Enfin une femme qui a les couilles de se les faire sauter d'envoyer un message fort aux djihadistes, au gouvernement, et au mec qui fait la météo sur France 2.
For everyone who's had their joy stolen......
Finalement une chanson de saison, même si j'avais programmé l'article il y a 8 jours - entendue dans la bande originale de Crazy Heart, remarquable film sur la rédemption d'un chanteur de country alcoolo joué par Jeff Bridges.
Car la complaisance vis-à-vis de sa maladie, c'est bien joli, et elle contient sans doute sa propre récompense, mais quand même, un jour on se rend compte que savoir sans faire équivaut à ne pas savoir.
C’est bien embêtant, mais à part avaler ces amères lapalissades, pas moyen de sortir du Landerneau de l’addiction.
On peut aussi les mettre en chansons :
comme on dit au Bataclan, la musique adoucit les meurtres.
La peste soit du démon d'Internet, je viens de débusquer une version alternative dont j'ignore si elle est plusse pareille que l'original, mais fichtrement stéréoïsée.
Effectivement, l'originale est un peu moins pareille
Et voilà.
C'est bien joli de jouer les Cassandre en dénonçant la paille dans l'oeil des djihadistes en passant sous silence la poutre que l'on a dans le slip.
N'empêche qu'avec toutes vos conneries + les miennes, il refait un temps à écouter du Heldon.
Le disque s'ouvre par une petite mélodie au piano, en majeur, d'abord un peu hésitante, murmurée en écho bouche fermée par Babx, puis elle prend de l'assurance et un peu d'ampleur, tandis que des fantômes de poètes disparus viennent y toaster dessus des fragments de phrases, qu'on entend comme une radio reléguée en arrière-plan sonore, à la limite du hors-champ perceptuel, radio qui serait écoutée distraitement par l'ouvrier taciturne qui enduit généreusement de chaux les murs massifs de la propriété toscane inondée de flaques d’un soleil incandescent à travers les trouées de la vigne vierge, tandis qu'on caresse de deux doigts hésitants le clavier du grand piano à queue de bois laqué blanc disposé face à la mer, en cherchant à se rappeler et à reproduire cette mélodie naïve entendue jadis.
...si ça ne tenait qu'à lui, l'ouvrier il aurait bien mis les Grosses Têtes sur RTL, quoique le sémillant Ruquier lui fasse regretter les grandes heures de Philippe Bouvard, mais le maitre de maison lui a interdit d’écouter autre chose que France-Culture.
Et puis soudain, roulement de tambour, et BabX, le possédé du Verbe, comme d'autres sont possédés du Démon, du Blog, ou du Démon du Blog, commence à éructer avec des intonations de muezzin qui aurait maté l'Exorciste la veille, sur un fond de tango funèbre entrechoqué à la Tom Waits :
Au gibet noir, manchot aimable,
Dansent, dansent les paladins,
Les maigres paladins du diable,
Les squelettes de Saladins.
Messire Belzébuth tire par la cravate
Ses petits pantins noirs grimaçant sur le ciel,
Et, leur claquant au front un revers de savate,
Les fait danser, danser aux sons d'un vieux Noël !
Et les pantins choqués enlacent leurs bras grêles
Comme des orgues noirs, les poitrines à jour
Que serraient autrefois les gentes damoiselles
Se heurtent longuement dans un hideux amour.
Hurrah ! les gais danseurs, qui n'avez plus de panse !
On peut cabrioler, les tréteaux sont si longs !
Hop ! qu'on ne sache plus si c'est bataille ou danse !
Belzébuth enragé racle ses violons !
Après Thanatos, et c'est pas trop tôt, Eros entre en scène.
Mais c'est pour "La mort des amants".
Un guitariste qu'on jurerait fraichement sorti du tombeau du Jeff Buckley de son unique album anthume tisse des guitares hypnotiques.
BabX se perche sur un demi-ton et ne le quitte plus.
"On peut, après tout, vivre sans le je-ne-sais-quoi, comme on peut vivre sans philosophie, sans musique, sans joie et sans amour. Mais pas si bien."
V. Jankélévitch
Rimbaud, Verlaine, Baudelaire et autres vieux macchabbées à la Artaud sont donc conviés à cet étrange festin de poésie vivante.
Même les inrocks trouvent ça bien, ce qui ne veut pas dire qu'il en vendra beaucoup.
Vous en mangez souvent, vous, de la poésie ?
En 2015 ?
L'occasion de rappeler notre engagement constant à voler des disques à l'étalage, la transgression des lâches que nous n'aurions guère osé faire dans notre prime jeunesse, rapines sans lesquelles nous pensions naïvement à l'époque que les artistes maudits auraient pu vivre décemment de leur art, et du coup leurs chansons auraient été sans doute moins bonnes.
Il faut toujours se méfier des paroles, quand il y a trop de sucre dans la musique.
Country music at its finest :
En voilà une chouette chanson apte à donner bonne conscience à tous ces bâtards du MidWest et d'ailleurs pour continuer à se comporter comme des trous de balles avec leur femme en se disant qu'elle a le dos large.
Good hearted woman, c'est comme les doubitchous dans le Père Noël est un scumbag :
sous le nappage onctueux et entraînant en diable (en tant que femme, j'ai un faible pour la pedalsteel guitare et les violons campagnards quand ils sont déchainés comme ici), un coeur ranci et phallocrate, l'hypocrisie masculine conçue comme un hommage du Vice à la Vertu.
Yippie yeah, les amincies.
Pourtant, comme le disait en d'autres temps le Schtroumpf à lunettes, "c’est très simple d’ouvrir le cœur, pas besoin du kamasutra. Il suffit de regarder l’autre comme une fin en soi, et non comme un moyen (pour reprendre l’expression de Kant). De le voir comme un individu, comme une totalité, au lieu de le voir comme le moyen d’obtenir quelque chose pour soi (de la reconnaissance, des sous, du plaisir…). C’est d’ailleurs pour cette raison que les nanas sont frustrées. Elle sont là comme des huîtres et c’est les mecs qui doivent les ouvrir. Dès ce moment, le mec est considéré comme un moyen (le couteau qui va ouvrir l’huître), donc ça ne risque pas de marcher. D’où la frustration. On a juste pété le bord de la coquille, mais l’huître est toujours fermée. Si l’huître pouvait voir qu’elle a en face d’elle un individu, un vrai, ça irait beaucoup mieux. Et vice-versa. Si les mecs arrêtaient de voir les nanas comme des poubelles où déverser leur frustration, ça irait mieux aussi. Les centres énergétiques s’ouvriraient naturellement si on arrêtait de les fermer et de les verrouiller comme les coffres-forts de la Banque de France. "
Allez, redonnez-moi un morceau de cette chose longue et molle.
Quoi ?
Qu'acousticai-je ?
Encore une compile pour ma femme ?
Je dois vraiment avoir quelque chose à me faire pardonner.
Mais quoi ?
La photo de sa vieille chatte pleine de poussière ?
Bon, d'accord, j'avoue que c'était assez malvenu, mais à part les couillons qui s'égarent sur mon blog au lieu d'élever leurs gosses dans le respect des enseignements du Bouddha, who gives a fuck ?
Ma compile lui a plu, je suis content.
C'est l'automne.
Les vieillards ne passeront pas l'hiver, même celui qui a écrit "Feuille vole", cette redoutable antienne des années 60.(antienne = refrain, souvent bref et de préférence chanté, avant et après un psaume) :
"et moi, j'aime cette feuille qui voudrait voler,
car qui ne veut pas voler est déjà enterré.
Feuille, vole vole, tombe, tombe aussi.
Pauvre feuille folle, merci !" Sic transit.
Evidemment, nul n'ignore aujourd'hui que Guy Béart était le pseudonyme de Philip K. Dick, que celui-ci avait choisi pour disparaitre de la scène publique et échapper au fandom SF, parce qu'il ne parvenait plus à écrire de SF sans glisser de nouvelles théophanies dedans, et ça l'agaçait.
C'est pourquoi il se contenta entre sa pseudo-mort en 81 et sa crise cardiaque sous pseudonyme le mois dernier, de trousser quelques ritournelles SF, que seuls les happy fews pouvaient décoder (la puce leur avait été mise à l'oreille par la pochette de disque que Moebius lui avait torchée entre deux crobards dégueulasses pour Inside Moebius, son décevant journal intime. Lui seul était au courant, et il emporta son secret dans la tombe.)
La preuve irréfutable de ce que j'avance.
Ce coup-ci, je crois bien qu'il est mort pour de vrai. Mais au fait, lequel des deux vient de disparaître ? Est-ce le Guy Béart qui rédigea "Le dieu venu du Centaure", roman qui préfigure les affres et les D-Liss de la pornodépendance 30 ans avant l'apparition d'Internet sur Terre, ou le Dick qui composa "Les collines d'acier", redoutable ritournelle SF qu'il chanta à la fête de l'Huma en 71 ? Dans sa biographie très documentée, Emmanuel Carrère reste étrangement muet sur la question. En tout cas, c'est l'occasion inespérée de réécouter l'album qui me plaisait bien quand j'étais petit, et qui me plait toujours aujourd'hui. Ca valait le coup d'en faire un gif animé, bondiou. C'est dommage qu'il ne se déclenche qu'une seule fois, à l'ouverture de la page, ou en cliquant sur l'image ci-dessus. Mais nos ingénieurs sont sur le coup. Tout porte à croire que c'est un problème de cache. Nous vous tiendrons informés d'heure en heure.
Repose en pé, guy. Désolé d'avoir lâché le morceau sur ta nécro, phil. Je vous lèche, parce que j’entends l’ambulance arriver et je vois les infirmiers en sortir, ils n’ont pas l’air très contents et il va falloir que je vous quitte.