombal.
Que justice lui soit rendue avec ce best-of cette sélection de grands succès d'avant-hier.
http://www.mediafire.com/file/86zyu63mhyoa9wx/MJ_LPBC.zip
Du coup, envie incoercible de me colleter avec Michel Jaunasse, un héros de l'imaginaire français un peu tombé en déréliction, un ancien
Le problème vient toujours au moment de défusionner, pour rentrer dans l'atmosphère.
Après l'extase, la lessive, comme dirait l'autre.
Cet homme a plus fait pour l'industrie des antidépresseurs que beaucoup d'autres pourtant gravés en lettres dorées au frontispice de ce blog tombal.
Que justice lui soit rendue avec
http://www.mediafire.com/file/86zyu63mhyoa9wx/MJ_LPBC.zip
Avec Michel Jonasz, tout redevient possible. |
Tout, vous dis-je. Ce gag sera drôle jusqu'en 2023. |
vendredi 26 janvier 2018
Arthur H : « L'imaginaire français est devenu américain »
Quand je penche la tête comme ça, j'ai l'air fucking true. |
J'ai un peu décroché de sa carrière depuis quelques années.
Il est loin l'enthousiasme délétère et prosélytre de rouge que je manifestais lors de ses premiers disques.
L'homme me plait, même si sa musique ne me séduit pas toujours.
M'enfin, il a le droit d'avoir beaucoup changé aussi.
Même en bien.
En général, quand on change en bien, on fait des disques plus chiants.
Simple observation.
Extrait de l'interview du Point :
Comment voyez-vous le mouvement de libération de la parole des femmes ?
La grossièreté masculine est absolument intolérable. Le fait de manquer de respect à une femme est inadmissible. Énormément d'hommes sont très immatures, ne savent pas gérer leurs désirs et sont agressifs. L'accusation et la dénonciation peuvent paraître un stade nécessaire pour sortir du vieux monde. Moi, je suis un peu utopiste. Je trouve que le respect mutuel et total va de soi. Le débat sera vraiment intéressant quand il n'y aura plus de victimes et de coupables, et seulement des gens responsables. Cela m'intéresse de construire les rapports du futur dans le respect mais aussi dans l'altérité. Ce que j'aime dans ma compagne, c'est qu'elle fonctionne de manière totalement différente de moi.
C'est ma femme qui m'en a parlé.
Ma femme, écouter Arthur H ?
Putain, v'là autre chose.
Il va falloir cogner plus fort.
mardi 23 janvier 2018
Matt Fraction, Gabriel Bà - Casanova : Luxuria (2006)
- T'as pas entendu comme un bruit ? - Hein ? |
A y est. J'ai enfin regardé Valérian et Laureline, alors que je l'avais téléchargé avant tout le monde, avec un enthousiasme frénétique autant que décérébré. Et c'est une fois de plus l'occasion d'accepter que le meilleur moment dans l'amour, c'est quand ça downloade.
Je l'ai regardé du coin de l'oeil, un peu comateux, un dimanche après-midi parce que c'était mon premier jour de congé depuis 3 semaines et qu'en ce moment je dors 4 heures par nuit, rapport à la phase hypomaniaque de mes légères tendances bipolaires, tout ça. Entre mes micro-siestes sur mon pouf en micro-billes, j'ai trouvé l'esthétique assez laide, les couleurs de la planète Mül un peu forcées, et pour tout dire aussi vulgaires qu'un vieux sketch de Font et Val. Ca ne me gène pas tellement que le film n'ait qu'un très lointain rapport avec l'univers développé par Christin et Mézières depuis la fin des années 60, je ne suis pas un gardien du Temple, je n'ai jamais été un grand fan de la série, les geeks de Valérian-la-BD c'est pas des gens comme moi.
Je lisais Spirou et parfois Tintin, rarement Pilote.
L'esprit de Valérian-la-BD, est-ce que Besson s'en est emparé, même au prix d'en trahir la lettre, pour en faire quelque chose de neuf et transmettre cette culture qui lui a tant plu quand il était kid, au point de s'endetter sur 9 générations en produisant et réalisant son gloubi-boulga de film ?
Je comprends que les Américains aient boudé Valérian-le-film, il y a des crimes de lèse-Star Wars un peu partout, tout le temps. De la dérision, de l'ilarité et toutes ces sortes de choses, là où on s'y attend le moins, et surtout là où les Américains se sont forgés une nouvelle mythologie, et là-bas les mythos ne font rire personne.
On ne laissera pas le petit gros Frenchie déconner avec Star Wars, on n'ira pas voir son film, déjà qu'on a le Sénateur Palpatine à la Maison Blanche, alors ça va bien maintenant, hein, on va pas se laisser emmerder.
Mais Valérian-le-film, ça me fait surtout penser à ce que dit Alan Moore dans l'interview qu'il a donnée sur France Inter à l'occasion de la sortie de Jérusalem, et que je transcris en tremblant d'émotion devant tant d'intelligence conceptuelle, comme un scribe atteint de myxomatose.
" Plus personne ne sait ce qu’est véritablement la culture, l’art, la vulgarité, ce qui suggère que toutes ces choses ont été mélangées dans une sorte de terreau extrêmement fertile, un médium à partir duquel nous commençons à faire croitre de nouvelles formes culturelles dont nous aurons besoin pour ce siècle qui est là.
- Je vous ai souvent entendu dire que le 21ème siècle n’’était pas parvenu à inventer sa propre culture, Alan Moore, qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
- Après s’être précipités à travers les années 50 avec ces voitures aux ailerons de requin et à travers les années 60 et 70 avec tous ces merveilleux films de science-fiction et nos aspirations à tout ce que le genre humain allait devenir à l’avenir, quand nous sommes parvenus aux années 90, nous avons commencé a voir cet avenir se manifester autour de nous.
Ce n’était pas du tout l’avenir auquel on s’attendait, que l’on espérait.
Il n’y avait pas de costumes avec des petites fusées dans le dos, à la place il y avait ce nouveau médium envahissant qui transformait la société d’une façon qu’on ne pouvait pas imaginer précédemment.
Je pense que ce qui s’est passé c’est que la culture s’est gelée sur place. Elle a commencé à marquer le pas. Elle avait peur, la culture, elle était effrayée devant le siècle qui s’ouvrait devant elle, alors elle a décidé, simplement, de ré-imaginer, de refaire partir la culture du siècle au sein duquel elle était à l’aise.
Ce qui signifie que maintenant on a devant nos cinémas des adultes qui font la queue pour aller voir des personnages et des récits qui ont été inventés pour divertir des garçons de 12 ans d’il y a 50 ans.(...)"
Et voilà.
Pile poil.
Prends ça dans ta gueule, Luc Besson.
La messe est dite.
Affaire suivante.
- mi- janvier 2018 -
J'ai mis plusieurs années à lire le premier tome de Casanova au service de l’E.M.P.I.R.E. en entier.
J'ai commencé par le mater en v.o, mais j'y comprenais pas grand chose, ça se passait pas du tout à Venise, mais dans des univers parallèles, y'avait des jolies filles, des super-méchants à la James Bond, des embrouilles quantiques, des consignes mal interprétées, une jubilation a déchirer l'espace-temps et la trame de la figuration narrative qu'on ne retrouve que dans les meilleurs ouvrages de Stephane Jourdain et Grant Morrison, mais c'était un peu confus.
Quand la v.f est sortie chez Urban Comics, plusieurs années après, j'ai foncé l'acheter.
C'était pire.
Et puis tout s'est bizarrement décanté à la sortie de Valériane-Le-Film, où j'ai relativement bien dormi sur mon pouf en microbilles devant ma télé HD 1080p, merci.
J'ai compris qu'il fallait me laisser porter par le flow, plutôt que d'être tatillon sur la continuité et/ou les enjeux scénaristiques, qui carbonisent cinquante ans de pop culture au micro-ondes* sans que le goût ou l'effet soient aussi désagréables qu'on pouvait l'imaginer d'après la recette.
En plus, j'ai trouvé dans un univers parallèle une version bichrome du plus bel effet, qui souligne la vivacité et l'élégance du trait de Gabriel Bà.
Après |
Avant. Trop de couleur distrait le spectateur (Jacques Tati) |
Et dans l'édition française, dont je me suis fait offrir les tomes 2 et 3 à Noël sous des prétextes fallacieux, que ça tombait le jour de mon anniversaire d'ex-enculé alcoolique aujourd'hui à jeun dans le désert depuis si longtemps, il y a des pages passionnantes sur la création graphique de la série et le passage de la bichromie à la quadri, je ne vous dis que ça, non je ne les scannerai pas pour vous faire voir, l'article est déjà assez long et boursouflé comme ça.
A tout prendre, niveau d.é.g.l.i.n.g.u.e. scénaristique,
Casanova au service de l’E.M.P.I.R.E. se situerait presque au niveau d'emmerdes galactiques rencontrées par Douglas Ferblanc et Vaseline, agents spatio-spéciaux imaginés par Pétillon alors que Luc Besson dessinait encore des Subways dans les marges de ses cahiers.
Bref, à tous les points de vue, on l'aura compris, je ne vais pas vous faire un dessin, je n'irai pas par quatre chemins, Valérian et Laureline peuvent bien aller se rhabiller.
Surtout Valérian.
Qu'est-ce que je fais ? Je déballe ou je remballe ? Choix cornélien. |
- de retour dans le continuum de maintenant, soit approximativement trois-quarts janvier 2018 -
En plus, quand j'achète des BD américaines en v.o. sur Amazon, j'ai toujours souvent une bonne surprise en déballant le colis : une stagiaire révoltée par les conditions de travail régnant chez ce géant de la distribution échappant à tout contrôle des Etats malgré Super-Macron, et qui a profité de ma commande pour s'enfuir clandestinement à la faveur d'une pause café des robots qui confectionnent les paquets. Donc en plus, je libère un emploi, et je préserve l'environnement en portant le carton à un point d'apport volontaire où il sera recyclé pour accueillir d'autres stagiaires, qui iront rejoindre après avoir parcouru le grand Cycle de la Vie en Entreprise toutes celles que j'ai enterrées dans le petit bois derrière chez moi après en avoir aspiré tout le suc, et le sel aussi, tant qu'à y être.
* pour carboniser au micro-ondes, il faut mais il suffit de disposer de la fonction "grill", dite aussi "panacrunch" sur certains modèles.
lundi 22 janvier 2018
Patrick Font - Le candidat des cons (1978)
« … Moi aussi, je me lance à mon tour, dans la grande bataille électorale des législatives de 1978, et bien que je sois parfaitement inconnu sur la grande scène politique, j'ai trouvé un truc terrible pour obtenir un max de suffrages, puisqu'en effet, je me présente en qualité de candidat des cons.
Pourquoi ? Parce que vous êtes nombreux !… »
40 ans après les législatives de 1978, ce sketch de politique-fiction n'a pas pris une ride.
Par contre, Font a pris 8 ans, dont 6 fermes, et nous on a pris cher. Enfin, vous je sais pas, mais moi, je ne suis plus que l'ombre de ma tombe.
En cherchant un peu de documentation pour livrer un rédactionnel décent en complément de l'article, je tombe sur une émission de radio du regretté Jean-Louis Foulquier dans laquelle Font et Val sont invités en 88, et nos deux gauchistes de choc se lancent dans des improvisations périlleuses - sans doute écrites avant - qui tiennent plus de la Coloscopie que de la Radioscopie, et d'ailleurs Jacques Chancelle quand Font fait une embardée au cours d'un sketch consacré à se gausser gentiment de l'idéologie "Soyez des Gagnants" :
- Dépassez-vous vous-mêmes !
- Depuis ma naissance j'essaye de me dépasser moi-même, mais la voie est si étroite que je m'encule !"
Que dire de plus ?
Rien, ça vaudra mieux.
Le disque original est en vente à la permanence.
dimanche 21 janvier 2018
The Thing With Five Eyes - Noirabesque (2018)
Alors voilà.
Pour lire du Stephen King dans le noir (ou à défaut du Alan Moore, mais c'est pas la même exigence littérale) en se touchant le Rémi, je n'ai rien trouvé de mieux que 'Noirabesque' (Svart Lava 003), le dernier The Thing With Five Eyes.
D'ailleurs, on me signale en régie que The Thing With Five Eyes est le phénix de Jason Kohnen issu de ses précédents projets «darkjazz» démontés : le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble et le Mount Fuji Doomjazz Corporation.
Vous voici préviendus.
Pour lire du Stephen King dans le noir (ou à défaut du Alan Moore, mais c'est pas la même exigence littérale) en se touchant le Rémi, je n'ai rien trouvé de mieux que 'Noirabesque' (Svart Lava 003), le dernier The Thing With Five Eyes.
D'ailleurs, on me signale en régie que The Thing With Five Eyes est le phénix de Jason Kohnen issu de ses précédents projets «darkjazz» démontés : le Kilimanjaro Darkjazz Ensemble et le Mount Fuji Doomjazz Corporation.
Vous voici préviendus.
Faudra pas venir me pleurnicher dans les basques après parce que ça fait trop peur.
samedi 20 janvier 2018
Les Inrockuptibles spécial BD d'auteur américaine (2018)
Les Inrockuptibles, magazine de conformisme culturel de l'ultra-gauche qui se refuse tout de go à lire Télérama, publient un numéro spécial "BD d'auteur américaine".
N'y figurent aucun de mes auteurs de prédilection :
Brian K. Vaughan, Warren Ellis, Alan Moore (bon d'accord il est angliche, mais bosse souvent avec des dessinateurs yankee), Matt Fraction, Eric Stephenson, Joe Casey, Geof Darrow, Ales Kot et Marcel Gotlib y sont honteusement passés sous silence.
J'ai bien fait de le voler plutôt que de l'acheter.
Leur numéro "Bye-Bye Johnny" (que j'ai acheté, car j'ai le nez creux tellement il est gros) était mieux branlé.
Je vais leur écrire, tiens.
Ils vont m'entendre.
N'y figurent aucun de mes auteurs de prédilection :
Brian K. Vaughan, Warren Ellis, Alan Moore (bon d'accord il est angliche, mais bosse souvent avec des dessinateurs yankee), Matt Fraction, Eric Stephenson, Joe Casey, Geof Darrow, Ales Kot et Marcel Gotlib y sont honteusement passés sous silence.
J'ai bien fait de le voler plutôt que de l'acheter.
Leur numéro "Bye-Bye Johnny" (que j'ai acheté, car j'ai le nez creux tellement il est gros) était mieux branlé.
Je vais leur écrire, tiens.
Ils vont m'entendre.
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